Beaucoup de pays asiatiques ont développé leur économie sur le modèle des oies sauvages

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Le mode de développement économique de nombreux pays asiatiques correspond à une théorie dite du vol d'oies sauvages. Le pays va s'industrialiser sur un produit à faible valeur ajoutée, s'enrichir, et finir par abandonner cette production au profit d'un produit à plus forte valeur ajoutée. Un autre pays va alors reprendre la flambeau, et ainsi les pays se développent les uns après les autres. Le Japon fut l'instigateur de ce mode de développement.


Commentaires préférés (3)

C'est pour cela que maintenant on commence à avoir autant de téléphones et ordinateurs "Made in China" que de tshirts et baskets.

Aujourd'hui c'est le sPhilippines et l'Indonésie qui produisent de la faible valeur ajouté.

On pourrait penser que l'Inde suive ce phénomène actuellement mais ce n'est pas le cas, elle est plus tournée sur l'Union européenne et les Etats-Unis par exemple plus qu'elle ne représente un moteur pour l'Asie du Sud (moteur dans le sens de porteur des autres pays). Evidemment elle entretient parallélement des relations économiques avec les pays d'Asie de l'Est.
Le vol d'oies sauvages, en forme de V, est une métaphore. Le pays porteur se trouvant en pointe, comme porteur des pays "suiveurs".

a écrit : Je ne suis pas bien fort en économie capitaliste, et je n'ai rien compris aux sources, ni d'ailleurs aux économistes que j'ai pu lire (Ricardo, Keynes, etc., etc.). Pourrait-on m'expliquer comment on s'enrichit en vendant des produits à faible marge bénéficiaire, sans sous-payer les travailleurs, et quel peut bien être le rapport avec les oies sauvages?
Merci.
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Je vais essayer de t'expliquer ça de manière accessible.
D'abord, tu confonds valeur ajoutée et marge. La marge n'est égale à la valeur ajoutée que lorsque tu vends un produit que tu n'as pas transformé (commercant de base, comme le Carrefour au coin de chez toi). Quand il y a transformation du bien (par exemple le menuisier qui achète un arbre et en fait une chaise), la valeur ajoutée correspond à la différence entre le prix de vente et les consommations intermédiaires, plus finalement la marge. Dans le cas du menuisier, il faut donc retrancher le prix d'achat du bois brut initial, mais aussi le coût du vernis qu'il a dû utiliser, le coût d'achat de sa scie qu'il a cassée et dû racheter, le prix de la peinture qu'il a utilisée, etc.
Pour bien comprendre ce que c'est, il ne faut pas hésiter à entendre cette expression par sa propre signification francaise : c'est la "valeur économique" qu'un agent a "ajouté" à un produit. Le commerçant qui a acheté une chaise pour la revendre immédiatement n'a pas "ajouté" baucoup de "valeur économique" à ce bien (la chaise), alors que le mec qui a acheté l'arbre et a passé deux semaines à en faire une chaise a beaucoup plus "ajouté" de "valeur" à celle-ci.

Tu vois donc que la valeur ajoutée n'a pas de lien avec les salaires, seulement avec le secteur d'activité (la pêche a une bien moindre VA que l'industrie aéronautique). Globalement, la VA peut être reliée à la technologie et au niveau d'industrialisation du secteur/pays en question. Pour caricaturer, si tu donnes du minerai de fer à un mec du moyen-âge, il peut juste te faire une épée, si tu le donnes à un mec aujourd'hui, il te fait un avion. Le second a bien plus apporté de "valeur économique" au produit initial que le premier.

Pour en revenir à l'anecdote et à cette théorie des oies sauvages, le seul rapport avec ces oies est le "V" qu'elles forment dans les airs.
Ce "V" inversé représente la courbe des importations du pays en question.
Dans un premier temps, le pays (qui n'a donc pas beaucoup de savoir-faire technique/technologique) gagne de l'argent en se spécialisant dans les seuls seceurs accessibles pour lui, ceux à faible valeur ajoutée : typiquement c'est l'agriculture, ou l'artisanat/la petite industrie (pense par exemple à la Chine il y a 20 ans, qui ne pouvait faire que des chaussures ou des T-Shirt).
Dans le même temps, il va être obligé d'importer les produits à forte VA qu'elle n'est pas capable de produire. Et avec l'argent gagné de ses exportations (à faible VA), elle va aussi pouvoir acheter et importer ce qui lui manque pour passer à des secteurs plus technologiques, à plus forte VA (machines-outil, ingénieurs, brevets, etc.).
Du coup, elle va peu à peu pouvoir abandonner ces secteurs à faible VA (qui seront donc repris par d'autres pays), et faire passer son économie au niveau d'au dessus en s'attaquer aux secteurs à plus forte VA. (Pour reprendre la Chine, hier elle n'était qu'un nain économique qui ne pouvait faire que des T-Shirt ou des jouets en bois, aujourd'hui elle a un programme spatial, s'attaque à l'aéronautique de pointe, etc.)
Du coup, les importations vont se stabiliser puis baisser au fur et à mesure que la production locale va supplanter les importations, d'où le "V" inversé et le nom de toute cette théorie économique.

