L'arrêt d'urgence du premier réacteur nucléaire était radical

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L'arrêt d'urgence du premier réacteur nucléaire ayant réalisé une réaction en chaine auto-entretenue et contrôlée (Chicago Pile 1) était rudimentaire. Des barres de contrôles étaient suspendues à une corde et en cas d'imprévu, un homme muni d'une hache était prêt à couper la corde.

Une légende voudrait que cet arrêt d'urgence ait donné son nom à celui des centrales nucléaires actuelles appelé "SCRAM". Ce terme serait l'acronyme de safety control rod axe man (en français : personne chargée de la sécurité des barres de contrôle), mais veut aussi dire "fichez le camp" en anglais.


Commentaires préférés (3)

rod axe man ~ homme à la hache chargé des barres

Pour rappel, la matière combustible fissile dans le réacteur émet de la chaleur à chaque fission. C’est cette chaleur dont on se sert pour chauffer de l’eau et faire tourner une turbine. Une centrale nucléaire est avant tout une centrale thermique.

Pour produire cette fission, on se sert des neutrons émis par d’autres fissions. Le combustible nucléaire fonctionne donc en chaîne : une fission initiale produit de l’énergie et des neutrons, ces neutrons fissionnent d’autres atomes, qui produisent d’autre énergie et d’autres neutrons, et ainsi de suite.

Laissée de façon incontrôlée, la réaction libère de plus en plus d’énergie de façon exponentielle : laissée tel quel, ça fait une bombe atomique. C’est pas différent d’une bouteille de gaz : si on jette la bouteille dans le feu, ça explose, mais si on ne brûle que ce qui sort du brûleur, c’est contrôlé et tout va bien.

Dans une centrale nucléaire, on contrôle donc en permanence la quantité de neutrons « efficaces », celles qui entretiennent la réaction. Ceci, au moyen des barres de contrôles notamment.
Ce sont des tiges qui viennent se placer entre les pastilles de combustibles et absorbent les neutrons, arrêtant la réaction si besoin, et la contrôlant en temps normal.

Les barres de contrôle ne sont pas à confondre avec les modérateurs de neutron. Ce dernier, malgré un nom qui a tendance à dire « limiteur » ne limite pas la réaction : elle l’accélère !
En effet, les neutrons émis lors d’une fission sont très rapides (20 % de la vitesse de la lumière). C’est beaucoup trop rapide pour provoquer des fissions. Du coup, on va les ralentir : c’est le rôle du modérateur. La vitesse limitée, le neutron a plus de chance de rencontrer un autre atome et de le fissionner.

Dans une centrale, donc, on contrôle la réaction avec les barres de contrôle (qui réduisent la réaction) et la quantité de modérateur (qui l’accélèrent).
En plus de tout ça, il faut tenir compte et compenser des effets des produits de la fission. En effet, l’uranium qui fissionne c’est joli, on les produits de fission (xénon par exemple) sont toujours là, et ont eux aussi un effet soit modérateur, soit absorbeur. Il faut en tenir compte.

Dans certains types de réacteurs, comme l’EPR (un REP, réacteur à eau [légère] pressurisée), c’est l’eau qui joue le rôle de modérateur.

Le génie ici, c’est que l’eau gère elle-même la réaction. En présence d’eau, la réaction s’accélère. Si elle s’accélère, ça chauffe, et l’eau devient moins dense. Si la densité baisse, il y a moins d’eau, et la réaction se calme. C’est donc une boucle de rétroaction négative qui tend à stabiliser naturellement la réaction.

Bien-sûr, ceci est le cas à des températures et des pressions d’eau bien précises. Il faut maintenir le contrôle sur tout ça.

a écrit : Pour rappel, la matière combustible fissile dans le réacteur émet de la chaleur à chaque fission. C’est cette chaleur dont on se sert pour chauffer de l’eau et faire tourner une turbine. Une centrale nucléaire est avant tout une centrale thermique.

