Un accent anglais pour mettre à mal la désinformation

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Les accents anglais sont difficiles à imiter. Pour déjouer des prétendues émissions de la BBC qui étaient en réalité faites par les nazis dans un but de propagande, la véritable BBC fit appel au présentateur Wilfred Pickles, un natif du Yorkshire, compris par l'ensemble de la population, mais dont une tentative d'imitation de l'accent aurait été immédiatement détectée par tout Anglais.


Tous les commentaires (81)

a écrit : Pour finir avec cette histoire d'accent (pour ma part en tout cas), ma grand mère (martiniquaise) s'est installé il y a déjà plus de 40 ans , pourtant son accent persiste tant qu'on la croirait fraichement débarquée! C'est impressionnant comme certaine personne s'acclimate et d'autre non. Si on pouvait partager des audio je vous aurez fait écouter un dîner avec mes cousins de lyon (qui on l'accent antillais a 150%) c'est a se tordre, on dirait la famille foldingue...(j'ai fini de raconter ma vie) Afficher tout Je pense que l'âge auquel la personne est arrivée est un facteur très important
J'ai une amie qui est arrivée des États-Unis à l'âge de 12 ans et quand je l'ai connu, elle en avait 17 et parlait parfaitement Français (Sans accent)

J'ai toujours entendu dire que le français est une langue très 'adaptable', c'est à dire que l'on peut facilement imiter l'accent des langues étrangères !

a écrit : N'est ce pas toujours le cas de nos jours? Chaque pays présente les événements internationaux à sa sauce. Et dans le même pays chaque chaîne à toujours sa propre version des faits. D'où L’intérêt de ne jamais regarder où écouter (pour ceux qui utilisent encore la radio) les canaux les plus importants.
L'info ça se décrypte, ça ne se boit pas ;)

a écrit : Oh Boudu co*! Tu dis pas peuneu? Dans le Sud Ouest on dit aussi rause, chocaltineu, et on te souhaite une bonne an né. Ah et on utilise des insultes pour ponctuer nos phrases encul*! désolé je parle pas la langue, je parle en pneu (il faut souffler du nez entre le le p et le n)

a écrit : Du coup en cas de guerre on aurait, en France, droit a l'incroyable accent de Bernard Laporte? Ou bien Dany Boon? A moins qu'on ne communique que par chant Corse... Je vote pour la Corse, j'veux pas d'ennuis^^

a écrit : Pour finir avec cette histoire d'accent (pour ma part en tout cas), ma grand mère (martiniquaise) s'est installé il y a déjà plus de 40 ans , pourtant son accent persiste tant qu'on la croirait fraichement débarquée! C'est impressionnant comme certaine personne s'acclimate et d'autre non. Si on pouvait partager des audio je vous aurez fait écouter un dîner avec mes cousins de lyon (qui on l'accent antillais a 150%) c'est a se tordre, on dirait la famille foldingue...(j'ai fini de raconter ma vie) Afficher tout J'adorerais pouvoir les ecouter =D

a écrit : Leurs frontières... Chez eux les migrants attendent à l'extérieur... Décevant ! c'est ça ton seul argument ? j'vois pas comment on pourrait les imiter et surtout ils n'y sont pour rien.. Ton commentaire est bidon

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android

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a écrit : Ils auraient pu prendre n'importe quel acteur de Misfits Kelly en première position!!!

Ouh la... Je débarque un peu là et je vois toutes ses litanies d'insultes gratuites et condescendantes... N'est-on pas là pour se "culturer dans la bonne humeur" ou alors il suffit d'un simple sujet touchant de très loin à la langue et la culture pour raviver les nationalismes les plus vils et stériles ?

Bref, vous pardonnerez donc ce commentaire qui peut ne pas apporter tellement de pierres à l'édifice, mais il faut reconnaitre que les débats sur qui a la plus grosse, culture j'entends, nuit à la navigation entre les pages.

