Le télescope spatial Hubble fournissait initialement des images floues. Une minuscule erreur de 2 microns sur l'un des miroirs, pourtant détectée avant le lancement, rendait le télescope complètement inutile. La NASA corrigea ce défaut comme une myopie, en installant un dispositif de correction : en 1993, une mission cruciale permit de récupérer et réparer le télescope dans l'espace.
Commentaires préférés (3)
Le « détecte avant le lancement » doit être tempéré. C’est la société produisant la lentille qui a découvert l’anomalie mais a préféré l’ignorer. La 1ere source ne dit pas que la NASA en avait connaissance.
En tout cas, je me demande si Perkin a eu d’autre contrat après une telle désinvolture dans un projet d’ampleur pour la NASA et à plusieurs dizaines de millions de dollars.
La Nasa était au courant de la mauvaise gournance mais pas de l'erreur du miroir. Perkins-Elmer avait un unique capteur de haute précision pour polir le miroir mais qui avait été mal monté, donc le miroir a été poli trop plat. Quand Perkins a fait ses vérifications avec d'autres capteurs "standards", ils ont vu l'erreur, mais en on déduit que les capteurs "standards" se trompaient vu que le capteur "haute-précision" était sensé être plus fiable.
D'un côté, on pourrait se dire qu'une erreur de 2 µm sur le miroir principal, c'est peu (ceci équivaut 1/50 de cheveu seulement).
D'un autre côté, le cahier des charges stipulait une précision de 0,01 µm pour le polissage ! PerkinElmer a donc dépassé de 200 fois les spécifications.
Après avoir lu cette anecdote, je suis allé chercher des détails. Voici ce que j’ai appris :
Cette erreur était une sorte de défaut de courbure (aberration sphérique) se trouvant sur la périphérie du miroir : donc les photons réfléchis par le centre et la périphérie du miroir ne convergent pas au même point, ce qui est comparable à une myopie, comme le dit l'anecdote.
La commission d’enquête qui a eu lieu dans la foulée de la découverte du problème a pu établir que le défaut de courbure était dû à un défaut d’étalonnage d’un des instruments de vérification utilisé par PerkinElmer, et que ce défaut était homogène, donc corrigeable !
C’est cette même commission qui a permis de mettre au jour que les responsables de PerkinElmer ont ignoré le défaut avant l’assemblage final, considérant qu'ils étaient dus aux instruments de mesure utilisés, conformément à ce qu’a dit @Faux_administrateur !
Pour répondre @bryan95scmb, la société qui a fourni la lentille était Corning, mais ce n’est pas là que se trouve le défaut.
@mntral, d’après mes recherches, la NASA a conçu et déposé un dispositif correcteur baptisé COSTAR, chargé de corriger l’aberration. Ce dispositif a été installé à la place du HSP (High Speed Photometer). @nicolaslaslas l’avait sur le bout de la langue ! Le HSP est depuis exposé dans une université Américaine.
Toutefois, c’est vrai que le COSTAR a fini par être retiré du télescope (en 2009) et remplacé par la WFC3, car les autres instruments installés entre temps intégraient en leur sein la correction optique nécessaire, rendant le COSTAR inutile.
Ça me fascine de savoir qu’à cause de cette erreur de polissage, tout un tas de concepteur d’instruments à postériori on du prendre en compte ceci dans la conception, pour reproduire le défaut inverse !
Par ailleurs, tôt dans la conception du télescope, la NASA a décidé d'arrêter le développement du miroir primaire de secours, qui était confié entre autres à Kodak (à cause des retards et surcoûts associés). Nul doute que les responsables de PerkinElmer auraient eu moins de scrupules à faire part de leurs doutes s’ils avaient su qu’il existait un filet de sécurité.
De nos jours, PerkinElmer ne travaille plus pour le secteur de l'astronomie. De rachats en rachats, ils se sont reconvertis dans les tests de trisomie 21 entre autres.
Si l’histoire d’Hubble vous intéresse, je vous encourage à regarder le documentaire « Hubble – L’aventure spatiale », gratuitement sur Youtube, et réalisé par Stardust : www.youtube.com/watch?v=A9nqkZhlLW0
Tous les commentaires (19)
Le « détecte avant le lancement » doit être tempéré. C’est la société produisant la lentille qui a découvert l’anomalie mais a préféré l’ignorer. La 1ere source ne dit pas que la NASA en avait connaissance.
En tout cas, je me demande si Perkin a eu d’autre contrat après une telle désinvolture dans un projet d’ampleur pour la NASA et à plusieurs dizaines de millions de dollars.
La Nasa était au courant de la mauvaise gournance mais pas de l'erreur du miroir. Perkins-Elmer avait un unique capteur de haute précision pour polir le miroir mais qui avait été mal monté, donc le miroir a été poli trop plat. Quand Perkins a fait ses vérifications avec d'autres capteurs "standards", ils ont vu l'erreur, mais en on déduit que les capteurs "standards" se trompaient vu que le capteur "haute-précision" était sensé être plus fiable.
