Les Alliés ont conçu un oléoduc sous la Manche

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Pour s'approvisionner en carburant durant la Seconde Guerre mondiale, les Alliés conçurent un projet ambitieux d'oléoduc sous la Manche. À cause de problèmes techniques, l'opération PLUTO (Pipe-Line Under The Ocean) fut un succès mitigé, mais ouvrit la voie à d'autres projets similaires.

Après la libération du nord de la France, plusieurs autres pipelines sous-marins furent installés, acheminant au total plus de 781 millions de litres d'essence jusqu'à la fin de la guerre.


Commentaires préférés (3)

La logistique a toujours eu une importance vitale dans une guerre surtout dans une guerre de mouvement.
On raconte que de Gaulle auquel on posait la question à l’Ecole de guerre l’avait renvoyée à un subalterne en répondant « de minimis non curat praetor ». Il ne s’est pas fait que des amis à cette occasion.
En revanche, les Ukrainiens l’ont bien compris qui s’attaquent aux bases arrières russes en particulier sur tout ce qui touche aux carburants.

Ce mode de transport de carburant, n'a en définitive fourni que 8,8% des nécessités Alliés sur le continent.

Quand bien même l'idée en soi était bonne, et que les essais avaient été concluants, sa mise en pratique après le Débarquement de Normandie, a connu quelques déboires.
Initialement prévu pour être fonctionnel en 18 jours, le retard s'est imposé de par le fait que la prise de Cherbourg fût plus longue que prévue, que les dégâts étaient importants et que le terrain était miné.

Alors que, le 12 août 1944, le tout premier pipe-line semblait être posé, l'ancre du bateau déroulant la tuyauterie, s'entremela avec elle. Endommagée, détruite, elle n'était plus fonctionnelle.
La pose de la deuxième canalisation dut être également arrêtée.
La tentative suivante eut lieu le 27 août (Jour-J + 82). Elle dut être abandonnée car des bernacles s'étaient accumulés sur un côté du Conundrum (*).
Etc...
Ce n'est que le 18 septembre (Jour-J +104) que la première connexion à lieu. Quatre jours plus tard, le pompage du carburant peut commencer depuis l'île de Wright.

Oui, mais il fallait également apporter le carburant, en amont...
Au début de la Seconde Guerre Mondiale, le Royaume-Uni avait construit 1600 kilomètres de tuyauterie -le tout, de nuit, pour ne pas être détecté par les avions Allemands- afin d'alimenter les aérodromes du Sud de l'Angleterre. Le carburant arrivait par les ports de Londres, de Bristol de Liverpool, etc. Une bifurcation fut construite pour rejoindre la côte, traverser le bras de mer séparant l'île, puis la traverser vers le Sud.
Les Britanniques ont alors dû camoufler toute la machinerie destinée à bomber le carburant au travers du pipe-line sous-marin... révélant leur génie en la matière.
Sur le front de mer de la station balnéaire de Sandown/Shanklin, se trouvait le Royal Spa Hotel, endommagé durant des bombardements Allemands. C'est au milieu de ces ruines, qu'une station de pompage a été aménagée, créant un nouveau sol surélevé de 4 mètres, et reproduisant... les ruines du batiment.

Mais encore fallait-il apporter le pétrole depuis les États-Unis, dont une partie provenait alors du Vénézuéla.
Toute une autre histoire...

(*) HMS Conundrum - Wikipedia https://share.google/AJIDFQurGcboqfHmh

a écrit : La logistique a toujours eu une importance vitale dans une guerre surtout dans une guerre de mouvement.
On raconte que de Gaulle auquel on posait la question à l’Ecole de guerre l’avait renvoyée à un subalterne en répondant « de minimis non curat praetor ». Il ne s’est pas fait que des amis à cette occasion. /> En revanche, les Ukrainiens l’ont bien compris qui s’attaquent aux bases arrières russes en particulier sur tout ce qui touche aux carburants. Afficher tout
Pour ceux qui ne connaissait pas la citation

De minimis non curat praetor est un adage juridique en latin qui signifie que le préteur (magistrat romain chargé d'organiser la tenue des procès) ne doit pas s'occuper des causes insignifiantes. De manière plus globale, l'expression signifie aussi : « Le chef ne s'occupe pas des détails. »


Tous les commentaires (5)

La logistique a toujours eu une importance vitale dans une guerre surtout dans une guerre de mouvement.
On raconte que de Gaulle auquel on posait la question à l’Ecole de guerre l’avait renvoyée à un subalterne en répondant « de minimis non curat praetor ». Il ne s’est pas fait que des amis à cette occasion.
En revanche, les Ukrainiens l’ont bien compris qui s’attaquent aux bases arrières russes en particulier sur tout ce qui touche aux carburants.

