Le Colisée va avoir un sol

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Le Colisée de Rome retrouvera bientôt un sol amovible, comme c'était le cas dans l'Antiquité. Le stade était en effet doté d'un plancher rétractable, disparu depuis longtemps, laissant apparaitre les parties souterraines. Les futurs visiteurs pourront ainsi se tenir au centre de l'arène, pour la première fois depuis des siècles.


Commentaires préférés (3)

J'ai l'impression que cela fait partie des choix les plus difficiles pour les historiens, conservateurs, restaurateurs d'œuvres d'art.

Jusqu'où restaurent-on un monument ou une œuvre d'art sans risquer de le ou la dénaturer ? Dans le cas d'une restauration plus poussée que de simplement conserver les ruines ou ce qu'il en reste, sur quel plans et quelle époque se base t'on ?

Je rêverais de rentrer dans un véritable Colisée à l'identique de celui qu'il était du temps de sa splendeur antique mais peut-on véritablement le faire sur les ruines de l'ancien ? (sans parler des coûts bien évidemment).

Le Colisée est resté en service pendant 500 ans et a du connaitre de nombreuses modifications durant l'empire romain. Puis au Moyen Âge, l'arêne est transformé en cimetière et une église y est construite.
Quelle époque est plus légitime qu'une autre pour le restaurer ?

Anecdote dans l'anecdote : le Colisée ne s'est jamais appelé "Colisée" du temps de l'empire Romain. Il s'appelait l'amphithéâtre Flavien. Le nom de Colisée provient du Moyen Âge.

a écrit : J'ai l'impression que cela fait partie des choix les plus difficiles pour les historiens, conservateurs, restaurateurs d'œuvres d'art.

Jusqu'où restaurent-on un monument ou une œuvre d'art sans risquer de le ou la dénaturer ? Dans le cas d'une restauration plus poussée qu
e de simplement conserver les ruines ou ce qu'il en reste, sur quel plans et quelle époque se base t'on ?

Je rêverais de rentrer dans un véritable Colisée à l'identique de celui qu'il était du temps de sa splendeur antique mais peut-on véritablement le faire sur les ruines de l'ancien ? (sans parler des coûts bien évidemment).

Le Colisée est resté en service pendant 500 ans et a du connaitre de nombreuses modifications durant l'empire romain. Puis au Moyen Âge, l'arêne est transformé en cimetière et une église y est construite.
Quelle époque est plus légitime qu'une autre pour le restaurer ?

Anecdote dans l'anecdote : le Colisée ne s'est jamais appelé "Colisée" du temps de l'empire Romain. Il s'appelait l'amphithéâtre Flavien. Le nom de Colisée provient du Moyen Âge.
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La charte de Venise à été établie justement pour aider à répondre à cette question difficile et éviter les dérives du type Viollet-le-Duc

fr.m.wikipedia.org/wiki/Charte_de_Venise

a écrit : J'ai l'impression que cela fait partie des choix les plus difficiles pour les historiens, conservateurs, restaurateurs d'œuvres d'art.

Jusqu'où restaurent-on un monument ou une œuvre d'art sans risquer de le ou la dénaturer ? Dans le cas d'une restauration plus poussée qu
e de simplement conserver les ruines ou ce qu'il en reste, sur quel plans et quelle époque se base t'on ?

Je rêverais de rentrer dans un véritable Colisée à l'identique de celui qu'il était du temps de sa splendeur antique mais peut-on véritablement le faire sur les ruines de l'ancien ? (sans parler des coûts bien évidemment).

Le Colisée est resté en service pendant 500 ans et a du connaitre de nombreuses modifications durant l'empire romain. Puis au Moyen Âge, l'arêne est transformé en cimetière et une église y est construite.
Quelle époque est plus légitime qu'une autre pour le restaurer ?

Anecdote dans l'anecdote : le Colisée ne s'est jamais appelé "Colisée" du temps de l'empire Romain. Il s'appelait l'amphithéâtre Flavien. Le nom de Colisée provient du Moyen Âge.
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C’est une question à laquelle il n’y a pas de bonne réponse. Chaque personne à un avis différent sur ce qu’on peut faire, et les limites à poser.

