Une centrale nucléaire plus propre, grâce au thorium liquide

Proposé par
le
dans

La Chine projette de lancer la première centrale nucléaire au thorium liquide dans moins de dix ans. Contrairement à l’eau, le thorium se refroidit et se solidifie rapidement à l’air, ce qui limite grandement la pollution en cas de fuite. Le système présente aussi l’avantage de pouvoir installer la centrale dans des endroits reculés, ne nécessitant pas de source d’eau abondante.


Commentaires préférés (3)

L’inconvénient de cette centrale est devenue aujourd’hui un avantage : on ne peut pas faire en parallèle de programme nucléaire de bombe atomique. Cela n’intéresse donc pas la France où les USA mais pourrait permettre de vendre des centrales nucléaires à l’Iran où au Brésil sans crainte.

a écrit : L’inconvénient de cette centrale est devenue aujourd’hui un avantage : on ne peut pas faire en parallèle de programme nucléaire de bombe atomique. Cela n’intéresse donc pas la France où les USA mais pourrait permettre de vendre des centrales nucléaires à l’Iran où au Brésil sans crainte. L'anecdote semble présenter cette technologie comme une nouveauté et comme bénéfique. C'est une techno connue depuis très longtemps (en France notamment) mais qui contient beaucoup d'inconvénients dont au 1er plan l'impossibilité de recyclage. Or la France comme d'autres nations recyclent l'uranium et le plutonium afin d'éviter 97% de déchets. Ce ne serait plus possible avec du Thorium qui devrait être entièrement stocké en déchet.

Alors non, ce n'est pas tout à fait vrai:

Seul, le thorium n’est pas un combustible. L’intérêt est de le transformer en uranium 233. Pour cela, il doit être bombardé de neutrons. Par capture de neutrons, le thorium 232 se transforme après plusieurs étapes en uranium 233, qui est un élément fissile performant, ce qui facilite les réactions en chaîne.

Démarrer et entretenir les réactions nucléaires avec le thorium, nécessite une quantité suffisante de matière fissile : uranium 233, uranium 235 et/ou plutonium 239. Tous trois peuvent servir à fabriquer des bombes. L’uranium 233, ainsi produit et stocké, est aussi efficace pour cela que le plutonium. La présence d’uranium 232 limite la possibilité d’utiliser l’uranium 233 pour fabriquer une bombe, sans l’empêcher totalement : « En principe, la séparation est réalisable, surtout si la sécurité de l’opérateur n’est pas une préoccupation première » affirme l’ingénieur nucléaire Arjun Makhijani

Lien vers les travaux de Markhijani:
ieer.org/wp/wp-content/uploads/2012/04/thorium2009factsheet.pdf


Tous les commentaires (20)

L’inconvénient de cette centrale est devenue aujourd’hui un avantage : on ne peut pas faire en parallèle de programme nucléaire de bombe atomique. Cela n’intéresse donc pas la France où les USA mais pourrait permettre de vendre des centrales nucléaires à l’Iran où au Brésil sans crainte.

a écrit : L’inconvénient de cette centrale est devenue aujourd’hui un avantage : on ne peut pas faire en parallèle de programme nucléaire de bombe atomique. Cela n’intéresse donc pas la France où les USA mais pourrait permettre de vendre des centrales nucléaires à l’Iran où au Brésil sans crainte. L'anecdote semble présenter cette technologie comme une nouveauté et comme bénéfique. C'est une techno connue depuis très longtemps (en France notamment) mais qui contient beaucoup d'inconvénients dont au 1er plan l'impossibilité de recyclage. Or la France comme d'autres nations recyclent l'uranium et le plutonium afin d'éviter 97% de déchets. Ce ne serait plus possible avec du Thorium qui devrait être entièrement stocké en déchet.

a écrit : L’inconvénient de cette centrale est devenue aujourd’hui un avantage : on ne peut pas faire en parallèle de programme nucléaire de bombe atomique. Cela n’intéresse donc pas la France où les USA mais pourrait permettre de vendre des centrales nucléaires à l’Iran où au Brésil sans crainte. Tu n'as pas thor

Alors non, ce n'est pas tout à fait vrai:

Seul, le thorium n’est pas un combustible. L’intérêt est de le transformer en uranium 233. Pour cela, il doit être bombardé de neutrons. Par capture de neutrons, le thorium 232 se transforme après plusieurs étapes en uranium 233, qui est un élément fissile performant, ce qui facilite les réactions en chaîne.