Pour produire cette fission, on se sert des neutrons émi
s par d’autres fissions. Le combustible nucléaire fonctionne donc en chaîne : une fission initiale produit de l’énergie et des neutrons, ces neutrons fissionnent d’autres atomes, qui produisent d’autre énergie et d’autres neutrons, et ainsi de suite.

Laissée de façon incontrôlée, la réaction libère de plus en plus d’énergie de façon exponentielle : laissée tel quel, ça fait une bombe atomique. C’est pas différent d’une bouteille de gaz : si on jette la bouteille dans le feu, ça explose, mais si on ne brûle que ce qui sort du brûleur, c’est contrôlé et tout va bien.

Dans une centrale nucléaire, on contrôle donc en permanence la quantité de neutrons « efficaces », celles qui entretiennent la réaction. Ceci, au moyen des barres de contrôles notamment.
Ce sont des tiges qui viennent se placer entre les pastilles de combustibles et absorbent les neutrons, arrêtant la réaction si besoin, et la contrôlant en temps normal.

Les barres de contrôle ne sont pas à confondre avec les modérateurs de neutron. Ce dernier, malgré un nom qui a tendance à dire « limiteur » ne limite pas la réaction : elle l’accélère !
En effet, les neutrons émis lors d’une fission sont très rapides (20 % de la vitesse de la lumière). C’est beaucoup trop rapide pour provoquer des fissions. Du coup, on va les ralentir : c’est le rôle du modérateur. La vitesse limitée, le neutron a plus de chance de rencontrer un autre atome et de le fissionner.

Dans une centrale, donc, on contrôle la réaction avec les barres de contrôle (qui réduisent la réaction) et la quantité de modérateur (qui l’accélèrent).
En plus de tout ça, il faut tenir compte et compenser des effets des produits de la fission. En effet, l’uranium qui fissionne c’est joli, on les produits de fission (xénon par exemple) sont toujours là, et ont eux aussi un effet soit modérateur, soit absorbeur. Il faut en tenir compte.

Dans certains types de réacteurs, comme l’EPR (un REP, réacteur à eau [légère] pressurisée), c’est l’eau qui joue le rôle de modérateur.

Le génie ici, c’est que l’eau gère elle-même la réaction. En présence d’eau, la réaction s’accélère. Si elle s’accélère, ça chauffe, et l’eau devient moins dense. Si la densité baisse, il y a moins d’eau, et la réaction se calme. C’est donc une boucle de rétroaction négative qui tend à stabiliser naturellement la réaction.

Bien-sûr, ceci est le cas à des températures et des pressions d’eau bien précises. Il faut maintenir le contrôle sur tout ça.
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On est samedi, mais merci pour cette excellente anecdote du dimanche!!


Tous les commentaires (11)

rod axe man ~ homme à la hache chargé des barres

Pour rappel, la matière combustible fissile dans le réacteur émet de la chaleur à chaque fission. C’est cette chaleur dont on se sert pour chauffer de l’eau et faire tourner une turbine. Une centrale nucléaire est avant tout une centrale thermique.

Pour produire cette fission, on se sert des neutrons émis par d’autres fissions. Le combustible nucléaire fonctionne donc en chaîne : une fission initiale produit de l’énergie et des neutrons, ces neutrons fissionnent d’autres atomes, qui produisent d’autre énergie et d’autres neutrons, et ainsi de suite.

Laissée de façon incontrôlée, la réaction libère de plus en plus d’énergie de façon exponentielle : laissée tel quel, ça fait une bombe atomique. C’est pas différent d’une bouteille de gaz : si on jette la bouteille dans le feu, ça explose, mais si on ne brûle que ce qui sort du brûleur, c’est contrôlé et tout va bien.

Dans une centrale nucléaire, on contrôle donc en permanence la quantité de neutrons « efficaces », celles qui entretiennent la réaction. Ceci, au moyen des barres de contrôles notamment.
Ce sont des tiges qui viennent se placer entre les pastilles de combustibles et absorbent les neutrons, arrêtant la réaction si besoin, et la contrôlant en temps normal.