Donc, parce que j'ai lu le commentaire sur le "Ca aurait aussi marché avec l'accent X ou Y". Oui mais non.
L'anglais est une langue très difficile pour beaucoup (français, japonais, allemands...) dont la langue maternelle n'est peu ou pas accentuée.Et l'enseignant, j'en sais quelque chose.
Par exemple, j'ai toujours fait la distinction brin/brun, pâte/patte ou serai/serais etc. à l'oral, mais c'est une subtilité qui n'est pas universelle (dans la francophonie).
Comme il a été dit, on enseigne le RP English (ou BBC Englishparlé par 2% des anglais...) ou le RP American. C'est un choix arbitraire mais logique :
Le plus universellement compris.
Vous comprendrez plus facilement B. Obama qu'un mec du fin fond du bayou.
Et si vous devez lui parler, cet accent sera compris par tous.

Là où c'est sympa en Angleterre (et Royaume-Uni) c'est de voir la diversité extrême des différents accents. Mes cours de facs sont loin, mais il me semble bien que le RU compte la plus riche variété d'accents d'Europe. Et pour y avoir habité et travaillé, il est clair que beaucoup d'accents locaux sont en mode hardcore bien comme il faut. Pour être clair, si vous regardez Trainspotting en VO (des jeunes junkies de la banlieue de Glasgow...) vous comprendrez autant que certains anglais du sud (j'étais dans un pub et ils ont mis la version sourds et malentendants tellement c'était incompréhensible).
Après certains accents sont plus perçus comme "bizarres mais rigolos" comme le cockney (ex: "Brownson" avec Tom Hardy").
Tous les films de Guy Ritchie avec Vinnie Jones, Statham, etc

Bref. Le royaume-uni a pléthore d'accents. La stratégie de l'anecdote repose sur 2 éléments (qui seraient impossible en français... donc il faut essayer de comprendre) :
- La difficulté technique. Maintenir un accent parfait est en soit une prouesse. Mais il y a plus complexe, maintenir une cohérence au sein de ce système langagier : il est quasi impossible de ne commettre aucune erreur de placement d'accent, de tournure idiomatique de phrase (2 personnes de coins différents donneront la même info différemment), d'expressions, etc.
On m'a déjà fait la remarque que (bon, mon accent est très correct, sud-Angleterre, sans fausse modestie) l'emploi d'un mot au cours de la discussion faisait bizarre, genre je parle comme une personne de Bath, mais utilise un adjectif plus utilisé par les gens de Bristol... C'est de l'enculage de mouche extrême, mais même après des années de phonologie (prépa agréd et tout hein...) je mesure à quel point il est impossible de tenir en anglais un accent qui n'est pas le sien MÊME pour un natif.
(A noter d'ailleurs, très drôle, que j'ai enseigné à de A levels (équivalent oral du bac L, mais d'un niveau "parfaitement bilingue") que certains de mes élèves avec qui je ne parlais qu'en français s'exprimaient avec un accent toulousain léger, parfaitement cohérent - y avoir vécu 10 ans aide... - et parlaient comme des charretiers en anglais...).
- Les Anglais sont obsédés par les accents. Non mais vraiment, obsédés... Il faut bien comprendre, que la langue en Angleterre est un marqueur social très ancré dans la culture. Ils savent d'où on vient, où nous sommes allés en 2 minutes. Il existe même des rivalités entre les accents des plus grandes écoles c'est dire... Lorsqu'on tourne Harry Potter, on prend des acteurs anglais, parce que le public anglais tiquera trop en voyant des acteurs US foirer les accents. Imaginer un personnage de fiction en France né en Bretagne... Et ben en mode anglais, il faudrait qu'il ait l'accent de sa ville. Parce qu'en Angleterre, les Rennais, Malouins Brestois, ou Nantais auraient des accents au moins aussi différents que les picards et marseillais et immédiatement identifiables...
J'exagère à peine. On se doute que c'est compliqué à gérer pour une oeuvre de fiction, ce n'est pas grâce, mais on le remarque.
Les rares qui maîtrisent les 2 (US et UK) sont adulés (Gillian Anderson) et un nombre incalculables de stars sont identifiables par leur accent (Les mecs de Top Gears, Stephen Fry, Attenborrough, Rickman, etc...). On ne peut pas regarder la TV sans un commentaire de son voisin sur l'accent d'untel ou d'unetelle.