Evidemment, je passe beaucoup de détails, je n'ai fait qu'un résumé succinct.
Mais c'est juste pour te dire que ca n'a rien à voir avec "sous-payer les travailleurs" :)


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Je ne suis pas bien fort en économie capitaliste, et je n'ai rien compris aux sources, ni d'ailleurs aux économistes que j'ai pu lire (Ricardo, Keynes, etc., etc.). Pourrait-on m'expliquer comment on s'enrichit en vendant des produits à faible marge bénéficiaire, sans sous-payer les travailleurs, et quel peut bien être le rapport avec les oies sauvages?
Merci.

Le rapport avec les anatidés m'échappe :-)

C'est pour cela que maintenant on commence à avoir autant de téléphones et ordinateurs "Made in China" que de tshirts et baskets.

Aujourd'hui c'est le sPhilippines et l'Indonésie qui produisent de la faible valeur ajouté.

a écrit : Je ne suis pas bien fort en économie capitaliste, et je n'ai rien compris aux sources, ni d'ailleurs aux économistes que j'ai pu lire (Ricardo, Keynes, etc., etc.). Pourrait-on m'expliquer comment on s'enrichit en vendant des produits à faible marge bénéficiaire, sans sous-payer les travailleurs, et quel peut bien être le rapport avec les oies sauvages?
Merci.
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Toute la solution est dans ta dernière phrase : justement on les sous-paye. Le salaire des ouvriers chinois a grandement augmenté c'est pour cela que les délocalisations se font maintenant ailleurs.

On pourrait penser que l'Inde suive ce phénomène actuellement mais ce n'est pas le cas, elle est plus tournée sur l'Union européenne et les Etats-Unis par exemple plus qu'elle ne représente un moteur pour l'Asie du Sud (moteur dans le sens de porteur des autres pays). Evidemment elle entretient parallélement des relations économiques avec les pays d'Asie de l'Est.
Le vol d'oies sauvages, en forme de V, est une métaphore. Le pays porteur se trouvant en pointe, comme porteur des pays "suiveurs".

a écrit : Je ne suis pas bien fort en économie capitaliste, et je n'ai rien compris aux sources, ni d'ailleurs aux économistes que j'ai pu lire (Ricardo, Keynes, etc., etc.). Pourrait-on m'expliquer comment on s'enrichit en vendant des produits à faible marge bénéficiaire, sans sous-payer les travailleurs, et quel peut bien être le rapport avec les oies sauvages?
Merci.
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L'anecdote évoque des produits à faible valeur ajoutée en non pas à faible marge bénéficiaire.

a écrit : L'anecdote évoque des produits à faible valeur ajoutée en non pas à faible marge bénéficiaire. J'aggrave mon cas: je ne comprends pas la différence entre ajouter peu de valeur et retirer un maigre bénéfice. Je vais me coucher bien bête, comme d'habitude.

a écrit : Je ne suis pas bien fort en économie capitaliste, et je n'ai rien compris aux sources, ni d'ailleurs aux économistes que j'ai pu lire (Ricardo, Keynes, etc., etc.). Pourrait-on m'expliquer comment on s'enrichit en vendant des produits à faible marge bénéficiaire, sans sous-payer les travailleurs, et quel peut bien être le rapport avec les oies sauvages?
Merci.
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Attention ! Faible valeur ajouté ne signifie pas faible marge bénéficiaire.
Un produit à (très) faible valeur ajouté est un produit où il n'y a que très peu de savoir faire, de technique, de recherche, de brevet etc... et où la quasi totalité de prix est constitué par la matière première (généralement produite sur place), la main d'oeuvre (ici très faible), les quelques taxes (la corruption, la défiscalisation permet parfois d'éviter une bonne partie) et enfin la marge (grosso-modo entre 30 et 50% du prix totale). Les volumes de productions compensent très largement les faibles prix permettant de générer très rapidement de grosses rentrées d'argent qui permettront d'optimiser les lignes de productions, donc la qualité et apportant petit à petit de la valeur ajouté.

