En septembre 1943, 132 officiers français retenus prisonniers dans l'Oflag XVII-a parvinrent à s'évader. Dotés de tous les corps de métier nécessaires (géologues, architectes etc.), ils creusèrent un tunnel. Tous furent repris sauf 5, dont seulement 2 réussirent à rejoindre la France.
Cette évasion constitue la plus grande évasion de la Seconde Guerre mondiale.
Elle eut lieu seulement un mois avant celle de Sagan qui a inspiré le film la Grande Evasion, ou la majorité des prisonniers repris fut assassinée.
Chose unique, il existe des photos des préparatifs. Les prisonniers avaient réussi à fabriquer des appareils photo et même une caméra. Ils réaliseront un film :"sous le manteau" témoignage rare de la vie dans les camps de prisonniers.
Commentaires préférés (3)
Pour moi tout le sel de l'anecdote réside dans le creusement d'un tunnel ET le tournage d'un film en même temps !!
Je sais que les personnes détenues ont du temps libre et sont inventives, mais là Chapeau !
Merci pour cette superbe anecdote.
Je conseille a tout les curieux d'aller voir les sources, c'est vraiment impressionnant d'ingéniosité.
Cependant, il faut aussi souligner la relative liberté au sein du camp : géré par des vétérans autrichiens, et destinés aux officiers, les conditions étaient bien plus souples qu'ailleurs.
Les baraques sont bien isolés (le toit dispose de la laine de verre par exemple), chauffées et bien équipé, avec une cuisine mise a disposition des prisonniers. Certains sont très créatif, en faisant par exemple une tarte a la confiture avec des biscuits écrasés. Chaque baraque est prévue pour le logement de 300 prisonniers, mais pratiquement elle en contient 200.
Des grades sont donnés aux prisonnier, un colonel gère toute les baraques. Dans chaque baraque, il y a un officier « chef de baraque » choisi par le colonel, et un « chef de chambre » par chambrée.
l'article 27 de la Convention de Genève et le code d'honneur des officiers interdisent de forcer des officiers à travailler pour ceux qui les détiennent. Ils n'avaient donc aucun travail à faire.
Les activités sportives et culturelles étaient donc autorisés par les garde du camp.
Une université et un théâtre furent ainsi crée au sein du camp.
C'est justement ce théâtre, décoré de branches, qui a servi a dissimuler leur évasion.
Ils ont également confectionné des habits civils pour ne pas se faire remarquer une fois a l’extérieur, sous couvert de costume pour le théâtre.
L’élaboration du tunnel fut complexe, car il fallait bien sur faire ça discrètement, cacher la terre, etc... Le tunnel fut si étroit qu'on creusait couché, et que lors de l'évasion, certains se sont évanouis par manque d’oxygène.
Si beaucoup s'échappent, les gardes s'en rendent compte deux jours après, et après une semaine, presque tout le monde fut retrouvé. Une source contredit légèrement les chiffres de l'anecdote, estimant qu'entre 8 et 10 personne se sont définitivement échappés, deux ayant rejoint la France et les autres étant resté en Hongrie et Slovaquie
Pour le film, ils font passer les éléments dans les bouts des saucisse, cachent la caméra dans un livre, et les bobines dans leurs chaussures.
Les officiers supérieur allemands en charge de l’enquête sur l'évasion ont préféré minimiser l’événement, ce qui fait que les peines furent bien plus légère que l'évasion de Sagan, la peine classique étant un transfert vers un camp plus strict.
Comme le dit TybsXckZ, la convention de Genève de 1949 n'est que la dernière version (mis a part la convention de 1981 sur certaines armes classiques), mais la convention de 1929 relative au traitement des prisonniers de guerre c'est bien appliqué durant le conflit.
L'article 27 en question : ihl-databases.icrc.org/applic/ihl/dih.nsf/Article.xsp?action=openDocument&documentId=ABB26BEE5860761DC12563BD002BCF6E
"Les belligérants pourront employer comme travailleurs les prisonniers de guerre valides, selon leur grade et leurs aptitudes, à l'exception des officiers et assimilés.
