La plupart des cinémas saoudiens sont flambants neufs. Le pays a en effet connu 35 ans d'interdiction des cinémas, et c'est seulement depuis 2018 que cette interdiction est levée. Dans la foulée, environ une centaine de cinémas ont été construits et le pays vise une capacité de 2500 salles d'ici 2030.
Les films restent cependant sujets à la censure : par exemple, le dessin animé "Buzz l'éclair" fut interdit à cause d'une scène de baiser lesbien.
Commentaires préférés (3)
Je le savais, je le savais...
La fermeture autoritaire des cinémas, au début des années 80, était une décision prise par la Muttawa.
Créé en 1980, le " Comité pour le Commandement de la vertu et le répression du vice" avait alors pris cette décision, afin que les couples (surtout s'ils n'étaient pas mariés), n'expriment pas leurs affinités amoureuses, en profitant de la pénombre des salles obscures.
Depuis 2016, les compétences attribuées à la Muttawa (police religieuse) ont été diminuées, lui quittant bonne partie de son pouvoir exécutoire qui la situait alors au-dessus des forces policières civiles.
Dans les faits, la Muttawa existe encore, mais cette réforme était nécessaire, car non seulement elle crée une très mauvaise image du Royaume à l'étranger, mais que son excès de zèle a l'effet inverse de ce qu'elle prétend: elle terrorisait la population.
Si la Muttawa existe encore aujourd'hui, c'est principalement pour que les plus traditionalistes de l'Islam du Royaume, ne se sentent pas "mis en touche". D'un autre côté, la nombreuse population jeune du pays, à aujourd'hui des aspirations et des comportements allant vers ce qu'ils voient, très principalement au travers d'Internet, dans le reste du monde. Bref, le pays n'a pas d'autre que d'entrer dans une transition générationnelle, mais qui ne peut pas se faire du jour au lendemain.
Même s'il n'y a pas encore une vraie égalité de Genre dans le Royaume, les Réformes au bénéfice des Femmes, est la majeure avancée. : elles peuvent dorénavant conduire une voiture, avoir un passeport, peuvent voyager sans un accompagnateur masculin, travailler sans l'autorisation du tuteur mâle de la famille, créer leur entreprise, etc.. Bref, se construire leur propre futur professionnel.
Elles veulent également pouvoir se divertir, avoir une vie sociale pleine, et ne pas copier le modèle de "poules pondeuses" qu'ont pu être leurs mères et grands-mères.
Du côté des Institutions, le Royaume à très bien compris qu'il doit prendre le virage "Ère post-pétrole", et qu'il lui faudra au moins trente ans pour se diversifier. Pour cela, il n'a pas d'autre que de mobiliser toutes les forces vives de sa population (surtout les jeunes), à qui on ne peut pas lui donner envie d'être un acteur économique d'un côté, et brimé de l'autre, par des normes religieuses rigoristes, excessives.
Dire que seules les plateformes de streaming sont responsables de la baisse de fréquentation des cinémas, c’est un peu réducteur. On oublie un peu vite l’impact encore bien réel de la crise sanitaire sur nos habitudes et notre rapport aux loisirs. Et puis, soyons honnêtes : entre le prix souvent excessif d’une place et une offre de films pas toujours au rendez-vous, il y a de quoi décourager pas mal de monde.
Tous les commentaires (21)
Je le savais, je le savais...
Une révélation à faire peut être ? :-)
Pas de débordements pendant la projection de One Piece : Red ?
'Parait que le premier film autorisé depuis le ban est Black Panther.
Ca ou Les Emoji.
J'espère pour eux que c'était Black Panther...
La fermeture autoritaire des cinémas, au début des années 80, était une décision prise par la Muttawa.
Créé en 1980, le " Comité pour le Commandement de la vertu et le répression du vice" avait alors pris cette décision, afin que les couples (surtout s'ils n'étaient pas mariés), n'expriment pas leurs affinités amoureuses, en profitant de la pénombre des salles obscures.
