L'amnésie écologique est une notion décrivant le regard biaisé que l'on porte sur ce que devrait être la nature sans intervention de l'Homme, car on a tendance à prendre comme point de référence le système que l'on a connu dans l'enfance. Par exemple, il devrait naturellement y avoir des lions en Europe.
Le lion européen a disparu vers l'an 100 suite à la destruction de son habitat naturel, la chasse et son utilisation dans les jeux du cirque romain. On a également tendance à oublier que les paysages européens devraient dans leur immense majorité être recouverts de forêts.
Commentaires préférés (3)
C'est moi ou l'anecdote n'est pas spécialement bien formulée ??
Pour les forets recouvrant les paysages européens, je ne suis pas sûr. La France, la Belgique, les Pays-Bas, le nord de l'Allemagne et le nord de l'Italie étaient couverts de très vastes et nombreuses zones marécageuses que les humains ont eu beaucoup de mal à drainer et à assécher
Les humains ne sont pas seuls à modifier la nature des sols qu'ils habitent, les castors, par exemple, à l'inverse, peuvent inonder plusieurs km² de terrains en quelques semaines. Les caprins, eux, sont soupçonnés d'être un des éléments ayant amenés à la désertification de l'Afrique du nord par leur manière de brouter : ils arrachent l'herbe au lieu de la couper
Pour ceux qui ont du mal à saisir le sens de l'anecdote (celle-ci pourrait être reformulée) :
L'amnesie écologique est un biais qui consiste à mesurer l'impact de l'homme sur la nature mais en prenant un point de référence initial qui n'est pas le bon (car l'homme à déjà eu un impact avant ce point initial)
Par exemple si je dis que les réserves de poissons en zone de pêche ont baissé de 10% (chiffre arbitraire) depuis l'an 2000, cela ne paraît pas énorme. Mais c'est oublier qu'elles ont déjà baissé de 20% entre 1980 et 2000, et de 60% depuis 1900 (j'invente là encore).
En bref, de génération en génération, cela conduit l'homme à minimiser son impact sur son environnement.
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C'est moi ou l'anecdote n'est pas spécialement bien formulée ??
Pour les forets recouvrant les paysages européens, je ne suis pas sûr. La France, la Belgique, les Pays-Bas, le nord de l'Allemagne et le nord de l'Italie étaient couverts de très vastes et nombreuses zones marécageuses que les humains ont eu beaucoup de mal à drainer et à assécher
Les humains ne sont pas seuls à modifier la nature des sols qu'ils habitent, les castors, par exemple, à l'inverse, peuvent inonder plusieurs km² de terrains en quelques semaines. Les caprins, eux, sont soupçonnés d'être un des éléments ayant amenés à la désertification de l'Afrique du nord par leur manière de brouter : ils arrachent l'herbe au lieu de la couper
Pour ceux qui ont du mal à saisir le sens de l'anecdote (celle-ci pourrait être reformulée) :
L'amnesie écologique est un biais qui consiste à mesurer l'impact de l'homme sur la nature mais en prenant un point de référence initial qui n'est pas le bon (car l'homme à déjà eu un impact avant ce point initial)
Par exemple si je dis que les réserves de poissons en zone de pêche ont baissé de 10% (chiffre arbitraire) depuis l'an 2000, cela ne paraît pas énorme. Mais c'est oublier qu'elles ont déjà baissé de 20% entre 1980 et 2000, et de 60% depuis 1900 (j'invente là encore).
En bref, de génération en génération, cela conduit l'homme à minimiser son impact sur son environnement.
La dernière phrase est fausse.
Il y avait surtout des marécages.
Excellente vidéo de Dirtybiology sur le sujet, une dizaine de minutes et on peut s’approprier les bases du sujet :)
L’amnesie écologique, feat C’est une autre histoire.
youtu.be/KWWoDoMKiuY
Ce que veut dire l'anecdote, c'est que nos références rurales de faune, de flore et de paysages que nous avons connu durant notre enfance ( quelques décennies tout au plus), sont, en fait, des biotopes déjà très dégradés par des siècles d'activités humaines.
Pour retrouver une faune originelle (postérieure à la dernière glaciation), en France, il faudrait imaginer des forêts denses (taillis, futaies, taillis sous futaies), marécages et prairies naturelles, peuplées d'élans, d'aurochs, de bisons européens, de chevaux sauvages, de loups, d'ours bruns et de caverne, etc... Espèces aujourd'hui complètement disparues ou à population réduite à peau de chagrin.
Le lieu d'Europe présentant un aspect le plus proche à la forêt primaire, est la forêt de Bialowiesa, limitrophe de Pologne et de Biélorussie.
Cette zone forestière a tenu une incidence humaine pratiquement nulle, jusque récemment.
Le botaniste et biologie Francis Hallé, cherche aussi à (ré)créer une autre forêt primaire en Europe.
Le projet est expliqué ici:
www.foretprimaire-francishalle.org/le-projet/
Une autre zone d'Europe qui tend à devenir une nouvelle forêt primaire, est la zone d'exclusion conséquente de l'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl.
LES bayous en sont un excellent exemple.
Pour l'anecdote, je dirais que c'est inévitable, on est toujours obligés de se baser sur un point de référence, nos lointains ancêtres qui n'étaient pas encore des homo-sapiens avaient pris un peu partout la mauvaise habitude de foutre le feu aux forêts pour rabattre les animaux, ca a forcément du changer l'environnement il y a ... 500 000 ans, et je suis certain qu'on peut remonter encore plus loin.
Je n'aime pas l'emploi du terme "devrait".
Dans ce cas les pommes devraient être minuscules et peu sucrées, le lin ou le coton devraient nécessiter des hectares de plantation pour produire 4 grammes, les vaches devraient être moins musclées, les moutons devraient produire quatre fois moins de laine, les sols devraient être couverts de mauvaise herbes, l'agriculture ne devrait pas exister...
Moi ce qui me "dérange" c'est qu'on ne parle jamais du regard biaisé de l'homme par son égocentrisme exacerbé.
Il est indéniable qu'on a modifié notre écosystèmes.. tout comme les autres animaux lorsqu'ils en ont l'occasion. Mais tout n'est pas a jeter, on a pas si mal amélioré certaines choses. Et puis faut pas oublier que rien ne dure, avec ou sans nous la terre ne serait pas restée ce qu'elle était.
On est très porté sur l'autoflagelation et notre égocentrisme nous laisse souvent penser qu'on est important, qu'on est au commande. Franchement j'en suis pas persuadé. Il y a très certainement des mécanismes bien plus grands à l'oeuvre.
Alors certes à force de se multiplier et de surexploiter notre milieu on va se tuer. Mais si on n'avait pas fait ce qu'on a fait on n'aurait pas prospéré autant en temps qu'espèce. Faudrait juste se poser les bonnes questions, voir ce qu'on veut devenir. Mais je ne crois pas qu'on soit assez mature pour répondre à ces questions et prendre les mesures qui s'imposent sinon on aurait déjà uni les peuples, quitté le système capitaliste, redistribué les richesses, limité les naissances, etc.
les forêts primaires (les forêts vraiment d'origine post glaciation) n'existent plus que dans des coins reculés de la Pologne, pour les régions froides, et sur une petite partie de l'ile de Madère, pour les régions tempérées, TOUT LE RESTE a été, à un moment ou un autre, replanté par les humains ou les animaux (par les fèces essentiellement)
Si tu plantes un chêne, et que 300 ans après tu vois 25 ha de chênaie, c'est quand même toi qui l'as planté...
Heureusement qu’il n’y a plus de lions...