Depuis 1856, le pays Quint (2500 hectares) est une enclave espagnole en France, administrée par la France, en échange d’une rente annuelle. La poste, la téléphonie et l’électricité sont fournies par la France, et la sécurité est assurée par l’Espagne. Au début du XXIe siècle, huit familles françaises habitaient cette terre espagnole, payant leurs impôts fonciers en Espagne, mais la taxe d'habitation en France.
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Le quint de Charles Quint indique qu'il était le cinquième (Charles V).
Sinon, pour le Pays de Quint, on ne se rend vraiment pas compte qu'on traverse une frontière, il n'y a ni douane, ni gros panneau annonçant le changement de pays, et c'est d'autant plus vrai quand on se balade a pied. C'est aussi ce que j'aime dans cette région : on peut gravir une montagne, et descendre par l'autre versant, sans se rendre compte qu'on a ainsi changé de pays.
J’arrive trop tard pour les compléments déjà donnés, mais je résume :
‣ On a nommé cette terre le « Pays Quint » du nom du droit de glandage pour les porcs, qu'on appelle « droit du quint » (merci Tybs).
‣ 2 500 hectares, c’est 3 500 terrains de foot, ou pour mieux visualiser : c’est un quart de la superficie de Paris intra-muros.
‣ Une ordonnance de 1200 fixait la répartition des terres dans cette région et de nombreux conflits ont eu lieu. À partir du XVIIIᵉ siècle, ces conflits prennent de l’ampleur et deviennent armés. De nouveaux accords auront lieu mais ne satisferont pas les deux parties jusque 1856.
‣ La zone est sous ce système particulier depuis le traité de Bayonne de 1856 dont l’introduction est :
« Napoléon III empereur des Français, et Isabelle II reine des Espagnes, voulant consolider et maintenir la paix et la concorde entre les populations des deux États habitant la partie de la frontière qui s’étend depuis le sommet d’Analarra, où confinent le département des Basses-Pyrénées, l'Aragon et la Navarre, jusqu'à l’embouchure de la Bidassoa, dans la rade du Figuier, et prévenir à jamais le retour des conflits regrettables qui, jusqu'à l’ouverture des présentes négociations, ont eu lieu à de différentes époques sur plusieurs points de cette frontière par suite de l’incertitude qui a régné jusqu'à présent au sujet de la propriété de quelques territoires et de la jouissance de certains privilèges que les frontaliers des deux pays revendiquaient comme leur appartenant exclusivement, et jugeant que, pour atteindre ce but, il était nécessaire de déterminer, d’une manière précise, les droits des populations frontalières, et en même temps les limites des deux Souverainetés, depuis l’extrémité orientale de la Navarre jusqu’à la rade du Figuier, dans un traité spécial, auquel devront se rattacher plus tard les arrangements à prendre sur le reste de la frontière depuis le sommet d’Analarra jusqu’à la Méditerranée. »
Et comporte 29 articles indiquant une délimitation précise.
C’est intéressant de savoir qu’il y a eu plusieurs traités pour mettre en place une frontière franco-espagnole claire.
‣ La frontière franco-espagnole est presque parfaite (dans le sens où il n’y a pas de bizarreries administratives), hormis le Pays-Quint, l’enclave espagnole de Llívia, l’île des Faisans (alternance de souveraineté entre la France et l’Espagne tous les six mois) et Andorre.
‣ Le Pays Quint n’est pas une enclave : j’ai eu l’idée de rédiger l’anecdote lorsque je faisais des recherches sur les enclaves, et j’ai repris le mot d’une des sources. Après avoir soumis, je me suis rendu compte que c’était faux. De plus, il m’a été difficile de trouver une carte claire, je remercie donc Epoxy qui nous l’a fournie (j’avais pas pensé à lire la page en espagnol...), (merci AAPLR de l’avoir remarqué).
‣ Le pays Quint s’appelle « Kintoa » en basque et « Quinto Real » en espagnol.
Tous les commentaires (32)
Le pays Quint car cette zone boisée servait au glandage des cochons appelé "droit du quint".
Quelqu'un sait-il s'il y a un rapport avec Charles Quint ?
Le quint de Charles Quint indique qu'il était le cinquième (Charles V).
Charles V = Charles Quint = Charles le cinquième.
En l'occurrence, pour ce qui est du droit du quint, rien à voir avec Charles, c'est simplement que cet impôt représentait un cinquième du prix de vente d'un fief noble.
Battu par amandilh haha !
Je sens qu'Epoxy va nous pondre un pavé sur cette anecdote qui touche à l'Espagne, aux cochons et à la nourriture ^^
Sinon, pour le Pays de Quint, on ne se rend vraiment pas compte qu'on traverse une frontière, il n'y a ni douane, ni gros panneau annonçant le changement de pays, et c'est d'autant plus vrai quand on se balade a pied. C'est aussi ce que j'aime dans cette région : on peut gravir une montagne, et descendre par l'autre versant, sans se rendre compte qu'on a ainsi changé de pays.