Mais après avoir discuté avec plusieurs restaurateurs (de monuments, de sculptures et et de documents papiers), plusieurs idées semblent faire consensus :

* On évite de reconstruire ce qui a été perdu au cours de l’histoire (par exemple, les façades des églises étaient souvent peintes. La peinture a disparue avec le temps. On ne la remets pas). Par contre on peut restaurer ce qui existe encore (si une peinture existe mais menace de disparaître). Donc normalement une ruine ne sera jamais reconstruite.
Pour résumer, on fait de la restauration, mais pas de reconstruction.

* Si on doit construire quelque chose (aménagements pour l’accessibilité, la sécurité, ou la sauvegarde de l’œuvre), on le fait de manière réversible. Tout doit pouvoir être enlevé sans laisser aucune trace.
Par exemple, pour recoller un document papier déchiré, il y a une technique qui permets de « scotcher » deux bouts entre-eux, mais qui s’enlève très facilement à la vapeur. Comme ça, si un jour une meilleur technique de restauration est trouvée, elle pourra être utilisée sans problème.

* Toutes les modifications sont documentées, aussi bien sur ce qui a été fait, que sur la technique utilisée.

* Un spécialiste du domaine doit pouvoir détecter toutes les modifications facilement. C’est pour faciliter le travail des historiens du futur. Donc on évite d’utiliser des techniques et des matériaux d’époque.

Ces points ne sont pas toujours faisables, et parfois il faut prendre des décisions entre les modifications apportées à l’œuvre et sa sauvegarde.
Par exemple, pour installer une centrale de détection incendie, il faut percer pour faire passer des câbles. Personne n’ira contester ça.
Par contre, d’autres cas sont plus délicats. L’exemple typique, c’est la restauration d’une des flèches de la basilique de Saint-Denis. Elle a été commencée en 1847, mais le travail ne débute réellement qu’en ce moment. Est-ce-que c’est toujours une restauration, ou est-ce une reconstruction ? Il n’y a pas de bonne réponse à cette question.

Edit pour répondre à SébastienZ : les restaurations de Viollet-le-Duc sont très contestées, on ne va pas se mentir. Mais je ne vais pas lui jeter la pierre. Il a fait ça à une époque où la conservation du patrimoine n’était pas du tout ce qu’elle est aujourd’hui. Sans son travail, beaucoup de monuments n’existeraient même plus aujourd’hui.
Alors oui, c’était de la boucherie, mais de la boucherie nécessaire dans le contexte de l’époque.


Tous les commentaires (14)

J'ai l'impression que cela fait partie des choix les plus difficiles pour les historiens, conservateurs, restaurateurs d'œuvres d'art.

Jusqu'où restaurent-on un monument ou une œuvre d'art sans risquer de le ou la dénaturer ? Dans le cas d'une restauration plus poussée que de simplement conserver les ruines ou ce qu'il en reste, sur quel plans et quelle époque se base t'on ?

Je rêverais de rentrer dans un véritable Colisée à l'identique de celui qu'il était du temps de sa splendeur antique mais peut-on véritablement le faire sur les ruines de l'ancien ? (sans parler des coûts bien évidemment).

Le Colisée est resté en service pendant 500 ans et a du connaitre de nombreuses modifications durant l'empire romain. Puis au Moyen Âge, l'arêne est transformé en cimetière et une église y est construite.
Quelle époque est plus légitime qu'une autre pour le restaurer ?

Anecdote dans l'anecdote : le Colisée ne s'est jamais appelé "Colisée" du temps de l'empire Romain. Il s'appelait l'amphithéâtre Flavien. Le nom de Colisée provient du Moyen Âge.

a écrit : J'ai l'impression que cela fait partie des choix les plus difficiles pour les historiens, conservateurs, restaurateurs d'œuvres d'art.

Jusqu'où restaurent-on un monument ou une œuvre d'art sans risquer de le ou la dénaturer ? Dans le cas d'une restauration plus poussée qu
e de simplement conserver les ruines ou ce qu'il en reste, sur quel plans et quelle époque se base t'on ?

Je rêverais de rentrer dans un véritable Colisée à l'identique de celui qu'il était du temps de sa splendeur antique mais peut-on véritablement le faire sur les ruines de l'ancien ? (sans parler des coûts bien évidemment).