Les barres de contrôle ne sont pas à confondre avec les modérateurs de neutron. Ce dernier, malgré un nom qui a tendance à dire « limiteur » ne limite pas la réaction : elle l’accélère !
En effet, les neutrons émis lors d’une fission sont très rapides (20 % de la vitesse de la lumière). C’est beaucoup trop rapide pour provoquer des fissions. Du coup, on va les ralentir : c’est le rôle du modérateur. La vitesse limitée, le neutron a plus de chance de rencontrer un autre atome et de le fissionner.

Dans une centrale, donc, on contrôle la réaction avec les barres de contrôle (qui réduisent la réaction) et la quantité de modérateur (qui l’accélèrent).
En plus de tout ça, il faut tenir compte et compenser des effets des produits de la fission. En effet, l’uranium qui fissionne c’est joli, on les produits de fission (xénon par exemple) sont toujours là, et ont eux aussi un effet soit modérateur, soit absorbeur. Il faut en tenir compte.

Dans certains types de réacteurs, comme l’EPR (un REP, réacteur à eau [légère] pressurisée), c’est l’eau qui joue le rôle de modérateur.

Le génie ici, c’est que l’eau gère elle-même la réaction. En présence d’eau, la réaction s’accélère. Si elle s’accélère, ça chauffe, et l’eau devient moins dense. Si la densité baisse, il y a moins d’eau, et la réaction se calme. C’est donc une boucle de rétroaction négative qui tend à stabiliser naturellement la réaction.

Bien-sûr, ceci est le cas à des températures et des pressions d’eau bien précises. Il faut maintenir le contrôle sur tout ça.

Experience décrite dans l'excellente bd "la bombe ". cette expérience a eu lieu dans le gymnase du campus de Chicago.

a écrit : Pour rappel, la matière combustible fissile dans le réacteur émet de la chaleur à chaque fission. C’est cette chaleur dont on se sert pour chauffer de l’eau et faire tourner une turbine. Une centrale nucléaire est avant tout une centrale thermique.

Pour produire cette fission, on se sert des neutrons émi
s par d’autres fissions. Le combustible nucléaire fonctionne donc en chaîne : une fission initiale produit de l’énergie et des neutrons, ces neutrons fissionnent d’autres atomes, qui produisent d’autre énergie et d’autres neutrons, et ainsi de suite.

Laissée de façon incontrôlée, la réaction libère de plus en plus d’énergie de façon exponentielle : laissée tel quel, ça fait une bombe atomique. C’est pas différent d’une bouteille de gaz : si on jette la bouteille dans le feu, ça explose, mais si on ne brûle que ce qui sort du brûleur, c’est contrôlé et tout va bien.

Dans une centrale nucléaire, on contrôle donc en permanence la quantité de neutrons « efficaces », celles qui entretiennent la réaction. Ceci, au moyen des barres de contrôles notamment.
Ce sont des tiges qui viennent se placer entre les pastilles de combustibles et absorbent les neutrons, arrêtant la réaction si besoin, et la contrôlant en temps normal.

Les barres de contrôle ne sont pas à confondre avec les modérateurs de neutron. Ce dernier, malgré un nom qui a tendance à dire « limiteur » ne limite pas la réaction : elle l’accélère !
En effet, les neutrons émis lors d’une fission sont très rapides (20 % de la vitesse de la lumière). C’est beaucoup trop rapide pour provoquer des fissions. Du coup, on va les ralentir : c’est le rôle du modérateur. La vitesse limitée, le neutron a plus de chance de rencontrer un autre atome et de le fissionner.

Dans une centrale, donc, on contrôle la réaction avec les barres de contrôle (qui réduisent la réaction) et la quantité de modérateur (qui l’accélèrent).
En plus de tout ça, il faut tenir compte et compenser des effets des produits de la fission. En effet, l’uranium qui fissionne c’est joli, on les produits de fission (xénon par exemple) sont toujours là, et ont eux aussi un effet soit modérateur, soit absorbeur. Il faut en tenir compte.

