Les battle existent depuis longtemps

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Les "battles", au cours desquelles les rappeurs se mesurent l'un à l'autre en déclamant des vers plus ou moins insultants, existaient déjà au Ve siècle. On en trouve des exemples (parfois corsés) dans les littératures anglaise, celtique et scandinave, durant tout le Moyen-Age. Comme aujourd'hui, les protagonistes dénigraient leur adversaire, en employant souvent des références sexuelles explicites.


Commentaires préférés (3)

Shakespeare vs wojtek, ça doit être cocasse à regarder.

La littérature française nous offre également un bel exemple de battle !

« Ah ! non ! c'est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire... Oh! Dieu!... bien des choses en somme.
En variant le ton,-par exemple, tenez:
Agressif: Moi, Monsieur, si j'avais un tel nez,
Il faudrait sur-le-champ que je me l'amputasse !
Amical: Mais il doit tremper dans votre tasse !
Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap!
Descriptif: C'est un roc ! . .. c'est un pic ! . . . c'est un cap !
Que dis-je, c'est un cap ?. .. C'est une péninsule !
Curieux: De quoi sert cette oblongue capsule ?
D'écritoire, Monsieur, ou de boite à ciseaux ?
Gracieux: Aimez-vous à ce point les oiseaux
Que paternellement vous vous préoccupâtes
De tendre ce perchoir à leurs petites pattes ?
Truculent: Ça, Monsieur, lorsque vous pétunez,
La vapeur du tabac vous sort-elle du nez
Sans qu'un voisin ne crie au feu de cheminée ?
Prévenant: Gardez-vous, votre tête entrainée
Par ce poids, de tomber en avant sur le sol !
Tendre: Faites-lui faire un petit parasol
De peur que sa couleur au soleil ne se fane !
Pédant: L'animal seul, Monsieur, qu'Aristophane
Appelle Hippocampelephantocamelos
Dut avoir sous le front tant de chair sur tant d'os !
Cavalier: Quoi, I'ami, ce croc est à la mode ?
Pour pendre son chapeau, c'est vraiment très commode!
Emphatique: Aucun vent ne peut, nez magistral,
T'enrhumer tout entier, excepté le mistral !
Dramatique : C'est la Mer Rouge quand il saigne !
Admiratif: Pour un parfumeur, quelle enseigne !
Lyrique: Est-ce une conque, êtes-vous un triton ?
Naïf: Ce monument, quand le visite-t-on ?
Respectueux: Souffrez, Monsieur, qu'on vous salue,
C'est là ce qui s'appelle avoir pignon sur rue!
Campagnard: He, ardé ! C'est-y un nez ? Nanain !
C'est queuqu'navet géant ou ben queuqu'melon nain !
Militaire: Pointez contre cavalerie !
Pratique: Voulez-vous le mettre en loterie ?
Assurément, Monsieur, ce sera le gros lot !
Enfin, parodiant Pyrame en un sanglot :
Le voilà donc ce nez qui des traits de son maître
A détruit l'harmonie! Il en rougit, le traître !
- Voilà ce qu'à peu près, mon cher, vous m'auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d'esprit :
Mais d'esprit, ô le plus lamentable des êtres,
Vous n'en eûtes jamais un atome, et de lettres
Vous n'avez que les trois qui forment le mot: sot !
Eussiez-vous eu, d'ailleurs, I'invention qu'il faut
Pour pouvoir là, devant ces nobles galeries,
Me servir toutes ces folles plaisanteries,
Que vous n'en eussiez pas articulé le quart
De la moitié du commencement d'une, car
Je me les sers moi-même, avec assez de verve
Mais je ne permets pas qu'un autre me les serve. »

Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac

*clap clap* Ansi raisonne le claquement de mon testicle sur votre séant


Tous les commentaires (13)

Shakespeare vs wojtek, ça doit être cocasse à regarder.

La littérature française nous offre également un bel exemple de battle !