Le Colisée est resté en service pendant 500 ans et a du connaitre de nombreuses modifications durant l'empire romain. Puis au Moyen Âge, l'arêne est transformé en cimetière et une église y est construite.
Quelle époque est plus légitime qu'une autre pour le restaurer ?

Anecdote dans l'anecdote : le Colisée ne s'est jamais appelé "Colisée" du temps de l'empire Romain. Il s'appelait l'amphithéâtre Flavien. Le nom de Colisée provient du Moyen Âge.
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La charte de Venise à été établie justement pour aider à répondre à cette question difficile et éviter les dérives du type Viollet-le-Duc

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a écrit : J'ai l'impression que cela fait partie des choix les plus difficiles pour les historiens, conservateurs, restaurateurs d'œuvres d'art.

Jusqu'où restaurent-on un monument ou une œuvre d'art sans risquer de le ou la dénaturer ? Dans le cas d'une restauration plus poussée qu
e de simplement conserver les ruines ou ce qu'il en reste, sur quel plans et quelle époque se base t'on ?

Je rêverais de rentrer dans un véritable Colisée à l'identique de celui qu'il était du temps de sa splendeur antique mais peut-on véritablement le faire sur les ruines de l'ancien ? (sans parler des coûts bien évidemment).

Le Colisée est resté en service pendant 500 ans et a du connaitre de nombreuses modifications durant l'empire romain. Puis au Moyen Âge, l'arêne est transformé en cimetière et une église y est construite.
Quelle époque est plus légitime qu'une autre pour le restaurer ?

Anecdote dans l'anecdote : le Colisée ne s'est jamais appelé "Colisée" du temps de l'empire Romain. Il s'appelait l'amphithéâtre Flavien. Le nom de Colisée provient du Moyen Âge.
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C’est une question à laquelle il n’y a pas de bonne réponse. Chaque personne à un avis différent sur ce qu’on peut faire, et les limites à poser.

Mais après avoir discuté avec plusieurs restaurateurs (de monuments, de sculptures et et de documents papiers), plusieurs idées semblent faire consensus :

* On évite de reconstruire ce qui a été perdu au cours de l’histoire (par exemple, les façades des églises étaient souvent peintes. La peinture a disparue avec le temps. On ne la remets pas). Par contre on peut restaurer ce qui existe encore (si une peinture existe mais menace de disparaître). Donc normalement une ruine ne sera jamais reconstruite.
Pour résumer, on fait de la restauration, mais pas de reconstruction.

* Si on doit construire quelque chose (aménagements pour l’accessibilité, la sécurité, ou la sauvegarde de l’œuvre), on le fait de manière réversible. Tout doit pouvoir être enlevé sans laisser aucune trace.
Par exemple, pour recoller un document papier déchiré, il y a une technique qui permets de « scotcher » deux bouts entre-eux, mais qui s’enlève très facilement à la vapeur. Comme ça, si un jour une meilleur technique de restauration est trouvée, elle pourra être utilisée sans problème.

* Toutes les modifications sont documentées, aussi bien sur ce qui a été fait, que sur la technique utilisée.

* Un spécialiste du domaine doit pouvoir détecter toutes les modifications facilement. C’est pour faciliter le travail des historiens du futur. Donc on évite d’utiliser des techniques et des matériaux d’époque.

Ces points ne sont pas toujours faisables, et parfois il faut prendre des décisions entre les modifications apportées à l’œuvre et sa sauvegarde.
Par exemple, pour installer une centrale de détection incendie, il faut percer pour faire passer des câbles. Personne n’ira contester ça.
Par contre, d’autres cas sont plus délicats. L’exemple typique, c’est la restauration d’une des flèches de la basilique de Saint-Denis. Elle a été commencée en 1847, mais le travail ne débute réellement qu’en ce moment. Est-ce-que c’est toujours une restauration, ou est-ce une reconstruction ? Il n’y a pas de bonne réponse à cette question.

