On a perdu le crâne de Goya

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Le peintre espagnol Francisco de Goya est mort à Bordeaux, où il fut enterré. En 1888, le consul d'Espagne à Bordeaux demanda le rapatriement à Madrid de ses restes mortels. En ouvrant le tombeau, on s'aperçut que le crâne de Goya était manquant, certainement volé par un médecin phrénologue. La phrénologie était une doctrine très à la mode au XIXe siècle, affirmant que la personnalité, le caractère et le génie d'un homme viennent de la forme de son crâne.


Commentaires préférés (3)

C'est d'ailleurs de la phrénologie que vient l'expression "la bosse des maths" !
La phrénologie est aujourd'hui tombé en désuétude, faute d'avoir ses preuves, mais l'idée n'était pas complétement stupide, l'idée étant que le caractère était lié à des zones précises du cerveau, et que lesdites zones avaient un impact sur le crâne. Pourquoi pas (en plus, il y avait de l'idée avec cet aspect de "caractère lié à des zones du cerveaux").
Le vrai problème de la phrénologie (outre le fait que l'hypothèse s'est révélé fausse) est qu'elle a été très utilisé pour corroboré des thèses raciales par la suite...

a écrit : Il me semble que la théorie des zones du cerveau dédiées à des fonctions précises est de plus en plus décriée en faveur du élasticité bien plus importante de nos cellules nerveuses. Il y a certes une très grosse plasticité des neurones, mais l'organisation en aires cérébrales reste une des bases des neurosciences modernes. On pense par exemple à l'aire de Broca qui participe au langage. Si le découpage exact est disputé et qu'il peut y avoir des cas étonnant de réadaptation en cas de dommages importants, la spécification des aires n'est pas remise en cause.

a écrit : Il me semble que la théorie des zones du cerveau dédiées à des fonctions précises est de plus en plus décriée en faveur du élasticité bien plus importante de nos cellules nerveuses. L'une n'empêche pas l'autre. On a des zones particulièrement dédiées à des fonctions qui peuvent amener à changer en cas d'évènement (perte d'un sens, apprentissage d'une discipline etc.)
Une manière potable de se représenter le cerveau est de s'imaginer le développement organique d'un réseau routier urbain sur le long terme. Il faut des voies pour les piétons, pour les voitures, pour les camions, pour les bus, pour les vélos, pour les trams etc. Si du jour au lendemain les trams ne sont plus utilisés, petit à petit les voies dédiées aux trams vont disparaitre, être réattribuées à une autre fonction. Si les vélos gagnent en puissance, on va voir plus de pistes cyclable qui vont peut être grignoter les voies d'autres moyens de transport.
Le cerveau c'est pareil. Il y a des zones dédiées, mais quand les choses changent, il suit le changement de façon organique, adaptative.


Tous les commentaires (15)

C'est d'ailleurs de la phrénologie que vient l'expression "la bosse des maths" !
La phrénologie est aujourd'hui tombé en désuétude, faute d'avoir ses preuves, mais l'idée n'était pas complétement stupide, l'idée étant que le caractère était lié à des zones précises du cerveau, et que lesdites zones avaient un impact sur le crâne. Pourquoi pas (en plus, il y avait de l'idée avec cet aspect de "caractère lié à des zones du cerveaux").
Le vrai problème de la phrénologie (outre le fait que l'hypothèse s'est révélé fausse) est qu'elle a été très utilisé pour corroboré des thèses raciales par la suite...

a écrit : C'est d'ailleurs de la phrénologie que vient l'expression "la bosse des maths" !
La phrénologie est aujourd'hui tombé en désuétude, faute d'avoir ses preuves, mais l'idée n'était pas complétement stupide, l'idée étant que le caractère était lié à des zones précise
s du cerveau, et que lesdites zones avaient un impact sur le crâne. Pourquoi pas (en plus, il y avait de l'idée avec cet aspect de "caractère lié à des zones du cerveaux").
Le vrai problème de la phrénologie (outre le fait que l'hypothèse s'est révélé fausse) est qu'elle a été très utilisé pour corroboré des thèses raciales par la suite...
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Il me semble que la théorie des zones du cerveau dédiées à des fonctions précises est de plus en plus décriée en faveur du élasticité bien plus importante de nos cellules nerveuses.