Dans certains types de réacteurs, comme l’EPR (un REP, réacteur à eau [légère] pressurisée), c’est l’eau qui joue le rôle de modérateur.

Le génie ici, c’est que l’eau gère elle-même la réaction. En présence d’eau, la réaction s’accélère. Si elle s’accélère, ça chauffe, et l’eau devient moins dense. Si la densité baisse, il y a moins d’eau, et la réaction se calme. C’est donc une boucle de rétroaction négative qui tend à stabiliser naturellement la réaction.

Bien-sûr, ceci est le cas à des températures et des pressions d’eau bien précises. Il faut maintenir le contrôle sur tout ça.
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On est samedi, mais merci pour cette excellente anecdote du dimanche!!

a écrit : Pour rappel, la matière combustible fissile dans le réacteur émet de la chaleur à chaque fission. C’est cette chaleur dont on se sert pour chauffer de l’eau et faire tourner une turbine. Une centrale nucléaire est avant tout une centrale thermique.

Pour produire cette fission, on se sert des neutrons émi
s par d’autres fissions. Le combustible nucléaire fonctionne donc en chaîne : une fission initiale produit de l’énergie et des neutrons, ces neutrons fissionnent d’autres atomes, qui produisent d’autre énergie et d’autres neutrons, et ainsi de suite.

Laissée de façon incontrôlée, la réaction libère de plus en plus d’énergie de façon exponentielle : laissée tel quel, ça fait une bombe atomique. C’est pas différent d’une bouteille de gaz : si on jette la bouteille dans le feu, ça explose, mais si on ne brûle que ce qui sort du brûleur, c’est contrôlé et tout va bien.

Dans une centrale nucléaire, on contrôle donc en permanence la quantité de neutrons « efficaces », celles qui entretiennent la réaction. Ceci, au moyen des barres de contrôles notamment.
Ce sont des tiges qui viennent se placer entre les pastilles de combustibles et absorbent les neutrons, arrêtant la réaction si besoin, et la contrôlant en temps normal.

Les barres de contrôle ne sont pas à confondre avec les modérateurs de neutron. Ce dernier, malgré un nom qui a tendance à dire « limiteur » ne limite pas la réaction : elle l’accélère !
En effet, les neutrons émis lors d’une fission sont très rapides (20 % de la vitesse de la lumière). C’est beaucoup trop rapide pour provoquer des fissions. Du coup, on va les ralentir : c’est le rôle du modérateur. La vitesse limitée, le neutron a plus de chance de rencontrer un autre atome et de le fissionner.

Dans une centrale, donc, on contrôle la réaction avec les barres de contrôle (qui réduisent la réaction) et la quantité de modérateur (qui l’accélèrent).
En plus de tout ça, il faut tenir compte et compenser des effets des produits de la fission. En effet, l’uranium qui fissionne c’est joli, on les produits de fission (xénon par exemple) sont toujours là, et ont eux aussi un effet soit modérateur, soit absorbeur. Il faut en tenir compte.

Dans certains types de réacteurs, comme l’EPR (un REP, réacteur à eau [légère] pressurisée), c’est l’eau qui joue le rôle de modérateur.

Le génie ici, c’est que l’eau gère elle-même la réaction. En présence d’eau, la réaction s’accélère. Si elle s’accélère, ça chauffe, et l’eau devient moins dense. Si la densité baisse, il y a moins d’eau, et la réaction se calme. C’est donc une boucle de rétroaction négative qui tend à stabiliser naturellement la réaction.

Bien-sûr, ceci est le cas à des températures et des pressions d’eau bien précises. Il faut maintenir le contrôle sur tout ça.
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Plutôt logique d’appeler modérateur des éléments qui font ralentir les neutrons (même si effectivement cela permet d’accélérer la réaction).
C’est plutôt 20000 km/s soit 7% de la vitesse de la lumière en sortie de fission. On passe ensuite à 2 km/s soit 10000 fois moins. Pour les faire ralentir, on les fait s’entrechoquer avec d’autres atomes (entre 30 et 150 fois selon les types de réacteurs) exactement comme une bille dans un flipper qui ralentit en touchant des obstacles.