Edit pour répondre à SébastienZ : les restaurations de Viollet-le-Duc sont très contestées, on ne va pas se mentir. Mais je ne vais pas lui jeter la pierre. Il a fait ça à une époque où la conservation du patrimoine n’était pas du tout ce qu’elle est aujourd’hui. Sans son travail, beaucoup de monuments n’existeraient même plus aujourd’hui.
Alors oui, c’était de la boucherie, mais de la boucherie nécessaire dans le contexte de l’époque.

a écrit : La charte de Venise à été établie justement pour aider à répondre à cette question difficile et éviter les dérives du type Viollet-le-Duc

fr.m.wikipedia.org/wiki/Charte_de_Venise
Merci pour cette réponse, je n'étais pas du tout au courant de cette charte. Je vais me renseigner sur le sujet. Tu devrais en faire une anecdote ^^.

@grugal : merci également pour cette réponse fort documentée. On peut également citer le château du Haut-Koenigsbourg qui fut quasiment rasé à la fin du 17e puis reconstruit à l'identique en 1908 sur base des plans du XVe siècle avec toutes les polémiques qui en découlent sur les hypothèses prises. Le château est magnifique mais on ne peut s'empêcher de penser qu'on visite une réplique factice et non un véritable château-fort.

Donc on pourrait le "reconstruire" et lui redonner l'apparence et la fonction qu'il avait au temps de sa splendeur, mais à condition de pouvoir identifier et enlever ce qui aura été fait?

Franchement, je trouve que c'est une bonne idée, ca ferait de sacrés spectacles, il suffit de voir à quel point le "Puy du Fou" cartonne, mais bon, ce n'est que mon avis.

Ils comptent aussi refaire la partie de l'enceinte qui s'est effondrée? M'étonnerait, la ca risque de bien couiner.

P.S, je comprends mieux le casse-tête de la restauration d'Angkor-Vat, pour le moment, on en est à se demander quelle pierre va où... ca va prendre un peu de temps, je dis! ^^

a écrit : J'ai l'impression que cela fait partie des choix les plus difficiles pour les historiens, conservateurs, restaurateurs d'œuvres d'art.

Jusqu'où restaurent-on un monument ou une œuvre d'art sans risquer de le ou la dénaturer ? Dans le cas d'une restauration plus poussée qu
e de simplement conserver les ruines ou ce qu'il en reste, sur quel plans et quelle époque se base t'on ?

Je rêverais de rentrer dans un véritable Colisée à l'identique de celui qu'il était du temps de sa splendeur antique mais peut-on véritablement le faire sur les ruines de l'ancien ? (sans parler des coûts bien évidemment).

Le Colisée est resté en service pendant 500 ans et a du connaitre de nombreuses modifications durant l'empire romain. Puis au Moyen Âge, l'arêne est transformé en cimetière et une église y est construite.
Quelle époque est plus légitime qu'une autre pour le restaurer ?

Anecdote dans l'anecdote : le Colisée ne s'est jamais appelé "Colisée" du temps de l'empire Romain. Il s'appelait l'amphithéâtre Flavien. Le nom de Colisée provient du Moyen Âge.
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Le top, à mon avis, ce serait de pouvoir visiter les monuments à travers les âges via des reconstitutions en 3D et un casque du même nom (avec une ambiance sonore, ce serait le top). Ainsi, pas de dégradation par des passages récurrents et massifs de touristes sur le "vrai" monument et un accès à l'ensemble de celui-ci.
Je ne sais pas si cela est prévu dans une des nombreuses éditions d'"assassin's Creed"...

a écrit : J'ai l'impression que cela fait partie des choix les plus difficiles pour les historiens, conservateurs, restaurateurs d'œuvres d'art.

Jusqu'où restaurent-on un monument ou une œuvre d'art sans risquer de le ou la dénaturer ? Dans le cas d'une restauration plus poussée qu
e de simplement conserver les ruines ou ce qu'il en reste, sur quel plans et quelle époque se base t'on ?

Je rêverais de rentrer dans un véritable Colisée à l'identique de celui qu'il était du temps de sa splendeur antique mais peut-on véritablement le faire sur les ruines de l'ancien ? (sans parler des coûts bien évidemment).

Le Colisée est resté en service pendant 500 ans et a du connaitre de nombreuses modifications durant l'empire romain. Puis au Moyen Âge, l'arêne est transformé en cimetière et une église y est construite.
Quelle époque est plus légitime qu'une autre pour le restaurer ?