Toutefois, si des officiers ou assimilés demandent un travail qui leur convienne, celui-ci leur sera procuré dans la mesure du possible.
Les sous-officiers prisonniers de guerre ne pourront être astreints qu'à des travaux de surveillance, à moins qu'ils ne fassent la demande expresse d'une occupation rémunératrice.
Les belligérants seront tenus de mettre, pendant toute la durée de la captivité, les prisonniers de guerre victimes d'accidents du travail au bénéfice des dispositions applicables aux travailleurs de même catégorie selon la législation de la Puissance détentrice. En ce qui concerne les prisonniers de guerre auxquels ces dispositions légales ne pourraient être appliquées en raison de la législation de cette Puissance, celle-ci s'engage à recommander à son corps législatif toutes mesures propres à indemniser équitablement les victimes."
On retrouve un article similaire, l'article 49, dans la convention de 1949 : ihl-databases.icrc.org/applic/ihl/dih.nsf/Article.xsp?action=openDocument&documentId=FA4499761047D292C12563BD002BF3F2
"La Puissance détentrice pourra employer les prisonniers de guerre valides
comme travailleurs, en tenant compte de leur âge, de leur sexe, de leur grade,
ainsi que de leurs aptitudes physiques, et en vue notamment de les maintenir
dans un bon état de santé physique et morale.
Les sous-officiers prisonniers de guerre ne pourront être astreints qu’à des
travaux de surveillance. Ceux qui n’y seraient pas astreints pourront demander un autre travail qui leur convienne et qui leur sera procuré dans la mesure du possible.
Si les officiers ou assimilés demandent un travail qui leur convienne, celui-ci
leur sera procuré dans la mesure du possible. Ils ne pourront en aucun cas
être astreints au travail."
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Pour moi tout le sel de l'anecdote réside dans le creusement d'un tunnel ET le tournage d'un film en même temps !!
Je sais que les personnes détenues ont du temps libre et sont inventives, mais là Chapeau !
Merci pour cette superbe anecdote.
Chaque avancé technique ou technologique est du au désir de survie ou de protection j'ai l'impression
Oflag-XVII-A : camp de prisonniers de guerre pour officiers situé en Autriche à Edelbach (à 100 km environ au Nord-Ouest de Vienne)
On a retrouvé la septième compagnie serait-il ce film dont il est question ?
132 s'échappent, 5 réussissent à ne pas se faire reprendre et 2 sont tués.
Sur ces 5, 2 réussissent à rejoindre la France (d'après l'anecdote). Où sont passé les 3 autres ?
Il n'y avait pas un certain colonel Robert Hogan, parmi eux?
Ils auraient dû se faire tatouer le plan sur leurs corps !!!
Je conseille a tout les curieux d'aller voir les sources, c'est vraiment impressionnant d'ingéniosité.
Cependant, il faut aussi souligner la relative liberté au sein du camp : géré par des vétérans autrichiens, et destinés aux officiers, les conditions étaient bien plus souples qu'ailleurs.
Les baraques sont bien isolés (le toit dispose de la laine de verre par exemple), chauffées et bien équipé, avec une cuisine mise a disposition des prisonniers. Certains sont très créatif, en faisant par exemple une tarte a la confiture avec des biscuits écrasés. Chaque baraque est prévue pour le logement de 300 prisonniers, mais pratiquement elle en contient 200.
Des grades sont donnés aux prisonnier, un colonel gère toute les baraques. Dans chaque baraque, il y a un officier « chef de baraque » choisi par le colonel, et un « chef de chambre » par chambrée.
l'article 27 de la Convention de Genève et le code d'honneur des officiers interdisent de forcer des officiers à travailler pour ceux qui les détiennent. Ils n'avaient donc aucun travail à faire.
Les activités sportives et culturelles étaient donc autorisés par les garde du camp.
Une université et un théâtre furent ainsi crée au sein du camp.
