Durant plus de 4 siècles, l'église catholique a compilé une liste de livres interdits, parce que jugés immoraux ou contraires à la foi. Dans cet "Index librorum prohibitorum" instauré vers 1550, on trouvait presque tous les écrits scientifiques, mais aussi ceux des plus grands intellectuels : Montaigne, Diderot, Rousseau, Descartes, Montesquieu, Voltaire, Kant, Schopenhauer ou Nietzsche pour ne citer qu'eux.
Certains livres échappaient à cette mise à l'index, et depuis la « Notification de la suppression de l'index des livres interdits », émise en 1966, l'index a perdu son caractère obligatoire, même s'il est encore considéré comme un guide moral.
Commentaires préférés (3)
On y trouvait même la Bible en latin et en grec, la Bible commentée et ses différentes traductions. En effet, seul la Bible en hébreu biblique était autorisée au départ. On peut également citer dans la liste l'Evangile de Barnabé, reconnu authentique par l'islam mais pas par les chrétiens.
La liste était donnée par auteur avec le titre de l'ouvrage mais sans aucune justification. Cet index avait surtout une portée politique plus que religieuse. Il a ainsi eu pour première vocation d'empêcher la diffusion des écrits protestants. Quant aux écrits de Diderot, Sartre, Voltaire ou Nietzsche, ils étaient principalement interdits car ils apportaient aux lecteurs un regard critique sur la société catholique. Interdire ces ouvrages, c'était "empêcher" les individus de réfléchir par eux-mêmes.
Avec cette liste, il était courant que certains libraires vendent des livres interdits en cachette.
Pour plus d'informations, lire les excellents ouvrages de Jean-Baptiste Amadieu sur le sujet :
journals.openedition.org/assr/48379
D’où l’expression « mettre à l’index », qui a été utilisée d’abord par les ouvriers pour désigner les patrons qui ne respectaient pas les conventions de salaire, puis de manière plus générale pour désigner quelque chose ou quelqu’un que l’on veut exclure.
L'Enfer du Vatican était même réputé pour être le plus fourni, la Curie possédant au moins un exemplaire de chaque ouvrage qu'elle avait interdit...
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On y trouvait même la Bible en latin et en grec, la Bible commentée et ses différentes traductions. En effet, seul la Bible en hébreu biblique était autorisée au départ. On peut également citer dans la liste l'Evangile de Barnabé, reconnu authentique par l'islam mais pas par les chrétiens.
La liste était donnée par auteur avec le titre de l'ouvrage mais sans aucune justification. Cet index avait surtout une portée politique plus que religieuse. Il a ainsi eu pour première vocation d'empêcher la diffusion des écrits protestants. Quant aux écrits de Diderot, Sartre, Voltaire ou Nietzsche, ils étaient principalement interdits car ils apportaient aux lecteurs un regard critique sur la société catholique. Interdire ces ouvrages, c'était "empêcher" les individus de réfléchir par eux-mêmes.
Avec cette liste, il était courant que certains libraires vendent des livres interdits en cachette.
Pour plus d'informations, lire les excellents ouvrages de Jean-Baptiste Amadieu sur le sujet :
journals.openedition.org/assr/48379
D’où l’expression « mettre à l’index », qui a été utilisée d’abord par les ouvriers pour désigner les patrons qui ne respectaient pas les conventions de salaire, puis de manière plus générale pour désigner quelque chose ou quelqu’un que l’on veut exclure.
Il y a une chose que je m'explique mal, même après avoir lu la source : c'est "l'interdiction"... Un livre était mis à l'index par les grands penseurs du vatican, OK, mais ensuite ? Il n'était pas publié et personne ne pouvait le lire ? Ou bien c'était une "interdiction" destinée simplement aux croyants ?
Parce que si c'est la première solution, je ne vois pas bien comment cette mise à l'index aurait traversé les siècles, au moins après la Révolution française...
L'Enfer du Vatican était même réputé pour être le plus fourni, la Curie possédant au moins un exemplaire de chaque ouvrage qu'elle avait interdit...