Anecdote dans l'anecdote : le Colisée ne s'est jamais appelé "Colisée" du temps de l'empire Romain. Il s'appelait l'amphithéâtre Flavien. Le nom de Colisée provient du Moyen Âge.
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Il y a apparemment un consensus pour restaurer les batiments dans le dernier état qui revêt une importance historique. C'est ce que la guide nous avait expliqué quand nous avons visité la Conciergerie à Paris, qui a été restaurée conformément à ce qu'elle était à peu près à l'époque de la Révolution, et on peut donc notamment y voir la cellule dans laquelle Marie-Antoinette a été enfermée. Et ceci alors que bien entendu ce bâtiment, situé en plein Paris n'a pas été figé dans cet état mais a continué à être modifié et utilisé bien après et avait déjà été utilisé dans d'autres configurations bien avant, d'où l'importance de ce choix. Mes souvenirs sont un peu vagues, mais j'espère avoir apporté ma modeste contribution, et ceux qui sont dans le coin ou de passage peuvent aller visiter la Conciergerie si ça les intéresse puisque c'est un exemple particulièrement significatif au point que la guide l'avait mentionné, alors que ça ne m'a pas autant marqué dans d'autres endroits que j'ai visités. C'est un conseil plutôt pour ceux qui sont de passage, d'ailleurs, car, c'est bien connu, on visite d'autant plus quand on est de passage : j'ai habité pendant plusieurs années dans un appartement qui avait une vue sur la Conciergerie et ce n'est pas à cette époque que je l'ai visitée ! Ou alors profitez de l'occasion, quand vous avez des amis de passage, pour visitez ce qui est près de chez vous !

a écrit : Il y a apparemment un consensus pour restaurer les batiments dans le dernier état qui revêt une importance historique. C'est ce que la guide nous avait expliqué quand nous avons visité la Conciergerie à Paris, qui a été restaurée conformément à ce qu'elle était à peu près à l'époque de la Révolution, et on peut donc notamment y voir la cellule dans laquelle Marie-Antoinette a été enfermée. Et ceci alors que bien entendu ce bâtiment, situé en plein Paris n'a pas été figé dans cet état mais a continué à être modifié et utilisé bien après et avait déjà été utilisé dans d'autres configurations bien avant, d'où l'importance de ce choix. Mes souvenirs sont un peu vagues, mais j'espère avoir apporté ma modeste contribution, et ceux qui sont dans le coin ou de passage peuvent aller visiter la Conciergerie si ça les intéresse puisque c'est un exemple particulièrement significatif au point que la guide l'avait mentionné, alors que ça ne m'a pas autant marqué dans d'autres endroits que j'ai visités. C'est un conseil plutôt pour ceux qui sont de passage, d'ailleurs, car, c'est bien connu, on visite d'autant plus quand on est de passage : j'ai habité pendant plusieurs années dans un appartement qui avait une vue sur la Conciergerie et ce n'est pas à cette époque que je l'ai visitée ! Ou alors profitez de l'occasion, quand vous avez des amis de passage, pour visitez ce qui est près de chez vous ! Afficher tout C'est effectivement souvent le cas. J'ai habité longtemps devant les Catacombes sans jamais y avoir mis les pieds.

Pour le reste, cela n'est pas toujours simple d'estimer ce qui revêt une importance historique. Dans certains projets immobiliers, on est obligé de garder des façades dites "historiques" qui pourtant n'ont "que" 70 ou 80 ans et qui ne sont pas foncièrement jolies d'ailleurs mais ça c'est encore plus subjectif.

a écrit : C’est une question à laquelle il n’y a pas de bonne réponse. Chaque personne à un avis différent sur ce qu’on peut faire, et les limites à poser.

Mais après avoir discuté avec plusieurs restaurateurs (de monuments, de sculptures et et de documents papiers), plusieurs idées semblent faire consensus :

* On évite de reconstruire ce qui a été perdu au cours de l’histoire (par exemple, les façades des églises étaient souvent peintes. La peinture a disparue avec le temps. On ne la remets pas). Par contre on peut restaurer ce qui existe encore (si une peinture existe mais menace de disparaître). Donc normalement une ruine ne sera jamais reconstruite.
Pour résumer, on fait de la restauration, mais pas de reconstruction.