Démarrer et entretenir les réactions nucléaires avec le thorium, nécessite une quantité suffisante de matière fissile : uranium 233, uranium 235 et/ou plutonium 239. Tous trois peuvent servir à fabriquer des bombes. L’uranium 233, ainsi produit et stocké, est aussi efficace pour cela que le plutonium. La présence d’uranium 232 limite la possibilité d’utiliser l’uranium 233 pour fabriquer une bombe, sans l’empêcher totalement : « En principe, la séparation est réalisable, surtout si la sécurité de l’opérateur n’est pas une préoccupation première » affirme l’ingénieur nucléaire Arjun Makhijani

Lien vers les travaux de Markhijani:
ieer.org/wp/wp-content/uploads/2012/04/thorium2009factsheet.pdf

Bon ya pas a dire l’anecdote est quand même beaucoup mieux formulée que je ne l’avait proposé !
Merci SCMB

a écrit : L’inconvénient de cette centrale est devenue aujourd’hui un avantage : on ne peut pas faire en parallèle de programme nucléaire de bombe atomique. Cela n’intéresse donc pas la France où les USA mais pourrait permettre de vendre des centrales nucléaires à l’Iran où au Brésil sans crainte. L’intérêt du coup de la chine ici est de pouvoir commercialiser dans le futur cette centrale dans le monde.
Ils sont fort ces Chinois

a écrit : Alors non, ce n'est pas tout à fait vrai:

Seul, le thorium n’est pas un combustible. L’intérêt est de le transformer en uranium 233. Pour cela, il doit être bombardé de neutrons. Par capture de neutrons, le thorium 232 se transforme après plusieurs étapes en uranium 233, qui est un élément fissile per
formant, ce qui facilite les réactions en chaîne.

Démarrer et entretenir les réactions nucléaires avec le thorium, nécessite une quantité suffisante de matière fissile : uranium 233, uranium 235 et/ou plutonium 239. Tous trois peuvent servir à fabriquer des bombes. L’uranium 233, ainsi produit et stocké, est aussi efficace pour cela que le plutonium. La présence d’uranium 232 limite la possibilité d’utiliser l’uranium 233 pour fabriquer une bombe, sans l’empêcher totalement : « En principe, la séparation est réalisable, surtout si la sécurité de l’opérateur n’est pas une préoccupation première » affirme l’ingénieur nucléaire Arjun Makhijani

Lien vers les travaux de Markhijani:
ieer.org/wp/wp-content/uploads/2012/04/thorium2009factsheet.pdf
Afficher tout
Autant citer également ta source qui est pour le moins partisane : www.sortirdunucleaire.org/Le-reacteur-au-thorium-une-nouvelle-impasse

J'ai d'autres sources (Commission énergie de la Société Française de Physique) qui évoquent ceci : "La fabrication d’une arme utilisant de l’uranium 233 contaminé par de l’uranium 232 est donc pratiquement impossible."
www.refletsdelaphysique.fr/articles/refdp/pdf/2005/05/refdp_bsfp-152p26-29.pdf

