Alexandra Elbakyan est parfois surnommée la "Robin des Bois de la science". Constatant les prix exorbitant appliqués par les éditeurs pour avoir accès aux publications de recherche, cette jeune femme kazakh décida de les rendre en accès libre illégalement via son site SciHub. Elle est poursuivie dans plusieurs pays pour cela.
Commentaires préférés (3)
Il y a l’équivalent pour les revues juridiques (surtout anglophones) vu le prix auxquelles elles sont proposées lorsque son université n’est pas abonnée. C’est même ma professeur de droit public qui nous avait donné l’astuce ;-)
D'autres alternatives sont Libgen, ou demander une publication via le hashtag #ICanHazPDF sur twitter ou via son réseau.
Et pour savoir le pourquoi du comment ce site est né, je vous recommande la vidéo de DirtyBiology sur la mafia scientifique qui explique très bien le probleme.
Les chercheurs payent pour publier, puis tout le monde payent pour lire.... Seul l'éditeur se fait de l'argent dans l'histoire
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Il y a l’équivalent pour les revues juridiques (surtout anglophones) vu le prix auxquelles elles sont proposées lorsque son université n’est pas abonnée. C’est même ma professeur de droit public qui nous avait donné l’astuce ;-)
Sauf que sci hub a été fermé en avril 2019. Du moins vous ne pouvez pas y accéder en France via Google. Je ne sais pas pourquoi mais via ecosia j'ai pu y aller
Ps: ce n'était pas en .org mais une autre version, .se peut être.. Faudrait réessayer.
D'autres alternatives sont Libgen, ou demander une publication via le hashtag #ICanHazPDF sur twitter ou via son réseau.
Et pour savoir le pourquoi du comment ce site est né, je vous recommande la vidéo de DirtyBiology sur la mafia scientifique qui explique très bien le probleme.
Généralement, sur la page Wikipedia de SciHub, dans l'encart en haut à droite, il y a la dernière adresse connue, ainsi qu'un site qui recense toutes les adresses actives (fr.wikipedia.org/wiki/Sci-Hub).
J'avoue que je suis un peu partagé sur cette anecdote... OK, la science, les connaissances, devraient être partagées plus facilement ; mais d'un autre côté on a les auteurs des recherches (on peut dire la même chose pour les livres, la musique, etc...), et eux doivent bien être rémunérés pour leurs travaux, non ? Dans le cas dont on parle, ce sont des "éditeurs" qui ont payé les auteurs... dans quelle mesure leurs investissements ne devraient pas logiquement être remboursés ?
Je n'ai pas vraiment la réponse ; je ne connais pas les rapports de % entre les auteurs et les éditeurs (ou producteurs) et le coût final pour le quidam intéressé. Il y aurait sûrement des "ajustements" à faire, mais aujourd'hui on peut logiquement dire que le site de cette femme, même s'il part d'un bon sentiment, met à mal la juste rémunération de l'auteur qui ne trouverait plus personne pour l'éditer, si ce genre de site était "libéré". Et c'est tout le système de recherche, de création, qui serait mis à mal.
Les chercheurs payent pour publier, puis tout le monde payent pour lire.... Seul l'éditeur se fait de l'argent dans l'histoire
Au contraire, avec une diffusion forcément plus large parce que gratuite, ils y gagnent à faire connaître leurs publications, et probablement le nombre de citations de leurs articles augmente (une façon de mesurer le succès d'un article est de compter le nombre de citations de cet article dans d'autres publications).
Certains chercheurs mettent eux-mêmes le fruit de leurs travaux sur SciHub après la publication officielle (après la relecture par les pairs en gros), je suppose dans une version pré-édition pour éviter les procès...
La critique faite par tout le monde est celle de ce système qui oblige le double paiement : à la publication ET à la lecture, ce qui est peu honnête sur le principe, freine la diffusion du savoir et les possibilités de publication pour les chercheurs aux faibles moyens (pas toujours facile de financer une étude, et il faut rajouter la publication).
"Le site a été attaqué en justice par la maison d'édition scientifique Elsevier, car il s'agit d'une atteinte au droit d'auteur"
La maison d'édition attaque en justice le site pour atteinte aux droits d'auteur sur des publications que l'éditeur n'a pas écrite, dont l'auteur à payé pour être publié, et qui finalement sont gratuites si on les demande directement aux scientifiques ?
Une bien drôle de situation, en effet.
Je crois que Scilabus avait également fait une vidéo sur le sujet.
Comme dit précédemment, les auteurs, qui ont réalisé le plus souvent leur étude à coup de financements publiques, doivent payer pour se voir publier et toutes les recettes reviennent à l'éditeur.
Ces quelques maisons d'édition contrôlent aujourd'hui un monopole de revues scientifiques avoisinant les 8 milliards de dollars de recettes par an, pour des coûts de fonctionnement qui sont ridiculement bas (elles ne payent pas les études, n'impriment plus rien). Les prix d'abonnement demandés sont exorbitants, aucun scientifique seul ne peut espérer pouvoir avoir un accès aux ressources scientifiques dans son coin. Mais les universités sont aujourd'hui en grande difficulté et sont dans l'obligation de choisir certain abonnements et en délaisser d'autres.
