En droit français, pour que la légitime défense puisse être retenue, la jurisprudence estime qu'elle doit procéder d’un acte volontaire. Ainsi, si une personne tue accidentellement quelqu’un mettant sciemment sa vie en danger, il y aura homicide involontaire, et une peine de prison pourra être encourue.
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Les lois sont compliquées justement parce que la réalité l'est aussi.
Tirer et blesser un cambrioleur désarmé qui est entré chez vous peut valoir de sérieuses poursuites à votre encontre, car le cambrioleur n'en voulait pas à votre personne physique... MAIS en invoquant, je sais pas, moi, la peur pour la vie de ses enfants, le stress... avec un bon avocat et si le cambrioleur s'en tire sans trop de casse, on peut être relaxé, et pourtant, on est pas dans un cas strict et précis de légitime défense.
C'est compliqué tout ça, et c'est pour ça que les tribunaux existent, la justice n'est pas un mur de béton, je la verrai plutôt comme ... une balance? ;)
Une histoire courante: Un braqueur attaque un commerçant avec une fausse arme à feu (un jouet inoffensif bien imité, un Glock 17, par exemple...), il y a une vidéosurveillance qui filme tout, le commerçant a le canon du flingue braqué sur son visage, mais tue le braqueur via sa propre vraie arme planquée sous le comptoir, il y a légitime défense, car le commerçant pensait de bonne foi avoir une vraie arme à feu pointée sur sa figure.
DONC, même si c'est disproportionné, dans certaines circonstances, le tribunal relaxera le "tueur". Par contre, le commerçant qui canarde le scooter pendant qu'il s'enfuit après le braquage, vu qu'il n'était plus directement menacé, ben, c'est un meurtrier.
Histoire vraie qui est arrivée au père d’une amie.
Il y à une dizaine d’années je dirais.
Mon amie, sa soeur et leur père (parents divorcés) sont allés passer un week-end dans leur maison de vacances. La deuxième nuit, le père entend du bruit au rez de chaussée (les chambres sont à l’étages). Il descend et tombe nez à nez avec un type qui fait mine de sortir quelque chose de sa poche (par la suite il saura qu’il s’agissait d’un couteau avec une lame courte mais suffisante pour faire de sérieux dégâts). Le père ne laisse pas à l’intrus le temps de se saisir de quoi que ce soit et commence à le frapper. Il maîtrise l’assaillant et appelle la gendarmerie. Les forces de l’ordre arrivent assez rapidement, s’occupent du cambrioleur et invitent le père de mon amie, à les suivre également.
L’intrus s’en sort avec une épaule et la mâchoire cassés.
Le père de mon ami est professeurs de karaté depuis plus de 10 ans déjà à l’époque des faits.
Hé bien, le père a dû verser des dommages et intérêts à son agresseur car : il ne devait pas se servir de son aptitude au combat en dehors du tapis.
Histoire vraie.
Pour illustrer le caractère involontaire, voici un exemple issu de la jurisprudence française.
Une femme se fait agresser dans la rue. Elle parvient à s'enfuir, court jusqu'à son appartement (pas loin). L'agresseur la poursuit.
Elle ouvre sa porte et quand son agresseur essaie de s'introduire de force chez elle (en poussant la porte quelle essayait de fermer derrière elle), elle claque la porte sur les doigts de l'agresseur.
Blessures involontaires (les doigts cassés de l'agresseur).
La légitime défense n'a pas pu être retenue pour la femme parce qu'elle n'avait pas eu l'intention de casser les doigts de son agresseur (de le blesser en tout cas).
Si c'est un accident ("pas fait exprès"), en droit français ça ne peut pas être de la légitime défense
Pour les militaires, c'est pareil, ils ne doivent pas se servir de leurs aptitudes dans le civil.
On vit dans un monde de fous, avant, un cambrioleur qui rentrait dans une maison et qui se prenait de la chevrotine dans la gueule, ben, il avait qu'à pas rentrer dans une maison qui n'était pas la sienne, aujourd'hui... OH le pauvre cambrioleur, il avait besoin d'argent pour se payer un smartphone, et il s'est fait casser la gueule injustement parce qu'il voulait juste voler...