C'est justement ce théâtre, décoré de branches, qui a servi a dissimuler leur évasion.
Ils ont également confectionné des habits civils pour ne pas se faire remarquer une fois a l’extérieur, sous couvert de costume pour le théâtre.
L’élaboration du tunnel fut complexe, car il fallait bien sur faire ça discrètement, cacher la terre, etc... Le tunnel fut si étroit qu'on creusait couché, et que lors de l'évasion, certains se sont évanouis par manque d’oxygène.
Si beaucoup s'échappent, les gardes s'en rendent compte deux jours après, et après une semaine, presque tout le monde fut retrouvé. Une source contredit légèrement les chiffres de l'anecdote, estimant qu'entre 8 et 10 personne se sont définitivement échappés, deux ayant rejoint la France et les autres étant resté en Hongrie et Slovaquie
Pour le film, ils font passer les éléments dans les bouts des saucisse, cachent la caméra dans un livre, et les bobines dans leurs chaussures.
Les officiers supérieur allemands en charge de l’enquête sur l'évasion ont préféré minimiser l’événement, ce qui fait que les peines furent bien plus légère que l'évasion de Sagan, la peine classique étant un transfert vers un camp plus strict.
La première convention de Genève date de 1864 et a été modifiée et amendée plusieurs fois par la suite.
Les textes actuels datent de 1949 mais n'ont certainement pas été les premiers.
Celle de 1929 a été appliquée durant le conflit :
www.icrc.org/fr/doc/resources/documents/misc/5fzezy.htm
Comme le dit TybsXckZ, la convention de Genève de 1949 n'est que la dernière version (mis a part la convention de 1981 sur certaines armes classiques), mais la convention de 1929 relative au traitement des prisonniers de guerre c'est bien appliqué durant le conflit.
L'article 27 en question : ihl-databases.icrc.org/applic/ihl/dih.nsf/Article.xsp?action=openDocument&documentId=ABB26BEE5860761DC12563BD002BCF6E
"Les belligérants pourront employer comme travailleurs les prisonniers de guerre valides, selon leur grade et leurs aptitudes, à l'exception des officiers et assimilés.
Toutefois, si des officiers ou assimilés demandent un travail qui leur convienne, celui-ci leur sera procuré dans la mesure du possible.
Les sous-officiers prisonniers de guerre ne pourront être astreints qu'à des travaux de surveillance, à moins qu'ils ne fassent la demande expresse d'une occupation rémunératrice.
Les belligérants seront tenus de mettre, pendant toute la durée de la captivité, les prisonniers de guerre victimes d'accidents du travail au bénéfice des dispositions applicables aux travailleurs de même catégorie selon la législation de la Puissance détentrice. En ce qui concerne les prisonniers de guerre auxquels ces dispositions légales ne pourraient être appliquées en raison de la législation de cette Puissance, celle-ci s'engage à recommander à son corps législatif toutes mesures propres à indemniser équitablement les victimes."
On retrouve un article similaire, l'article 49, dans la convention de 1949 : ihl-databases.icrc.org/applic/ihl/dih.nsf/Article.xsp?action=openDocument&documentId=FA4499761047D292C12563BD002BF3F2
"La Puissance détentrice pourra employer les prisonniers de guerre valides
comme travailleurs, en tenant compte de leur âge, de leur sexe, de leur grade,
ainsi que de leurs aptitudes physiques, et en vue notamment de les maintenir
dans un bon état de santé physique et morale.
Les sous-officiers prisonniers de guerre ne pourront être astreints qu’à des
travaux de surveillance. Ceux qui n’y seraient pas astreints pourront demander un autre travail qui leur convienne et qui leur sera procuré dans la mesure du possible.
Si les officiers ou assimilés demandent un travail qui leur convienne, celui-ci
leur sera procuré dans la mesure du possible. Ils ne pourront en aucun cas
être astreints au travail."
« Tous furent repris sauf 5 » donc pas tous du coup ^^