Sinon excellent commentaire comme on les aime. Les anecdotes du dimanche nous manquent !

a écrit : Pour rappel, la matière combustible fissile dans le réacteur émet de la chaleur à chaque fission. C’est cette chaleur dont on se sert pour chauffer de l’eau et faire tourner une turbine. Une centrale nucléaire est avant tout une centrale thermique.

Pour produire cette fission, on se sert des neutrons émi
s par d’autres fissions. Le combustible nucléaire fonctionne donc en chaîne : une fission initiale produit de l’énergie et des neutrons, ces neutrons fissionnent d’autres atomes, qui produisent d’autre énergie et d’autres neutrons, et ainsi de suite.

Laissée de façon incontrôlée, la réaction libère de plus en plus d’énergie de façon exponentielle : laissée tel quel, ça fait une bombe atomique. C’est pas différent d’une bouteille de gaz : si on jette la bouteille dans le feu, ça explose, mais si on ne brûle que ce qui sort du brûleur, c’est contrôlé et tout va bien.

Dans une centrale nucléaire, on contrôle donc en permanence la quantité de neutrons « efficaces », celles qui entretiennent la réaction. Ceci, au moyen des barres de contrôles notamment.
Ce sont des tiges qui viennent se placer entre les pastilles de combustibles et absorbent les neutrons, arrêtant la réaction si besoin, et la contrôlant en temps normal.

Les barres de contrôle ne sont pas à confondre avec les modérateurs de neutron. Ce dernier, malgré un nom qui a tendance à dire « limiteur » ne limite pas la réaction : elle l’accélère !
En effet, les neutrons émis lors d’une fission sont très rapides (20 % de la vitesse de la lumière). C’est beaucoup trop rapide pour provoquer des fissions. Du coup, on va les ralentir : c’est le rôle du modérateur. La vitesse limitée, le neutron a plus de chance de rencontrer un autre atome et de le fissionner.

Dans une centrale, donc, on contrôle la réaction avec les barres de contrôle (qui réduisent la réaction) et la quantité de modérateur (qui l’accélèrent).
En plus de tout ça, il faut tenir compte et compenser des effets des produits de la fission. En effet, l’uranium qui fissionne c’est joli, on les produits de fission (xénon par exemple) sont toujours là, et ont eux aussi un effet soit modérateur, soit absorbeur. Il faut en tenir compte.

Dans certains types de réacteurs, comme l’EPR (un REP, réacteur à eau [légère] pressurisée), c’est l’eau qui joue le rôle de modérateur.

Le génie ici, c’est que l’eau gère elle-même la réaction. En présence d’eau, la réaction s’accélère. Si elle s’accélère, ça chauffe, et l’eau devient moins dense. Si la densité baisse, il y a moins d’eau, et la réaction se calme. C’est donc une boucle de rétroaction négative qui tend à stabiliser naturellement la réaction.

Bien-sûr, ceci est le cas à des températures et des pressions d’eau bien précises. Il faut maintenir le contrôle sur tout ça.
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Merci pour ces explications !
Une anecdote du Dimanche sur la percée américaine récente en matière ds réacteur à fusion aurait d’ailleurs été super !

En attendant il y a cette anecdote:
secouchermoinsbete.fr/89912-comment-faire-sa-fusion-nucleaire-a-la-maison

Ce réacteur avait une puissance stupéfiante : presque un demi Watt ! De quoi alimenter au moins le dixième d'une ampoule à basse consommation, sauf qu'il s'agit ici de puissance thermique et pas électrique

a écrit : Ce réacteur avait une puissance stupéfiante : presque un demi Watt ! De quoi alimenter au moins le dixième d'une ampoule à basse consommation, sauf qu'il s'agit ici de puissance thermique et pas électrique Ce n’est pas dirigé sur ton commentaire, mais il faut faire attention avec les watts et la notion de puissance.

Certains appareils peuvent être très puissants, mais n’émettre qu’un tout petit peu d’énergie, ou vice-versa.

