Le poisson trépied doit son nom à son étonnante manière de se tenir. Vivant à 6 000 m de profondeur, il lui faut déployer ses nageoires d'un mètre de long pour se stabiliser et se nourrir.
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Le poisson trépied doit son nom à son étonnante manière de se tenir. Vivant à 6 000 m de profondeur, il lui faut déployer ses nageoires d'un mètre de long pour se stabiliser et se nourrir.
Tous les commentaires (44)
Ma question se focalisait surtout sur la problématique liée à une vessie natatoire « classique » remplie de gaz.
En réfléchissant mieux je me rends compte que ça dépend :
- De la profondeur du point de départ A
- De la profondeur du point d’arrivée B
- Du temps passé pour aller de A à B
- De la capacité (ou pas) de la vessie natatoire à évacuer le gaz contenu à l’intérieur plus ou moins rapidement.
Imaginons pour un moment qu’il est possible de remonter le poisson d’une profondeur de 6000m jusqu’à la surface en seulement 1 seconde, ça ne l’est pas actuellement, je confirme, c’est juste pour illustrer mon propos ;-)
La pression aura passé approximativement de 600 bars à 1 bar, c’est-à-dire, le volume du gaz à l’intérieur de la vessie aurait augmenté 600 fois en seulement 1 seconde.
Si la taille de la vessie était à peu près celle d’un œuf, elle aurait dû grandir jusqu’à la taille d’une valise de cabine d’avion en seulement 1 seconde.
Si le poisson n’arrive pas à évacuer beaucoup de gaz de sa vessie en 1 seconde il explosera comme un ballon de baudruche.
Imaginons maintenant un fou furieux qui décide de faire une cruelle expérimentation en attachant la queue de ce pauvre poisson à une torpille Barracuda (également appelé "Superkavitierender Unterwasserlaufkörper") pour le faire remonter super vite.
Il faut savoir que cette torpille de fabrication allemande atteindrait théoriquement une vitesse de 800 km/h, mais il paraît que dans la pratique la vitesse est limitée à 370 km/h, soit, un peu plus de 102 m/s; allez hop, arrondissons à 100 m/s.
Dans la première seconde, le poisson passe de -6000m à -5900m, la pression aura diminué de 600 à 590 bar, et donc le volume du gaz de la vessie augmenté de 1,69% ; sans effet pour la vessie du poisson je pense.
Par contre, dans les 100 derniers mètres de son horrible voyage, le poisson passera de 10 bar à 1 bar, donc, le volume du gaz de sa vessie sera décuplé en seulement 1 seconde… ouf !
Hors plaisanteries je dirais :
Les changements de profondeur lors des déplacements habituels chez les poissons abyssaux sont parfaitement gérés par l’animal car la variation de profondeur n'est pas significative par rapport à la profondeur moyenne et il le fait à faible vitesse.
En revanche, ce n’est pas joli à voir pour certains poissons remontés trop vite lorsqu’ils sont pêchés.
Quant à la vessie natatoire des poissons, effectivement elle éclate quand on le remonte trop vite et surtout sur les derniers mètres, mais, autant que je sache, ça ne fait pas "boum !" et ça n'éparpille pas des morceaux de poisson partout comme si c'était un ballon de baudruche, ça va juste tuer le poisson quand la paroi de la vessie se romp en relachant une grosse bulle d'air avant qu'il ait atteint la surface. D'ailleurs "baudruche" vient du nom de l'intestin des animaux, avec lesquels on pouvait faire des ballons avant qu'ils soient en latex : c'est une membrane souple et extensible jusqu'à une certaine limite, comme la vessie natatoire des poissons.
C’est à 20m de profondeur qu’elle plus forte (3 bar vs 1 bar).
Quant au poisson il faut qu’il ouvre la bouche :
fldsidf.free.fr/prise_en_eau_profonde.html
En effet, d'après cette source, la vessie natatoire n'éclate pas quand on remonte le poisson d'une vingtaine de mètres, elle dépasse seulement par la bouche, mais le poisson reste viable si on lui pratique les premiers secours. Si tu veux vraiment tester l'éclatement il faudra partir de plus profond !