C'est toujours intéressant d'avoir les deux visions. Cette technologie a un certain potentiel (des quantités de thorium sur Terre 4 fois plus élevées que l'uranium, un risque moindre d'accident, une production de déchets de haute activité et vie longue beaucoup plus faible, etc.) et des défauts (radiotoxicité du thorium plus élevé, forte corrosion des matériaux utilisés, flexibilité de charge beaucoup plus faible, etc.). Difficile de savoir ce qui est le mieux aujourd'hui. Le plus judicieux je crois sera de faire en fonction des stocks d'uranium et de thorium présents sur la planète pour y implanter tel ou tel réacteur.

a écrit : Autant citer également ta source qui est pour le moins partisane : www.sortirdunucleaire.org/Le-reacteur-au-thorium-une-nouvelle-impasse

J'ai d'autres sources (Commission énergie de la Société Française de Physique) qui évoquent ceci : "La fabrication d’une arme utilisant de l’uraniu
m 233 contaminé par de l’uranium 232 est donc pratiquement impossible."
www.refletsdelaphysique.fr/articles/refdp/pdf/2005/05/refdp_bsfp-152p26-29.pdf

C'est toujours intéressant d'avoir les deux visions. Cette technologie a un certain potentiel (des quantités de thorium sur Terre 4 fois plus élevées que l'uranium, un risque moindre d'accident, une production de déchets de haute activité et vie longue beaucoup plus faible, etc.) et des défauts (radiotoxicité du thorium plus élevé, forte corrosion des matériaux utilisés, flexibilité de charge beaucoup plus faible, etc.). Difficile de savoir ce qui est le mieux aujourd'hui. Le plus judicieux je crois sera de faire en fonction des stocks d'uranium et de thorium présents sur la planète pour y implanter tel ou tel réacteur.
Afficher tout
La Société française de physique (la SFP, la source que tu cites) est clairement pro-nucléaire.
Mais cela ne me dérange pas. Je ne vois pas comment on peut avoir un débat sans parti pris quand il s'agit d'un phénomène qui concerne nos vies quotidiennes, à savoir la production et la fourniture d'énergie. D'ailleurs tu as aussi un parti pris car tu as extrait de ce rapport une seule phrase: "production d'arme pratiquement impossible" alors tu aurais pu extraire de ce même rapport les termes: "une prolifération nucléaire plus difficile", on est loin de la prolifération "impossible".

D'ailleurs, la SFP est tellement objective qu'elle cite dans ses rapports le nombre d'emplois dépendant de la filière nucléaire. L'emploi et l'économie étant, comme chacun sait, les domaines d'expertise de tout bon physicien.
Je n'ai pour ma part aucun avis tranché, si ce n'est que sortir du nucléaire serait une erreur économique et stratégique grossière.
Enfin la question n'a pas encore été abordé, mais il semblerait que l'entretien des centrales à thorium liquide soit cher et très lourd à organiser.
Je crois que la Chine a fait ce choix, car elle n'avait pas vraiment le choix. Pour une centrale classique, il faut un cours d'eau important, ou une mer, à proximité pour refroidir les réacteurs. Et les littoraux sont densément peuplés en Chine.

a écrit : La Société française de physique (la SFP, la source que tu cites) est clairement pro-nucléaire.
Mais cela ne me dérange pas. Je ne vois pas comment on peut avoir un débat sans parti pris quand il s'agit d'un phénomène qui concerne nos vies quotidiennes, à savoir la production et la fourniture d'én
ergie. D'ailleurs tu as aussi un parti pris car tu as extrait de ce rapport une seule phrase: "production d'arme pratiquement impossible" alors tu aurais pu extraire de ce même rapport les termes: "une prolifération nucléaire plus difficile", on est loin de la prolifération "impossible".

