Sous l'Ancien Régime, les criminels condamnés à la peine capitale via des moyens douloureux (écartèlement ou bûcher par exemple) pouvaient parfois bénéficier d'un retentum : s'ils avouaient leur faute, ils étaient d'abord exécutés de manière rapide, avant de subir, post-mortem, le châtiment prévu. Cette mesure était généralement décidée discrètement par le juge et communiquée au bourreau.
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Le cas le plus connu dans notre histoire est sûrement celui du brigand Cartouche.
Après torture (ou il n'a rien dit) et condamné à être roué, voyant le jour de son exécution qu'il était seul alors qu'il pensait que sa bande allait venir le sauver, il dénoncera en 24H plus de 90 personnes, adresses, fonctionnement du réseau etc.
Malgré le retentum accordé grâce aux aveux, permettant l'étranglement avant, il fut quand même exécuté sur la roue le lendemain par Sanson fils.
Après avoir arrêté tous les complices, par simple effet boule de neige en obtenant leurs aveux, près de 400 personnes seront arrêtées, c'est historique pour la police de l'époque. C'est là qu'ils se rendront compte avec stupeur de tout le "beau monde" et personnalités influentes qui faisaient partis du réseau criminel de Cartouche.
En parlant de bucher d’ailleurs, on a une fausse image de l’événement, notamment à cause des nombreuses représentations en peinture totalement erronées. Voici quelques contre-vérités :
– le condamné à mort n’était pas en haut d’une estrade accroché les mains dans le dos à un poteau comme on peut le voir sur certains tableaux de Jeanne d’Arc notamment. Le condamné était recouvert jusqu’à la poitrine voire jusqu’au cou de fagots de bois et autre combustibles, on ne voyait que sa tête. Tout l’ensemble était sur une estrade pour que le public voit bien le supplice. Soit on ajoutait du bois vert pour asphyxier le malheureux par les fumées, soit on le couvrait de poix pour qu’il brule très rapidement (je ne saurais dire ce qui est le pire).
– Vers la fin de la renaissance, on mettait de la poudre à canon sur la poitrine du malheureux pour qu’il meure d’un coup.
– Au Moyen Âge, si le pilori (deux planches de bois avec des trous pour bloquer les mains) se trouvait bien au centre du village pour que ceux emprisonnés soient insultés/lapidés/maltraités par tout le monde, les zones où on condamnait à mort étaient généralement à l’extérieur des villes. Souvent, on parle de la colline des pendus par exemple. Le bourreau également habite à côté et non en ville. La zone est évitée par les villageois et considérée comme portant malheur.
Concernant le retentum, il est effectué par le bourreau de la manière la plus discrète possible. C’est un privilège accordé au condamné, mais qui ne doit pas diminuer l’aspect fortement dissuasif de la peine.
Finalement, la guillotine est venue apporter un peu d'humanité à toute cette barbarie :)
Pour apprendre tout ça en s’amusant, il y a un excellent jeu vidéo (Kingdom Come Deliverance) dont les aspects historiques ont été peaufinés avec soin. Amateurs de RPG et d’époque médiévale, je vous le conseille :)
Faute avouée,
à demi torturé.
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Ou l'"altruisme" dans la barbarie
Le cas le plus connu dans notre histoire est sûrement celui du brigand Cartouche.
Après torture (ou il n'a rien dit) et condamné à être roué, voyant le jour de son exécution qu'il était seul alors qu'il pensait que sa bande allait venir le sauver, il dénoncera en 24H plus de 90 personnes, adresses, fonctionnement du réseau etc.
Malgré le retentum accordé grâce aux aveux, permettant l'étranglement avant, il fut quand même exécuté sur la roue le lendemain par Sanson fils.
Après avoir arrêté tous les complices, par simple effet boule de neige en obtenant leurs aveux, près de 400 personnes seront arrêtées, c'est historique pour la police de l'époque. C'est là qu'ils se rendront compte avec stupeur de tout le "beau monde" et personnalités influentes qui faisaient partis du réseau criminel de Cartouche.