Je pense que ca ne servait pas à grand chose, du moins pendant un certain temps, parce que... pour pouvoir lire un livre interdit, encore fallait il savoir lire, le meilleur moyen de maintenir le petit peuple dans l'ignorance. ^^
L’ingérence de la religion dans la vie publique est insupportable, quelque soit cette religion
Ce qui est beau c'est que malgré la dynamique d'obscurantisme l'église n'a pas détruit ces ouvrages mais s'est contentée de les blacklister. En général le réflexe est plutôt de détruire ce qui dérange. Mais c'est sûrement parce qu'à cette époque elle n'avait déjà plus les moyens de les détruire.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle on disait que Jean-Paul II n'avait rien compris à l'utilisation du préservatif puisqu'il l'avait mis à l'index...
Son successeur Benoit XVI n'était pas plus large d'esprit et c'est la raison pour laquelle on l'appelait Benoit treize et trois...
Je n'ai pas encore entendu de sobriquet pour le pape François, c'est peut-être une indication qu'il est plus moderne que ses prédécesseurs...
En tout cas merci aux contributeurs pour toutes ces infos majeures concernant cette mise à l'index. Si j'ai bien compris, pendant tout ce temps là, l'église se faisait son beurre en revendant son Missel ^^
Désolé pour le pavé et le possible hors sujet !
Toutefois, vous affirmez que les musulmans le reconnaissent mais il me semble que cet argument soit quelque peut limité pour affirmer sa valeur.
Les chercheurs et notamment les biblistes (sans définir une quelconque appartenance religieuse) établissent que ce dit évangile n’en ai pas un.
Il apparaît plus comme un simple texte appuyant les doctrines musulmanes, puisque cet évangile tend à apporter un regard très « islamique/musulman » sur Jésus : ce qui ne coïncident absolument pas avec le reste des évangiles.
Ses origines floues, son contenu assujetti à controverse et incohérent avec le reste des évangiles, et son caractères musulman, nous pousse à conclure qu’il parait assez logique qu’il ne soit pas un des livre reconnu de la bible.
Il semble également que les écrits scientifiques étaient peu nombreux dans cet index. Qu'il s'agissait surtout de philosophie de théologie et d'histoire de la religion.
Des textes y en a eu pleins, l'église a reconnu ceux qui collaient avec l'histoire du christianisme et s'est débarrassé plus ou moins efficacement des autres. C'est pas pour rien qu'il y a pleins de religions monothéistes similaires mais pas tout à fait identiques. Chacun sa lecture du truc.
On aime frapper sur l'Eglise (et le Moyen Age) en France mais ce n'est pas sur le sujet de l'éducation qu'il faut donner des leçons aux catholiques ou croyants en général. Par contre les autodafés sont bien à mettre en lien avec les régimes totalitaires qui interdisent la pratique de la religion, nazisme, communisme,...
Je peux me tromper mais si mes souvenir de ces lectures sont exacts il me semble que ce qui posait problème à nos amis lumières n'était pas spécialement la religion, mais vraiment spécifiquement le clergé. Je convient que c'est proche mais c'est une nuance qui peut être importante.
Parallèle avec notre époque où l’envie de lire par soi-même est découragée (“News” qui arrivent automatiquement sur le téléphone, etc. )
Actuellement il est édité avec une mise en contexte et en garde, on est en 2022 et les gens qui le lisent ou se le font imposer peuvent le comparer et le critiquer, pas il y a plusieurs siècles.
On dit souvent que l'Eglise est dépassé et moyen-ageuse, qu'elle ne vit pas avec son temps, c'est à nuancer.
Elle ne se laisse pas influencer ou pousser à agir vite par la mode, le système politique en vigueur ou la pression populaire, elle prend le temps d'investiguer de réfléchir et de mettre en contexte, c'est scandaleux dans le présent mais elle n'est pas pressée de changer pour faire plaisir ou ne pas fâcher ( voir mariage des prêtres, affaires de pédophilie, les églises qui se vident sous nos latitudes.
Ca peut nous paraître lent vu la rapidité avec laquelle les chose évoluent aujourdhui, où les modes se démodes, où les statues sont déboulonnées.
Le conseil de Tarragone en 1234 par exemple va ordonner la destruction par le feu de l'ensemble des traduction de Bibles en langues vernaculaires.