Le concepteur de cette théorie est akamatsu : il dit que les pays asiatiques développent leur industrie avec des produits à faible technicité puis le délaisse pour des produits à plus forte technicité
Le Japon a commencé puis a délaissé l'industrie lourde à la Corée du Sud, Singapour, Taïwan puis ces derniers, une fois qu'ils avaient acquéris un peu plus de technique, ont délaissé l'industrie lourde à l'Indonesie, Philippines, Vietnam

a écrit : Je ne suis pas bien fort en économie capitaliste, et je n'ai rien compris aux sources, ni d'ailleurs aux économistes que j'ai pu lire (Ricardo, Keynes, etc., etc.). Pourrait-on m'expliquer comment on s'enrichit en vendant des produits à faible marge bénéficiaire, sans sous-payer les travailleurs, et quel peut bien être le rapport avec les oies sauvages?
Merci.
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Une faible valeur ajoutée vaut mieux qu'aucune. En effet si la VA est très basse cela signifie que le prix de vente est extrêmement compétitif sur le marché (international vu que c'est celui qui nous intéresse). Les prix sont d'autant plus intéressants si la monnaie du pays est faible. Ainsi de nombreux acteurs étrangers se tournent vers tes biens et ça devient un cercle vertueux.
En effet une fois que le Japon rattrape son retard vers les années 60, il a pu lui même delocaliser ses productions de faibles coûts vers la Corée ou Taïwan par exemple, permettant de porter leur économie. Ces pays ayant eux mêmes ensuite fait appel à d'autres pays comme le Cambodge ou le Vietnam...

Le rapport avec le vol des oies sauvages est le suivant:
Il y a un oiseau de tête puis deux files d'oiseaux en diagonales derrière lui formant un vent.
Cette formation leur permet d'économiser leur énergie et de voler plus facilement.

De plus je reviens sur ce que tu avances pour les bas salaires: en effet souvent les salaires de ces pays pour les ouvriers sont bas. Mais pas autant que l'on pourrait le penser au vu de ce que l'on lit dans les médias. (Attention je ne dis pas qu'ils sont bien payés, je me fais seulement un peu l'avocat du diable).
En effet le coût de vie dans ces pays n'est clairement pas au standard de nos économies occidentales si bien qu'il est futile de vouloir donner le salaire en faisant une bête conversion yuan-euro si on ne s'intéresse même pas à l'économie locale.
Néanmoins les bas salaires dans un premier temps permettent aux entreprises de faire des gains considérables et de pouvoir développer leur activité par la suite, faisant chuter la profession d'ouvrier au profit de cadres moyens pour le cas japonais.

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a écrit : Le rapport avec les anatidés m'échappe :-) Pour comprendre l'analogie, lorsqu'un groupe d'oies vol en formation, elles s'organisent pour former un V inversé : la première "ouvre" un courant d'air aux oies qui la précèdent. L'oie de tête est donc par définition en avance sur les autres, jusqu'à ce que celle-ci finisse par se fatiguer et abandonne sa position. Dans ce cas, une autre oie prend le rôle de leader de formation et reproduit le même cycle que la première.
L'abandon de la première oie correspond en fait à la délocalisation des produits à faibles valeur ajoutées qui seront industrialisés par les "secondes oies".

a écrit : Je ne suis pas bien fort en économie capitaliste, et je n'ai rien compris aux sources, ni d'ailleurs aux économistes que j'ai pu lire (Ricardo, Keynes, etc., etc.). Pourrait-on m'expliquer comment on s'enrichit en vendant des produits à faible marge bénéficiaire, sans sous-payer les travailleurs, et quel peut bien être le rapport avec les oies sauvages?
Merci.
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Je vais essayer de t'expliquer ça de manière accessible.
D'abord, tu confonds valeur ajoutée et marge. La marge n'est égale à la valeur ajoutée que lorsque tu vends un produit que tu n'as pas transformé (commercant de base, comme le Carrefour au coin de chez toi). Quand il y a transformation du bien (par exemple le menuisier qui achète un arbre et en fait une chaise), la valeur ajoutée correspond à la différence entre le prix de vente et les consommations intermédiaires, plus finalement la marge. Dans le cas du menuisier, il faut donc retrancher le prix d'achat du bois brut initial, mais aussi le coût du vernis qu'il a dû utiliser, le coût d'achat de sa scie qu'il a cassée et dû racheter, le prix de la peinture qu'il a utilisée, etc.
Pour bien comprendre ce que c'est, il ne faut pas hésiter à entendre cette expression par sa propre signification francaise : c'est la "valeur économique" qu'un agent a "ajouté" à un produit. Le commerçant qui a acheté une chaise pour la revendre immédiatement n'a pas "ajouté" baucoup de "valeur économique" à ce bien (la chaise), alors que le mec qui a acheté l'arbre et a passé deux semaines à en faire une chaise a beaucoup plus "ajouté" de "valeur" à celle-ci.