Bref, on ne peut PAS truander un anglais sur un accent. Donc le stratagème était de trouver un accent qui soit le plus dur à tenir parmi ceux qui sont les plus répandus et donc compréhensibles.
La particularité de certains accents (et ceux qui connaissent le chinois ou les langues indiennes verront tout de suite) est qu'à moins d'y être né, notre cerveau ne fera pas la différence entre plusieurs prononciations en contexte (et en plus, il ne faut pas se louper...) du même son (qui ne l'est pas donc...).
Par exemple, ma femme est chinoise, bon, moi j'entends le son "A' quand elle parle. Mais elle m'assure que c'est uniquement une des 4 façons de prononcer "A" (et elle enchaine les 3 autres qui sonnent toujours pareil pour moi au bout de 10 ans...). C'est ce genre de choses qu'un locuteur natif décèlera instantanément et qui sera impossible à maîtriser pour un non-natif...

Sans déconner... Vous vous croyez au moyen âge avec votre joute verbale à deux balles ??

a écrit : Là où c'est sympa en Angleterre (et Royaume-Uni) c'est de voir la diversité extrême des différents accents. Mes cours de facs sont loin, mais il me semble bien que le RU compte la plus riche variété d'accents d'Europe. Et pour y avoir habité et travaillé, il est clair que beaucoup d'accents locaux sont en mode hardcore bien comme il faut. Pour être clair, si vous regardez Trainspotting en VO (des jeunes junkies de la banlieue de Glasgow...) vous comprendrez autant que certains anglais du sud (j'étais dans un pub et ils ont mis la version sourds et malentendants tellement c'était incompréhensible).
Après certains accents sont plus perçus comme "bizarres mais rigolos" comme le cockney (ex: "Brownson" avec Tom Hardy").
Tous les films de Guy Ritchie avec Vinnie Jones, Statham, etc

Bref. Le royaume-uni a pléthore d'accents. La stratégie de l'anecdote repose sur 2 éléments (qui seraient impossible en français... donc il faut essayer de comprendre) :
- La difficulté technique. Maintenir un accent parfait est en soit une prouesse. Mais il y a plus complexe, maintenir une cohérence au sein de ce système langagier : il est quasi impossible de ne commettre aucune erreur de placement d'accent, de tournure idiomatique de phrase (2 personnes de coins différents donneront la même info différemment), d'expressions, etc.
On m'a déjà fait la remarque que (bon, mon accent est très correct, sud-Angleterre, sans fausse modestie) l'emploi d'un mot au cours de la discussion faisait bizarre, genre je parle comme une personne de Bath, mais utilise un adjectif plus utilisé par les gens de Bristol... C'est de l'enculage de mouche extrême, mais même après des années de phonologie (prépa agréd et tout hein...) je mesure à quel point il est impossible de tenir en anglais un accent qui n'est pas le sien MÊME pour un natif.
(A noter d'ailleurs, très drôle, que j'ai enseigné à de A levels (équivalent oral du bac L, mais d'un niveau "parfaitement bilingue") que certains de mes élèves avec qui je ne parlais qu'en français s'exprimaient avec un accent toulousain léger, parfaitement cohérent - y avoir vécu 10 ans aide... - et parlaient comme des charretiers en anglais...).
- Les Anglais sont obsédés par les accents. Non mais vraiment, obsédés... Il faut bien comprendre, que la langue en Angleterre est un marqueur social très ancré dans la culture. Ils savent d'où on vient, où nous sommes allés en 2 minutes. Il existe même des rivalités entre les accents des plus grandes écoles c'est dire... Lorsqu'on tourne Harry Potter, on prend des acteurs anglais, parce que le public anglais tiquera trop en voyant des acteurs US foirer les accents. Imaginer un personnage de fiction en France né en Bretagne... Et ben en mode anglais, il faudrait qu'il ait l'accent de sa ville. Parce qu'en Angleterre, les Rennais, Malouins Brestois, ou Nantais auraient des accents au moins aussi différents que les picards et marseillais et immédiatement identifiables...
J'exagère à peine. On se doute que c'est compliqué à gérer pour une oeuvre de fiction, ce n'est pas grâce, mais on le remarque.
Les rares qui maîtrisent les 2 (US et UK) sont adulés (Gillian Anderson) et un nombre incalculables de stars sont identifiables par leur accent (Les mecs de Top Gears, Stephen Fry, Attenborrough, Rickman, etc...). On ne peut pas regarder la TV sans un commentaire de son voisin sur l'accent d'untel ou d'unetelle.

