Une Trap street (ou "rue-piège") désigne un élément fictif placé sur une carte de manière volontaire afin de pouvoir débusquer d'éventuelles contrefaçons : si cet élément figure également sur une carte concurrente, c'est qu'il s'agit d'une copie.
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Une Trap street (ou "rue-piège") désigne un élément fictif placé sur une carte de manière volontaire afin de pouvoir débusquer d'éventuelles contrefaçons : si cet élément figure également sur une carte concurrente, c'est qu'il s'agit d'une copie.
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Dans le même style, la ville d'Agloe fut inventée pour piéger d’éventuels copieurs, avant qu'elle devienne un vrai lieu, qui finit par disparaître, mais les entrées fictives pour dénicher les tricheurs, ça existe aussi ailleurs qu'en cartographie : des encyclopédies utilisent pas mal cette méthode, en créant de faux articles.
Avec internet, la copie est également simplifié, que ce soit en lisant de manière automatique tout les articles d'un site, ou en faisant des requêtes sur le serveur d'un site pour en extraire des données. Çà se fait d'autant plus facilement que certains sites rendent leur API publique, avec une documentation, donnant ainsi accès aux données, avec des outils en plus pour filtrer les recherches.
Par exemple, on peut très bien imaginer une application qui récupère les données météorologiques d'un institut public, les mettre en forme dans son propre site, et proposer un abonnement payant. Les données paraissent très similaires ? Mais non, c'est juste qu'on calcule la même chose, normal qu'on ai les mêmes résultats ! Par contre, faut pouvoir expliquer pourquoi une panne de trois heures sur l'institut publique empêche de mettre a jour les données du service commercial. C'est ce qui c'est passé en Slovaquie, et ils ont finit par mettre une valeur bidon dans un endroit, et cette même valeur était présente dans le site commercial...
Dans le même style, Google soupçonnait il y a pas mal d'années que Bing les copient. Ils ont alors crée des résultats de recherche pour des requêtes improbables et... les mêmes résultats apparaissaient sur Bing.
Sinon, pour rebondir sur le commentaire de Wakatanka, une petite astuce bien pratique pour détecter le vol/vente de son adresse mail :
on peut utiliser le signe "+" dans notre adresse mail lors d'une inscription, pour la rendre unique au site.
En fait, quand on a une adresse mail [email protected], on est aussi propriétaire de l'adresse [email protected]. On peut donc personnaliser l'adresse par site web, par exemple en mettant le nom du site après le +. Ainsi, si on reçoit par la suite des mails au nom de [email protected], on sait que le spam vient soit du site en question, soit d'un autre site ayant eu accès a la base de données du site.
On peut également noter que ce procédé est également utilisé dans les affaires d’espionnages (cf : la très bonne série le bureau des légendes). Nommé bleu de méthylène, il permet de connaître d’où vient la fuite d’une information qui paraît dans la presse en donnant à chaque personne une information erronée, inutile au sens de l’histoire mais qui permet d’identifier la taupe.
En fait contrairement à l'image répandue du cartographe, le métier est loin de se cantonner à la production de cartes IGN papier ou de planisphères du monde pour les écoles.
Aujourd'hui une bonne partie du travail se fait effectivement par ordinateur (c'est mon cas), mais tout n'est pas automatique, loin de là. S'il y a une nouvelle route, un nouveau sentier, un nouveau bâtiment, un affaissement de terrain, un nouvel arrêt de bus, un nouveau commerce, etc. apparaît, il faut pouvoir le traiter. Ça se fait effectivement à l'ordi, mais par des opérateurs humains, qui savent ce qu'ils font (ces changements ne sont pas anodins, et les bases de données modifiées serviront surement à beaucoup d'acteurs différents). Ces éléments sont aujourd'hui souvent corrélées à des données précises :
* sens de circulation, vitesse limite, nom de rue/route pour une route,
* nombre d'étages ou année de construction pour un bâtiment,
* type de sol d'une zone (un genre de donnée très codifié : fr.wikipedia.org/wiki/Corine_Land_Cover),
* le traitement des images satellites (les images brutes ne sont pas exploitables directement),
* etc. la liste est longue.
Il y a des logiciels dédiés aux traitement et aux mesures des images satellites, d'autres plus généraux qui servent à manipuler des données géographiques de divers formats (SIG : Systèmes d'Information Géographique, tels que QGIS ou ArcMap).