Ce mode de transport de carburant, n'a en définitive fourni que 8,8% des nécessités Alliés sur le continent.

Quand bien même l'idée en soi était bonne, et que les essais avaient été concluants, sa mise en pratique après le Débarquement de Normandie, a connu quelques déboires.
Initialement prévu pour être fonctionnel en 18 jours, le retard s'est imposé de par le fait que la prise de Cherbourg fût plus longue que prévue, que les dégâts étaient importants et que le terrain était miné.

Alors que, le 12 août 1944, le tout premier pipe-line semblait être posé, l'ancre du bateau déroulant la tuyauterie, s'entremela avec elle. Endommagée, détruite, elle n'était plus fonctionnelle.
La pose de la deuxième canalisation dut être également arrêtée.
La tentative suivante eut lieu le 27 août (Jour-J + 82). Elle dut être abandonnée car des bernacles s'étaient accumulés sur un côté du Conundrum (*).
Etc...
Ce n'est que le 18 septembre (Jour-J +104) que la première connexion à lieu. Quatre jours plus tard, le pompage du carburant peut commencer depuis l'île de Wright.

Oui, mais il fallait également apporter le carburant, en amont...
Au début de la Seconde Guerre Mondiale, le Royaume-Uni avait construit 1600 kilomètres de tuyauterie -le tout, de nuit, pour ne pas être détecté par les avions Allemands- afin d'alimenter les aérodromes du Sud de l'Angleterre. Le carburant arrivait par les ports de Londres, de Bristol de Liverpool, etc. Une bifurcation fut construite pour rejoindre la côte, traverser le bras de mer séparant l'île, puis la traverser vers le Sud.
Les Britanniques ont alors dû camoufler toute la machinerie destinée à bomber le carburant au travers du pipe-line sous-marin... révélant leur génie en la matière.
Sur le front de mer de la station balnéaire de Sandown/Shanklin, se trouvait le Royal Spa Hotel, endommagé durant des bombardements Allemands. C'est au milieu de ces ruines, qu'une station de pompage a été aménagée, créant un nouveau sol surélevé de 4 mètres, et reproduisant... les ruines du batiment.

Mais encore fallait-il apporter le pétrole depuis les États-Unis, dont une partie provenait alors du Vénézuéla.
Toute une autre histoire...

(*) HMS Conundrum - Wikipedia https://share.google/AJIDFQurGcboqfHmh

a écrit : La logistique a toujours eu une importance vitale dans une guerre surtout dans une guerre de mouvement.
On raconte que de Gaulle auquel on posait la question à l’Ecole de guerre l’avait renvoyée à un subalterne en répondant « de minimis non curat praetor ». Il ne s’est pas fait que des amis à cette occasion. /> En revanche, les Ukrainiens l’ont bien compris qui s’attaquent aux bases arrières russes en particulier sur tout ce qui touche aux carburants. Afficher tout
Pour ceux qui ne connaissait pas la citation

De minimis non curat praetor est un adage juridique en latin qui signifie que le préteur (magistrat romain chargé d'organiser la tenue des procès) ne doit pas s'occuper des causes insignifiantes. De manière plus globale, l'expression signifie aussi : « Le chef ne s'occupe pas des détails. »

Pourquoi opération PLUTO (Pipe-Line Under The Ocean), alors que la Manche est une mer ?
Why not PLUTS (Pipe-Line Under The Sea) ?

a écrit : Pourquoi opération PLUTO (Pipe-Line Under The Ocean), alors que la Manche est une mer ?
Why not PLUTS (Pipe-Line Under The Sea) ?
Peut-être pour l'acronyme ayant servi de nom de code..

Dans cet épisode relatif au Débarquement, on trouve des noms tels que "pluto, bambi, jumbo, toto"...