Selon mes recherches, le Quinto Real (Pays Quint en français) est un territoire de Souveraineté Espagnole, mais dont l'usage est exclusif à la France.
Sur cette carte, le territoire Espagnol est en vert. Le vert clair correspond aux 2500 ha qui sont réservés à un usage de pâturage par les bergers Français, moyennant le paiement d'un loyer par la France.
es.m.wikipedia.org/wiki/Quinto_Real_(Navarra)#/media/Archivo%3AQuinto_Real.svg
Édit : @Tybs... Je te salue.
Un plaisir de te lire. !
Je repasserai, ....mais en parlant d'un autre animal que le cochon.
Contrairement à ce qui est indiqué dans la deuxième source et qui est repris dans l'anecdote, ce n'est pas une enclave car ce territoire, qui a un statut particulier, est tout simplement à cheval sur la frontière, et n'est donc pas enclavé. Il faut dire que cette 2e source semble faire la part belle aux envolées lyriques au détriment de l'exactitude...
La particularité du pays Quint, alors que partout ailleurs la frontière suit la ligne de partage des eaux, c'est à dire le sommet de la montagne, est qu'il est à la fois possédé par l'Espagne et utilisé par la France dans son ensemble, aussi bien d'un côté du sommet que de l'autre, sans se soucier de cette frontière naturelle. La seule différence entre les deux côtés de cette frontière c'est que la France doit payer une rente correspondant à l'utilisation du côté espagnol alors qu'elle ne doit rien pour la partie qui est située côté français de la frontière.
Voici une carte explicative : images.app.goo.gl/akiDppKArzjqYrQ48
Suite au "coup de gueule" de Philippe, hier soir, je ne voulais pas trop aborder le sujet...
Simplement dire que j'aurai inversé Espagne" et "France" dans l'énoncé.
Un peu plus au sud du Pays Quint, se trouve la municipalité de Sastoya, qui ne possède plus d'habitants aujourd'hui, d'ailleurs.
Elle appartient maintenant à la Communauté Foral de Navarre, et sert de lieu pour la préservation de la vache "betizu", la dernière race de vache sauvage d'Europe.
La betizu est également présente plus à l'ouest ( Pyrénées Atlantiques) tant du côté Français comme Espagnol. Cette race de vache serait ( noter le conditionnel) un "réservoir génétique" de l'Auroch, ancêtre de nos vaches domestiques, et disparu aujourd'hui.
C'est aussi au sud du Pays Quint, que se trouve la ville de Pampelune ( Pamplona), célebre pour ses lâchers de taureaux dans la rue, durant les Fêtes de San Fermín. ( Début juillet)
Malheureusement, elles n'ont pas eu lieu cette année, covid oblige.
Voici une vidéo de l'année dernière.
youtu.be/NDaxz6-DjJA
J’arrive trop tard pour les compléments déjà donnés, mais je résume :
‣ On a nommé cette terre le « Pays Quint » du nom du droit de glandage pour les porcs, qu'on appelle « droit du quint » (merci Tybs).
‣ 2 500 hectares, c’est 3 500 terrains de foot, ou pour mieux visualiser : c’est un quart de la superficie de Paris intra-muros.
‣ Une ordonnance de 1200 fixait la répartition des terres dans cette région et de nombreux conflits ont eu lieu. À partir du XVIIIᵉ siècle, ces conflits prennent de l’ampleur et deviennent armés. De nouveaux accords auront lieu mais ne satisferont pas les deux parties jusque 1856.
‣ La zone est sous ce système particulier depuis le traité de Bayonne de 1856 dont l’introduction est :
« Napoléon III empereur des Français, et Isabelle II reine des Espagnes, voulant consolider et maintenir la paix et la concorde entre les populations des deux États habitant la partie de la frontière qui s’étend depuis le sommet d’Analarra, où confinent le département des Basses-Pyrénées, l'Aragon et la Navarre, jusqu'à l’embouchure de la Bidassoa, dans la rade du Figuier, et prévenir à jamais le retour des conflits regrettables qui, jusqu'à l’ouverture des présentes négociations, ont eu lieu à de différentes époques sur plusieurs points de cette frontière par suite de l’incertitude qui a régné jusqu'à présent au sujet de la propriété de quelques territoires et de la jouissance de certains privilèges que les frontaliers des deux pays revendiquaient comme leur appartenant exclusivement, et jugeant que, pour atteindre ce but, il était nécessaire de déterminer, d’une manière précise, les droits des populations frontalières, et en même temps les limites des deux Souverainetés, depuis l’extrémité orientale de la Navarre jusqu’à la rade du Figuier, dans un traité spécial, auquel devront se rattacher plus tard les arrangements à prendre sur le reste de la frontière depuis le sommet d’Analarra jusqu’à la Méditerranée. »
Et comporte 29 articles indiquant une délimitation précise.
C’est intéressant de savoir qu’il y a eu plusieurs traités pour mettre en place une frontière franco-espagnole claire.