a écrit : Il me semble que la théorie des zones du cerveau dédiées à des fonctions précises est de plus en plus décriée en faveur du élasticité bien plus importante de nos cellules nerveuses. Il y a certes une très grosse plasticité des neurones, mais l'organisation en aires cérébrales reste une des bases des neurosciences modernes. On pense par exemple à l'aire de Broca qui participe au langage. Si le découpage exact est disputé et qu'il peut y avoir des cas étonnant de réadaptation en cas de dommages importants, la spécification des aires n'est pas remise en cause.

La France a bien fait de rendre le corps de Goya à l'Espagne... mais si la Belgique pouvait aussi rendre le corps de David (le peintre bien sûr, pas le roi) à la France, ça serait bien...

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a écrit : Il me semble que la théorie des zones du cerveau dédiées à des fonctions précises est de plus en plus décriée en faveur du élasticité bien plus importante de nos cellules nerveuses. C'est surtout la latéralisation fonctionnelle du cerveau qui est fausse. Le cerveau fonctionne par zone mais tout le monde (artistes ou mathématiciens) utilise tout autant son hémisphère gauche et son hémisphère droit.

a écrit : Il me semble que la théorie des zones du cerveau dédiées à des fonctions précises est de plus en plus décriée en faveur du élasticité bien plus importante de nos cellules nerveuses. L'une n'empêche pas l'autre. On a des zones particulièrement dédiées à des fonctions qui peuvent amener à changer en cas d'évènement (perte d'un sens, apprentissage d'une discipline etc.)
Une manière potable de se représenter le cerveau est de s'imaginer le développement organique d'un réseau routier urbain sur le long terme. Il faut des voies pour les piétons, pour les voitures, pour les camions, pour les bus, pour les vélos, pour les trams etc. Si du jour au lendemain les trams ne sont plus utilisés, petit à petit les voies dédiées aux trams vont disparaitre, être réattribuées à une autre fonction. Si les vélos gagnent en puissance, on va voir plus de pistes cyclable qui vont peut être grignoter les voies d'autres moyens de transport.
Le cerveau c'est pareil. Il y a des zones dédiées, mais quand les choses changent, il suit le changement de façon organique, adaptative.

L'un des tableaux les plus célèbres de Francisco de Goya, est "la maja desnuda", représentant une jeune femme en tenue d'Eve, couchée sur un divan.
Il s'est beaucoup spéculé sur l'identité de cette belle demoiselle, et durant des décennies l'on a pensé que ce n'était autre que la Duchesse de Alba, treizième du nom.
Quelques années plus tard, Goya peindra une autre version du tableau, où la jeune fille apparaît vêtue de "maja".
es.m.wikipedia.org/wiki/La_maja_desnuda#/media/Archivo%3AMADRID_050913_MXALX_057.jpg

Francisco de Goya dut ultérieurement rendre des comptes auprès de l'inquisition, pour avoir peint ces tableaux "obscènes et osés". Il fut néanmoins absolu de toute charge, grâce à l' influence d' une personnalité de l'Eglise, semble t'il.
Ceci ne m'empêchera pas de peindre plus tard, un tableau appelé "Autodafé de l'inquisition", à mode de vengeance.