J'ai la flemme de chercher la source fiable, mais si on me le demande je le ferai (et totalement hors sujet, le prochain qui me traite de mythomane, je lui met un coup de répartie en langage soutenu sur sa tête, je suis très rancunier, je suis désolé mais on est comme on est ;) )
Je pense que vous faite fausse route.. Ce n'étais pas la société corning à l'origine de l'erreur ?
Mais à un certain degré de technicité, je préfère ne pas m’avancer sur les chiffres. Ça coûte très cher ;)
D'un côté, on pourrait se dire qu'une erreur de 2 µm sur le miroir principal, c'est peu (ceci équivaut 1/50 de cheveu seulement).
D'un autre côté, le cahier des charges stipulait une précision de 0,01 µm pour le polissage ! PerkinElmer a donc dépassé de 200 fois les spécifications.
Après avoir lu cette anecdote, je suis allé chercher des détails. Voici ce que j’ai appris :
Cette erreur était une sorte de défaut de courbure (aberration sphérique) se trouvant sur la périphérie du miroir : donc les photons réfléchis par le centre et la périphérie du miroir ne convergent pas au même point, ce qui est comparable à une myopie, comme le dit l'anecdote.
La commission d’enquête qui a eu lieu dans la foulée de la découverte du problème a pu établir que le défaut de courbure était dû à un défaut d’étalonnage d’un des instruments de vérification utilisé par PerkinElmer, et que ce défaut était homogène, donc corrigeable !
C’est cette même commission qui a permis de mettre au jour que les responsables de PerkinElmer ont ignoré le défaut avant l’assemblage final, considérant qu'ils étaient dus aux instruments de mesure utilisés, conformément à ce qu’a dit @Faux_administrateur !
Pour répondre @bryan95scmb, la société qui a fourni la lentille était Corning, mais ce n’est pas là que se trouve le défaut.
@mntral, d’après mes recherches, la NASA a conçu et déposé un dispositif correcteur baptisé COSTAR, chargé de corriger l’aberration. Ce dispositif a été installé à la place du HSP (High Speed Photometer). @nicolaslaslas l’avait sur le bout de la langue ! Le HSP est depuis exposé dans une université Américaine.
Toutefois, c’est vrai que le COSTAR a fini par être retiré du télescope (en 2009) et remplacé par la WFC3, car les autres instruments installés entre temps intégraient en leur sein la correction optique nécessaire, rendant le COSTAR inutile.
Ça me fascine de savoir qu’à cause de cette erreur de polissage, tout un tas de concepteur d’instruments à postériori on du prendre en compte ceci dans la conception, pour reproduire le défaut inverse !
Par ailleurs, tôt dans la conception du télescope, la NASA a décidé d'arrêter le développement du miroir primaire de secours, qui était confié entre autres à Kodak (à cause des retards et surcoûts associés). Nul doute que les responsables de PerkinElmer auraient eu moins de scrupules à faire part de leurs doutes s’ils avaient su qu’il existait un filet de sécurité.
De nos jours, PerkinElmer ne travaille plus pour le secteur de l'astronomie. De rachats en rachats, ils se sont reconvertis dans les tests de trisomie 21 entre autres.
Si l’histoire d’Hubble vous intéresse, je vous encourage à regarder le documentaire « Hubble – L’aventure spatiale », gratuitement sur Youtube, et réalisé par Stardust : www.youtube.com/watch?v=A9nqkZhlLW0
À moins que la grande majorité des lecteurs SCMB soient trop jeunes pour s'en souvenir, ce sujet avait fait grand bruit à l'époque. C'est pourquoi j'ai été surpris de ne retrouver aucune ancienne anecdote relatant déjà cette histoire. @Guest, qu'on aimerait bien voir dans les débats de ses anecdotes, à bien fait son travail.
100 millions d'euros, au pifomètre, avec Ariane 5. 70 avec SpaceX. (30 % moins cher, c'est pas rien!)
Mais quel commentaire étrange, SimonBrusten...
J'ai passé une bonne heure a écrire ce commentaire, alors que j'avais plein d'autres trucs à faire, mais j'avais pas le goût.
Chat GPT ne m'a pas servi pour l'écriture.
J'ai utilisé Wikipédia pour le contenu.
J'ai aussi utilisé Word pour chasser quelques fautes d'orthographe.
Et la vidéo de StarDust était assez fraîche dans ma mémoire.
Et quand bien même il aurait été généré par une IA, ben... Il aurait été instructif : ce qui est le principal but recherché dans la section commentaires.
C'est une question de cohérence dans le suivi des commentaires... ;)