* Si on doit construire quelque chose (aménagements pour l’accessibilité, la sécurité, ou la sauvegarde de l’œuvre), on le fait de manière réversible. Tout doit pouvoir être enlevé sans laisser aucune trace.
Par exemple, pour recoller un document papier déchiré, il y a une technique qui permets de « scotcher » deux bouts entre-eux, mais qui s’enlève très facilement à la vapeur. Comme ça, si un jour une meilleur technique de restauration est trouvée, elle pourra être utilisée sans problème.

* Toutes les modifications sont documentées, aussi bien sur ce qui a été fait, que sur la technique utilisée.

* Un spécialiste du domaine doit pouvoir détecter toutes les modifications facilement. C’est pour faciliter le travail des historiens du futur. Donc on évite d’utiliser des techniques et des matériaux d’époque.

Ces points ne sont pas toujours faisables, et parfois il faut prendre des décisions entre les modifications apportées à l’œuvre et sa sauvegarde.
Par exemple, pour installer une centrale de détection incendie, il faut percer pour faire passer des câbles. Personne n’ira contester ça.
Par contre, d’autres cas sont plus délicats. L’exemple typique, c’est la restauration d’une des flèches de la basilique de Saint-Denis. Elle a été commencée en 1847, mais le travail ne débute réellement qu’en ce moment. Est-ce-que c’est toujours une restauration, ou est-ce une reconstruction ? Il n’y a pas de bonne réponse à cette question.

Edit pour répondre à SébastienZ : les restaurations de Viollet-le-Duc sont très contestées, on ne va pas se mentir. Mais je ne vais pas lui jeter la pierre. Il a fait ça à une époque où la conservation du patrimoine n’était pas du tout ce qu’elle est aujourd’hui. Sans son travail, beaucoup de monuments n’existeraient même plus aujourd’hui.
Alors oui, c’était de la boucherie, mais de la boucherie nécessaire dans le contexte de l’époque.
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Cela me rappelle le Parthénon à Athènes qui à l'origine était peint (principalement en bleu, jaune et rouge de mémoire) mais qu'aujourd'hui tout le monde voit comme étant en pierre de couleur "naturelle".
S'il devait y avoir un débat populaire "faudrait-il le refaire tel qu'il était réellement, ou tel qu'il est dans l'imaginaire des gens", je pense que cela pourrait durer longtemps !

a écrit : Cela me rappelle le Parthénon à Athènes qui à l'origine était peint (principalement en bleu, jaune et rouge de mémoire) mais qu'aujourd'hui tout le monde voit comme étant en pierre de couleur "naturelle".
S'il devait y avoir un débat populaire "faudrait-il le refaire tel qu
9;il était réellement, ou tel qu'il est dans l'imaginaire des gens", je pense que cela pourrait durer longtemps ! Afficher tout
Attention : il n'était pas entièrement peint, mais seulement certains détails pour les mettre en valeur et notamment les sculptures du fronton. De même les cariatides qui paraissent des scuptures de marbre blanc immaculé étaient également peintes de couleurs vives. En revanche les colonnes du Parthénon n'étaient pas peintes. Ceci dit, depuis le temps que la peinture n'y est plus, c'est compréhensible que tu doutes de ta mémoire concernant les couleurs et que tu ne te souviennes pas bien non plus de quelles parties étaient peintes quand tu l'as vu peint pour la dernière fois.

a écrit : J'ai l'impression que cela fait partie des choix les plus difficiles pour les historiens, conservateurs, restaurateurs d'œuvres d'art.

Jusqu'où restaurent-on un monument ou une œuvre d'art sans risquer de le ou la dénaturer ? Dans le cas d'une restauration plus poussée qu
e de simplement conserver les ruines ou ce qu'il en reste, sur quel plans et quelle époque se base t'on ?

Je rêverais de rentrer dans un véritable Colisée à l'identique de celui qu'il était du temps de sa splendeur antique mais peut-on véritablement le faire sur les ruines de l'ancien ? (sans parler des coûts bien évidemment).

Le Colisée est resté en service pendant 500 ans et a du connaitre de nombreuses modifications durant l'empire romain. Puis au Moyen Âge, l'arêne est transformé en cimetière et une église y est construite.
Quelle époque est plus légitime qu'une autre pour le restaurer ?