Depuis 2016, les compétences attribuées à la Muttawa (police religieuse) ont été diminuées, lui quittant bonne partie de son pouvoir exécutoire qui la situait alors au-dessus des forces policières civiles.
Dans les faits, la Muttawa existe encore, mais cette réforme était nécessaire, car non seulement elle crée une très mauvaise image du Royaume à l'étranger, mais que son excès de zèle a l'effet inverse de ce qu'elle prétend: elle terrorisait la population.
Si la Muttawa existe encore aujourd'hui, c'est principalement pour que les plus traditionalistes de l'Islam du Royaume, ne se sentent pas "mis en touche". D'un autre côté, la nombreuse population jeune du pays, à aujourd'hui des aspirations et des comportements allant vers ce qu'ils voient, très principalement au travers d'Internet, dans le reste du monde. Bref, le pays n'a pas d'autre que d'entrer dans une transition générationnelle, mais qui ne peut pas se faire du jour au lendemain.
Même s'il n'y a pas encore une vraie égalité de Genre dans le Royaume, les Réformes au bénéfice des Femmes, est la majeure avancée. : elles peuvent dorénavant conduire une voiture, avoir un passeport, peuvent voyager sans un accompagnateur masculin, travailler sans l'autorisation du tuteur mâle de la famille, créer leur entreprise, etc.. Bref, se construire leur propre futur professionnel.
Elles veulent également pouvoir se divertir, avoir une vie sociale pleine, et ne pas copier le modèle de "poules pondeuses" qu'ont pu être leurs mères et grands-mères.
Du côté des Institutions, le Royaume à très bien compris qu'il doit prendre le virage "Ère post-pétrole", et qu'il lui faudra au moins trente ans pour se diversifier. Pour cela, il n'a pas d'autre que de mobiliser toutes les forces vives de sa population (surtout les jeunes), à qui on ne peut pas lui donner envie d'être un acteur économique d'un côté, et brimé de l'autre, par des normes religieuses rigoristes, excessives.
C’est la meilleure celle-là : les cinémas ferment progressivement partout à cause de netflix, canal ou autre internet sauf en Arabie saoudite.
Comment se faire passer pour progressiste alors qu’il s’agit d’un des régimes les plus réactionnaires au monde ?!?
Au moins. les jeunes Saoudiens découvrent les rdv galants dans les salles obscures …
Dire que seules les plateformes de streaming sont responsables de la baisse de fréquentation des cinémas, c’est un peu réducteur. On oublie un peu vite l’impact encore bien réel de la crise sanitaire sur nos habitudes et notre rapport aux loisirs. Et puis, soyons honnêtes : entre le prix souvent excessif d’une place et une offre de films pas toujours au rendez-vous, il y a de quoi décourager pas mal de monde.
Mais j’essaie juste de comprendre ton point de vue de façon neutre, car premièrement ce n’est pas un régime mais une monarchie autonome et souveraine, et je ne comprends pourquoi réactionnaire puisqu’il s’agit d’un élément purement subjectif, lié à une culture, des us et coutumes et surtout des croyances.
C’est bizarre mais l’Inde ou le Japon, on ne leur donne pas de leçon sur leurs croyances étranges et leurs sociétés basées sur les castes et les rangs sociaux hiérarchiques. Ça ne les a pas empêchés d’être de grandes puissances et d’innover. Je crois qu’il faut arrêter les tons condescendants et moralisateurs envers des cultures qui vivent comme elles le souhaitent avec leurs forces et faiblesses comme il est le cas dans les sociétés occidentales actuellement marquée par des crises identitaires lugubres et des errances existentielles.
Laissons par exemple les toulambis vivre paisiblement dans leur jungle de papouaisie nouvelle guinéenne, je ne crois pas qu’ils se sont plaint de leur mode de vie. On parle souvent de tolérance et d’humanisme mais on se contredit de facto en voulant imposer nos idéaux si j’ose dire aux autres !