D'ailleurs, la SFP est tellement objective qu'elle cite dans ses rapports le nombre d'emplois dépendant de la filière nucléaire. L'emploi et l'économie étant, comme chacun sait, les domaines d'expertise de tout bon physicien.
Je n'ai pour ma part aucun avis tranché, si ce n'est que sortir du nucléaire serait une erreur économique et stratégique grossière.
Enfin la question n'a pas encore été abordé, mais il semblerait que l'entretien des centrales à thorium liquide soit cher et très lourd à organiser.
Je crois que la Chine a fait ce choix, car elle n'avait pas vraiment le choix. Pour une centrale classique, il faut un cours d'eau important, ou une mer, à proximité pour refroidir les réacteurs. Et les littoraux sont densément peuplés en Chine.
Afficher tout
Justement, je fais exprès d'opposer les deux visions. Et à partir du moment où on manipule des éléments lourds, on peut fabriquer des armes nucléaires. Tout l'intérêt est de trouver des procédés les plus compliqués possibles pour rendre difficile leur fabrication tout en permettant l'accès à une énergie la plus décarbonnée possible. En tout cas, c'est ce qui semble être l'avis des grandes puissances nucléaires qui n'aiment pas trop que d'autres pays qu'eux même puissent se doter d'une force de frappe nucléaire.

On peut également s'interroger sur la moralité derrière le fait de posséder l'arme nucléaire, de l'avoir utilisé sur des populations pour certains et d'empêcher à tout prix le reste du monde d'éventuellement y accéder mais c'est un autre sujet.

a écrit : Justement, je fais exprès d'opposer les deux visions. Et à partir du moment où on manipule des éléments lourds, on peut fabriquer des armes nucléaires. Tout l'intérêt est de trouver des procédés les plus compliqués possibles pour rendre difficile leur fabrication tout en permettant l'accès à une énergie la plus décarbonnée possible. En tout cas, c'est ce qui semble être l'avis des grandes puissances nucléaires qui n'aiment pas trop que d'autres pays qu'eux même puissent se doter d'une force de frappe nucléaire.

On peut également s'interroger sur la moralité derrière le fait de posséder l'arme nucléaire, de l'avoir utilisé sur des populations pour certains et d'empêcher à tout prix le reste du monde d'éventuellement y accéder mais c'est un autre sujet.
Afficher tout
En tout cas ce qui est sur c'est que les chinois ne font rien par hasard.
Depuis qu'on leur a vendu notre technologie nucléaire et qu'ils l'ont copiée bien qu'ils en avaient déjà développé une bonne partie (pour les bombes essentiellement), pourquoi ne pas dominer la filière thorium qui, un jour où l'autre, s'imposera quand l'uranium se fera rare dans un monde où la fusion ne sera pas forcément au rendez-vous?
Question d'avenir, ils sont pas cons, et c'est nous qui leur achèteront des réacteurs plus tard et qui serons les dindons de la farce! ^^(snif)

a écrit : L'anecdote semble présenter cette technologie comme une nouveauté et comme bénéfique. C'est une techno connue depuis très longtemps (en France notamment) mais qui contient beaucoup d'inconvénients dont au 1er plan l'impossibilité de recyclage. Or la France comme d'autres nations recyclent l9;uranium et le plutonium afin d'éviter 97% de déchets. Ce ne serait plus possible avec du Thorium qui devrait être entièrement stocké en déchet. Afficher tout Alors oui c'est une technologie connue depuis longtemps, depuis les années 40-50
Cependant le fait que lui est été préfèré l'uranium est surtout du a l'application militaire qui pouvait être faite
En effet les réacteurs au thorium ne peuvent être utilisé en tant que source de propulsion pour les navires ou sous marin, les états on donc tournés leurs regard sur l'uranium et ont arrêté le financement de la recherche du thorium
Qui plus est la volonté de posséder la bombe A a joué son rôle
Aujourd'hui les principaux inconvénients sont le coûts supérieurs de mise en place des centrales au thorium ainsi que la recherche à faire afin de comprendre cette filière aussi bien que celle de l'uranium
Certains états on tous intérêts à faire la recherche sur ces réacteurs en particulier Inde et Brésil qui possèdent les plus grosses réserves de thorium au monde.
De plus l'utilisation de cette filière n'empêche pas forcément la recherche sur la bombe mais la limite beaucoup du fait de la plus grande dangerosité de l'uranium issu de la réaction. D'ailleurs cette dangerosité est lié à la plus grande radioactivité de l'uranium qui est plus plus détectable si une tentative de fabrication de bombe est tenté.