Sci Hub est l'avenir. Un avenir ou la connaissance scientifique est libre d'accès pour toute personne le recherchant, où qu'il soit dans le monde. Ne nous meprenons pas, ce système freine la recherche en limitant son accès au plus grand nombre.
C'est comme les site illégaux de streaming ou de téléchargement. Les créateurs de ces sites nous donne accès à un contenu (film, série, jeux) qui coute parfois cher. Pour moi c'est la même chose.
Pour les articles scientifiques les auteurs ne touchent rien. Leur article devient la propriété du journal qui le publie et ce sont eux qui touche tous les revenus.
Il est d'ailleurs assez connu dans le milieu que le moyen le plus simple de se procurer un article bien précis gratuitement est encore de contacter l'auteur et de demander poliment un exemplaire. Il n'a rien à perdre à vous fournir l'article, puisque que même si vous l'achetiez il ne toucherait rien, et tout à y gagner puisque vous pourrez alors utiliser cette référence dans votre étude, ce qui augmente le nombre de citations de la sienne.
C’est d’autant plus vrai dans les pays du tiers monde où la conversion en monnaie locale du prix d’un article scientifique peut être exorbitant (idem lorsqu’il s’agit de soumettre son article à des revues où il faut payer).
Y'a un truc que je ne comprends pas bien, à l'ère d'internet, quel est l’intérêt de payer pour publier une étude scientifique?
Je suppose que l'éditeur a un devoir de vérification de ladite étude sinon autant publier sur n'importe quelle plateforme venue mais... on me dit dans l'oreillette que les comités de lecture ne sont pas tous, et pas souvent, très objectifs et publient ce qui fait vendre leur papier en priorité, donc, comme dit plus haut, quel est l’intérêt de payer pour ça? Il y a forcément une bonne raison, mais elle m'échappe...
Excellente vidéo de DirtyBiology à ce sujet.
Le mec qui a inventé le modèle économique de l’édition médicale est un génie ...(ou un escroc...)
Gagner de l’argent en diffusant les publications des autres!!! Je me coucherais moins bête
Et il n’y aurait pas moyen pour elle de lancer sa propre maison d’édition en ligne ? En laissant tout gratuit. Ça aurait le mérite de rendre sa démarche légale.
Enfin, je n’y connais rien, mais cette solution me semble tellement évidente que j’ai l’impression que quelque chose m’échappe.
Si quelqu’un en sait plus ?
Un sujet très intéressant !
Il faut savoir que la majorité des chercheurs sont pour sci-hub et l'utilisent régulièrement.
Et comme l'ont montré certains commentaires, c'est un monde bien mal connue. En gros, ça marche comme ça (la plupart du temps) :
1) Les chercheurs sont payés par l'état (souvent) pour faire des recherches.
2) Après avoir fait un travail digne d'intérêt, ils rédigent un article. C'est un processus souvent long et pas évident.
3) L'article est soumis un journal, qui va dire s'il est intéressant ou non (un peu comme smbc).
4) Le journal va alors contacter d'autres chercheurs du même domaine (c'est important) et leur demander de reviewer (vérifier la pertinence) l'article gracieusement (sur leur temps de travail, payer par l'état).
5) Il y a alors souvent des échanges entre les auteurs et reviewers, jusqu'à ce que ces derniers soient satisfaits.
6) L'article est alors publié dans le journal.
7) Pour accéder à l'article, il faut payer soit un abonnement au journal, soit l'article lui-même. En général, les chercheurs ont accès à un certains nombre de journaux que l'état paye.
Comme vous le voyez, l'état paye techniquement 3 fois, pour produire, reviewer et consulter les articles, et l'intégralité des recettes de la 7eme étape revient aux journaux sans qu'ils aient besoin d'investir grand chose. Et comme indiqué, rien ne revient aux chercheurs.
Ce qui est compliqué, c'est que la carrière d'un chercheur se mesure à son "facteur d'impact", c'est à dire le nombre de personnes ayant utilisé ses travaux. Quand on utilise d'autres travaux dans un article, on les cite. On a alors une comptabilisation du nombre de citation par article, pour tous les articles d'un chercheur. C'est la mesure du succès de ce dernier, qui lui permettra entre autre d'avoir un meilleur poste (ou un poste tout court), avoir des financements, et dans d'autres pays de ne pas se faire virer.
Or, les "gros journaux", comme Nature ou Science sont lu par beaucoup de monde, ce qui augmente les chances de se faire cité par rapport à des plus petits journaux.
Il y a bien des initiatives de journaux open Access (bioarxiv par exemple, ou frontière), mais si certains commencent à être reconnu, il est difficile de sauter le pas et de risquer de passer inaperçu sur un article qui aurait pu transformer sa carrière.