Le paradoxe aérodynamique est un phénomène surprenant se basant sur l'effet Venturi. En soufflant entre deux objets proches l'un de l'autre, ils vont se rapprocher s'ils sont suffisamment légers. C'est dû à la baisse de pression créée par le courant d'air provoqué. Une manière simple de tester ce phénomène est de mettre deux canettes vides proches l'une de l'autre : en soufflant entre elles à l'aide d'une paille, elles vont se rapprocher et se coller.
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Une des application de cet effet se retrouve également chez les sapeurs-pompiers qui utilise le cône de venturi. Cet appareil, de manière simplifiée, se compose de deux cônes reliés par la pointe. A chaque extrémité sont fixés les tuyaux pour alimenter la lance à incendie. La pression de l'eau augmente fortement lorsqu'elle passe au niveau des pointes se qui créer une dépression qui permet ( grâce à un petit tube plongé dans un bidon et relié au niveau des pointes ) d'aspirer un produit qui permettra de créer par exemple de la mousse a la sortie de la lance.
Je n'ai rien vu dans la charte concernant la taille des commentaires alors j'apporte quelques détails pour ceux qui le souhaitent. Ma source : mes cours de dynamique des fluides
Tout d'abord il est nécessaire de savoir qu'une particule est un petit volume de fluide (elle n'existe pas réellement, c'est une image du physicien pour l'étude du fluide), représentée ronde, sa taille est comprise entre le libre parcours moyen des molécules et la longueur caractéristique de l’écoulement étudié.
La dynamique des fluides peut être approchée de deux manières (l'une ou l'autre est choisie selon les cas). Le premier point de vue est celui de Lagrange qui consiste à suivre l'évolution d'un particule, comme on suivrait une barque du regard quand elle se déplace sur l'eau. Dans cet exemple l'eau est le fluide, la barque est une particule. Le second point de vue, à utiliser dans ce cas, est celui d'Euler et consiste à observer ce qu'il se passe toujours au même point de l'espace. Dans l'exemple précédent, on ne suit plus la barque du regard, on fixe le regard à un endroit du cours d'eau, la barque en question passe à cet endroit, puis une autre barque.
En se plaçant dans ce point de vue qu'est celui d'Euler à un instant t donné, il y a en chaque points (endroit où on peut poser le regard) une particule allant à une vitesse propre à celle-ci et cette vitesse est orientée (une des barques va à 4 km/h dans telle direction, une autre va à 6 km/h dans telle autre direction par exemple). Il y a donc un vecteur vitesse localisé en chaque point de l'espace. Une ligne qui est tangente en tout point de l'espace à ce vecteur vitesse est appelée ligne de courant.
Maintenant que les bases sont posées, le théorème de Bernoulli, qui exprime la conservation de l'énergie au sein d'une ligne de courant, intervient :
PV + Ec + Epp = Ci,
P est la pression, V le volume, Ec l'énergie cinétique (due au déplacement d'une masse), Epp l'énergie potentielle de pesanteur (due à l'influence de la pesanteur sur une masse en fonction de sa position), C est une constante (on a donc bien une équation décrivant que l'énergie est conservée) et i est un indice correspondant à la ligne de courant étudiée (car l'énergie se conserve sur une ligne de courant mais n'est pas la même sur chacune des lignes de courant, il y a donc une constante par ligne de courant). En développant, l'équation devient alors : PV + (mv^2)/2 + mgz = Ci, m la masse, z sa hauteur, v la vitesse de l'écoulement de fluide et g la constante de gravité. En divisant tout par le volume (il n'y a qu'a retenir que la constante obtenue sera Ci/V mais ça n'est de toute façon pas important ici) l'équation devient P + (rho v^2)/2 + rho g z = Ci (je ne note pas Ci/V car l'équation est vrai, qu'on la multiplie par telle ou telle valeur le principe reste le même : énergie constante sur une ligne). Remarquons qu'en plus, cette notation est intéressante car rho, la masse volumique, est caractéristique du fluide.
A partir de là le problème peut être étudié, prenons par exemple deux feuilles écartées l'une de l'autre et entre lesquelles on souffle. Si on regarde l'une d'elle, en prenant deux points A (du coté ou on souffle) et B (du coté extérieur) choisis très proches et à la même hauteur de chaque coté de la feuille, on peut considérer que la constante Ci est la même (car A et B sont très proches donc on néglige la variation). De même z(A) = z(B) car on a choisis deux points à même hauteur. Enfin, puisque A est situé là où on souffle, il a une vitesse v(A), B a une vitesse v(B) nulle car on ne souffle pas de son coté. On a :
P(A) + (rho v(A)^2)/2 + rho g z(A) = P(B) + (rho v(B)^2)/2 + rho g z(B)
Donc, après les simplifications précédentes :
P(A) + (rho v(A)^2)/2 = P(B).
Ceci signifie donc que si il y a un écoulement allant à la vitesse v(A) la pression en B (à l'extérieur) est supérieur à celle en A, à l'intérieur, entre les deux feuilles. Puisque la pression est plus grande d'un coté que de l'autre la feuille se déplace alors, les forces se se compensant plus.
L'aileron sert justement à baisser cette force de portance et a aussi une influence sur la traînée.
Vous pouvez aussi le tester en mettant deux feuilles de papier parallèle l'une de l'autre et soufflant entre les deux feuilles.
En effet, en soufflant, l'air en ce point est plus rapide et la pression étant aussi dépendante de la vitesse, il y a une basse pression entre les deux feuilles et une forte pression à "l'extérieur" des feuilles.
C'est le principe même des ailes d'un AVION: sa forme permet d'avoir une plus grande pression sous l'aile que dessus ce qui fait voler l'avion.
Plus sérieusement, merci pour cette info ainsi qu'à tous ceux qui nous ont donné de super exemples, ce soir on se couchera vraiment moins bête grâce à vous.
Beaucoup de personnes parlent des avions, mais il me semble que cela marche également pour les bateaux.
Vous ne vous êtes jamais demandé comment un bateau pouvait avancer alors que le vent ne le poussait pas et était quasiment de face ?
C'est le même principe, si la voile est orienter quasiment face au vent, l'air s'écoule contre elle comme il s'écoulerait sur une aile d'avion.
La voile étant bombée, l'écoulement de l'air créé une sorte d'aspiration du coté bombé grâce au même principe que pour les ailes d'avions.
Avec une allure au près alors ( c'est a dire avec un vent presque de face ), un bateau n'est pas pousser par le vent, mais aspirer vers l'avant par la dépression qui se forme du côté extérieur de la voile.
Le but du navigateur est alors de garder cet écoulement laminaire le plus longtemps et efficacement possible.
Une application pratique de cet effet est la possibilité pour les bateaux à voile d'avancer contre le vent. La pression est moindre du côté avant des voiles et "aspire" le bateau vers l'avant.
Et c'est bien sur l'inverse pour les ailles des avions !