« Ah ! non ! c'est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire... Oh! Dieu!... bien des choses en somme.
En variant le ton,-par exemple, tenez:
Agressif: Moi, Monsieur, si j'avais un tel nez,
Il faudrait sur-le-champ que je me l'amputasse !
Amical: Mais il doit tremper dans votre tasse !
Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap!
Descriptif: C'est un roc ! . .. c'est un pic ! . . . c'est un cap !
Que dis-je, c'est un cap ?. .. C'est une péninsule !
Curieux: De quoi sert cette oblongue capsule ?
D'écritoire, Monsieur, ou de boite à ciseaux ?
Gracieux: Aimez-vous à ce point les oiseaux
Que paternellement vous vous préoccupâtes
De tendre ce perchoir à leurs petites pattes ?
Truculent: Ça, Monsieur, lorsque vous pétunez,
La vapeur du tabac vous sort-elle du nez
Sans qu'un voisin ne crie au feu de cheminée ?
Prévenant: Gardez-vous, votre tête entrainée
Par ce poids, de tomber en avant sur le sol !
Tendre: Faites-lui faire un petit parasol
De peur que sa couleur au soleil ne se fane !
Pédant: L'animal seul, Monsieur, qu'Aristophane
Appelle Hippocampelephantocamelos
Dut avoir sous le front tant de chair sur tant d'os !
Cavalier: Quoi, I'ami, ce croc est à la mode ?
Pour pendre son chapeau, c'est vraiment très commode!
Emphatique: Aucun vent ne peut, nez magistral,
T'enrhumer tout entier, excepté le mistral !
Dramatique : C'est la Mer Rouge quand il saigne !
Admiratif: Pour un parfumeur, quelle enseigne !
Lyrique: Est-ce une conque, êtes-vous un triton ?
Naïf: Ce monument, quand le visite-t-on ?
Respectueux: Souffrez, Monsieur, qu'on vous salue,
C'est là ce qui s'appelle avoir pignon sur rue!
Campagnard: He, ardé ! C'est-y un nez ? Nanain !
C'est queuqu'navet géant ou ben queuqu'melon nain !
Militaire: Pointez contre cavalerie !
Pratique: Voulez-vous le mettre en loterie ?
Assurément, Monsieur, ce sera le gros lot !
Enfin, parodiant Pyrame en un sanglot :
Le voilà donc ce nez qui des traits de son maître
A détruit l'harmonie! Il en rougit, le traître !
- Voilà ce qu'à peu près, mon cher, vous m'auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d'esprit :
Mais d'esprit, ô le plus lamentable des êtres,
Vous n'en eûtes jamais un atome, et de lettres
Vous n'avez que les trois qui forment le mot: sot !
Eussiez-vous eu, d'ailleurs, I'invention qu'il faut
Pour pouvoir là, devant ces nobles galeries,
Me servir toutes ces folles plaisanteries,
Que vous n'en eussiez pas articulé le quart
De la moitié du commencement d'une, car
Je me les sers moi-même, avec assez de verve
Mais je ne permets pas qu'un autre me les serve. »

Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac

a écrit : Shakespeare vs wojtek, ça doit être cocasse à regarder. À ma connaissance, le mélange des langues ne s'est jamais fait dans les battles mais pourquoi pas. Par contre, il faut un parterre de personnes qui comprend les subtilités des 2 langues.

J'aurais dit : Shakespeare vs Eminem ou Rimbaud vs Wojtek

*clap clap* Ansi raisonne le claquement de mon testicle sur votre séant

a écrit : *clap clap* Ansi raisonne le claquement de mon testicle sur votre séant Ne serait-ce pas plutôt "résonne" ?

a écrit : *clap clap* Ansi raisonne le claquement de mon testicle sur votre séant Ne serait-ce pas plutôt "résonne" ?

a écrit : Ne serait-ce pas plutôt "résonne" ? Non, non. C'est bien "raisonne". Il est bien connu que le neurone qui sert de cerveau au mâle humain est situé là... ^^

Mais à l'époque sa s'appelleez des joutes verbeaux

a écrit : Shakespeare vs wojtek, ça doit être cocasse à regarder. Si seulement ça serait grandiose !

On peut notamment se livrer à ces joutes verbales dans le jeu Assassin’s Creed Valhalla

Et comme l’a dit Akhenaton dans le morceau « Ancient Scriptures » :
« En cahier de rimes ou tablette d’argile c’est la même
Ce qui varie c’est la mine et la main qui la mène
Y a mille ans fallait déchirer en réthorique et ce que je fais c’est cela même «