Pourquoi monte-t-on au créneau ?

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Monter au créneau est à l'origine une expression militaire : au Moyen Âge, lors d'une attaque, les défenseurs devaient monter au sommet des remparts, là où se situaient les créneaux, des ouvertures permettant aux défenseurs de voir les assaillants et de tirer des projectiles, mais aussi de se protéger. L'expression fait donc référence au fait de s'exposer, de s'engager.


Commentaires préférés (3)

a écrit : L'expression "Merci Captain Obvious" est aussi d'origine militaire puisque qu'on y emploie un grade militaire. En revanche je ne pense pas que "enfoncer une porte ouverte " soit d'origine militaire. A priori non, puisque : "Au XVIIe siècle, selon Oudin, "enfoncer une porte ouverte" voulait dire "coucher avec une nourrice et croire qu'elle était pucelle". On ne parlait donc pas là de la même porte d'entrée que dans notre expression..."

a écrit : A priori non, puisque : "Au XVIIe siècle, selon Oudin, "enfoncer une porte ouverte" voulait dire "coucher avec une nourrice et croire qu'elle était pucelle". On ne parlait donc pas là de la même porte d'entrée que dans notre expression..." A propos d'anciennes expressions, il me revient une anecdote que j'avais proposée sur ce site mais qui a été refusée. Je vous laisse juger si elle vous intéresse ou non :

"Le meilleur", "le pire" et "le mieux", nous viennent directement du latin et ont survécu à travers les âges, mais ce ne sont pas les seules exceptions à la construction habituelle du superlatif qui étaient issues du latin ; d'autres, qui ont existé dans le passé, ne sont pas arrivées jusqu'à nous.

Il y avait "le moindre" qui vivote encre un peu même si on dira plus facilement "le plus petit".

Le contraire du moindre était "le maire" dont le sens a évolué mais voulait dire à l'origine "le plus grand". Par exemple une mère admirative pouvait dire à son fils : "tu es le maire !", ce qui n'avait rien à voir avec le fait d'être le premier édile de la commune où ils habitaient mais voulait tout simplement dire "tu es le plus grand" (sous-entendu : le plus fort).

De même "le seigneur" voulait dire "le plus âgé". Le seigneur de l'assemblée n'habitait pas forcément dans un château-fort mais était tout simplement le plus âgé de cette assemblée ; c'est la même orgine latine qui a donné "sénior" pour désigner nos ainés.

a écrit : C'est vrai qu'il est rare, même pour les enfants les moins curieux, de ne pas savoir ce qu'est un créneau de château-fort. L'explication de l'expression "Monter au créneau" semble effectivement évidente avec le verbe monter qui laisse penser que la suite est un lieu.

&qu
ot;Monter au créneau de voiture" ou "Monter au créneau horaire" sont beaucoup moins limpides par contre. A moins que ce soit un "créneau porteur" et qu'on puisse monter dedans. Afficher tout
On pourra remarquer que le créneau dans lequel on stationne une voiture, le créneau horaire, ou même le créneau dans lequel un marketeur espère placer un produit, sont tous dérivés du créneau du système de défense des châteaux-forts, dont ils sont un emploi imagé.

Pour bien comprendre cet emploi imagé, il faut savoir que les créneaux du château-fort sont les espaces vides délimités par un petit mur de chaque côté. Ces petis murs entre deux créneaux sont appelés des merlons. Et donc la forme crénelée en haut du chateau qu'on appelle "les créneaux" est en fait une succession de créneaux et de merlons.

C'est pourquoi, par analogie, le créneau désigne l'expace vide entre deux voitures, ou un espace vide dans un agenda surchargé.


Tous les commentaires (19)

L'expression "Merci Captain Obvious" est aussi d'origine militaire puisque qu'on y emploie un grade militaire. En revanche je ne pense pas que "enfoncer une porte ouverte " soit d'origine militaire.

a écrit : L'expression "Merci Captain Obvious" est aussi d'origine militaire puisque qu'on y emploie un grade militaire. En revanche je ne pense pas que "enfoncer une porte ouverte " soit d'origine militaire. A priori non, puisque : "Au XVIIe siècle, selon Oudin, "enfoncer une porte ouverte" voulait dire "coucher avec une nourrice et croire qu'elle était pucelle". On ne parlait donc pas là de la même porte d'entrée que dans notre expression..."

a écrit : L'expression "Merci Captain Obvious" est aussi d'origine militaire puisque qu'on y emploie un grade militaire. En revanche je ne pense pas que "enfoncer une porte ouverte " soit d'origine militaire. C'est vrai qu'il est rare, même pour les enfants les moins curieux, de ne pas savoir ce qu'est un créneau de château-fort. L'explication de l'expression "Monter au créneau" semble effectivement évidente avec le verbe monter qui laisse penser que la suite est un lieu.