Tu vois donc que la valeur ajoutée n'a pas de lien avec les salaires, seulement avec le secteur d'activité (la pêche a une bien moindre VA que l'industrie aéronautique). Globalement, la VA peut être reliée à la technologie et au niveau d'industrialisation du secteur/pays en question. Pour caricaturer, si tu donnes du minerai de fer à un mec du moyen-âge, il peut juste te faire une épée, si tu le donnes à un mec aujourd'hui, il te fait un avion. Le second a bien plus apporté de "valeur économique" au produit initial que le premier.

Pour en revenir à l'anecdote et à cette théorie des oies sauvages, le seul rapport avec ces oies est le "V" qu'elles forment dans les airs.
Ce "V" inversé représente la courbe des importations du pays en question.
Dans un premier temps, le pays (qui n'a donc pas beaucoup de savoir-faire technique/technologique) gagne de l'argent en se spécialisant dans les seuls seceurs accessibles pour lui, ceux à faible valeur ajoutée : typiquement c'est l'agriculture, ou l'artisanat/la petite industrie (pense par exemple à la Chine il y a 20 ans, qui ne pouvait faire que des chaussures ou des T-Shirt).
Dans le même temps, il va être obligé d'importer les produits à forte VA qu'elle n'est pas capable de produire. Et avec l'argent gagné de ses exportations (à faible VA), elle va aussi pouvoir acheter et importer ce qui lui manque pour passer à des secteurs plus technologiques, à plus forte VA (machines-outil, ingénieurs, brevets, etc.).
Du coup, elle va peu à peu pouvoir abandonner ces secteurs à faible VA (qui seront donc repris par d'autres pays), et faire passer son économie au niveau d'au dessus en s'attaquer aux secteurs à plus forte VA. (Pour reprendre la Chine, hier elle n'était qu'un nain économique qui ne pouvait faire que des T-Shirt ou des jouets en bois, aujourd'hui elle a un programme spatial, s'attaque à l'aéronautique de pointe, etc.)
Du coup, les importations vont se stabiliser puis baisser au fur et à mesure que la production locale va supplanter les importations, d'où le "V" inversé et le nom de toute cette théorie économique.

Evidemment, je passe beaucoup de détails, je n'ai fait qu'un résumé succinct.
Mais c'est juste pour te dire que ca n'a rien à voir avec "sous-payer les travailleurs" :)

C'est exactement le programme de Géographie de Terminale sur l'Asie

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android

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a écrit : Je vais essayer de t'expliquer ça de manière accessible.
D'abord, tu confonds valeur ajoutée et marge. La marge n'est égale à la valeur ajoutée que lorsque tu vends un produit que tu n'as pas transformé (commercant de base, comme le Carrefour au coin de chez toi). Quand il y a transformation
du bien (par exemple le menuisier qui achète un arbre et en fait une chaise), la valeur ajoutée correspond à la différence entre le prix de vente et les consommations intermédiaires, plus finalement la marge. Dans le cas du menuisier, il faut donc retrancher le prix d'achat du bois brut initial, mais aussi le coût du vernis qu'il a dû utiliser, le coût d'achat de sa scie qu'il a cassée et dû racheter, le prix de la peinture qu'il a utilisée, etc.
Pour bien comprendre ce que c'est, il ne faut pas hésiter à entendre cette expression par sa propre signification francaise : c'est la "valeur économique" qu'un agent a "ajouté" à un produit. Le commerçant qui a acheté une chaise pour la revendre immédiatement n'a pas "ajouté" baucoup de "valeur économique" à ce bien (la chaise), alors que le mec qui a acheté l'arbre et a passé deux semaines à en faire une chaise a beaucoup plus "ajouté" de "valeur" à celle-ci.

