On pense souvent que les croisades étaient dirigées uniquement contre les musulmans, mais la 4e croisade, en 1202, fut détournée par les Vénitiens sur l'Empire byzantin, pourtant chrétien. Elle se termina par la prise et la mise à sac de Constantinople en 1204 et l'excommunication de tous ses participants.
Les raisons de ce détournement étaient surtout économiques : ainsi, les Vénitiens prirent le contrôle de la côte dalmate et d'un grand nombre d'îles et postes commerciaux majeurs de l'espace byzantin et notamment Constantinople.
Commentaires préférés (3)
Les sources sont insuffisantes pour comprendre les motivations et déroulements, très complexes, des croisades.
Enfin tout est bien qui finit bien: la Terre Sainte est maintenant un lieu d'harmonie où l'on fraternise, en particulier à Jérusalem.
Lancée suite à l'appel du Pape en 1198, la 4e croisade devait répondre à l'échec de la 3e (1189-1191) de reprendre Jérusalem sur les troupes ayyûbides de Saladin (Salah al Din Yusuf ibn Ayyûb). Les croisés se réunirent à Venise entre 1200 et 1201 pour embarquer sur les galères de la Sérénissime à destination de l'Egypte. Mais comme ils n'avaient pas assez de fonds pour payer la traversée, les Croisés durent accepter de combattre au service de Venise en échange de leur voyage.
Ainsi en 1202 ils commencèrent par assiéger et mettre à sang la ville de Zara, sur les côtes dalmates, qui resistait jusqu'alors à Venise, et ce malgré les grandes croix disposées sur les murs par les habitants choqués d'être la cible des croisés malgré le fait qu'ils fussent catholiques. Une partie des croisés quitta l'expédition à ce moment là, jugeant que leur statut de croisés était incompatible avec ce que leur demandaient les Vénitiens.
Venise détourna ensuite la croisade sur Constantinople, suite à des intrigues de cour menées par le fils d'un empereur déchu, Alexis Ange, afin d'essayer de lui faire gagner le trône face au basileus Alexis III. Les croisés prirent d'assaut la cité millénaire en 1203 (combattant notamment les célèbres Varègues) et imposèrent Isaac et son père sur le trône de l'empire romain d'Orient, comme coempereurs (synbasileus) sous les noms d'Isaac II et Alexis IV.
Mais les nouveaux empereurs, à court d'argent (Alexis III ayant fui avec le trésor impérial) ne purent payer les croisés, qui en 1204 prirent à nouveau la ville et cette fois le pillèrent pendant 3 jours d'affilée, détruisant ou volant nombre des plus beaux trésors de l'époque, soies précieuses, bijoux, objets de culte précieux, œuvres d'art parfois multi millénaires (la capitale byzantine ayant regroupé entre autres un très grand nombre de sculptures de la Grèce et de la Rome antiques). L'un des exemples de cet extraordinaire pillage consiste en le quadrige de bronze qui orne aujourd'hui la basilique Saint-Marc de Venise et qui à l'origine décorait l'hippodrome constantinopolitain. De même, d'innombrables reliques furent volées et un grand nombre d'entre elles fut plus tard revendu au roi de France Louis IX qui construisit la sainte Chapelle à Paris pour les accueillir.
Si les byzantins parvinrent à récupérer leur capitale et restaurer leur empire en 1261, ils ne purent jamais s'en relever et leur résistance face à l'avancée ottomane ne put dès lors plus être efficace, menant à la prise de la ville par Mehmet II en 1453 et donc la fin de l'Empire romain après plus de quinze siècles d'existence.
Cet acte est donc une des causes les plus importantes du ressentiment de la chrétienté orthodoxe envers les catholiques.
D'autres croisades furent dirigées sur d'autres adversaires que les musulmans : les Cathares lors de la croisade des Albigeois dans la première moitié du XIIIe siècle (c'est là qu'au siège de Béziers en 1209 le légat pontifical et archevêque de Narbonne Arnaud Amaury aurait prononcé la célèbre phrase « tuez les tous, Dieu reconnaitra les siens ! »), les croisades germaniques sur les états baltes (dès le XIIe siècle) ou contre les Hussites (au XVe siècle), etc.
Tous les commentaires (48)
Toutes ces guerres elles ont toujours un but mais dérive sur un autre qui est plus lugubre que le premier
Pauvre vénitiens eux qu n'avaient rien demandé et voilà qu'ils sont attaqués
Désolé mais j'ai un petit penchant pour leur ville et pour Oise aussi mais c'est autre chose
Et comment des vénitiens ont-ils pu détourner tout une croisade ?...
Les sources sont insuffisantes pour comprendre les motivations et déroulements, très complexes, des croisades.
Enfin tout est bien qui finit bien: la Terre Sainte est maintenant un lieu d'harmonie où l'on fraternise, en particulier à Jérusalem.
Il s'agit de Enrico Dandalo, le doge de l'époque qui était un fin politicien.
Source : civilization V ;)
Lancée suite à l'appel du Pape en 1198, la 4e croisade devait répondre à l'échec de la 3e (1189-1191) de reprendre Jérusalem sur les troupes ayyûbides de Saladin (Salah al Din Yusuf ibn Ayyûb). Les croisés se réunirent à Venise entre 1200 et 1201 pour embarquer sur les galères de la Sérénissime à destination de l'Egypte. Mais comme ils n'avaient pas assez de fonds pour payer la traversée, les Croisés durent accepter de combattre au service de Venise en échange de leur voyage.