Non, non, ça ne m'amuserait pas, par contre, le poisson pourrait se dire « moi, je m’éclate »
Hors blagues, pauvres bêtes.
Comme mentionné plus haut bon nombre de poissons de grandes profondeurs sont constituées de tissus relativement flasques. Ils pourraient être plus largement constitués de collagène ou autre. En tout cas leurs tissus sont différents de ceux des poissons de surface et en l'état actuel des connaissances rien ne permet d'être affirmatif ni d'éluder l'hypothèse que j'avance, si improbable puisse-t-elle paraître.
Quant à l'hypothèse que la peau serait écrasée par la pression et que c'est ce qui confèrerait leur rigidité aux nageoires, non seulement il faut ne rien avoir compris à la pression pour imaginer que ça serait possible, mais n'importe qui peut la réfuter sans même avoir besoin de comprendre si une peau peut être rigidifiée ou non par la pression qui règne à ces grandes profondeurs. Cette hypothèse ne tient pas la route tout simplement car les nageoires de ce poisson redeviennent souples quand il nage, sans qu'il ait changé de profondeur !
Parfois on simplifie en disant que la pression n'est rien d'autre que le poids de la colonne d'eau et d'air qui se trouve au dessus de notre tête.
Mais on est bien d'accord que c'est une explication fausse (ou du moins partielle) car la pression atmosphérique est la même partout que l'on soit dans sa maison ou à l'air libre à la même altitude tout comme la pression hydrostatique est la même que l'on soit sous l'eau ou dans une grotte sous-marine à la même profondeur. Finalement, il faut plutôt envisager la pression comme étant omnidirectionnelle et liée à l'altitude ou la profondeur plutôt qu'à la hauteur de la colonne d'air ou d'eau située au dessus de sa tête ?
Tu peux le constater avec un niveau d'eau : un tube transparent (ou avec deux extrémités transparentes) : la surface à chaque extrémité du tube sera exactement à la même hauteur car tant que ce n'est pas le cas, il y a davantage de pression du côté le plus haut et ça va pousser et faire ciculer l'eau jusqu'à ce que les pressions dues à la hauteur d'eau de chaque coté du tuyau s'equilibrent. Ca marche si tu tiens le tuyau verticalement mais aussi (et c'est tout l'intérêt de pouvoir reporter un niveau sur plusieurs mètres et même dizaines de mètres) si le tuyau a une forme quelconque : la pression au sein du tuyau est donc toujours la même pour la même hauteur d'eau mesurée verticalement depuis la surface.
Finalement que la colonne soit entièrement verticale (quand tu vois la surface au-dessus de toi), ou qu'elle fasse des détours et passe même par des siphons, la pression sera toujours due au poids d'une colonne de même hauteur.
Maintenant si on imagine que nous sommes à 100 m de profondeur dans une grotte mais que le siphon au dessus de notre tête soit aussi étroit qu’une paille. Quelle est la pression à notre niveau (B) ?
Si on suit l’équation pB = rho g (zA-zB)+ pA avec A le point a la surface, on devrait logiquement être encore à 11 bars alors que la colonne d’eau est toute fine et ne pèse pas si « lourd ». Quid si on diminue encore la taille de la paille ;) ?
L'eau à une densité de 1 donc une masse volumique de 1t/m³ soit 1000kg/m³ ou 10kN/m³. 1m³ c'est 1m de haut sur 1m². Donc une colonne d'eau d'1m de haut exerce une pression de 1000kg/m², soit 0.1b. Si tu empiles les mètres verticaux tu empiles la masse donc la pression.
1 bar = 10t/m² = 10.000kg/m² = 100.000N/m² = 1kg/cm² = 10N/cm²
Tu vois bien au travers de ces conversions que quelque soit la restriction de surface que tu appliques la pression reste identique puisqu'en divisant la surface tu divises également la force de pression induite par la masse de l'eau.