Bref, on ne peut PAS truander un anglais sur un accent. Donc le stratagème était de trouver un accent qui soit le plus dur à tenir parmi ceux qui sont les plus répandus et donc compréhensibles.
La particularité de certains accents (et ceux qui connaissent le chinois ou les langues indiennes verront tout de suite) est qu'à moins d'y être né, notre cerveau ne fera pas la différence entre plusieurs prononciations en contexte (et en plus, il ne faut pas se louper...) du même son (qui ne l'est pas donc...).
Par exemple, ma femme est chinoise, bon, moi j'entends le son "A' quand elle parle. Mais elle m'assure que c'est uniquement une des 4 façons de prononcer "A" (et elle enchaine les 3 autres qui sonnent toujours pareil pour moi au bout de 10 ans...). C'est ce genre de choses qu'un locuteur natif décèlera instantanément et qui sera impossible à maîtriser pour un non-natif...
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Très intéressant ton commentaire merci ! Tu pourras peut être me répondre du coup. J'ai entendu je ne sais plus où que dans l'apprentissage d'une langue la mémoire jouait bien sûr un grand rôle mais la finesse de l'ouïe aussi. Du coup mettons qu'une personne a l'oreille absolue (et ça fait beaucoup de si mais qu'elle se débrouille bien en restitution phonétique aussi) y'a vraiment pas moyen pour lui de copier ces accents? Et y a un nom qui me vient en tête aussi, tu connais peut être, Daniel Tamett, qui est atteint d'Asperger et parle 12 langues (bon mon exemple est un peu bidon vu qu'il est anglais) il devrait en être capable ?

fr.m.wikipedia.org/wiki/Daniel_Tammet

(Heureusement que les allemand ne l'aient pas eu sous la main le cas échéant)

Comme il n'y a pas encore de réponse de khassandr, dont les commentaires sont effectivement très intéressants et justes, je me permets de répondre:
- la finesse de l'ouïe et l'acquisition d'un langage ne sont que vaguement reliées, des centres différents du cerveau traitent cela indépendamment; évidemment, on ne peut être sourd et maîtriser une langue, mais on peut avoir une oreille très fine et être incapable de prononcer une langue sans accent;
- c'est analogue à la vision: la reconnaissance des visages est traitée dans un autre centre du cerveau que la vision proprement dite; on peut avoir une vue excellente et être mauvais dans la reconnaissance d'un visage, mais l'inverse aussi.

a écrit : Dans le même genre, j'ai rencontré un scandinave, blond aux yeux bleus, qui parlait français avec l'accent africain ! C'est surprenant ! Moi une brésilienne parler français avec l'accent belge.

a écrit : Très intéressant ton commentaire merci ! Tu pourras peut être me répondre du coup. J'ai entendu je ne sais plus où que dans l'apprentissage d'une langue la mémoire jouait bien sûr un grand rôle mais la finesse de l'ouïe aussi. Du coup mettons qu'une personne a l'oreille absolue (et ça fait beaucoup de si mais qu'elle se débrouille bien en restitution phonétique aussi) y'a vraiment pas moyen pour lui de copier ces accents? Et y a un nom qui me vient en tête aussi, tu connais peut être, Daniel Tamett, qui est atteint d'Asperger et parle 12 langues (bon mon exemple est un peu bidon vu qu'il est anglais) il devrait en être capable ?

