De la même façon qu'il existe certains termes sans équivalent quand on veut les traduire, il en existe d'autres qui en ont beaucoup. C'est le cas de la neige, qui dans les pays où la météo est souvent froide et a eu une importance cruciale pour l'activité économique, peut se décliner de centaines de façons. En Ecosse, on estime qu'il y a plus de 400 mots liés à la neige, qui indiquent sa consistance, son abondance etc.
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Je suis un peu curieux mais est-ce qu'il existe des mots français ( reconnu ) qui ne sont pas traduisibles en d'autres langue ? :-)
Cela me fait penser à l'hypothèse de Sapir-Whorf en linguistique, qui laisse sous-entendre que notre représentation du monde est directement influencée par notre capacité à le décrire (langage). Hypothèse un peu transcendé aujourd'hui mais J'ai toujours été fasciné par le rapport entre langage et pensée.
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Je suis un peu curieux mais est-ce qu'il existe des mots français ( reconnu ) qui ne sont pas traduisibles en d'autres langue ? :-)
Au niveau des couleurs aussi je pense
Cela me fait penser à l'hypothèse de Sapir-Whorf en linguistique, qui laisse sous-entendre que notre représentation du monde est directement influencée par notre capacité à le décrire (langage). Hypothèse un peu transcendé aujourd'hui mais J'ai toujours été fasciné par le rapport entre langage et pensée.
De nombreux mots et expressions français sont intraduisibles en anglais. Ex : "dépaysement", "retrouvailles", "chanter en yaourt"
Les Écossais ne sont pas avares, du moins de mots. ;)
La première source met "Eskimos" entre guillemets sans expliquer pourquoi: il s'agit d'une insulte amérindienne signifiant "mangeur de viande crue", ce qui était répugnant pour les Indiens. Même les Européens ne la cuisaient pas assez pour eux.
Il y a une analogie avec "Lapon"; ce n'est aucunement insultant, mais un mot suédois. Alors ils préfèrent être appelés de leur propre terme "Sami".
L'idée de dépaysement peut parfaitement être traduite en anglais: disorientation, strangeness; et par tous les adjectifs: peculiar, odd, bizarre, abnormal, atypical, unusual, weird, surprising, funny, unfamiliar, unencountered, unknown, anomalous, unaccustumoted, alien [faux-ami], et il y en a d'autres.
Néanmoins, le français a un sens précis pour chaque mot, d'où son usage en diplomatie. L'anglais est une langue sans cesse en évolution, chaque terme renvoyant à un nuage de sensations, d'où le nombre de poètes très difficiles à traduire en français qui n'autorise pas ce flou évocateur. Comme si l'on voulait reproduire un tableau impressionniste avec un rouleau à peinture de bâtiment.
Allez traduire cette évocation de l'automne par Keats:
Season of mists and mellow fruitfulness,
Close bosom-friend of the maturing sun.
C'est magnifique en anglais; de grands universitaires ont essayé de traduire ça en français: cela devient épouvantable de lourdeur et le rythme est perdu.
Dans accent ou cuisine du terroir, "rural" ou "country".
Poète du terroir (il ne faut pas oublier que les USA sont un très grand pays agricole), "poet of the land/soil/heath". Et les "folk songs"?
Mark Twain est un peu difficile à lire dans les éditions originelles car il transcrivait les différents mots et accents rencontrés tout au long du Mississipi, les "native languages/accents"; il faut prononcer mentalement un mot bizarre pour deviner.
En français, je sais que le mot "retrouvailles" n'aurait pas d équivalent direct dans les langues les plus communes en tout cas
Le terroir n'est pas simplement le sol/la terre. C'est un ensemble complexe prenant en compte l'environnent global (sol, roche, vent, humidité, température, ensoleillement, etc...), ainsi que le procédé de fabrication (et son histoire) et la vision/la volonté/le coeur que porte le producteur à son produit. C'est une notion qui allie concret et abstrait, d'où la difficulté à la traduire ou à l'expliquer.
Le vrai terroir en France, c'est extrêmement difficile à trouver, et ça se trouve quasiment jamais en magasin, que ce soit dans un supermarché où épicerie soit disant fine.
Pour l'anecdote, ca me parait tout a fait logique, en France, on a la neige fondue, la neige verglaçante, la poudreuse, la 'soupe", la neige dure, la neige molle... et pourtant de la neige, on en a un mois par an dans les régions où il neige le plus, alors dans les pays nordiques où il y a de la neige 8 mois par an, il y a forcément plein de mots pour la définir.
Mais très très bel extrait de poème, je dois avouer :)
Et merci pour ces précisions sur la précision de notre langue... En tant que locuteur natif, on a toujours de la peine à apprécier notre propre langue face aux autres ! Et ce que tu dis aide à découvrir notre propre langue :)
D'ailleurs ma première remarque ne vaut que complément de ta deuxième... Puisqu'elle vient souligner cette précision qu'un patchwork de termes ne vient même pas égaler...
Et paf, je viens de tomber dans la pédanterie la plus nulle...