Pour ceux qui n'ont pas vraiment d'avis tranché sur le nucléaire mais qui s'intéressent à la question. Voici un rapport qui apporte des éléments de débat. C'est un pavé, mais pour ceux qui n'ont pas le temps ni l'envie de le lire, il y a une chouette infographie (dernière page) qui synthétise en une seule page les principaux avantages et inconvénients du nucléaire:

www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahUKEwjpma3NzJfyAhVLPBoKHU1hCTMQFnoECAUQAw&url=https%3A%2F%2Fwww.refletsdelaphysique.fr%2Farticles%2Frefdp%2Fpdf%2F2018%2F05%2Frefdp2018-60.pdf&usg=AOvVaw0WGWFvm17e_8NMcR19NKcI

Ah ! Tous ces pays riches (où non) avec des dirigeants plus imbéciles les uns que les autres qui continuent à détruirent, pensant que c' est un progrès, ce qui nous entoure.

À mon avis, le progrès est l' issue s' une découverte qui doit faire en sorte, de nos jours, que son utilisation n' aura aucune atteinte à ce dont on a besoin.

La plupart du temps, la réflexion des lumières de notre époque n' est pas si éclairée que ça, où alors, ils s' en foutent.

En conclusion, soit les gouvernants et "les grandes figures" sont des imbéciles, soit ce sont des "je m' en foutiste".

Mais le pire dans tout ça, c' est que nous sommes les mêmes.

a écrit : Ah ! Tous ces pays riches (où non) avec des dirigeants plus imbéciles les uns que les autres qui continuent à détruirent, pensant que c' est un progrès, ce qui nous entoure.

À mon avis, le progrès est l' issue s' une découverte qui doit faire en sorte, de nos jours, que son utilisation n
9; aura aucune atteinte à ce dont on a besoin.

La plupart du temps, la réflexion des lumières de notre époque n' est pas si éclairée que ça, où alors, ils s' en foutent.

En conclusion, soit les gouvernants et "les grandes figures" sont des imbéciles, soit ce sont des "je m' en foutiste".

Mais le pire dans tout ça, c' est que nous sommes les mêmes.
Afficher tout
Hmmm c’est pas faux.

a écrit : Hmmm c’est pas faux. "À mon avis, le progrès est l' issue s' une découverte qui doit faire en sorte, de nos jours, que son utilisation n' aura aucune atteinte à ce dont on a besoin."

Tu as compris cette phrase ? Je cherche encore.

Ah les centrales au thorium ! Performantes, écologiques, anti-bombes et super faciles à construire ! Un vrai rêve de hipster.

Mais alors, vous demandez-vous, comment se fait-il qu'on en ait pas déjà construit plein partout ?

La réponse est assez simple : en réalité c'est un peu plus compliqué que sur le papier. Beaucoup même. L'une des principales difficultés de réalisation provient du fait que le thorium est mélangé à des sels de lithium fondus. Et il faut ensuite faire circuler ce mélange hyper corrosif dans votre réacteur, sans percer à travers celui-ci, et pendant des dizaines d'années (les hipsters disent que mais non c'est facile on a construit un prototype dans les années soixante mais celui-ci n'a fonctionné que quelques heures). La Chine a fait des avancées dans ce domaine et peut-être trouvé un alliage pour les parois du réacteur qui serait capable de résister plus longtemps.

Alors les réacteurs à sels fondus fonctionnant au thorium ne sont pas faciles à construire, sont-ils au moins anti bombes ? En majeure partie oui, mais pour des raisons un peu plus complexes que ce que les gens imaginent. Concrètement ces bombes ne seraient pas impossibles à fabriquer mais plus difficiles, et certainement plus difficiles à dissimuler étant donné la signature très spécifique en rayons gamma des désintégrations de l'uranium 233. En gros vous pourriez développer une bombe mais tout le monde serait au courant.

