Le terme retour est polysémique et peut signifier le fait de revenir à son point de départ ou bien renvoyer une chose à son expéditeur. Par contre, le mot ne peut en aucune manière être employé comme un synonyme de réponse, comme dans l'expression "dans l’attente d’un retour de votre part".
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S'il est polysémique, il n'y a rien à proscrire dans cet usage, c'est seulement une considération esthétique que l'académie propose sans réel fondement linguistique. En plus, c'est s'opposer à un usage qui n'est pas infondé, le concept de "retour" est sémantiquement très justifiable dans la phrase prise en exemple. C'est un décalage de sens d'ailleurs très commun.
En linguistique, on privilégie le concept d’homonymie à celui de polysémie.
Par ailleurs, la linguistique s’efforce d’être descriptive (décrire et analyser un usage) plutôt que normative (tel terme est correct, tel autre terme est à proscrire). La langue n’appartient à personne en particulier, pas plus aux académiciens qu’à la population. C’est l’usage qui rend la langue vivante et évolutive, même si l’usage contrevient à certaines règles. Dans le cas présent, le terme de « retour » est largement répandu, en particulier dans les e-mails. Il continuera à être utilisé, quoique peuvent en penser quelques ayatollahs du « bon usage ».
Enfin, si l’on veut être rigoureux, en français on utilise les guillemets français (« ») et non pas les guillemets anglais (´´ ´´).
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Je ne comprends pas... La phrase à la fin est donc erronée ?
On peut estimer que l’on attend un retour de notre mail avec un complément d’information du destinataire, et dans ce cas, « dans l’attente d’un retour de votre part » pourrait être utilisé, non?
S'il est polysémique, il n'y a rien à proscrire dans cet usage, c'est seulement une considération esthétique que l'académie propose sans réel fondement linguistique. En plus, c'est s'opposer à un usage qui n'est pas infondé, le concept de "retour" est sémantiquement très justifiable dans la phrase prise en exemple. C'est un décalage de sens d'ailleurs très commun.
Si j'envoie une lettre à un ami. Celui ci me répond avec une autre lettre. Ce n'est pas la même lettre mais c'est une lettre. Donc selon le degrés de précision qu'on choisit pour "renvoyer une chose à son expéditeur" (l'aspect "même chose") ça peut être qualifié d'un retour.
Si jamais j'envoi un document pour correction à un collègue. Celui ci le corrige et me le renvoi, selon qu'on choisisse de considérer que c'est le même document ou non, on peut choisir de qualifier le renvoi de retour ou non.
Dans les deux exemples il s'agit de réponses qui peuvent aussi être qualifiées de retour.
Conclusion, selon comment on se positionne on peut utiliser retour ou non dans énormément de cas.
Conclusion si je veux parler de retour pour une réponse à un message, je le fais car il s'agit pour l'aller comme pour le retour d'un message.
Conclusion, l'académie française prouve encore qu'elle n'a rien de mieux à faire que de débattre sur des choses aussi triviales. (Apparemment moi aussi)
En linguistique, on privilégie le concept d’homonymie à celui de polysémie.
Par ailleurs, la linguistique s’efforce d’être descriptive (décrire et analyser un usage) plutôt que normative (tel terme est correct, tel autre terme est à proscrire). La langue n’appartient à personne en particulier, pas plus aux académiciens qu’à la population. C’est l’usage qui rend la langue vivante et évolutive, même si l’usage contrevient à certaines règles. Dans le cas présent, le terme de « retour » est largement répandu, en particulier dans les e-mails. Il continuera à être utilisé, quoique peuvent en penser quelques ayatollahs du « bon usage ».
Enfin, si l’on veut être rigoureux, en français on utilise les guillemets français (« ») et non pas les guillemets anglais (´´ ´´).
«En linguistique, l'usage est roi».
Et merci encore pour ton retour sur le sujet.
Je te rejoins sur l’usage et je suis un fervent partisan de laisser faire l’usage pour la langue. Je trouvais juste marrant qu’une formule consacrée et utilisée par beaucoup soit considérée comme linguistiquement fausse.
Je trouve d’ailleurs qu’il existe une certaine hypocrisie sur ce site. Quand il y a des fautes, des anglicismes, des mauvaises tournures de phrase dans les anecdotes, ça tire à boulets rouges. Par contre, quand l’Académie française énonce des règles qui vont un peu à l’encontre de notre usage, ça crie au scandale et aux vieux croulants inutiles.
Soit l’usage prime et alors on accepte le langage sms, les mots anglais, les abbreviations, les mots en verlan et on se fait à l’idée qu’ils rentreront un jour dans le dictionnaire. Soit on refuse ces cas mais à ce moment là on se plie à toutes les règles énoncées.
Pourquoi y a t'il écrit: "Retour arrière" sur mon clavier?
Et si je fais demi-tour, peut on appeler ça un retour-avant???
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-Cesse de dire n'importequoi. Retourne à l'arrière, et EN AVANT!
...
-Tu n'a pas compris les ordres?
-Beeeeh, pour être franc...
-A TA PLACE!
(c'est une petite référence à trouver^^)
Quant à l’argot, la langue familière, le verlan : en tant que prof de français dans la formation adulte, je l’enseigne, et en particulier aux apprenants étrangers. Il est indispensable de comprendre la langue familière pour pouvoir communiquer dans la vie quotidienne. Cela n’est jamais enseigné dans les livres, c’est regrettable. J’ai élaboré tout un tas de supports qui me permet de l’enseigner. Les apprenants sont tout à fait convaincus de l’intérêt de maîtriser cet aspect de la langue. Je travaille d’ailleurs en parallèle à la mise au point d’un manuel de langue familière en français, en m’appuyant sur les différents supports que j’ai pu imaginer et utiliser.
Bien à toi
Prenons l'exemple d'un anglicisme. Quand un mot français existe déjà et qu'on utilise un anglicisme alors je suis d'accord, on appauvrit la langue française car on n'utilise pas les mots qui existent déjà au risque de les faire disparaitre.
Prenons l'exemple du mot de l'anecdote. On a une définition du mot très précise. Sauf que la formule de l'usage est un abus de langage en lieu et place de mots qui existent déjà pour exprimer l'idée. Est-ce que la langue s'appauvrit avec cet usage ?
C'est la même chose avec l'utilisation erronée de "à la base" pour dire "au début" alors que l'on peut dire "d'abord, au départ, premièrement, etc."
Parfois il y a même pire. Aujourd'hui, on entend très souvent dans les médias l'expression : "à l'insu de son plein gré" sauf que cette tournure de phrase est un oxymore inventé par Les Guignols il y a quinze ans et entré depuis dans l'usage. Un oxymore humoristique qui finalement ne veut rien dire (exprès) et qui passe dans l'usage est-il un appauvrissement de la langue ?
Vaste débat.
Dans le même genre, on va éviter de dire ou d'écrire : "Suite à votre courriel, ...."
L'expression consacrée est "à la suite". Il faudra donc préférer : "A la suite de votre courriel, ...."
On va également éviter de "délivrer des informations" car on ne les libère pas. On livre ou délivre une marchandise mais pas une information. On préférera l'expression : "fournir des informations".
Autre phrase que je vois souvent : "veuillez agréer l'expression de nos salutations distinguées". Alors soit on dit : "Veuillez agréer l'expression de mes sentiments distingués." ou bien "Veuillez agréer mes salutations distinguées.". Le mélange des deux par contre n'est pas français car une salutation se donne mais ne s'exprime pas alors qu'un sentiment s'exprime.
Y a seulement 2 conditions : être vieux et tatillon ;)