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a écrit : C'est d'ailleurs de la phrénologie que vient l'expression "la bosse des maths" !
La phrénologie est aujourd'hui tombé en désuétude, faute d'avoir ses preuves, mais l'idée n'était pas complétement stupide, l'idée étant que le caractère était lié à des zones précise
s du cerveau, et que lesdites zones avaient un impact sur le crâne. Pourquoi pas (en plus, il y avait de l'idée avec cet aspect de "caractère lié à des zones du cerveaux").
Le vrai problème de la phrénologie (outre le fait que l'hypothèse s'est révélé fausse) est qu'elle a été très utilisé pour corroboré des thèses raciales par la suite...
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La phrénologie a quand même été en vogue pendant toute la première partie du XIX° siècle et s'est révélée être une pseudo-science complétement dénuée de fondement. Elle a donné lieu à des dérives dangereuses non seulement en matière de racisme, où elle servit de base pour expliquer que telle race était inférieure parce que physiologiquement plus proche de l'animal, mais aussi dans le domaine de la criminologie. Cela a été la source de théories saugrenues selon lesquelles, en fonction de la forme du crâne, l'apparence du visage, la longueur des bras, la largeur des mains et des pieds, on pouvait être considéré comme ayant une mine de tueur-né, une gueule de criminel, des mains de voleur,... préjugés qui se sont répandus dans le public et qui ont été à l'origine de différentes expressions populaires.
Même si ces théories se sont avérées farfelues et que la phrénologie a été bannie des études de médecine, elles ont donné naissance à l'anthropométrie judiciaire. En effet, pour vérifier ces soi-disant profils de criminels-nés, la police a commencé à prendre des milliers de mensurations sur les suspects tels que la forme du crâne, la taille des arcades sourcillières, l'écartement des yeux, la longueur du nez, l'envergure des bras... C'est ainsi que l'on s'est aperçu que certaines caractéristiques physiques, comme les empreintes digitales et les plis du pavillon de l'oreille, étaient propres à chaque individu et qu'on ne pouvait donc retrouver les mêmes chez plusieurs personnes. Ce sont ces observations qui ont permis à Bertillon de mettre en place son système d'identification fondé sur les empreintes digitales.
Le dernier condamné à mort du Portugal, le serial killer Diogo Alves, qui fut pendu en 1841, a laissé sa tête dans l'Histoire grâce à la phrénologie. Juste après son exécution, des professeurs de la faculté de médecine de Lisbonne ont demandé à pouvoir la récupérer pour l'étudier en détail, un tel criminel (près de 100 victimes connues à son actif) devant nécessairement présenter toutes les caractéristiques phrénologiques d'un tueur. Evidemment, le digne aréopage professoral fit chou blanc, et la tête fut abandonnée dans son bocal de formol sur une étagère. Elle fait actuellement toujours partie des collections du musée de la pharmacie de la capitale portugaise...

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Le vol du crâne de Goya n'est qu'un prétexte pour introduire le concept de phrénologie dans cette anecdote.
Elle induit le lecteur en erreur.
En effet, aucune preuve ne corrobore cette hypothèse.
Une autre hypothèse serait la récupération de celui-ci par l'école de médecine de Paris.
En fait on pourrait imaginer tout et n'importe quoi, vu qu'il n'existe aucune preuve de rien.
www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&url=https://www.sudouest.fr/2019/12/30/sur-les-traces-du-crane-du-peintre-francisco-de-goya-7090379-10414.amp.html&ved=2ahUKEwjQufaZ69TqAhWKz4UKHYRdAzIQFjABegQIBRAM&usg=AOvVaw0lmCXrZBvyvzjp20pSNCvN&ampcf=1

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a écrit : L'un des tableaux les plus célèbres de Francisco de Goya, est "la maja desnuda", représentant une jeune femme en tenue d'Eve, couchée sur un divan.
Il s'est beaucoup spéculé sur l'identité de cette belle demoiselle, et durant des décennies l'on a pensé que ce n'était aut
re que la Duchesse de Alba, treizième du nom.
Quelques années plus tard, Goya peindra une autre version du tableau, où la jeune fille apparaît vêtue de "maja".
es.m.wikipedia.org/wiki/La_maja_desnuda#/media/Archivo%3AMADRID_050913_MXALX_057.jpg

Francisco de Goya dut ultérieurement rendre des comptes auprès de l'inquisition, pour avoir peint ces tableaux "obscènes et osés". Il fut néanmoins absolu de toute charge, grâce à l' influence d' une personnalité de l'Eglise, semble t'il.
Ceci ne m'empêchera pas de peindre plus tard, un tableau appelé "Autodafé de l'inquisition", à mode de vengeance.
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Quel terme, au moins approximatif, correspondrait en français à "maja" ?