L’exemple typique c’est justement la récente nouvelle sur la fusion nucléaire.

Ce qu’ils font, c’est utiliser des lasers très puissants (des terawatt), dont ils confinent les rayons et les envoient sur une cible d’isotopes d’hydrogène qui est alors comprimée à des densités indécentes, dépassant d’un facteur 6 ce qui se produit dans le cœur du Soleil.

Il ne faut pas se tromper avec les terawatt : c’est une très grande puissance ! Mais une puissance, c’est juste un débit d’énergie dans le temps. Ce n’est pas l’énergie elle-même.

Tous ces watts ont été libérés en un milliardième de seconde, ce qui fait que l’énergie totale de 2 mégajoules ne représentent même pas 1 kWh.

Au final, la fusion de l’hydrogène s’est produite et a libéré 3 mégajoules, ce qui donne un rendement supérieur à 1…

… si on exclu le fait que l’énergie totale nécessaire à l’installation était de 300 MJ. L’idée maintenant est de monter en taille et parvenir à avoir une réaction continue, afin de produire véritablement plus d’énergie que ce que ça demande au fonctionnement.

Un autre exemple de puissance "trompeuse" c’est un condensateur électrique : on les recharge avec une simple pile 1,5 V pendant 15 secondes, mais si on le court-circuite, alors l’énergie emmagasinée est libérée en une microseconde et la puissance est immense. Un flash d’appareil photo utilise ça : le flash est bref mais très lumineux. Et ceux qui ont utilisé de vieux appareils photos (je ne parle pas de smartphones), connaissent ce petit grincement strident de la charge du condensateur.
Si vous avez déjà démonté un appareil photo sans faire attention savent aussi qu’un condensateur chargé c’est assez dangereux et fait des @%$# de chocs électriques.

a écrit : Ce n’est pas dirigé sur ton commentaire, mais il faut faire attention avec les watts et la notion de puissance.

Certains appareils peuvent être très puissants, mais n’émettre qu’un tout petit peu d’énergie, ou vice-versa.

L’exemple typique c’est justement la récente nouvelle sur la fusion
nucléaire.

Ce qu’ils font, c’est utiliser des lasers très puissants (des terawatt), dont ils confinent les rayons et les envoient sur une cible d’isotopes d’hydrogène qui est alors comprimée à des densités indécentes, dépassant d’un facteur 6 ce qui se produit dans le cœur du Soleil.

Il ne faut pas se tromper avec les terawatt : c’est une très grande puissance ! Mais une puissance, c’est juste un débit d’énergie dans le temps. Ce n’est pas l’énergie elle-même.

Tous ces watts ont été libérés en un milliardième de seconde, ce qui fait que l’énergie totale de 2 mégajoules ne représentent même pas 1 kWh.

Au final, la fusion de l’hydrogène s’est produite et a libéré 3 mégajoules, ce qui donne un rendement supérieur à 1…

… si on exclu le fait que l’énergie totale nécessaire à l’installation était de 300 MJ. L’idée maintenant est de monter en taille et parvenir à avoir une réaction continue, afin de produire véritablement plus d’énergie que ce que ça demande au fonctionnement.

Un autre exemple de puissance "trompeuse" c’est un condensateur électrique : on les recharge avec une simple pile 1,5 V pendant 15 secondes, mais si on le court-circuite, alors l’énergie emmagasinée est libérée en une microseconde et la puissance est immense. Un flash d’appareil photo utilise ça : le flash est bref mais très lumineux. Et ceux qui ont utilisé de vieux appareils photos (je ne parle pas de smartphones), connaissent ce petit grincement strident de la charge du condensateur.
Si vous avez déjà démonté un appareil photo sans faire attention savent aussi qu’un condensateur chargé c’est assez dangereux et fait des @%$# de chocs électriques.
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Puissance continue où impulsée c'est ça? J'adorais jouer avec le flash amovible de l'appareil photo de mon papa, un vieux bidule des années 80 qu'il avait payé une FORTUNE!!!), et écouter le condensateur se charger (doux bruit en vrai) et FLASH