"Monter au créneau de voiture" ou "Monter au créneau horaire" sont beaucoup moins limpides par contre. A moins que ce soit un "créneau porteur" et qu'on puisse monter dedans.

a écrit : C'est vrai qu'il est rare, même pour les enfants les moins curieux, de ne pas savoir ce qu'est un créneau de château-fort. L'explication de l'expression "Monter au créneau" semble effectivement évidente avec le verbe monter qui laisse penser que la suite est un lieu.

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ot;Monter au créneau de voiture" ou "Monter au créneau horaire" sont beaucoup moins limpides par contre. A moins que ce soit un "créneau porteur" et qu'on puisse monter dedans. Afficher tout
Monter au créneau de dju quand Gaston Lagaffe fait des siennes se comprend aussi très bien.

a écrit : A priori non, puisque : "Au XVIIe siècle, selon Oudin, "enfoncer une porte ouverte" voulait dire "coucher avec une nourrice et croire qu'elle était pucelle". On ne parlait donc pas là de la même porte d'entrée que dans notre expression..." A propos d'anciennes expressions, il me revient une anecdote que j'avais proposée sur ce site mais qui a été refusée. Je vous laisse juger si elle vous intéresse ou non :

"Le meilleur", "le pire" et "le mieux", nous viennent directement du latin et ont survécu à travers les âges, mais ce ne sont pas les seules exceptions à la construction habituelle du superlatif qui étaient issues du latin ; d'autres, qui ont existé dans le passé, ne sont pas arrivées jusqu'à nous.

Il y avait "le moindre" qui vivote encre un peu même si on dira plus facilement "le plus petit".

Le contraire du moindre était "le maire" dont le sens a évolué mais voulait dire à l'origine "le plus grand". Par exemple une mère admirative pouvait dire à son fils : "tu es le maire !", ce qui n'avait rien à voir avec le fait d'être le premier édile de la commune où ils habitaient mais voulait tout simplement dire "tu es le plus grand" (sous-entendu : le plus fort).

De même "le seigneur" voulait dire "le plus âgé". Le seigneur de l'assemblée n'habitait pas forcément dans un château-fort mais était tout simplement le plus âgé de cette assemblée ; c'est la même orgine latine qui a donné "sénior" pour désigner nos ainés.

a écrit : C'est vrai qu'il est rare, même pour les enfants les moins curieux, de ne pas savoir ce qu'est un créneau de château-fort. L'explication de l'expression "Monter au créneau" semble effectivement évidente avec le verbe monter qui laisse penser que la suite est un lieu.

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ot;Monter au créneau de voiture" ou "Monter au créneau horaire" sont beaucoup moins limpides par contre. A moins que ce soit un "créneau porteur" et qu'on puisse monter dedans. Afficher tout
On pourra remarquer que le créneau dans lequel on stationne une voiture, le créneau horaire, ou même le créneau dans lequel un marketeur espère placer un produit, sont tous dérivés du créneau du système de défense des châteaux-forts, dont ils sont un emploi imagé.

Pour bien comprendre cet emploi imagé, il faut savoir que les créneaux du château-fort sont les espaces vides délimités par un petit mur de chaque côté. Ces petis murs entre deux créneaux sont appelés des merlons. Et donc la forme crénelée en haut du chateau qu'on appelle "les créneaux" est en fait une succession de créneaux et de merlons.

C'est pourquoi, par analogie, le créneau désigne l'expace vide entre deux voitures, ou un espace vide dans un agenda surchargé.

a écrit : On pourra remarquer que le créneau dans lequel on stationne une voiture, le créneau horaire, ou même le créneau dans lequel un marketeur espère placer un produit, sont tous dérivés du créneau du système de défense des châteaux-forts, dont ils sont un emploi imagé.

Pour bien comprendre cet emploi imagé, il
faut savoir que les créneaux du château-fort sont les espaces vides délimités par un petit mur de chaque côté. Ces petis murs entre deux créneaux sont appelés des merlons. Et donc la forme crénelée en haut du chateau qu'on appelle "les créneaux" est en fait une succession de créneaux et de merlons.