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a écrit : Quel terme, au moins approximatif, correspondrait en français à "maja" ? C'est une très bonne question, car la définition de majo/maja varíe quelque peu entre le début du 19eme et ce 21eme.

A l'époque de Goya, le terme désignait les gens de caractère et d'aspect extravertis, s'habillant à la dernière mode, parlant aisément avec les inconnus et parfois de forme exagérée ou maniérée.
Je pense que "maja" peut être traduit, à l'époque, par "attractive".

C'était un des traits de caractère du Madrid de l'époque, qui avait une réputation romantique de ville de moeurs légères ( infidélités conjugales, homosexualité, etc...) où les "majos" et "majas" étaient partie intégrante de la vie sociale diurne et nocturne.
Les historiens pensent depuis peu, de par certaines lettres de Francisco de Goya, qu'une partie de sa vie a gravité autour de ces majos/majas, et qu'il aurait eu une vie intime bisexuelle.

Aujourd'hui, le terme désigne une personne agréable et sympathique... mais parfois avec une connotation sexuelle induite, quand le mot "majo/maja" est employé pour désigner une personne, de forme directe ou par personne interposée.
Dit d'une autre manière : "ta compagnie m'est agréable... et si tu me dis oui, je ne te dis pas non".


N B: les majos et majas de la nuit Madrilène n'ont pas disparu, loin s'en faut !

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D’ailleurs, la tombe de Goya est à Madrid mais son cénotaphe est toujours présent au cimetière de la Chartreuse à Bordeaux.

a écrit : D’ailleurs, la tombe de Goya est à Madrid mais son cénotaphe est toujours présent au cimetière de la Chartreuse à Bordeaux. La dépouille mortuaire de Goya, repose en effet dans l'Ermite de San Antonio de la Florida.
Le lieu choisi n'est pas du tout un hasard. C'était lui même qui avait peint les fresques ornant ce temple religieux, a la fin du 18eme.

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a écrit : C'est une très bonne question, car la définition de majo/maja varíe quelque peu entre le début du 19eme et ce 21eme.

A l'époque de Goya, le terme désignait les gens de caractère et d'aspect extravertis, s'habillant à la dernière mode, parlant aisément avec les inconnus et parfois de f
orme exagérée ou maniérée.
Je pense que "maja" peut être traduit, à l'époque, par "attractive".

C'était un des traits de caractère du Madrid de l'époque, qui avait une réputation romantique de ville de moeurs légères ( infidélités conjugales, homosexualité, etc...) où les "majos" et "majas" étaient partie intégrante de la vie sociale diurne et nocturne.
Les historiens pensent depuis peu, de par certaines lettres de Francisco de Goya, qu'une partie de sa vie a gravité autour de ces majos/majas, et qu'il aurait eu une vie intime bisexuelle.

Aujourd'hui, le terme désigne une personne agréable et sympathique... mais parfois avec une connotation sexuelle induite, quand le mot "majo/maja" est employé pour désigner une personne, de forme directe ou par personne interposée.
Dit d'une autre manière : "ta compagnie m'est agréable... et si tu me dis oui, je ne te dis pas non".


N B: les majos et majas de la nuit Madrilène n'ont pas disparu, loin s'en faut !
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Ta réponse à ma question est simple, précise et très détaillée : Merci !

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a écrit : La France a bien fait de rendre le corps de Goya à l'Espagne... mais si la Belgique pouvait aussi rendre le corps de David (le peintre bien sûr, pas le roi) à la France, ça serait bien... Ah ah, effectivement David, le roi, c'est moins mille avant notre ère..

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