Au XIXe et XXe siècle, un objet appelé "le symbole" servait à stigmatiser les élèves qui parlaient leur langue maternelle au lieu du français. Porté au cou, transmis entre camarades, ce symbole était un outil de punition et d’autosurveillance, utilisé pour éradiquer les langues locales. Il a été utilisé jusque dans les années 1960, notamment en Bretagne ou dans les colonies françaises en Afrique.
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J'ai eu l'occasion d'en porter au Liban.
En fait, je n’ai pas trop compris l’anecdote, alors j’ai cherché un petit peu. Voilà ce que j’ai compris: le symbole était un objet — un jeton, une médaille ou un morceau de bois — que les élèves devaient porter lorsqu’ils étaient pris à parler une autre langue que le français à l’école : breton, occitan, alsacien, basque, arabe, créole, etc. Il devait le garder sur lui jusqu’à la fin de la journée ou jusqu’à ce qu’il “dénonce” un autre camarade. L’élève qui possédait le symbole en fin de journée était puni : corvée, privation, etc. Pas très chouette de pousser des enfants à se dénoncer entre eux. Mais ça a été un outil d’unification de la population par l’utilisation d’une langue commune. Utilisé jusque dans les années 60, voire même dans les années 70 dans certaines écoles religieuses.
Et voilà comment on fait disparaître l’une des richesses culturelles de la France.
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J'ai eu l'occasion d'en porter au Liban.
Per Jakez Hélias, dans le livre "Le cheval d'orgueil" (1975), cite et décrit le procédé employé. Il l'appelle "la vache".
Le Cheval d'Orgueil - Per-Jakez Hélias - https://share.google/rsCthA3fDk1neEaXz
En fait, je n’ai pas trop compris l’anecdote, alors j’ai cherché un petit peu. Voilà ce que j’ai compris: le symbole était un objet — un jeton, une médaille ou un morceau de bois — que les élèves devaient porter lorsqu’ils étaient pris à parler une autre langue que le français à l’école : breton, occitan, alsacien, basque, arabe, créole, etc. Il devait le garder sur lui jusqu’à la fin de la journée ou jusqu’à ce qu’il “dénonce” un autre camarade. L’élève qui possédait le symbole en fin de journée était puni : corvée, privation, etc. Pas très chouette de pousser des enfants à se dénoncer entre eux. Mais ça a été un outil d’unification de la population par l’utilisation d’une langue commune. Utilisé jusque dans les années 60, voire même dans les années 70 dans certaines écoles religieuses.
Et voilà comment on fait disparaître l’une des richesses culturelles de la France.
Voilà comment on fait pour que l'ensemble des citoyens d'un même pays se comprennent.
Ensuite, si tu veux parler un seconde, voire troisième langue, libre à toi.
Etant Alsacien, je peux t’assurer que la très grande majorité des Alsaciens considèrent leur dialecte comme une richesse, qui se perd malheureusement.
Je pense qu une mise en contexte de l époque est important: il s'agit indeniablement d une richesse en temps de paix, mais probablement une menace en temps de conflit.
Ça m'étonne grandement, historiquement ce sont bien dans les écoles de la république que ceux qui parlaient des langues minoritaires et dialectes régionaux étaient punis.
Les écoles religieuses ont toujours été moins soumis à l'influence de l'Etat, ce qui a permis plus de liberté de ce point de vue.
Je suis née à l'étranger, je parle couramment ma langue maternelle, le français probablement mieux que beaucoup de français natifs, et l'anglais.
Et bien contente qu'on m'ait permis de garder ma langue et ma culture maternelles, qui m'ont permis cette ouverture d'esprit que je chéris.
Ton cas n'est pas représentatif ...et pour tout dire l'ouverture d'esprit dont tu te flatte et toutes les langues que tu maîtrise n'ont visiblement pas suffit pour te permettre de faire le distinguo ..
Pour ma part j'y vois plutôt du bon sens, même si je trouve clairement déplorable toutes ces méthodes éducatives basée sur l'humiliation et l'autoritarisme.
Il y a comme souvent le fond, et la forme..
Je n’ai jamais vu ni entendu parler d’une telle chose en Alsace où je suis arrivé et été scolarisé en 1954.
En revanche, à l’époque la presse était éditée en allemand pour les 2/3 et j’ai le souvenir chez Werry, le grand magasin de jouets de Strasbourg, d’une pancarte où étaient inscrits les 10 commandements de la vendeuse. Le 10e étant « La vendeuse ne parle pas le dialecte ».
J’ai été scolarisé 7 ans à Strasbourg et je n’ai jamais entendu un mot d’alsacien à l’école alors que sans doute la grande majorité de mes condisciples parlaient le dialecte chez eux.
Il y à plusieurs livres intéressants écrits sur la « francisation » de l’Alsace redevenue française, citant les excès en la matière. Je n’en ai lu aucun évoquant une répression explicite à l’école.
En Alsace, quoi qu’on en dise, l’alsacien est encore très présent notamment avec le théâtre en alsacien.
Il existe une édition de « L’affaire Tournesol » en alsacien.
Juste une anecdote : en Alsace, les fonctionnaires touchaient une « indemnité de difficulté administrative » qui n’a jamais été revalorisée (entre 1,83 € et 2,05 € brut mensuel) et n’a été supprimée que cette année (sans doute pour éponger le déficit budgétaire…).
Pour comprendre l’Alsace, je conseille « Psychanalyse de l’Alsace » de Frédéric Hoffet, paru en 1952 et toujours réédité.
Moi et les frères et soeurs avont été scolarisés en primaire à l'école Diwan, une école privée où l'on enseigne le breton. Tout les cours sont en breton, sauf le français. De mémoire, à l'époque, il était (presque) interdit de parler français, pour nous forcer à pratiquer cette belle langue que mes parents ne parlent pas eux même. La méthode est assez critiquable parce que ça s'apparente assez à ce qui était patiqué dans l'autre sens, comme en témoigne l'anecdote.
Double standard me direz vous.
Utilisé dans des pays d'Afrique dont le Togo, jusque dans les années 2000. On l'appelait "signal" chez nous quand j'était au primaire/collège.
L'objectif était de forcer les élèves à progresser plus rapidement en français (ou anglais). Toutes les autres langues locales étaient strictement interdites.
Heureusement, les choses ont changé ces 10 dernières années. Et des cours au primaire et collège commencent même à se faire en langues locales.