‣ La frontière franco-espagnole est presque parfaite (dans le sens où il n’y a pas de bizarreries administratives), hormis le Pays-Quint, l’enclave espagnole de Llívia, l’île des Faisans (alternance de souveraineté entre la France et l’Espagne tous les six mois) et Andorre.
‣ Le Pays Quint n’est pas une enclave : j’ai eu l’idée de rédiger l’anecdote lorsque je faisais des recherches sur les enclaves, et j’ai repris le mot d’une des sources. Après avoir soumis, je me suis rendu compte que c’était faux. De plus, il m’a été difficile de trouver une carte claire, je remercie donc Epoxy qui nous l’a fournie (j’avais pas pensé à lire la page en espagnol...), (merci AAPLR de l’avoir remarqué).
‣ Le pays Quint s’appelle « Kintoa » en basque et « Quinto Real » en espagnol.
Son emploi se justifie pour la compréhension du texte.
Je me demande d'ailleurs si "enclave économique" ou "enclave agricole" aurait apporté encore plus de précisions, en relation à la situation particulière du Pays Quint.
Si vous connaissez la situation juridique dans laquelle se trouvaient les "nouveaux territoires" de Hong Kong, ( bail de 99 ans en faveur de la Grande-Bretagne, bien que restant sous souveraineté Chinoise), vous pouvez faire un parallèle avec la situation du Pays Quint.
La différence reste que la validité de cette "location" n'a pas de date limite dans le temps, contrairement aux "nouveaux territoires" de Hong Kong, dont le bail expirait en 1997.
J'ai quelques souvenirs d'Espelette où j'avais mangé un délicieux axoa (je ne me souviens pas de l'orthographe mais je crois que ça se prononce atchoooa ou atchoua) qui il me semble est à base de veau de race betizu mais je me trompe peut-être.
Hong-Kong était une colonie britannique depuis 1842 jusque 1997. La Chine est dépuis lors régie par la loi : « un pays, deux systèmes », qui permet à Hong-Kong de conserver « son système légal (common law), sa monnaie (dollar de Hong Kong), son système politique (multipartisme), ses équipes sportives internationales, ses lois sur l'immigration, son domaine internet (.hk), son indicatif téléphonique (+852) et son code de la route (conduite à gauche) ».
Dans la déclaration sino-britannique commune, la Chine a promis que Hong-Kong garderait une relative autonomie jusqu'à au moins 2047 (50 ans après le transfert de la souveraineté). Cependant, la Chine ne veut pas attendre et a commencé à se réaproprier Hong-Kong de force bien avant 2047, je pense notamment au mouvement des parapluies de 2014. avec la promulgation de la nouvelle loi sur la sécurité nationale, Hong-Kong bascule vers le régime juridique de la république populaire chinoise dès le 1er juillet 2020, date anniversaire de la rétrocession.
Hong-Kong est une ex-colonie qui bénéficiait du droit "occidental". Le retour vers une dictature est assez compliqué.
Bref, la situation de Hong-Kong pourrait faire une belle anecdote (s’il elle n’existe pas déjà) et est assez intéressante (merci pour le rappel).
Le point commun avec le pays Quint est : "un territoire appartenant à un État distinct (Espagne pour le pays Quint, HK indépendant pour HK) administré par un autre pays (France pour le pays Quint et RPC pour HK)".
Et merci du soutien ;)
Non, oui AAPLR, je suis conscient que c’est faux, Epoxy dit juste que y a pire quoi.
Le complément de Raean qui explique qu'il s'agit d'un territoire particulier à cheval sur deux pays m'a permis de cerner le sujet.
Bref, rien de très grave en tout cas.
Un "axoa de ternera", est un "ragoût" d'épaule de veau coupé en lanières, agrémenté de poivron rouge et épicé au piment d'espelette.
La viande de veau de Navarre ( l'anecdote se déroule dans cette province ) fait l'objet d'une AOP ( IGP en Espagnol) et se caractérise par être une viande peu grasse, de par son élevage en liberté. On retrouve aussi ce mode d'élevage sur la Corniche Cantabrique Occidentale, tant pour les vaches comme les chevaux.
Parlant de chevaux... Voici un sujet d'anecdotes:
es.m.wikipedia.org/wiki/Rapa_das_bestas
youtu.be/gPDLN0cuZG8
Un autre aliment très connu, issu de Navarre, est l'asperge blanche de grand calibre. Elles sont maintenant appelées " cojonudos" ( couillus), suite a une exclamation du roi Juan Carlos 1er, les dégustant durant la visite d'une conserverie d'asperges.
NB: "asperge" est masculin en Espagnol.
Une autre spécialité est la chistorra, une saucisse longue et fine, dont la viande est agrémentée d'ail et de pimentón, lors de sa fabrication.
Divin cuisiné avec du cidre !
Il y a aussi le poivron farci à la morue, l'artichaut à la palourde, le sauté d'agneau au "Chilindrón" ( tomate, oignon, poivron sec, ail, persil, écorce de citron, huile d'olive... et viande d'agneau coupé en dés), le sauté de queue de boeuf, etc....
Tu confonds.