C'est pourquoi, par analogie, le créneau désigne l'expace vide entre deux voitures, ou un espace vide dans un agenda surchargé.
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On peut se demander aussi pourquoi ne dit on pas « monter aux créneaux » car ils sont généralement plusieurs en haut des murailles.

a écrit : On peut se demander aussi pourquoi ne dit on pas « monter aux créneaux » car ils sont généralement plusieurs en haut des murailles. On peut se le demander d'autant plus que la personne qui monte au créneau peut aussi monter sur ses grands chevaux, alors qu'on ne monte généralement que sur un cheval à la fois... Alors il ne faut pas s'étonner que le point de vue défendu par la personne qui est montée au créneau sur ses grands chevaux, n'est pas très logique non plus...

a écrit : L'expression "Merci Captain Obvious" est aussi d'origine militaire puisque qu'on y emploie un grade militaire. En revanche je ne pense pas que "enfoncer une porte ouverte " soit d'origine militaire. Moi j'ai déjà enfoncé une porte fermée, c'était la vitre en verre trempé de la portière de la bagnole quand j'ai fait un tonneau et que je me suis retrouvé à l'envers, j'ai mis un coup de poing dans la vitre, ben j'ai fini avec une fracture du métacarpe du petit doigt.
Enfoncer une porte fermée, réfléchissons avant ( je parle de moi hein^^)

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"OUVREZ où on casse tout!"
-Ca va ca va, j'ouvre la porte! Pfff pas moyen de dormir!

edit, @ Lflfelf

Moi je monte que sur des petits chevaux, c'est plus pratique pour monter au créneau par les escaliers en colimaçon... ;)

a écrit : On peut se demander aussi pourquoi ne dit on pas « monter aux créneaux » car ils sont généralement plusieurs en haut des murailles. Je pense que, vu la taille d'un créneau, il ne pouvait accueillir qu'une personne en largeur pour se battre. Chaque personne avait donc son créneau, d'où le singulier dans l'expression.
Maintenant, pour préciser l'origine de l'expression, on aurait pu aussi dire "monter au(x) merlon(s)", mais il n'y a pas l'idée d'exposition, d'affrontement direct avec l'adversité.

a écrit : On pourra remarquer que le créneau dans lequel on stationne une voiture, le créneau horaire, ou même le créneau dans lequel un marketeur espère placer un produit, sont tous dérivés du créneau du système de défense des châteaux-forts, dont ils sont un emploi imagé.

Pour bien comprendre cet emploi imagé, il
faut savoir que les créneaux du château-fort sont les espaces vides délimités par un petit mur de chaque côté. Ces petis murs entre deux créneaux sont appelés des merlons. Et donc la forme crénelée en haut du chateau qu'on appelle "les créneaux" est en fait une succession de créneaux et de merlons.

C'est pourquoi, par analogie, le créneau désigne l'expace vide entre deux voitures, ou un espace vide dans un agenda surchargé.
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Du coup on peut aussi dire que plus il y a de muraille, plus il y a de créneaux et donc moins il y a de muraille comme les trous dans l’emmental ?

a écrit : Du coup on peut aussi dire que plus il y a de muraille, plus il y a de créneaux et donc moins il y a de muraille comme les trous dans l’emmental ? C'est presque ça

Plus y'a de muraille, plus y'a de créneaux, et plus y'a de créneaux, beh moins y'a de muraille...

Sacré Coluche! :)

On ne s'abrite pas derrière une ouverture ! Le créneau permet de tirer. Quant à la partie pleine située entre deux créneaux et qui permet de s'abriter, il s'agit du merlon.

On ne s'abrite pas derrière une ouverture. Le créneau permet de tirer. Quant à la partie pleine située entre deux créneaux et qui permet de s'abriter, il s'agit du merlon.

a écrit : A propos d'anciennes expressions, il me revient une anecdote que j'avais proposée sur ce site mais qui a été refusée. Je vous laisse juger si elle vous intéresse ou non :

"Le meilleur", "le pire" et "le mieux", nous viennent directement du latin et ont survécu à trav
ers les âges, mais ce ne sont pas les seules exceptions à la construction habituelle du superlatif qui étaient issues du latin ; d'autres, qui ont existé dans le passé, ne sont pas arrivées jusqu'à nous.

Il y avait "le moindre" qui vivote encre un peu même si on dira plus facilement "le plus petit".

Le contraire du moindre était "le maire" dont le sens a évolué mais voulait dire à l'origine "le plus grand". Par exemple une mère admirative pouvait dire à son fils : "tu es le maire !", ce qui n'avait rien à voir avec le fait d'être le premier édile de la commune où ils habitaient mais voulait tout simplement dire "tu es le plus grand" (sous-entendu : le plus fort).