Pour ce qui est des réacteurs a fusion, je te remercie pour ton explication, DONC, si j'ai bien compris, le but (ca je le savais déjà) est de produire plus d'énergie qu'on en consomme pour maintenir la réaction, mais le plus difficile, ce qu'on essaie de mettre au point à coup de palettes de billets de banque, c'est de faire en sorte que le "feu" ne s'éteigne pas? C'est ça?

a écrit : Puissance continue où impulsée c'est ça? J'adorais jouer avec le flash amovible de l'appareil photo de mon papa, un vieux bidule des années 80 qu'il avait payé une FORTUNE!!!), et écouter le condensateur se charger (doux bruit en vrai) et FLASH

Pour ce qui est des réacteurs a fusion, je
te remercie pour ton explication, DONC, si j'ai bien compris, le but (ca je le savais déjà) est de produire plus d'énergie qu'on en consomme pour maintenir la réaction, mais le plus difficile, ce qu'on essaie de mettre au point à coup de palettes de billets de banque, c'est de faire en sorte que le "feu" ne s'éteigne pas? C'est ça? Afficher tout
On peut le résumer comme ça je suppose oui.

En fait on a le même problème qu’avec le feu. Si on chauffe du papier par exemple, il arrivera un moment où on PEUT l’enflammer. Mais la température n’est pas encore assez haute pour que la combustion se maintienne.
Autrement dit, il faut apporter 100 joules, et on en récupère 50. C’est déjà pas mal : si y avait aucune combustion, on en récupérerait 0.

Il existe aussi une température où la combustion elle-même dégage suffisamment de chaleur pour maintenir elle-même la combustion. Et dans ce cas, on peut récupérer l’excès de chaleur.

Si on transpose ça au nucléaire, c’est ça qu’on essaye d’atteindre, mais on n’y est pas encore.

Dans les faits, il faut concentrer la matière suffisament pour que les atomes se rapprochent et fusionnent. En effet, les atomes se repoussent à forte distance (à cause de la force électromagnétique, ou force de Coulomb), mais s’attirent à faible distance (grâce à la force forte).

Le point de basculement est appelé la barrière coulombienne, et elle demande une grande température pour être vaincue.

Un peu comme si on colle deux aimants en opposition sur une plaque en acier. Les aimants se repoussent, mais les deux peuvent se coller sur l’acier : cette attraction là sera plus forte que la répulsion, à partir d’une certaine proximité.

a écrit : On peut le résumer comme ça je suppose oui.

En fait on a le même problème qu’avec le feu. Si on chauffe du papier par exemple, il arrivera un moment où on PEUT l’enflammer. Mais la température n’est pas encore assez haute pour que la combustion se maintienne.
Autrement dit, il faut apporter 100 jo
ules, et on en récupère 50. C’est déjà pas mal : si y avait aucune combustion, on en récupérerait 0.

Il existe aussi une température où la combustion elle-même dégage suffisamment de chaleur pour maintenir elle-même la combustion. Et dans ce cas, on peut récupérer l’excès de chaleur.

Si on transpose ça au nucléaire, c’est ça qu’on essaye d’atteindre, mais on n’y est pas encore.

Dans les faits, il faut concentrer la matière suffisament pour que les atomes se rapprochent et fusionnent. En effet, les atomes se repoussent à forte distance (à cause de la force électromagnétique, ou force de Coulomb), mais s’attirent à faible distance (grâce à la force forte).

Le point de basculement est appelé la barrière coulombienne, et elle demande une grande température pour être vaincue.

Un peu comme si on colle deux aimants en opposition sur une plaque en acier. Les aimants se repoussent, mais les deux peuvent se coller sur l’acier : cette attraction là sera plus forte que la répulsion, à partir d’une certaine proximité.
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Vraiment merci, tu sais expliquer simplement les choses :) Je comprends mieux l'idée de mettre le Soleil dans une boite, le champ magnétique est sensé remplacer la force de gravité.

J'espère qu'on y arrivera!