Aujourd'hui la plupart des "cartographes" ne sont pas "que" cartographes, ils récoltent et traitent les données bien plus qu'ils ne produisent des cartes. Le métier est en train d'évoluer et de s'interfacer avec celui de "géomaticien". Les données utilisées pour les cartes papiers sont les mêmes que celles utilisées par les cartes web (type Google Maps). De nombreuses données des cartes web sont d'ailleurs issues des traitements cités ci-dessus, qu'ils soient automatisés ou tracés/renseignés à la main. De plus, la plupart des cartes produites ne sont pas des cartes de terrains pour le grand publics, mais des cartes à destination de professionnels de trèèèès nombreux secteurs :
* données cadastrales pour les gestionnaires immobiliers,
* états des points et cours d'eau pour les gestionnaires de l'eau,
* réseau électrique à jour,
* état des forêts,
* état des routes et infrastructures d'une commune pour les services municipaux
* cartes des indicateurs sociaux-économiques. Typiquement les données de l'INSEE, mises à jour régulièrement, voici un exemple de carte issue de ces données : www.comeetie.fr/galerie/francepixels/#splash
* cartes du potentiel éolien pour l'implantation d'éoliennes,
* cartes de la pollution de l'air / sol / eau
* cartes d'évolution des épidémies (le Covid actuellement, mais il y a bien d'autres maladies à surveiller, tant au niveau local que mondial, les instances en charge ont besoin de cartes précises et à jour pour étudier la situation)
* etc. cette liste aussi est trèèès longue :P
Et ensuite, pour les rares cartographes qui produisent des cartes grand public, il faut apporter beaucoup de soins au choix des couleurs, au choix des éléments à représenter, au placement des noms de lieux, inventer de nouveaux modes de représentation (latitude-cartagene.com/plan-3d-information-voyageur/), pour que la carte soit la plus facile à lire sans connaissances cartographiques préalables.
Voilà, je vais me forcer à m'arrêter là, parce que je pourrais encore déblatérer sur des centaines de lignes. Bravo d'avoir lu jusque là, j'espère avoir éclairé quelques lanternes :)
Tous les commentaires (38)
Je savais que cela existait, mais je dois dire que je n’en ai jamais vue.
Un exemple américain de fausse entrée qui est finalement devenue une vraie localité (faisant ainsi échouer la procédure en justice pour plagiat) : fr.wikipedia.org/wiki/Agloe
Ca me rappelle une astuce pour protéger des bases de données d’emails. On insère une adresse email crée pour l’occasion dans la liste. Si cette boîte reçoit un e-mail non désiré c’est que la liste a été volée.
Dans le même style, la ville d'Agloe fut inventée pour piéger d’éventuels copieurs, avant qu'elle devienne un vrai lieu, qui finit par disparaître, mais les entrées fictives pour dénicher les tricheurs, ça existe aussi ailleurs qu'en cartographie : des encyclopédies utilisent pas mal cette méthode, en créant de faux articles.
Avec internet, la copie est également simplifié, que ce soit en lisant de manière automatique tout les articles d'un site, ou en faisant des requêtes sur le serveur d'un site pour en extraire des données. Çà se fait d'autant plus facilement que certains sites rendent leur API publique, avec une documentation, donnant ainsi accès aux données, avec des outils en plus pour filtrer les recherches.
Par exemple, on peut très bien imaginer une application qui récupère les données météorologiques d'un institut public, les mettre en forme dans son propre site, et proposer un abonnement payant. Les données paraissent très similaires ? Mais non, c'est juste qu'on calcule la même chose, normal qu'on ai les mêmes résultats ! Par contre, faut pouvoir expliquer pourquoi une panne de trois heures sur l'institut publique empêche de mettre a jour les données du service commercial. C'est ce qui c'est passé en Slovaquie, et ils ont finit par mettre une valeur bidon dans un endroit, et cette même valeur était présente dans le site commercial...
Dans le même style, Google soupçonnait il y a pas mal d'années que Bing les copient. Ils ont alors crée des résultats de recherche pour des requêtes improbables et... les mêmes résultats apparaissaient sur Bing.
Sinon, pour rebondir sur le commentaire de Wakatanka, une petite astuce bien pratique pour détecter le vol/vente de son adresse mail :
on peut utiliser le signe "+" dans notre adresse mail lors d'une inscription, pour la rendre unique au site.