Alors au moins c'est écolo et performant non ?

Oui. Il faut reconnaître que au moins sur le papier, le thorium ça en jette. Déjà il est beaucoup plus facile à sourcer que l'uranium dont on se sert actuellement et un peu mieux réparti à la surface du globe. Donc il y en a un peu partout. Et plein. Assez pour alimenter l'humanité en énergie propre pour des millénaires. Et en plus ce type de réacteur est un surgénérateur qui nous permettrait de re-bruler les déchets issus de nos centrales nucléaires plus classiques, ce qui présente un grand intérêt pour un pays comme la France. Les risques associés à cette technologie sont à priori bien plus faibles aussi, et le fait de ne pas nécessiter de cours d'eau est aussi un énorme avantage (un ingénieur de la NASA a même conceptualisé leur utilisation sur la Lune, où le solaire n'est pas vraiment pratique à mettre en place à cause des nuits de 14 jours).

Malheureusement les défenseurs du thorium font tout pour le décrédibiliser en allant vanter ses mérites comme si c'était une technologie magique issue tout droit d'Harry Potter et pleurer que les méchants pays ils n'en font pas parce qu'ils sont méchants et qu'ils veulent des grosses bombes qui font boum. Du coup on entend des "dans 10 ans" depuis 50 ans, en réalité on y travaille mais le problème est complexe et il est difficile d'estimer quand il sera résolu.

a écrit : Ah les centrales au thorium ! Performantes, écologiques, anti-bombes et super faciles à construire ! Un vrai rêve de hipster.

Mais alors, vous demandez-vous, comment se fait-il qu'on en ait pas déjà construit plein partout ?

La réponse est assez simple : en réalité c'est un peu plus
compliqué que sur le papier. Beaucoup même. L'une des principales difficultés de réalisation provient du fait que le thorium est mélangé à des sels de lithium fondus. Et il faut ensuite faire circuler ce mélange hyper corrosif dans votre réacteur, sans percer à travers celui-ci, et pendant des dizaines d'années (les hipsters disent que mais non c'est facile on a construit un prototype dans les années soixante mais celui-ci n'a fonctionné que quelques heures). La Chine a fait des avancées dans ce domaine et peut-être trouvé un alliage pour les parois du réacteur qui serait capable de résister plus longtemps.

Alors les réacteurs à sels fondus fonctionnant au thorium ne sont pas faciles à construire, sont-ils au moins anti bombes ? En majeure partie oui, mais pour des raisons un peu plus complexes que ce que les gens imaginent. Concrètement ces bombes ne seraient pas impossibles à fabriquer mais plus difficiles, et certainement plus difficiles à dissimuler étant donné la signature très spécifique en rayons gamma des désintégrations de l'uranium 233. En gros vous pourriez développer une bombe mais tout le monde serait au courant.

Alors au moins c'est écolo et performant non ?

Oui. Il faut reconnaître que au moins sur le papier, le thorium ça en jette. Déjà il est beaucoup plus facile à sourcer que l'uranium dont on se sert actuellement et un peu mieux réparti à la surface du globe. Donc il y en a un peu partout. Et plein. Assez pour alimenter l'humanité en énergie propre pour des millénaires. Et en plus ce type de réacteur est un surgénérateur qui nous permettrait de re-bruler les déchets issus de nos centrales nucléaires plus classiques, ce qui présente un grand intérêt pour un pays comme la France. Les risques associés à cette technologie sont à priori bien plus faibles aussi, et le fait de ne pas nécessiter de cours d'eau est aussi un énorme avantage (un ingénieur de la NASA a même conceptualisé leur utilisation sur la Lune, où le solaire n'est pas vraiment pratique à mettre en place à cause des nuits de 14 jours).