Anecdote dans l'anecdote : le Colisée ne s'est jamais appelé "Colisée" du temps de l'empire Romain. Il s'appelait l'amphithéâtre Flavien. Le nom de Colisée provient du Moyen Âge.
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Le nom Colisée vient du fait que avant que ne soit bâti les arènes, il y avait en lieu et place une statue gigantesque représentant Néron. Elle marquait l'entrée de la Maison dorée (Domus aurea), le palais édifié par Néron à sa propre gloire. Cette statue colossale, énorme, fut détruite à la mort du susnommé. Ce "Colosseum" inspira donc le nom de Colisée.

Cette restauration complète de l’arène permettra d’immerger plus encore les visiteurs au cœur du monument le plus emblématique de l’Empire romain en se rapprochant aussi fidèlement que possible de la mécanique scénique qui animait les jeux de l’époque flavienne. L’autre avantage de cette rénovation d’envergure est d’améliorer la conservation archéologique du lieu. En effet, le renouvellement de l’air du souterrain sera optimisé grâce à 24 unités de ventilation mécanique réparties sur tout le périmètre du Colisée. La mobilité flexible des panneaux de bois favorise par ailleurs l’éclairage naturel des sous-sols et la récupération de l’eau de pluie en assurant une meilleure protection des ruines.

a écrit : J'ai l'impression que cela fait partie des choix les plus difficiles pour les historiens, conservateurs, restaurateurs d'œuvres d'art.

Jusqu'où restaurent-on un monument ou une œuvre d'art sans risquer de le ou la dénaturer ? Dans le cas d'une restauration plus poussée qu
e de simplement conserver les ruines ou ce qu'il en reste, sur quel plans et quelle époque se base t'on ?

Je rêverais de rentrer dans un véritable Colisée à l'identique de celui qu'il était du temps de sa splendeur antique mais peut-on véritablement le faire sur les ruines de l'ancien ? (sans parler des coûts bien évidemment).

Le Colisée est resté en service pendant 500 ans et a du connaitre de nombreuses modifications durant l'empire romain. Puis au Moyen Âge, l'arêne est transformé en cimetière et une église y est construite.
Quelle époque est plus légitime qu'une autre pour le restaurer ?

Anecdote dans l'anecdote : le Colisée ne s'est jamais appelé "Colisée" du temps de l'empire Romain. Il s'appelait l'amphithéâtre Flavien. Le nom de Colisée provient du Moyen Âge.
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Le mieux serait peut-être la réalité virtuelle pour ceux qui aimeraient voir comme a l'époque, on pourrait même imaginer choisir son époque.

a écrit : Donc on pourrait le "reconstruire" et lui redonner l'apparence et la fonction qu'il avait au temps de sa splendeur, mais à condition de pouvoir identifier et enlever ce qui aura été fait?

Franchement, je trouve que c'est une bonne idée, ca ferait de sacrés spectacles, il suffit d
e voir à quel point le "Puy du Fou" cartonne, mais bon, ce n'est que mon avis.

Ils comptent aussi refaire la partie de l'enceinte qui s'est effondrée? M'étonnerait, la ca risque de bien couiner.

P.S, je comprends mieux le casse-tête de la restauration d'Angkor-Vat, pour le moment, on en est à se demander quelle pierre va où... ca va prendre un peu de temps, je dis! ^^
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Restaurer le colisée dans son dernier état de fonctionnement impliquerait malheureusement de cacher presque tout ce qui est antique, particulièrement côté intérieur où il n'y a plus aucune assise.
L'agrandissement prévu du plancher permettra en revanche d'augmenter drastiquement le nombre de spectateurs dans la fosse lors des concerts (On ne peut pas s'asseoir sur les pentes et la scène mange généralement une énorme partie du plancher actuel).
En plus, l'arène est trop petite pour y faire un terrain de football, donc la restauration n'aurait aucun intérêt pour un italien :)

La question de la reconstruction pourrait un peu plus se poser côté cirque Maxime, qui n'est quasiment plus qu'une étendue d'herbe.
Mais l'état actuel n'empêche en rien de faire d'énormes concerts, celui des Rolling Stones ayant attiré 70.000 personnes (ce qui reste balaise mais bien inférieur à la capacité originelle de 300.000)