Le palais du Pape pris d'assaut par le roi de France

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L'attentat d'Anagni de 1303 est un événement durant lequel des hommes du roi de France, Philippe le Bel, prirent de force le palais du Pape pour l'empêcher d'excommunier le roi. Boniface VIII aurait reçu une gifle à cette occasion et ce serait cette humiliation qui aurait été la cause de sa mort, survenue un mois plus tard.

Cet « attentat » fut le dénouement de la lutte opposant le roi de France Philippe le Bel au pape Boniface VIII, qui cherchait à affirmer sa suprématie sur tous les rois. Le roi de France s'y opposa.


Tous les commentaires (40)

Oh noooon, un mythe s’effondre..

Ma mère qui me disait à longueur de temps ''Oh ça va une gifle ça n'a jamais tué personne" Bah en fait.. SI

a écrit : j'ai pas bien compris le rapport entre la gifle et sa mort quelqu'un peut m' éclaircir ? Ce n'était pas une simple gifle, le cavalier qui lui infligea était ganté.. Avec le fer, ça a du être puissant!

a écrit : Ce n'était pas une simple gifle, le cavalier qui lui infligea était ganté.. Avec le fer, ça a du être puissant! C'est la symbolique du pape que le Roi humilie qui a causé son chagrin et ensuite sa mort. La "gifle" en question est une métaphore, pas un geste physique.

a écrit : j'ai pas bien compris le rapport entre la gifle et sa mort quelqu'un peut m' éclaircir ? 'Humiliation' est la clé.

a écrit : J'appellerai plus une prise d'otage qu'un attentat vu qu'il y as pas vraiment eu de mort car chez moi un attentat n'est jamais sur un seul homme mais plusieurs une prise d'otages peux l être Attentat car il a porté atteinte a l'integrite et au statut du Pape afin de ramener cet homme spiritueux sur Terre.

J'adore cette période, celle du règne de Philippe IV, il s'y passe des trucs invraisemblables :)

Quand j'ai lu l'anecdote, le premier truc que j'ai pensé c'est qu'au Moyen Âge, les chevaliers ne devaient pas être des demi-portions, donc une baffe d'un mec élevé à la dure avec des gants en métal, le pape a dû se prendre une de ces bûches...

Je me permets d'apporter une complément d'anecdote qui repose... sur ma curiosité et sur mon intérêt pour l'histoire du monde, tout simplement :)

À la fin du Moyen Âge, les rois (notamment de France) et les papes exercent une grande autorité en Europe, ils sont donc plus ou moins concurrents. Et du coup, au 14e siècle est créée l'antipapauté d'Avignon, où régnera un antipape généralement bienveillant à l'égard du roi de France. De là naît une espèce de défiance de la populace vis à vis de l'Église, et on pourrait facilement faire le lien avec les débuts du protestantisme quelques décennies plus tard.

a écrit : j'ai pas bien compris le rapport entre la gifle et sa mort quelqu'un peut m' éclaircir ? Selon les versions il se serait pris une baffe plutôt qu'un soufflet
Et venant d'un chevalier peut être ganté, ça pique.
Le pape, un vieillard, s'enfuit, le choc plus l'épuisement lié au voyage finissent le travail :)

a écrit : Je me permets d'apporter une complément d'anecdote qui repose... sur ma curiosité et sur mon intérêt pour l'histoire du monde, tout simplement :)

À la fin du Moyen Âge, les rois (notamment de France) et les papes exercent une grande autorité en Europe, ils sont donc plus ou moins concurren
ts. Et du coup, au 14e siècle est créée l'antipapauté d'Avignon, où régnera un antipape généralement bienveillant à l'égard du roi de France. De là naît une espèce de défiance de la populace vis à vis de l'Église, et on pourrait facilement faire le lien avec les débuts du protestantisme quelques décennies plus tard. Afficher tout
L'adoption du protestantisme représentait un moyen pour les souverains de s'émanciper de Rome oui, plutôt que d'expulser l'église, comme avec la sécularisation et la laïcité, il est parfois plus simple de juste l'absorber comme avec le gallicanisme.

En France il y a eu longtemps un puissant courant gallicaniste visant à contrôler notamment les nominations des évêques

a écrit : j'ai pas bien compris le rapport entre la gifle et sa mort quelqu'un peut m' éclaircir ? Lol quelqu'un peut m'éclaircir

a écrit : j'ai pas bien compris le rapport entre la gifle et sa mort quelqu'un peut m' éclaircir ? Je suppose que l'humiliation qui a suivie la gifle ( qui est encore un geste très humiliant aujourd'hui), surtout pour un pape a du lui rester graver dans les pensées et il n'a pas réussi à s'en sortir...

Je répond à ton commentaire parcequ'il est très intéressant et que vous m'avez rappelé des choses, et même appris certaines! Ouais je squatte ton com' en fait!