Malheureusement les défenseurs du thorium font tout pour le décrédibiliser en allant vanter ses mérites comme si c'était une technologie magique issue tout droit d'Harry Potter et pleurer que les méchants pays ils n'en font pas parce qu'ils sont méchants et qu'ils veulent des grosses bombes qui font boum. Du coup on entend des "dans 10 ans" depuis 50 ans, en réalité on y travaille mais le problème est complexe et il est difficile d'estimer quand il sera résolu.
Afficher tout
Très bon commentaire, mais je me permet de réagir sur la dernière partie.

Les pays nucléarisés ont investi des sommes colossales dans le nucléaire "classique" pour des raisons militaires, les premières centrales nucléaires civiles rentables n'ont fait leur apparition que dans les années 70, cela veut dire: 30 ans de recherche et développement à grand coups de centaines de milliards, juste pour la France.

Si des sommes équivalentes avaient été investies dès le départ dans le thorium, ne peut on pas raisonnablement supposer que la technologie soit déjà au point?
Quand on veut, on peut.

Après on ne refait pas l'histoire, à l'époque tout le monde voulait sa bombe et ses SNLE... maintenant qu'on a de quoi faire péter 200 fois la planète, il est peut être temps de voir les choses autrement. ^^

Et je maintiens ce que j'ai écrit dans mon commentaire plus haut, en France (et pas que) on est en train de louper le coche. Et on va le regretter.

a écrit : Très bon commentaire, mais je me permet de réagir sur la dernière partie.

Les pays nucléarisés ont investi des sommes colossales dans le nucléaire "classique" pour des raisons militaires, les premières centrales nucléaires civiles rentables n'ont fait leur apparition que dans les années 70,
cela veut dire: 30 ans de recherche et développement à grand coups de centaines de milliards, juste pour la France.

Si des sommes équivalentes avaient été investies dès le départ dans le thorium, ne peut on pas raisonnablement supposer que la technologie soit déjà au point?
Quand on veut, on peut.

Après on ne refait pas l'histoire, à l'époque tout le monde voulait sa bombe et ses SNLE... maintenant qu'on a de quoi faire péter 200 fois la planète, il est peut être temps de voir les choses autrement. ^^

Et je maintiens ce que j'ai écrit dans mon commentaire plus haut, en France (et pas que) on est en train de louper le coche. Et on va le regretter.
Afficher tout
En France on a le programme de recherche NEEDS mais c’est assez léger : www.celluleenergie.cnrs.fr/programme-needs/

En UE on a le programme SAMOFAR. C’est un peu mieux mais ça reste pas grand chose, juste de la recherche à plusieurs laboratoires :
cordis.europa.eu/article/id/413258-new-molten-salt-fast-reactor-design-increases-nuclear-energy-safety/fr

a écrit : L’inconvénient de cette centrale est devenue aujourd’hui un avantage : on ne peut pas faire en parallèle de programme nucléaire de bombe atomique. Cela n’intéresse donc pas la France où les USA mais pourrait permettre de vendre des centrales nucléaires à l’Iran où au Brésil sans crainte. Dsl pas de bouton commentaire.

Le changement principal pour moi et qui n'est pas évoqué ici, c'est qu'on récupère la chaleur issue de la fission dans du sel fondu! (Au lieu d'un circuit d'eau primaire). Ce sel fondu, en circuit fermé, fait chauffer un second circuit d'eau qui lui produit vapeur et électricité.
En cas d'accident, il semblerait que le "magma" de thorium/uranium/sel fondu, refroidisse et se solidifie au contact de l'air, évitant les réactions en chaîne incontrôlables déjà vues dans le passé. De plus, le sel fondu permet d'éviter des fuites de grands volumes d'eau radioactive.

C'est ce que j'en au compris n'hésitez pas à corriger mes approximations. Ça a l'air tout de même plus sécuritaire qu'un réacteur classique.