fr.m.wikipedia.org/wiki/Daniel_Tammet

(Heureusement que les allemand ne l'aient pas eu sous la main le cas échéant)
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Héhé, merci.
Oui je connais Daniel Tamett, j'ai lu son bouquin (qui est très abordable et intéressant).
Je rejoins en partie Bianselong : en ma qualité d'enseignant, j'ai quand même pas mal potassé le développement cognitif et l'acquisition du langage et ce dès le plus jeune âge.
Avoir l'oreille absolue, ce qui est éminemment rare, permet effectivement a priori de comprendre plus facilement les accents et ouvre des portes énormes pour peu que l'on se penche sur l'étude de la phonétique.
Mais ce n'est pas parce que l'on comprend parfaitement le mécanisme de prononciation qu'on est à même de le reproduire.
Par exemple, on peut avoir une compréhension parfaite du déroulement d'un mouvement sportif sans pour autant réussir à délivrer des performances exceptionnelles, sur ce point, on est comme tout le monde. Mais en revanche, on part avec un avantage et l'on peut être très bon pédagogue.
Le souci, c'est qu'il s'agit d'un exercice très différent. on ne mobilise pas les mêmes zones du cerveau, et les muscles nécessaires à la prononciation (langue, pharynx, etc.) doivent être entrainés de toute façons. La difficulté de cet entrainement est liée à plein de facteurs...
De plus, il ne faut pas oublier que plus on maîtrise de systèmes langagiers, plus il est facile d'en apprendre un nouveau (et renforcer sa langue maternelle). En effet, nos compétences cognitives nous poussent à progressivement voir "le grand tableau". C'est ce que défend Tamett.

Dans un autre registre, et pour en revenir à l'enfance et l'entrainement nécessaire. Je suis tombé au fil de lectures sur une image assez parlante : on entend souvent qu'il est plus facile d'apprendre une langue enfant (sous-entendu, à l'âge scolaire et une fois adulte, c'est plus compliqué...). C'est faux.
Il est plus facile d'apprendre une langue avant 4 ans (en gros). Après, tout le monde est logé à la même enseigne.
Le cerveau, lorsque le système cognitif se met en place de la façon la plus importante, entre la naissance et environ 4 ans, est comme des disques vinyles vierges.
Les sons qu'entend l'enfant sont gravés en un sillon à leur surface.
Tout est enregistré. Ce qui nous intéresse est le cas des sons difficilement restituables et complexes à discerner.
Ils sont enregistrés dans le cerveau d'un gamin à qui un parent natif aurait parlé bébé par exemple.
Les années passent sans sollicitation et de la poussière se dépose dans certains sillons.
Le jour où cet enfant devra apprendre la langue, son vinyle/chemin cognitif sera illisible. Mais avec des efforts très simples de dépoussiérage, ils seront rapidement réactivés, là où il n'y aura rien chez un autre qui n'a pas connu ça bébé.
Il distinguera très facilement des nuances de sons qui échappent aux autres et qui devront apprendre avec plus de difficulté. Et sera surement plus à même de les reproduire. Mais pas parce qu'il les identifie, parce qu'il part déjà avec une longueur d'avance.
Avec le temps, et du travail de la part des autres, ils arriveront à rattraper son niveau. C'est aussi pour cela, notamment en musique qu'il y a des "petits génies" qui gagnent en notoriété. Très en avance à bas âge, mais qui retombent dans l'anonymat quand les autres accèdent eux-aussi à une niveau de maîtrise dans leur domaine de compétence.

a écrit : Héhé, merci.
Oui je connais Daniel Tamett, j'ai lu son bouquin (qui est très abordable et intéressant).
Je rejoins en partie Bianselong : en ma qualité d'enseignant, j'ai quand même pas mal potassé le développement cognitif et l'acquisition du langage et ce dès le plus jeune âge.
> Avoir l'oreille absolue, ce qui est éminemment rare, permet effectivement a priori de comprendre plus facilement les accents et ouvre des portes énormes pour peu que l'on se penche sur l'étude de la phonétique.
Mais ce n'est pas parce que l'on comprend parfaitement le mécanisme de prononciation qu'on est à même de le reproduire.
Par exemple, on peut avoir une compréhension parfaite du déroulement d'un mouvement sportif sans pour autant réussir à délivrer des performances exceptionnelles, sur ce point, on est comme tout le monde. Mais en revanche, on part avec un avantage et l'on peut être très bon pédagogue.
Le souci, c'est qu'il s'agit d'un exercice très différent. on ne mobilise pas les mêmes zones du cerveau, et les muscles nécessaires à la prononciation (langue, pharynx, etc.) doivent être entrainés de toute façons. La difficulté de cet entrainement est liée à plein de facteurs...
De plus, il ne faut pas oublier que plus on maîtrise de systèmes langagiers, plus il est facile d'en apprendre un nouveau (et renforcer sa langue maternelle). En effet, nos compétences cognitives nous poussent à progressivement voir "le grand tableau". C'est ce que défend Tamett.