Apprécions nos différences et apprenons à faire fi de ce qui nous oppose.
Au Japon on ne pratique pas la lapidation, la torture et l'esclavage. Peut être que tu peux en faire fi, voir ça comme des faiblesses ou des particularités culturelles, perso ce n'est comme ça que conçois la tolérance.
Dans le meilleur des cas une place de ciné coûte le même prix qu'un abonnement mensuel à Netflix...le choix pour les budgets serrés est vite fait
je pense que l’occident n’a plus aucune leçon à donner au reste du monde vu ce qu’il se passe… les voiles sont tombés
Dans ce cas il faudrait rester constant et je rebondis sur l’anecdote précédente concernant la mise à mort des condamnés aux USA, injections, chaise électrique, etc ce ne sont pas non plus des méthodes douces pour exécuter des gens, sans bien sûr parler de l’esclavage ou l’apartheid. En Europe, il y a quelques temps, les pires formes de torture existaient ou types d’exécution.
Et puis j’y repense, tu parles de lapidation, et esclavage en arabie saoudite, tu peux être plus précis en nous disant de quand cela remonte et si c’est toujours pratiqué à date ?
Et tu peux juste corriger en disant “plus” à la place de “pas”.
Non le voile n’est pas tombé en Iran après « femmes, vie,liberté »
Attention je n’insulte pas les Saoudiens, je critique le régime.
Ou la monarchie, si tu préfères
Et ce n’est pas parce que je me veux tolérant et humaniste que je dois tolérer l’intolérable au nom de l’ouverture d’esprit.
Je ne vois pas de condescendance dans le fait de dénoncer par ex les motifs de peine de mort en Arabie saoudite, le système des castes en Inde, le couloir de la mort au Japon.
Israël est un grand pays tout comme l’Inde, le Japon, les USA, la Chine ou la Russie, il n’empêche que certains « us et coutumes » y sont inacceptables.
Sinon faisons un effort de compréhension et avouons que la démocratie n’est pas un concept universel.
Ben oui, il faut se mettre à la place des Talibans ou des Ayatollahs, ils ont tellement peur des femmes….
Et l’excision ? Oh ben c’est juste une tradition.
Le mariage forcé ? Us et coutumes.
L’homophobie ? C’est culturel.
Les violences conjugales ? Affaires privées.
La pédophilie ? La victime oubliera…
Beaucoup de pays soit disant démocratiques ont des agissements barbares et incroyablement inhumains. Je préfère sincèrement avoir affaire à un pays qui se déclare ouvertement concernant ses lois et ses affaires internes, à un pays hypocrite qui prétend être l’ange gardien de l’humanité alors qui perpètre des extinctions massives, des génocides, des ingérences nauséabondes et des magouilles machiavéliques que même le diable en personne n’aurait pas en tête.
Bien sur qu'il faut rester constant. En l’occurrence tu comparais l'Arabie Saoudite au Japon, je t'ai répondu là dessus.
A présent tu compares l'AS aux USA, ok... Aux USA tu n'est pas condamné à mort pour un tweet critique du gouvernement. Tu peux même envahir les lieux représentatifs du pouvoir les armes à la main et t'en tirer à bon compte. En AS par exemple Mohammed al-Ghamdi, enseignant à la retraite a été condamné à mort pour quelques déclarations sur le gouvernement sur ses comptes twitter et youtube, où il a respectivement 2 et 8 abonnés.
Alors oui les deux pays pratiquent la peine de mort, mais il y a tout de même des degrés dans la violence d'état et dans sa justification qui sont à prendre en compte.
Ça rejoint mon avis d'il y a quelques jours sur les violences commises par le Japon pendant la ww2. Ce n'est pas parce qu'il y a violence partout que tout se vaut. Ca reste peut être horrible mais un viol ne vaut pas 100 viols (et pour répondre rapidement sur les marocchinate, un viol ne vaut pas un empalement).
Quand à comparer le passé européen et le présent arabe ça peut avoir du sens mais là je m’intéresse au présent.