Ainsi en 1202 ils commencèrent par assiéger et mettre à sang la ville de Zara, sur les côtes dalmates, qui resistait jusqu'alors à Venise, et ce malgré les grandes croix disposées sur les murs par les habitants choqués d'être la cible des croisés malgré le fait qu'ils fussent catholiques. Une partie des croisés quitta l'expédition à ce moment là, jugeant que leur statut de croisés était incompatible avec ce que leur demandaient les Vénitiens.
Venise détourna ensuite la croisade sur Constantinople, suite à des intrigues de cour menées par le fils d'un empereur déchu, Alexis Ange, afin d'essayer de lui faire gagner le trône face au basileus Alexis III. Les croisés prirent d'assaut la cité millénaire en 1203 (combattant notamment les célèbres Varègues) et imposèrent Isaac et son père sur le trône de l'empire romain d'Orient, comme coempereurs (synbasileus) sous les noms d'Isaac II et Alexis IV.
Mais les nouveaux empereurs, à court d'argent (Alexis III ayant fui avec le trésor impérial) ne purent payer les croisés, qui en 1204 prirent à nouveau la ville et cette fois le pillèrent pendant 3 jours d'affilée, détruisant ou volant nombre des plus beaux trésors de l'époque, soies précieuses, bijoux, objets de culte précieux, œuvres d'art parfois multi millénaires (la capitale byzantine ayant regroupé entre autres un très grand nombre de sculptures de la Grèce et de la Rome antiques). L'un des exemples de cet extraordinaire pillage consiste en le quadrige de bronze qui orne aujourd'hui la basilique Saint-Marc de Venise et qui à l'origine décorait l'hippodrome constantinopolitain. De même, d'innombrables reliques furent volées et un grand nombre d'entre elles fut plus tard revendu au roi de France Louis IX qui construisit la sainte Chapelle à Paris pour les accueillir.
Si les byzantins parvinrent à récupérer leur capitale et restaurer leur empire en 1261, ils ne purent jamais s'en relever et leur résistance face à l'avancée ottomane ne put dès lors plus être efficace, menant à la prise de la ville par Mehmet II en 1453 et donc la fin de l'Empire romain après plus de quinze siècles d'existence.
Cet acte est donc une des causes les plus importantes du ressentiment de la chrétienté orthodoxe envers les catholiques.
D'autres croisades furent dirigées sur d'autres adversaires que les musulmans : les Cathares lors de la croisade des Albigeois dans la première moitié du XIIIe siècle (c'est là qu'au siège de Béziers en 1209 le légat pontifical et archevêque de Narbonne Arnaud Amaury aurait prononcé la célèbre phrase « tuez les tous, Dieu reconnaitra les siens ! »), les croisades germaniques sur les états baltes (dès le XIIe siècle) ou contre les Hussites (au XVe siècle), etc.
Bien sûr Jérusalem est tout sauf une ville pacifiée, il y a même des rivalités entre sectes des trois religions du Livre, des arrangements sordides pour se répartir les heures de visite. L'intérieur de l'église du Saint-Sépulcre est si délimité entre sectes chrétiennes que le personnel de nettoyage doit faire attention, au centimètre près, à ne pas promener son balai hors de son domaine; etc..
Je maintiens que les sources citées sont très insuffisantes; pourquoi je n'en cite pas d'autres, alors? Parce que ça remplirait une page.
Et je regrette de ne pas avoir mis un signe montrant que je plaisantais en parlant de Jérusalem idyllique, certains ont cru que je parlais sérieusement, contre toute évidence.
C'est effectivement un peu erroné, les croisés se sont retrouvé à Constantinople alors qu'ils étaient partis en croisade en terre sainte mais un concours de circonstances les a amenés à prendre Constantinople. Un podcast de la fabrique de l'histoire sur France inter le relate très bien
itunes.apple.com/fr/podcast/la-fabrique-de-lhistoire/id390164336?mt=2&i=368452210
Alexis n'avait pas demandé de l'aide contre les musulmans (vous confondez avec Alexis Ier Comnène), mais contre son oncle Alexis III qui avait usurpé le pouvoir.
Quant aux sources, bien sur qu'elles sont insuffisantes, mais je me base sur des études d'historiens pour travailler, pas sur internet. Ne pouvant pas citer les ouvrages de Jacques Heers, René Grousset, Martin Aurell, ou, du côté byzantin, Georges Ostrogorsky et , je me suis donc contenté de donner des sources d'internet, qui ne peuvent en comparaison qu'être incomplètes... Et pour le point de vue de l'époque, vous pouvez lire Robert de Clari, Geoffroy de Villehardouin côté croisé, et, pour les Romains, Nicétas Choniatès ou George Acropolite.
Est ce que la prise de Constantinople par les croiser est la cause de la perte du secret du feu grègeois par les grecs ? Si quelqu'un a la réponse, je suis intéressé
Je cite textuellement:
fr.wikipedia.org/wiki/Premi%C3%A8re_croisade
« En 1095, lors d'un séjour en France, le pape Urbain II prend acte de la fureur des chevaliers à qui les Turcs barrent dorénavant la route de Jérusalem (que les Arabes avaient toujours laissée libre) et répond à la demande d'Alexis Ier. »
Absolument sans hostilité contre un commentateur très sérieux, qui a eu le courage de prendre le décrié pseudo "Louis XI", qui fut un grand roi malgré tout ce que l'on raconte - et dont j'ai approuvé les commentaires, y compris le dernier quoique opposé au mien.