Dans les années 1920, André Malraux s'improvisa pilleur de temple. Ruiné, il monta une expédition grâce à ses relations et se rendit au Cambodge, où il découpa et déroba des bas-reliefs du temple d'Angkor Vat. Son butin fut saisi et il fut condamné en 1924 à 3 ans de prison ferme. Sa peine fut finalement réduite à un an avec sursis, sans doute grâce à ses relations.
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Mais je suis d'accord qu'il y a un débat a avoir sur ce que l'on doit faire de certaines oeuvres (et je n'ai pas non plus les réponses).
D'autre part, je conteste précisément le fait que tel propos/oeuvre/action soit "acceptable dans le passé" : cela est vrai seulement du point de vue des personnes non victimes : Déjà à leurs époques, Napoléon en Europe ou De Gaulle en Afrique ont été détestés par une grande partie des gens qu'ils ont fait massacrer.
Les historiens oui, mais pas l'opinion publique : il n'y a qu'à voir le nombre de gens qui hurlent a la "repentance" inappropriée, a l'auto dénigrement, a chaque fois qu'un crime de la France est rappelé.
Je soulignais justement le fait qu'elles n'étaient autrefois pas plus universelles qu'elles ne le sont aujourd'hui. Il n'y a pas une mauvaise norme d'autrefois et une bonne maintenant, a l'aune de laquelle il ne faudrait rien juger.
Après que la France s'excuse au nom de l'État ou de la Nation pour les crimes commis dans le passé, pourquoi pas. Même si je crois que c'est plutôt démagogique que très utile.
Tout dépend du discours. Si on apprend à mes enfants que la France possédait un empire colonial puissant et que de nombreuses exactions étaient perpétrées, je veux bien. Si on apprend à mes enfants qu'ils doivent se sentir coupables d'être français pour les nombreux crimes commis lors de l'empire colonial, je suis totalement contre.
La dérive quand on nie le contexte sociétal autour d'une personnalité ou d'une nation ou d'un peuple, c'est qu'on peut appliquer les accusations du présent vers le passé tout comme on peut appliquer les accusations du passé vers le présent. Et c'est exactement ce qui se passe dans les discours de certains mouvements sociaux.
Et en terme de discours, il ne s agit pas de culpabiliser les gens mais simplement de faire prendre conscience des raisons pour lesquels nous sommes dans un pays riche aujourd'hui, pour éviter par exemple de laisser croire que si d'autres sont pauvres, c'est uniquement de leur faute. Autrement dit, les actes de nos ancêtres (et de nos contemporains) ont bien des conséquences très concrètes sur la réalité du monde d'aujourd'hui.
Par contre je ne comprends pas ton dernier paragraphe?
actualitte.com/article/76979/numerique/l-allemagne-doit-se-liberer-de-sa-culpabilite-a-l-egard-des-nazis
Je suis d'accord avec toi, certaines de nos richesses sont liées à notre passé colonial ou nos possessions de territoire. Cela ne veut pas dire qu'on ne doit pas être fier de ce qu'est la France aujourd'hui. Sinon on n'est fier de rien car je ne connais aucune nation et aucun peuple qui se soient construit dans la paix, l'amour et l'eau fraiche.
Pour mon dernier paragraphe :
- on ne peut pas accuser les blancs d'aujourd'hui d'être responsable de l'esclavagisme d'hier;
- on ne peut pas accuser les hommes d'aujourd'hui d'être responsable de la misogynie d'hier;
- on ne peut pas accuser les Allemands d'aujourd'hui d'être responsables de l'antisémitisme d'hier;
etc, etc.
Et je ne suis pas plus fier des bonnes actions de mes ancêtres que je n'ai honte de leurs mauvaises (les 2 étant indissociables).
C'est exactement ce que je viens de dire, les normes changent et meme a un instant donné, elles different selon les groupes sociaux. C'est pourquoi dire que tel comportement était 'normal a son époque' reflète un point de vue rétréci : ca n'était normal que du point de vue de certaines personnes.
De plus cela n'empêche pas de juger : quand une partie de la société décide d'ériger une statue ou une rue a la gloire d'une persone, elle emet un jugement (positif) sur le passé selon ses critères du moment. Pourquoi l'inverse devrait-il être interdit?
Et il est bien certain que les prochaines générations nous jugeront différemment de nous-mêmes, avec leurs critères.
Ça et qu'en l'absence de connaissances approfondies du sujet, de l'époque, du contexte, un jugement est biaisé, donc généralement pas pertinent, donc autant s'abstenir vu qu'une démarche honnête nécessite un jugement éclairé.
Je ne suis pas pour le révisionnisme, je n'aime pas cette tendance qui consiste à prendre un nom connu et lister toutes ses tares en sous-entendant qu'il ne mérite pas de faire partie de l'histoire et je pense que juger a posteriori est trop facile. Comme on dit: "Qu’on me donne six lignes écrites de la main du plus honnête homme, j’y trouverai de quoi le faire pendre".
Moins anormal aux yeux de certains seulement.
Pour moi, le révisionnisme consiste précisément à fermer les yeux sur certains faits passés ('on ne peut pas juger'), tout en glorifiant d'autres ('les bienfaits de la colonisation'^^).
Si l'on ne peut pas juger le passé, on supprime toutes les rues, monuments, livres créés a la gloire de héros passés ? Ou bien seul le jugement positif sur notre histoire est-il acceptable ?
Les comportements dont on parle aussi douteux soient ils ont servi la société de l'époque et donc la société contemporaine. Toutes les actions des politiques n'étaient pas vertueuses, pas plus que de nos jours, mais pour autant elles ont servi les intérêts de la France et des Français. Que les actions du passé soient en accord avec tes convictions personnelles ou pas tu bénéficies comme tout Français de ce passé colonial donc il est de bon ton de ne pas le critiquer outre mesure. On peut ne pas en être fière mais le critiquer ouvertement revient à mordre la main qui te nourrit.