Dans un autre registre, et pour en revenir à l'enfance et l'entrainement nécessaire. Je suis tombé au fil de lectures sur une image assez parlante : on entend souvent qu'il est plus facile d'apprendre une langue enfant (sous-entendu, à l'âge scolaire et une fois adulte, c'est plus compliqué...). C'est faux.
Il est plus facile d'apprendre une langue avant 4 ans (en gros). Après, tout le monde est logé à la même enseigne.
Le cerveau, lorsque le système cognitif se met en place de la façon la plus importante, entre la naissance et environ 4 ans, est comme des disques vinyles vierges.
Les sons qu'entend l'enfant sont gravés en un sillon à leur surface.
Tout est enregistré. Ce qui nous intéresse est le cas des sons difficilement restituables et complexes à discerner.
Ils sont enregistrés dans le cerveau d'un gamin à qui un parent natif aurait parlé bébé par exemple.
Les années passent sans sollicitation et de la poussière se dépose dans certains sillons.
Le jour où cet enfant devra apprendre la langue, son vinyle/chemin cognitif sera illisible. Mais avec des efforts très simples de dépoussiérage, ils seront rapidement réactivés, là où il n'y aura rien chez un autre qui n'a pas connu ça bébé.
Il distinguera très facilement des nuances de sons qui échappent aux autres et qui devront apprendre avec plus de difficulté. Et sera surement plus à même de les reproduire. Mais pas parce qu'il les identifie, parce qu'il part déjà avec une longueur d'avance.
Avec le temps, et du travail de la part des autres, ils arriveront à rattraper son niveau. C'est aussi pour cela, notamment en musique qu'il y a des "petits génies" qui gagnent en notoriété. Très en avance à bas âge, mais qui retombent dans l'anonymat quand les autres accèdent eux-aussi à une niveau de maîtrise dans leur domaine de compétence.
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Merci de ce commentaire, aussi bon que les précédents. Je préciserai juste que jusqu'à deux ans, les connexions entre les neurones du cerveau s'établissent à un rythme fou; schématiquement tout est connecté à tout, un enfant de cet âge peut tout assimiler, de plusieurs langues au fait que l'espace n'est pas à trois dimensions ni le temps absolu ...
Ensuite, l'éducation (toute formation est une déformation) conduit en fait à inactiver, donc détruire, certaines potentialités pour ne garder que celles utiles dans son milieu.
Cela a été hélas constaté chez des orphelins Roumains, qui avaient été recueillis à la fin d'un régime contestable, bien traités physiquement, mais sans personne pour leur parler ni leur témoigner de l'affection (il y en avait trop!); adoptés avant deux ans, ils étaient "récupérables"; passé cet âge, il reste toujours des troubles incurables.

Moi je n'ai toujours pas compris ce que venait faire ce chien dans cette histoire...

a écrit : Merci de ce commentaire, aussi bon que les précédents. Je préciserai juste que jusqu'à deux ans, les connexions entre les neurones du cerveau s'établissent à un rythme fou; schématiquement tout est connecté à tout, un enfant de cet âge peut tout assimiler, de plusieurs langues au fait que l'espace n';est pas à trois dimensions ni le temps absolu ...
Ensuite, l'éducation (toute formation est une déformation) conduit en fait à inactiver, donc détruire, certaines potentialités pour ne garder que celles utiles dans son milieu.
Cela a été hélas constaté chez des orphelins Roumains, qui avaient été recueillis à la fin d'un régime contestable, bien traités physiquement, mais sans personne pour leur parler ni leur témoigner de l'affection (il y en avait trop!); adoptés avant deux ans, ils étaient "récupérables"; passé cet âge, il reste toujours des troubles incurables.
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Tout à fait, tout se met en place à un très jeune âge, tout ce qui existe reste en fait. Ce qui n'est pas... Ben, n'est pas.
C''est un peu comme la mémoire : on ne peut rien oublier (sauf lésions). Rien.
Ce que l'on perd en revanche ce sont les chemins, les accès aux mémoires en question, littéralement, c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas.
Il existe d'ailleurs plein de techniques pour optimiser la mémoire facile à mettre en oeuvre.