En fait, quand on a une adresse mail [email protected], on est aussi propriétaire de l'adresse [email protected]. On peut donc personnaliser l'adresse par site web, par exemple en mettant le nom du site après le +. Ainsi, si on reçoit par la suite des mails au nom de [email protected], on sait que le spam vient soit du site en question, soit d'un autre site ayant eu accès a la base de données du site.
Ce genre de chose existe probablement dans tous les domaines, au fond c'est en repérant la même grossière erreur sur deux copies que la maîtresse s'aperçoit que Kevin a copié sur Jean-Dylan.
Si on utilise ce "+" les mails arrivent sur l'adresse originale, ou il fait se connecter avec l'adresse en "+"?
Anecdote erronée.
Les trap street sont des rues qui existent vraiment mais de façon secrète, enfin du moins discrète. Elle sont placées au niveau de l'accès à une ville parallèle. Si une fois dans la ville parallèle vous vous procurez une carte elle présentera également une trap street, comme par hasard au même endroit que sur votre carte de notre monde. Il s'agit en réalité du point de jonction entre les deux mondes. C'est un fait de notoriété publique dans le microcosme de la cartographie, par contre effectivement très peu sont qualifiés pour accéder à la réalité matérielle de la trap street. Encore heureux vu les prix de l'immobilier dans la plupart des villes parallèles ce serait l'invasion en moins de 24 h.
[email protected] pour faire un achat sur le site bestdeals.com et l'adresse [email protected] quand on achète sur le site cheapshoes.com, ensuite si on reçoit de la pub non désirée dans la boîte de réception et c'est à [email protected] qu'elle était adressée, on sait que c'est le site bestdeals.com qui revend les adresses de ses clients. Il suffit alors de supprimer cette adresse pour ne plus être dérangé. Et si un émetteur de spam repère que c'est une adresse secondaire et se croit malin en essayant d'utiliser l'adresse [email protected] ou [email protected] ou [email protected], ça ne marche pas car ça ne marche que pour les adresses qu'on a créées (et qu'on n'a pas encore supprimées) !
Je suppose quand même que la plupart des copieurs et revendeurs de listes d'adresses mail connaissent l'astuce du signe + et suppriment automatiquement le signe + et tout ce qui le suit et que les mails arrivent quand même sans qu'on sache d'où ils viennent du coup. Les adresses secondaires de Yahoo sont plus efficaces : elles utilisent le signe - au lieu du signe + mais ce n'est pas la seule différence : il faut créer chaque adresse secondaire qu'on veut pouvoir utiliser ensuite (mais tout arrive dans la même boîte de réception, c'est l'intérêt : on n'a pas à consulter plusieurs boîtes différentes pour voir le courrier reçu). Donc si on crée une adresseIl y a aussi une variante à ce procédé : les erreurs humaines :P
Sur les très nombreux éléments que peuvent comporter les cartes détaillées, il est rare qu'aucune erreur n'apparaisse : mauvais nom (de lieu; c'est vrai pour les rues comme pour les villes, lacs, montagnes, etc.), faute de frappe, présence d'éléments obsolètes (bâtiment rasé, cours d'eau détourné, etc.). Du coup, une même erreur reproduite par un cartographe et par un autre, ça créé plus que des soupçons.
Par ailleurs, certaines cartes peuvent présenter des caractéristiques propres à des traitements spécifiques de données. Par exemple, si on veut faire rentrer une zone légèrement rectangulaire sur un plan papier carré, on peut avoir recours à une anamorphose linéaire, c'est-à-dire "tasser" tout ou partie de la zone représentée, en hauteur ou en largeur. Si le même traitement spécifique de la même zone est présent dans une autre carte, là encore, le doute n'est plus permis.
Note : je bosse en cartographie. Dans ma boîte on ne place pas de trap-street volontairement, mais il n'est pas rare de se rendre compte d'une petite erreur après publication (et donc pas corrigeable). La plupart du temps, ces erreurs ne sont pas remarquées par les clients, et très rarement par les lecteurs de la carte.
Et du coup, avec ces erreurs et avec certains traitements particuliers des données de nos cartes, il nous arrive régulièrement de rencontrer des cartes repompées des nôtres.
On peut également noter que ce procédé est également utilisé dans les affaires d’espionnages (cf : la très bonne série le bureau des légendes). Nommé bleu de méthylène, il permet de connaître d’où vient la fuite d’une information qui paraît dans la presse en donnant à chaque personne une information erronée, inutile au sens de l’histoire mais qui permet d’identifier la taupe.