En parlant de bucher d’ailleurs, on a une fausse image de l’événement, notamment à cause des nombreuses représentations en peinture totalement erronées. Voici quelques contre-vérités :
– le condamné à mort n’était pas en haut d’une estrade accroché les mains dans le dos à un poteau comme on peut le voir sur certains tableaux de Jeanne d’Arc notamment. Le condamné était recouvert jusqu’à la poitrine voire jusqu’au cou de fagots de bois et autre combustibles, on ne voyait que sa tête. Tout l’ensemble était sur une estrade pour que le public voit bien le supplice. Soit on ajoutait du bois vert pour asphyxier le malheureux par les fumées, soit on le couvrait de poix pour qu’il brule très rapidement (je ne saurais dire ce qui est le pire).
– Vers la fin de la renaissance, on mettait de la poudre à canon sur la poitrine du malheureux pour qu’il meure d’un coup.
– Au Moyen Âge, si le pilori (deux planches de bois avec des trous pour bloquer les mains) se trouvait bien au centre du village pour que ceux emprisonnés soient insultés/lapidés/maltraités par tout le monde, les zones où on condamnait à mort étaient généralement à l’extérieur des villes. Souvent, on parle de la colline des pendus par exemple. Le bourreau également habite à côté et non en ville. La zone est évitée par les villageois et considérée comme portant malheur.
Concernant le retentum, il est effectué par le bourreau de la manière la plus discrète possible. C’est un privilège accordé au condamné, mais qui ne doit pas diminuer l’aspect fortement dissuasif de la peine.
Finalement, la guillotine est venue apporter un peu d'humanité à toute cette barbarie :)
Pour apprendre tout ça en s’amusant, il y a un excellent jeu vidéo (Kingdom Come Deliverance) dont les aspects historiques ont été peaufinés avec soin. Amateurs de RPG et d’époque médiévale, je vous le conseille :)
Faute avouée,
à demi torturé.
JMCMB. Merci... ;-)
La journée sera rude.
Autrefois, le préjugé populaire tenait le bourreau en marge de la société eton fuyait l’exécuteur des hautes œuvres, allant jusqu'à refuser de serrer la main de celui qui avait le pouvoir de prendre des vies.
Pour faciliter la combustion, les hérétiques étaient souvent vêtus d'une tunique et d'un chapeau de papier badigeonné de souffre.
Si les supplices pouvaient avoir lieu sur une estrade installée en ville, les gibets étaient en effet installés à l'extérieur, avant tout pour des raisons d'hygiène. Il n'était pas rare, surtout lorsque le condamné avait commis un crime considéré comme honteux, ou qu'on veuille donner à la peine un caractère exemplaire, que son cadavre soit laissé au bout d'une corde pour y pourrir, ou bien qu'il soit dépecé et les morceaux exposés aux quatre coins du gibet. Cela bien sûr attirait les charognards, dégageait une odeur pestilentielle et propageait les maladies. Le gibet de Montfaucon, au nord-est de Paris, a été détruit parce que c'était devenu un véritable nid à rats...
@Tybs, oui les pendus l'étaient ailleurs que sur la place centrale, souvent sur une colline pour y être quand même vus de loin, on les y laissait pourrir, se faire dévorer par les corbeaux jusqu'à ce que les restes tombent, autre temps, autre mœurs. T'imagine les parisiens qui vont se promener en famille au superbe parc des buttes Chaumont, la tête qu'ils feraient, s'ils connaissaient l'histoire du lieu? ^^
Juste pour mémoire ce qu'on appelle ancien régime commence à partir d'Henri IV et donc finit avec la révolution.
Aujourd’hui nous avons les Anges de la télé-réalité... À chaque époque son supplice !
curieusement, la guillotine avait été préférée à la révolution par équité. tous les condamnés subissaient le même sort, quelque soit leur crime.
Bref ce n’est pas un jeu pour tout le monde mais c’est un des meilleurs RPG que je connaisse. Je suis un très grand fan de the witcher (livres, jeux et meme un peu la série) et pourtant je préfère largement KCD.
Désolé pour le HS.