La trompette de Gabriel est un solide mathématique inventé par le mathématicien italien Torricelli vers 1641, qui a la particularité d'avoir un volume fini mais une surface infinie. En d'autres termes, on peut la remplir avec un volume fini de peinture mais on ne pourra jamais la peindre !
Le nom fait allusion à la tradition d'identifier l'archange Gabriel à l'ange qui souffle dans la trompette pour annoncer le Jour du jugement, en associant l'infini et le divin
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C'est en effet un concept assez surprenant !
Un autre dans le même genre mais plus simple à appréhender je pense :
Imaginer une boite de conserve d'un volume de 33cL avec des dimensions standards (une canette de soda par exemple). Son volume et sa surface sont bien finis pas de problème.
Maintenant prennez une boite de conserve d'un volume de 33cL toujours mais beaucoup plus étirée. On obtiendrait presque un long baton en quelque sorte. Son volume n'a pas changé mais sa surface elle a grandement augmentée.
Si on continue "d'étirer" cette boite de conserve en gardant son volume fixe on obtient un baton de plus en plus long mais de plus en plus fin. On fait tendre petit à petit sa surface vers l'infini alors que son volume reste fini.
Avec la trompette de Gabriel c'est bien plus complexe parce que la forme géométrique est plus compliquée (le volume n'est pas fixe comme dans mon exemple aussi) mais le principe est assez similaire :)
Ps : d'ailleurs les boites de conserve (similaires à des cylindres) que l'on trouve partout n'ont pas ces dimensions par hasard ! Il s'agit en effet de l'optimisation de la surface pour obtenir un volume donnée. Autrement dit on essaye d'avoir la plus petite surface (et donc un coût en matières premières le plus faible) avec un volume requis.
J'aime les maths :)
Je me permet d'ajouter une énième explication plus philosophique, que j'espère plus simple pour les néophytes :
Si cet objet nous paraît paradoxal, c'est parce que pour notre cerveau, une surface ça n'existe pas vraiment : une feuille a toujours une épaisseur, un territoire une profondeur de terre.
En mathématique, ce n'est pas le cas : ainsi, vous ne pourrez pas peindre votre trompette avec la peinture qui la remplît. Il vous faudra acheter une autre peinture, étiquetée "sans épaisseur, spécial aire". Présenter le paradoxe comme ça est trompeur, en nous faisant croire que c'est la même peinture. En maths, volume et aire sont deux concepts véritablement différents, les comparer n'a pas de sens.
Enfin, si on "force" le concept d'aire à coller à notre intuition, le paradoxe ne tient plus : si on peint la trompette par l'intérieur avec une peinture à épaisseur, il arrivera un moment où le goulot sera trop petit, et on ne pourra plus peindre.*
*j'emprunte cet explication à un autre commentaire
J’adore la communauté qui fréquente cette appli !
Le texte initial était incompréhensible, mais tout le monde s’est donné du mal pour comprendre, expliquer, donner son point de vu mathématique, physique, historique, théologique, philosophique à la chose pour lui donner du sens...
C’est extrêmement enrichissant de fréquenter tout le monde ici :)
Merci beaucoup, vous tous !
Je trouve assez étonnant par ailleurs que l’autre appli, se coucher moins bête image, fédère beaucoup moins une communauté de réflexion. Est-ce le hasard, ou le fait que les images génèrent moins de réflexion ou d’échange que des textes.
Je trouve ça étonnant.
Je n'ai pas compris le concept.
Il me semble que ni le volume, ni la surface ne peuvent être finis.
Cette trompette n'a pas de "fond", donc si la trompette tourne autour de l'axe (Ox),
alors son rayon r, qui correspond à la projection orthogonale d'un point de la surface extérieure de la trompette sur l'axe des abscisses, tend vers 0 mais reste TOUJOURS POSITIF quand x tend vers l'infini... donc le volume ET la surface sont tous 2 infinis, je me trompe?
Alors on va ressortir les souvenirs de Term S haha...
Cette trompette n'a pas de "fond", donc si la trompette tourne autour de l'axe (Ox),
alors son rayon r, qui correspond à la projection orthogonale d'un point de la surface extérieure de la trompette sur l'axe des abscisses, tend vers 0 mais reste TOUJOURS POSITIF quand x tend vers l'infini... donc le volume ET la surface sont tous 2 infinis, je me trompe?
Cela m’a bien éclairée !
Donc si on dit que l’épaisseur e de la peinture est égale à 0 alors dans ce cas ce paradoxe est incorrect et il faudrait une infinité de peinture pour peindre une infinité de surface. Bref vous me suivez? Si je me trompe corrigez-moi!
Le commentaire parlant de la courbe exponentielle entre ]-l'infini;0] (surface sous la courbe et longueur de la courbe) permet je trouve de comprendre l'anecdote le plus simplement.
Lapin compris.
Déjà, pourquoi Armstrong aurait-il besoin d'un instrument?
Dans le cas d'une trompette, ce n'est pas l'instrument qui produit le son mais bien le musicien lui-même.
Ensuite, avec une vuvuzela, il aurait une capacité limitée à varier les hauteurs de son; cependant, on peut faire swinguer avec une seule note, les percussionnistes le savent bien ;-)
Désolé pour le HS
Très bonne remarque sur le son produit par la bouche d'ailleurs.
Bon ! Je vais chercher un aspirine et je reviens pour essayer de comprendre.