Tu vois donc que la valeur ajoutée n'a pas de lien avec les salaires, seulement avec le secteur d'activité (la pêche a une bien moindre VA que l'industrie aéronautique). Globalement, la VA peut être reliée à la technologie et au niveau d'industrialisation du secteur/pays en question. Pour caricaturer, si tu donnes du minerai de fer à un mec du moyen-âge, il peut juste te faire une épée, si tu le donnes à un mec aujourd'hui, il te fait un avion. Le second a bien plus apporté de "valeur économique" au produit initial que le premier.

Pour en revenir à l'anecdote et à cette théorie des oies sauvages, le seul rapport avec ces oies est le "V" qu'elles forment dans les airs.
Ce "V" inversé représente la courbe des importations du pays en question.
Dans un premier temps, le pays (qui n'a donc pas beaucoup de savoir-faire technique/technologique) gagne de l'argent en se spécialisant dans les seuls seceurs accessibles pour lui, ceux à faible valeur ajoutée : typiquement c'est l'agriculture, ou l'artisanat/la petite industrie (pense par exemple à la Chine il y a 20 ans, qui ne pouvait faire que des chaussures ou des T-Shirt).
Dans le même temps, il va être obligé d'importer les produits à forte VA qu'elle n'est pas capable de produire. Et avec l'argent gagné de ses exportations (à faible VA), elle va aussi pouvoir acheter et importer ce qui lui manque pour passer à des secteurs plus technologiques, à plus forte VA (machines-outil, ingénieurs, brevets, etc.).
Du coup, elle va peu à peu pouvoir abandonner ces secteurs à faible VA (qui seront donc repris par d'autres pays), et faire passer son économie au niveau d'au dessus en s'attaquer aux secteurs à plus forte VA. (Pour reprendre la Chine, hier elle n'était qu'un nain économique qui ne pouvait faire que des T-Shirt ou des jouets en bois, aujourd'hui elle a un programme spatial, s'attaque à l'aéronautique de pointe, etc.)
Du coup, les importations vont se stabiliser puis baisser au fur et à mesure que la production locale va supplanter les importations, d'où le "V" inversé et le nom de toute cette théorie économique.

Evidemment, je passe beaucoup de détails, je n'ai fait qu'un résumé succinct.
Mais c'est juste pour te dire que ca n'a rien à voir avec "sous-payer les travailleurs" :)
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Merci d'avoir pris la peine de me répondre de façon détaillée et précise. Je commence à avoir quelques lueurs sur le système économique capitaliste.

a écrit : Merci d'avoir pris la peine de me répondre de façon détaillée et précise. Je commence à avoir quelques lueurs sur le système économique capitaliste. Le capitalisme - "système économique capitaliste" est un triple pléonasme ;) - est bien plus compliqué que cela, on n'en évoque ici qu'un pan minuscule, une simple modélisation d'une forme de développement économique de certains pays à une certaine époque dans des conditions géographiques, historiques, sociales et forcément économiques bien précises.

a écrit : C'est exactement le programme de Géographie de Terminale sur l'Asie Oui haha l'avant-dernier chapitre de géopraphie me semble-t-il, bonne chance pour les révisions l'auteur ;)

a écrit : Je vais essayer de t'expliquer ça de manière accessible.
D'abord, tu confonds valeur ajoutée et marge. La marge n'est égale à la valeur ajoutée que lorsque tu vends un produit que tu n'as pas transformé (commercant de base, comme le Carrefour au coin de chez toi). Quand il y a transformation
du bien (par exemple le menuisier qui achète un arbre et en fait une chaise), la valeur ajoutée correspond à la différence entre le prix de vente et les consommations intermédiaires, plus finalement la marge. Dans le cas du menuisier, il faut donc retrancher le prix d'achat du bois brut initial, mais aussi le coût du vernis qu'il a dû utiliser, le coût d'achat de sa scie qu'il a cassée et dû racheter, le prix de la peinture qu'il a utilisée, etc.
Pour bien comprendre ce que c'est, il ne faut pas hésiter à entendre cette expression par sa propre signification francaise : c'est la "valeur économique" qu'un agent a "ajouté" à un produit. Le commerçant qui a acheté une chaise pour la revendre immédiatement n'a pas "ajouté" baucoup de "valeur économique" à ce bien (la chaise), alors que le mec qui a acheté l'arbre et a passé deux semaines à en faire une chaise a beaucoup plus "ajouté" de "valeur" à celle-ci.