Ca se voit que les lois et les jugements sont plus pour les gens qui ont les moyens de se payer des vigiles et une garde rapprochée que pour Mr-Toulemonde. Et ca va pas s'arranger... les procédures...
Que c'est compliqué la loi...
Moi j'ai trouvé la solution ! Je reste enfermé chez moi volets fermés...
Jours 7316, ça matche bien, mais je deviens parano, je crois que ma baignoire complote...
La légitime défense ne concerne pas les biens ,son avocat été peut être moisi, l'âge de l'agresseur, peut être que la mâchoire a été cassée après qu'il ait été maitrisé, combien d'ITT ? Tout plein de truc en fait qui pourrait changer notre jugement. Les mêmes histoire racontées différemment peuvent mener à des jugements différents.
Je vous conseil juste de vous rendre à quelque procès (c'est gratuit) pour vous rendre compte par vous même.
À voir CASS, 16 février 1967, Cousinet (en source)
Arrêt indispensable pour tout étudiant en deuxième année de droit
- Si la personne m’attaque et que je l’écrase avec ma voiture VOLONTAIREMENT, je suis en légitime défense ?
- Par contre si la personne m’attaque, que je m’enfuis et que malheureusement sans faire exprès je l’écrase, on peut me poursuivre pour homicide involontaire ?
Comment ça ce passe devant un tribunal ? Genre la personne voulait m’attaquer mais dans la panique je l’ai écrasé ?
Surtout que les violences sont retenus en droit pénal même si le résultat atteint n’était pas celui voulu (jeter un verre par énervement, le verre arrive dans la figure de quelqu’un, c’est une violence volontaire même si tu ne visais personne, car seul l’acte importe concernant les violences).
Donc en cas de légitime défense, l’acte doit être voulu mais aussi le résultat en soit. Si le coup de couteau est volontairement donné, il y aura légitime défense. Si néanmoins par réflexe ou maladresse le coup de couteau est donné, il y a imprudence, donc c’est une infraction non intentionnelle, la légitime défense ne pourra pas s’appliquer et une peine sera encourue. Après il y a une grande différence entre peine encourue et prison effective.
C’est assez complexe, mais compréhensible dans la logique juridique des violences. La légitime défense est une cause subjective d’irresponsabilité pénale. Si un individu commet un meurtre, il peut invoquer la légitime défense. Il ne le pourra pas si il tue involontairement quelqu’un, tout simplement car il est inconciliable, selon la jurisprudence, d’invoquer une légitime défense sur une infraction pas volontaire.
C’est critiquable dans la mesure où on peut commettre une infraction involontaire par état de nécessité.
Cela montre la complexité du droit pénal.
Le caractère involontaire de l’infraction (donc de la riposte) est inconciliable avec la légitime défense.
En droit pénal, tout acte de violence volontaire est une violence.
Donc, je ne parlais pas du résultat mais de l’acte.
En cas d’agression, si l’agent tue son agresseur par inadvertance (plusieurs jurisprudences à ce sujet), il n’y aura pas légitime défense car l’infraction est involontaire.
Il y a une nuance propre à la légitime défense, l’agent doit avoir la volonté d’atteindre le résultat (plus que pour les violences).
Dans l’arrêt cousinet, un homme se fait agresser, il pousse son agresseur, celui-ci tombe et décède. Il n’y avait pas de légitime défense car l’acte de « pousser » n’explique pas la mort en soit (l’agresseur est mal tombé, et il ne peut pas y avoir l’animus necandi (volonté de tuer) sans le faire exprès).
DONC : On ne peut pas se défendre si on ne l’a pas fait exprès, oui c’est critiquable, oui on pourrait dire que les violences sont constitués par leur élément matériel et que l’élément moral n’importe peu, que la volonté du résultat n’importe peu, MAIS pour la légitime défense c’est comme ça.
Cette anecdote n’est donc, pas fausse. Mais complexe à comprendre effectivement.
Je préfère mieux les lois américaines
Quelqu’un rentre chez toi sans autorisation tu as le droit de le tuer, en France tu dois prouver qu’il avait l’intention de te nuire