De même "le seigneur" voulait dire "le plus âgé". Le seigneur de l'assemblée n'habitait pas forcément dans un château-fort mais était tout simplement le plus âgé de cette assemblée ; c'est la même orgine latine qui a donné "sénior" pour désigner nos ainés.
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Merci beaucoup pour ces précisions, Lflfelf. Je reste toujours friand d'étymologie :)
Mais, pour ce qui concerne "le plus grand", je pense qu'on dit plus souvent "le majeur" plutôt que "le maire" (même origine latine, mais j'avoue n'avoir jamais entendu cette expression).

a écrit : Merci beaucoup pour ces précisions, Lflfelf. Je reste toujours friand d'étymologie :)
Mais, pour ce qui concerne "le plus grand", je pense qu'on dit plus souvent "le majeur" plutôt que "le maire" (même origine latine, mais j'avoue n'avoir jamais entendu cette expression).
Peut etre simplement une histoire d'écriture ?
Certaines lettres de l'alphabet latin ne transcrivaient pas les sons de notre langue issue d'un melange de latin mais également de franc, de langues germaniques ou encore de celte.
Il a donc fallu ajouter des lettres pour que l'écrit colle a l'oral ( le j en fait partie tout comme le v entre autre, si mes souvenirs sont bons ).

Quant à savoir si on écrit au créneau ou aux créneaux : comment pourrions nous savoir si l'expression n a pas évoluée puisqu'a l'oral aucune distinction n'est possible ?

a écrit : Merci beaucoup pour ces précisions, Lflfelf. Je reste toujours friand d'étymologie :)
Mais, pour ce qui concerne "le plus grand", je pense qu'on dit plus souvent "le majeur" plutôt que "le maire" (même origine latine, mais j'avoue n'avoir jamais entendu cette expression).
C'est normal que tu n'ait pas entendu "le maire" employé dans le sens "le plus grand" puisque je dis que cet usage a disparu et tu n'as pas eu une greffe d'une glande te permettant de vivre des centaines d'années comme dans "L'âge ingrat" de Achille Talon. Mais cet usage a bel et bien existé : voir la partie "ancien français" dans la page suivante :
fr.m.wiktionary.org/wiki/maire
Qui dit :
(Cas sujet) Le plus grand, par extension, le meilleur, le plus fort, etc.Hector, beaus filz, tu ies li maire — (Le Roman de Troie, édition de Constans, tome I, p. 191, c. 1165)
Effectivement ça vient du latin major qui a donné majeur, mais ça avait évolué en maire et nous aurions pu l'avoir comme superlatif dans la langue actuelle, comme meilleur, s'il n'avait pas disparu.

L'académie le cite dans cette publication, au même titre que majeur :
www.academie-francaise.fr/plus-pire-moins-pire

a écrit : C'est normal que tu n'ait pas entendu "le maire" employé dans le sens "le plus grand" puisque je dis que cet usage a disparu et tu n'as pas eu une greffe d'une glande te permettant de vivre des centaines d'années comme dans "L'âge ingrat" de Achille Talon. Mais cet usage a bel et bien existé : voir la partie "ancien français" dans la page suivante :
fr.m.wiktionary.org/wiki/maire
Qui dit :
(Cas sujet) Le plus grand, par extension, le meilleur, le plus fort, etc.Hector, beaus filz, tu ies li maire — (Le Roman de Troie, édition de Constans, tome I, p. 191, c. 1165)
Effectivement ça vient du latin major qui a donné majeur, mais ça avait évolué en maire et nous aurions pu l'avoir comme superlatif dans la langue actuelle, comme meilleur, s'il n'avait pas disparu.

L'académie le cite dans cette publication, au même titre que majeur :
www.academie-francaise.fr/plus-pire-moins-pire
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Euh... Je n'avais aucune velléité de remise en question de tes informations. Je ne faisais qu'étaler mon ignorance quant à cette signification du mot "maire", sans mettre en doute tes écrits. Je suis navré que tu l'aies ressenti ainsi.
Mais, forcément, en lisant Achille Talon, on ne peut qu'acquérir du beau vocabulaire ;)

a écrit : Euh... Je n'avais aucune velléité de remise en question de tes informations. Je ne faisais qu'étaler mon ignorance quant à cette signification du mot "maire", sans mettre en doute tes écrits. Je suis navré que tu l'aies ressenti ainsi.
Mais, forcément, en lisant Achille Talon, on ne peut
qu'acquérir du beau vocabulaire ;) Afficher tout
Euh... Je n'avais aucune vélléité de prendre ta réponse comme une mise en doute de mes écrits. Je te faisais simplement remarquer que c'est normal que tu n'entendes pas cette expression puisque j'avais précisé qu'elle n'est pas venue jusqu'à nous. Ca confirmait même ce que je disais. La mise en doute aurait au contraire de dire que tu l'avais déjà entendue alors que je disais qu'elle n'est plus employée. Le fait que je n'ai pas pu résister à citer un souvenir d'un album d'Achille Talon a peut-être mis un peu d'emphase sur ma remarque, mais ça ne veut pas dire que j'avais mal ressenti ton commentaire. Et c'est normal de demander des sources quand on a un doute, et je les ai fournies d'autant plus volontier qu'elles étaient toutes prêtes puisque j'en avais cherché pour soumettre cette anecdote.