Tu vois donc que la valeur ajoutée n'a pas de lien avec les salaires, seulement avec le secteur d'activité (la pêche a une bien moindre VA que l'industrie aéronautique). Globalement, la VA peut être reliée à la technologie et au niveau d'industrialisation du secteur/pays en question. Pour caricaturer, si tu donnes du minerai de fer à un mec du moyen-âge, il peut juste te faire une épée, si tu le donnes à un mec aujourd'hui, il te fait un avion. Le second a bien plus apporté de "valeur économique" au produit initial que le premier.

Pour en revenir à l'anecdote et à cette théorie des oies sauvages, le seul rapport avec ces oies est le "V" qu'elles forment dans les airs.
Ce "V" inversé représente la courbe des importations du pays en question.
Dans un premier temps, le pays (qui n'a donc pas beaucoup de savoir-faire technique/technologique) gagne de l'argent en se spécialisant dans les seuls seceurs accessibles pour lui, ceux à faible valeur ajoutée : typiquement c'est l'agriculture, ou l'artisanat/la petite industrie (pense par exemple à la Chine il y a 20 ans, qui ne pouvait faire que des chaussures ou des T-Shirt).
Dans le même temps, il va être obligé d'importer les produits à forte VA qu'elle n'est pas capable de produire. Et avec l'argent gagné de ses exportations (à faible VA), elle va aussi pouvoir acheter et importer ce qui lui manque pour passer à des secteurs plus technologiques, à plus forte VA (machines-outil, ingénieurs, brevets, etc.).
Du coup, elle va peu à peu pouvoir abandonner ces secteurs à faible VA (qui seront donc repris par d'autres pays), et faire passer son économie au niveau d'au dessus en s'attaquer aux secteurs à plus forte VA. (Pour reprendre la Chine, hier elle n'était qu'un nain économique qui ne pouvait faire que des T-Shirt ou des jouets en bois, aujourd'hui elle a un programme spatial, s'attaque à l'aéronautique de pointe, etc.)
Du coup, les importations vont se stabiliser puis baisser au fur et à mesure que la production locale va supplanter les importations, d'où le "V" inversé et le nom de toute cette théorie économique.

Evidemment, je passe beaucoup de détails, je n'ai fait qu'un résumé succinct.
Mais c'est juste pour te dire que ca n'a rien à voir avec "sous-payer les travailleurs" :)
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Même pour moi, qui n'y connaît rien en science économique .. Avec ton résumé .. c'est ultra clair .. vraiment .. :o

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a écrit : Le capitalisme - "système économique capitaliste" est un triple pléonasme ;) - est bien plus compliqué que cela, on n'en évoque ici qu'un pan minuscule, une simple modélisation d'une forme de développement économique de certains pays à une certaine époque dans des conditions géographiques, historiques, sociales et forcément économiques bien précises. Afficher tout Patatras! Alors que je commençais à m'imaginer avoir quelques lueurs, je ne comprends plus rien au "triple pléonasme". N'y a-t-il pas plusieurs systèmes économiques différents, de la subsistance sans notion de propriété privée, comme au début du néolithique (les excavations de villages ne montrent aucun signe de demeure dominante, ni d'un chef), du quasi-communisme comme chez les Incas, où la terre était redistribuée selon les besoins, au capitalisme où l'on peut posséder des moyens de production - donc être rentier, gagner de l'argent sans travailler soi-même?

En tout cas c'est mignon comme théorie, c'est simple, c'est bien pour des lycéens. Pour leur donner la foi. "avec le temps tout le monde finira par être développé ". C'est un peu une promesse de paradis terrestre quoi!

a écrit : Patatras! Alors que je commençais à m'imaginer avoir quelques lueurs, je ne comprends plus rien au "triple pléonasme". N'y a-t-il pas plusieurs systèmes économiques différents, de la subsistance sans notion de propriété privée, comme au début du néolithique (les excavations de villages ne montrent aucun signe de demeure dominante, ni d'un chef), du quasi-communisme comme chez les Incas, où la terre était redistribuée selon les besoins, au capitalisme où l'on peut posséder des moyens de production - donc être rentier, gagner de l'argent sans travailler soi-même? Afficher tout Ho si, il y a beaucoup de systèmes économiques différents, quand je disais "triple pléonasme" c'est juste que "capitalisme" sous-entend déjà "économie capitaliste", donc "système économique capitaliste" est un peu lourd comme expression, c'est tout :)