Jeanne Chauvin est une femme que peu de gens connaissent. Pourtant, elle fut la première femme titulaire d'un doctorat en droit même si sa soutenance fut mouvementée, ayant dû être une première fois ajournée à cause de manifestations d'étudiants masculins. Elle milita pour que les femmes puissent être avocates et en 1907, elle devint la première femme à plaider en France.
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- La baisse de la démographie n'intéresse que le fisc et les statisticiens. S'il faut être moins nombreux pour avoir un meilleur niveau de vie, perso je suis preneur. Et je dirais même que c'est le courant de pensée dominant en ce moment ;
- Là où tu vois de l'altération des moeurs, moi je vois de l'évolution des moeurs. Les moeurs, ça évolue et il n'y a aucune justification à garder les mêmes moeurs pendant des siècles ou des millénaires, sous prétexte que ça s'est toujours fait comme ça avant ;
- Et enfin, l'avortement est une possibilité offerte aux femmes pour des raisons pratiques. Avoir cette possibilité ne va pas forcément pousser toutes les femmes à se retrouver enceintes et à avorter pour un oui ou pour un non, même si on peut trouver des cas extrêmes. Enfin, tu te rends compte de l'effort nécessaire pour nourrir un gamin dans son ventre ? Un avortement, c'est méga épuisant. Alors je doute qu'il soit nécessaire d'extrapoler, le droit à l'IVG ne deviendra pas de sitôt une usine à tuer des foetus, ou un "meurtre de masse" pour reprendre tes propos.
Il me semble que la possibilité de pouvoir décider de porter un foetus pendant neuf mois, puis de faire gentiment passer un bébé par son vagin, concerne uniquement les personnes ayant cette capacité biologique, c'est-à-dire exclusivement les femmes (et de manière très rare, certains hommes trans).
Elles sont seules concernées, j'insiste (Rachel Green dans Friends dirait "no uterus, no opinion").
Par ailleurs, l'avortement est bien, au moins autant qu'une question morale, une question d'égalité femme/homme. Surtout à l'époque dont nous parlons, les législateurs et les dirigeants étaient presque exclusivement des hommes. Ils décidaient, selon des standards masculins, ce que les femmes pouvaient faire de leur vie, de leur corps (je ne m'étendrai pas sur les conséquences économiques, sociales, psychologiques...). Si ça n'est pas de l'inégalité...
Le fait même que vous vous réferriez si facilement à l'éthique/la morale, montre que la société française a encore beaucoup de chemin à faire pour changer son regard sur le corps des femmes. Ce que les hommes font de leur corps est uniquement privé ; tandis que le corps des femmes se discute sur la place publique au prétexte de l'éthique!
Inégalité.
Au final, ne serait-elle pas là, l'immoralité que vous soulevez ?
Désolée du pavé, de toute évidence cela me tient vraiment à coeur ^^
Sur l'anecdote elle-même, JMCMB ! Je ne connaissais pas l'histoire féministe de Jeanne Chauvin, elle est super cool, et je vais raconter ça à mes camarades en fac de droit ! :)
Je suis en train de finir l'excellent second tome du Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir, une lecture que je vous conseille.
Elle y mentionne un chiffre fort intéressant, qui est bien entendu une estimation. A l'époque où elle publie, 1948, il y aurait autant d'avortements (clandestins, donc) que de naissances en France.
Premièrement, si vous êtes contre l'avortement, ces chiffres devraient vous effrayer en les comparant aux 200 000 avortements par an par rapport aux 800 000 naissances, soit une grossesse sur 5. "Malgré", diriez-vous probablement, la légalisation de l'avortement, la proportion avortements/naissances a drastiquement baissée.
Deuxièmement, même si vous êtes "moralement" contre l'avortement, ces chiffres des années 40 montrent bien que la pénalisation n'empêche pas les femmes d'avorter. Ne vaut-il pas mieux qu'elles le fassent dans des conditions médicalement sûres que sur la table de cuisine d'une faiseuse d'anges? Vous donnez plus de valeur à l'existence d'un embryon non désiré qu'à la vie d'une femme adulte dans la détresse ? Une réponse positive à cette question me répugne.
Ca c'est dans le monde des bisounours
Etant dans le monde médical et proche du planning familial je vois tous les jours des filles de 16-20 ans sans moyen de contraception qui se contentent d'avorter quand elles sont enceintes
J'ai eu des records à 12-13 avortements jusqu'à ce qu'on lui force un peu la main pour poser un stérilet
Soyons scientifiques pas idéologues...
Parce que faut vraiment être irresponsable (ou ne vraiment pas avoir de chances) à ce point pour en arriver à autant d'avortements
Des personnes qui font n'importe quoi et qui abusent sur les services publiques, ça existe mais la majorité des femmes se protègent (pilules, stérilet, préservatifs...) et n'utilisent pas l'avortement comme moyen contraceptifs. Ça c'est faux. Les cas dont vous parlez sont rares