Il y’a encore besoin de cartographe aujourd’hui ? Je veux dire on à cartographier quasiment toute la terre déjà non ? Et les mises à jours sont faites à la marge sur ordinateur ?
Je comprend l’anecdote à la limite quand les cartes étaient sur parchemin et qu’elles coûtaient cher. Aujourd’hui je vois pas le principe de l’anecdote surtout que si vous cartographier la même chose il y a de fortes chances que cela donne la même carte non ? Il y a un truc qui m’échappe.
Ce qui explique pourquoi les copies illégales de cartes sont encore fermement combattues.
Anecdote déjà publiée le 2 avril 2015 presque mots pour mots. Enrichissons nous de nouveaux commentaires. Bonne lecture à tous.
En fait contrairement à l'image répandue du cartographe, le métier est loin de se cantonner à la production de cartes IGN papier ou de planisphères du monde pour les écoles.
Aujourd'hui une bonne partie du travail se fait effectivement par ordinateur (c'est mon cas), mais tout n'est pas automatique, loin de là. S'il y a une nouvelle route, un nouveau sentier, un nouveau bâtiment, un affaissement de terrain, un nouvel arrêt de bus, un nouveau commerce, etc. apparaît, il faut pouvoir le traiter. Ça se fait effectivement à l'ordi, mais par des opérateurs humains, qui savent ce qu'ils font (ces changements ne sont pas anodins, et les bases de données modifiées serviront surement à beaucoup d'acteurs différents). Ces éléments sont aujourd'hui souvent corrélées à des données précises :
* sens de circulation, vitesse limite, nom de rue/route pour une route,
* nombre d'étages ou année de construction pour un bâtiment,
* type de sol d'une zone (un genre de donnée très codifié : fr.wikipedia.org/wiki/Corine_Land_Cover),
* le traitement des images satellites (les images brutes ne sont pas exploitables directement),
* etc. la liste est longue.
Il y a des logiciels dédiés aux traitement et aux mesures des images satellites, d'autres plus généraux qui servent à manipuler des données géographiques de divers formats (SIG : Systèmes d'Information Géographique, tels que QGIS ou ArcMap).
Aujourd'hui la plupart des "cartographes" ne sont pas "que" cartographes, ils récoltent et traitent les données bien plus qu'ils ne produisent des cartes. Le métier est en train d'évoluer et de s'interfacer avec celui de "géomaticien". Les données utilisées pour les cartes papiers sont les mêmes que celles utilisées par les cartes web (type Google Maps). De nombreuses données des cartes web sont d'ailleurs issues des traitements cités ci-dessus, qu'ils soient automatisés ou tracés/renseignés à la main. De plus, la plupart des cartes produites ne sont pas des cartes de terrains pour le grand publics, mais des cartes à destination de professionnels de trèèèès nombreux secteurs :
* données cadastrales pour les gestionnaires immobiliers,
* états des points et cours d'eau pour les gestionnaires de l'eau,
* réseau électrique à jour,
* état des forêts,
* état des routes et infrastructures d'une commune pour les services municipaux
* cartes des indicateurs sociaux-économiques. Typiquement les données de l'INSEE, mises à jour régulièrement, voici un exemple de carte issue de ces données : www.comeetie.fr/galerie/francepixels/#splash
* cartes du potentiel éolien pour l'implantation d'éoliennes,
* cartes de la pollution de l'air / sol / eau
* cartes d'évolution des épidémies (le Covid actuellement, mais il y a bien d'autres maladies à surveiller, tant au niveau local que mondial, les instances en charge ont besoin de cartes précises et à jour pour étudier la situation)
* etc. cette liste aussi est trèèès longue :P
Et ensuite, pour les rares cartographes qui produisent des cartes grand public, il faut apporter beaucoup de soins au choix des couleurs, au choix des éléments à représenter, au placement des noms de lieux, inventer de nouveaux modes de représentation (latitude-cartagene.com/plan-3d-information-voyageur/), pour que la carte soit la plus facile à lire sans connaissances cartographiques préalables.
Voilà, je vais me forcer à m'arrêter là, parce que je pourrais encore déblatérer sur des centaines de lignes. Bravo d'avoir lu jusque là, j'espère avoir éclairé quelques lanternes :)
Merci pour les explications claires et détaillées. Je croyais a tord qu’il y’avait bien plus de reconnaissance automatique. Cela explique les mise à jour rapide sur les cartes Google bien avant les mise à jour des photos.