Tu me poses la question sur la lapidation, elle a été confirmée comme sentence de l'adultère dans la dernière loi de réforme judiciaire d'il y a 3 ou 4 ans. Loi qui concrétise un tour de vis sécuritaire du régime contre toute forme d'opposition, accompagné d'une multiplication des exécutions. (2022 ils ont quand même réussi 81 exécutions de prisonniers le même jour). Les exécutions sont en principe réalisées par décapitation au sabre (vla la boucherie). Il est en réalité difficile d'obtenir des informations (même les familles des condamnés ne sont pas forcément au courant) mais il est possible que dans les faits la lapidation ne soit plus pratiquée depuis une quinzaine d'années voir plus.
Quand à l'esclavage actuel c'est beaucoup plus documenté.
www.amnesty.fr/actualites/en-arabie-saoudite-lenfer-des-domestiques
Tu as d'ailleurs la reproduction des mêmes faits à une moindre échelle en France:
www.humanite.fr/social-et-economie/esclavage-moderne/des-esclaves-de-maison-en-plein-paris-exploitees-par-des-familles-du-golfe-persique
Alors si je te rejoins d'une manière générale sur le fait que l'occident n'a pas à se poser en donneur de leçons ou à imposer sa culture ou ses valeurs. Dans les faits certaines pratiques sont (je pense) évidemment à combattre ou tout du moins à dénoncer.
Et dans les faits ce n'est pas sans utilité: par exemple Salma al Shehab doctorante à l'université de Leeds a été arrêtée lors de son retour en AS pour avoir rédigé et repris quelques tweets féministes, condamnée à 11 ans de prison elle a fait appel pour en recevoir 23 de plus. Devant la pression internationale notamment d'Amnesty international, le pouvoir étant effectivement très regardant sur son image à l'étranger, elle a été libérée au bout de 4 ans.
En même temps avec la lapidation, il suffit d'avoir de mauvais lanceurs ou de trop petits cailloux pour que ça prenne un temps monstre. Autant engager le tueur à la petite cuillère.
www.youtube.com/watch?v=9VDvgL58h_Y
Encore une vision centrée sur les valeurs de l'occident où tout doit aller vite en une course permanente pour le temps. Alors qu'on peut voir ça comme un moment convivial, qu'on peut prendre le temps d'apprécier :
www.youtube.com/watch?v=5uQYgDaQwH4
En vrai, on ne peut pas faire n'importe quoi. Par exemple la constitution iranienne précise bien: " Les pierres utilisées ne devront pas être trop grosses afin d’infliger la mort d’un coup, elles ne doivent pas être si petites qu’on ne puisse leur donner le nom de pierre".
En tous cas c'est sur c'est un sujet central, on peut citer le juge afghan Ullah Zarif, qui en 2001 après que les Américains aient amené la lumière dans ces contrées barbares (livrée en B52), a promis qu’il y aura plus d’équité et de clémence sous son règne qu’à l’époque des talibans : les coupables d’adultère seront toujours lapidés, « mais nous utiliserons des pierres plus petites ».
Pourtant certains répondent bien aux sirènes de la modernité et de sa recherche d'efficacité, comme les saoudiens qui en 1995 utilisèrent un camion benne pour déverser les pierres sur une femme adultère.
A chacun son folklore.
Ce n'est pas tant la lapidation de la femme qui me pose question, après tout chaque pays a ses lois pour faire régner la paix sociale, mais que le mari adultère lui n'ai rien.
Parce que évidemment c'est la femme qui a usé des ses charmes pour corrompre l'homme vertueux.
Tu te trompes lourdement, un mari adultère est sujet à la lapidation, pas de différence entre les deux. S’il est pris en flagrant délit, avec des témoins (12 en général), ainsi que d’autres conditions particulières, donc autant te dire que c’est excessivement rare la lapidation tout comme le sort de l’apostasie, le nombre de personnes exécutées pour cela durant 1400 ans se compte sur les doigts des mains.