Je suis pratiquement sûr que cet "attentat" a été majoritairement conduit par des italiens certe avec la participation de Nogaret, mais plus effacé que ce ce qu'on peut dire.

Quant à la gifle elle n'aurait jamais eu lieu, et ne serait qu'une invention postérieure pour attaquer Nogaret sur le plan de l'attachement au catholicisme.


Je me réfère aux biographies de Philippe le Bel écrites par Georges Minois et Jean Favier. Elles devraient vous intéresser car elles sont très complètes!

a écrit : Ce n'est pas tout à fait cela sur le point de l'excommunication, je m'explique :

Philippe le Bel souhaitait juger Bernard Saisset, évêque de Pamiers et accusé d'avoir comploté contre le pouvoir royal. Il fut arrêté et compara devant le roi de France en octobre 1301.

Le pr
oblème est que cette arrestation (puis comparution) d'un évêque allait à l'encontre d'un des privilèges dont bénéficiaient les hommes d'Eglise affirmant que seuls les tribunaux ecclésiastiques pouvaient les juger (privilège de for)
Le pape a donc dit que c'était une VIOLATION DU PRIVILÈGE DE FOR, ce qui entraina un conflit en 5 étapes que je peux aussi rapidement évoquer. Ce n'est donc pas réellement une histoire d'excommunication mais plutôt un conflit des pouvoirs entre terrestre et spirituel.. Et c'est le second conflit entre le pouvoir papal et le pouvoir royal; le premier concernait une histoire de levée d'impôt nécessitant l'accord du pape Boniface VIII et bafoué par le roi de France Philippe le Bel.

J'espère ne pas avoir été trop lancinant!

Mes sources : de très bonnes réminiscences de mes cours d'histoire des institutions judiciaires à la faculté de droit d'Assas.
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Très instructif ton commentaire! Merci! Heureusement qu'il y a des gens cultivés (et qui conservent leurs connaissances acquises auparavant) pour transmettre leur savoir aux autres qui pourraient être intéressés. Merci encore. Je me coucherai doublement moins bête

a écrit : j'ai pas bien compris le rapport entre la gifle et sa mort quelqu'un peut m' éclaircir ? Philippe le Bel a fait l'école des Hokuto comme Ken le survivant : tu ne le sais pas mais tu es déjà mort !

a écrit : Ce n'est pas tout à fait cela sur le point de l'excommunication, je m'explique :

Philippe le Bel souhaitait juger Bernard Saisset, évêque de Pamiers et accusé d'avoir comploté contre le pouvoir royal. Il fut arrêté et compara devant le roi de France en octobre 1301.

Le pr
oblème est que cette arrestation (puis comparution) d'un évêque allait à l'encontre d'un des privilèges dont bénéficiaient les hommes d'Eglise affirmant que seuls les tribunaux ecclésiastiques pouvaient les juger (privilège de for)
Le pape a donc dit que c'était une VIOLATION DU PRIVILÈGE DE FOR, ce qui entraina un conflit en 5 étapes que je peux aussi rapidement évoquer. Ce n'est donc pas réellement une histoire d'excommunication mais plutôt un conflit des pouvoirs entre terrestre et spirituel.. Et c'est le second conflit entre le pouvoir papal et le pouvoir royal; le premier concernait une histoire de levée d'impôt nécessitant l'accord du pape Boniface VIII et bafoué par le roi de France Philippe le Bel.

J'espère ne pas avoir été trop lancinant!

Mes sources : de très bonnes réminiscences de mes cours d'histoire des institutions judiciaires à la faculté de droit d'Assas.
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L'histoire entre la papauté et les pouvoirs temporels est assez mouvementée, j'ai aussi eu des cours d'histoire là-dessus.
Par exemple, Grégoire VII, pape ayant cherché à affirmer la primauté du pouvoir temporel sur le spirituel, a obligé Henri IV, Empereur du Saint Empire Romain Germanique, qui a l'époque avait également la prétention de diriger la chrétienté, à s'humilier en se présentant en pénitent pied nu devant le pape pour qu'il lève son excommunication. Cet épisode est resté sous le nom de Canossa, et s'est déroulé en Janvier 1077.

a écrit : Très instructif ton commentaire! Merci! Heureusement qu'il y a des gens cultivés (et qui conservent leurs connaissances acquises auparavant) pour transmettre leur savoir aux autres qui pourraient être intéressés. Merci encore. Je me coucherai doublement moins bête Avec grand plaisir ahah!

Ne serait-ce pas suite à cet événement que le pouvoir religieux a été déplacé à Avignon?

a écrit : Ne serait-ce pas suite à cet événement que le pouvoir religieux a été déplacé à Avignon? Avignon a accueilli les papes seulement à partir de Clément V en 1309, donc non pas tout à fait ;)

a écrit : C'est également ce jour que naquit l'expression : "Dans ta face, Boniface" Autre version: "Et toc ! Remonte ton slibard, lotard !"