A l'abolition du servage en Russie, un tiers de la population était concerné

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Lors de l'abolition du servage en Russie en 1861, le nombre de serfs dans le pays s'élevait à 23 millions sur les 62 millions d'habitants de l'Empire. À cette époque, plus d'un tiers de la population russe était donc réduite à un état proche de l'esclavage. La majorité des serfs étaient des serfs d’État, qui travaillaient sur les terres du tsar.

La libération des serfs de Russie fut toute relative : les serfs ne furent pas libérés du jour au lendemain, ils acquirent simplement le droit de racheter leur liberté, moyennant un endettement sur 49 ans et une obligation de travailler pour leur ancien maître. Au final, les serfs libérés en 1861 ne purent être vraiment libres qu'en 1910. Dans les faits, l'abolition du servage ne changea quasiment rien aux conditions de vie très dures des serfs, en grande majorité paysans.


Commentaires préférés (3)

Le nom serf (au féminin serve) provient du latin servus (signifiant "exclave"). Cela a également donné les termes servage, servile, serviteur, servant, serviable et même servomoteur.

Pour ceux qui se pose la question, les deux prononciations [sɛʀ] (sèr) et [sɛʀf] (sèrf) sont possibles.

Ils ont été tardifs les Russes quand même. Pour donner un point de comparaison, en France, de facto, le servage a commencé à disparaitre à la fin du Moyen-Age car suite aux hécatombes de la Peste et de la guerre de 100 ans, le nombre de serfs étaient fortement diminué et loi offre/demande oblige, les seigneurs étaient obligé d'offrir des conditions bien meilleur aux serfs pour les attirer et petit à petit le statut de serf est tombé en désuétude.

Différence serf/esclave :
"Le servage est une institution caractérisant l'organisation socio-économique du Moyen Âge et qui subsiste au Tibet jusqu'en 1959. Sa différence avec l'esclavage provient du statut juridique du serf, il n'est pas assimilé à une chose comme l'était l'esclave et dispose d'une personnalité juridique. Il ne peut se marier sans l'autorisation de son maitre ni transmettre ses biens, il ne peut quitter la seigneurie non plus mais en revanche, il ne peut être vendu.
Les serfs sont une classe de travailleurs agricoles non libres à la différence des vilains. Ils doivent résider et travailler dans un endroit, et cultiver la terre, propriété de leur seigneur, lequel peut être un noble, un dignitaire ecclésiastique ou une institution religieuse comme un monastère. De ce fait, le serf est juridiquement considéré non pas comme une « chose », un « bien meuble », mais comme une « personne », liée par un contrat (une obligation) à une autre personne. Les serfs cultivent les terres de leur seigneur (la « réserve seigneuriale »). En contrepartie, ils sont autorisés à travailler un lopin de terre (leur « tenure ») pour nourrir leur famille et subvenir à leurs besoins. "

Ce qui tout de même n'est pas rien :)

Vous n'êtes pas une chose, mais un homme et on n'appartient pas un homme mais à la terre. Les voyages n'étant pas la norme et certains Français vivent encore toute leur vie dans un village, alors bon... on ne sent pas une grande différence.

D'ailleurs 2 éléments marquent la fin du servage en France :
- l'essor économique avant la guerre de 100 ans : les serfs ont racheté en masse leur "contrat" (donc en gros une grosse baisse dès le 13ème siècle)
- la peste noire comme déjà dit, où les seigneurs rachetaient le contrat des serfs des autres seigneurs pour avoir de la main d'oeuvre... du coup le seigneur local faisait de même. La France n'avait plus de serf au début du 15 ème siècle :)


Tous les commentaires (35)

Le nom serf (au féminin serve) provient du latin servus (signifiant "exclave"). Cela a également donné les termes servage, servile, serviteur, servant, serviable et même servomoteur.

Pour ceux qui se pose la question, les deux prononciations [sɛʀ] (sèr) et [sɛʀf] (sèrf) sont possibles.

La deuxième source ne me semble pas parler de l'obligation des serf libérés de travailler pour leur ancien maître. Ils recevaient des terres dans des communes rurales qu'ils devaient travailler à leur compte pour rembourser l'État qui avait indemnisé les anciens propriétaires. Remboursement sur 49ans au taux d'intérêt de 1%.

Ils ont été tardifs les Russes quand même. Pour donner un point de comparaison, en France, de facto, le servage a commencé à disparaitre à la fin du Moyen-Age car suite aux hécatombes de la Peste et de la guerre de 100 ans, le nombre de serfs étaient fortement diminué et loi offre/demande oblige, les seigneurs étaient obligé d'offrir des conditions bien meilleur aux serfs pour les attirer et petit à petit le statut de serf est tombé en désuétude.

Je ne suis pas un expert de l'empire Russe mais dans l'anecdote il est dit "de la population russe" mais l'empire était composé de plein de peuple différent (russe, polonais, ukrainien, finnois, tatars, cossack et j'en passe).
Sur le coup on ne devrait pas dire de la population de l'empire plutôt ? Où le sevrage était seulement destiné au russe ?

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android

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a écrit : Ils ont été tardifs les Russes quand même. Pour donner un point de comparaison, en France, de facto, le servage a commencé à disparaitre à la fin du Moyen-Age car suite aux hécatombes de la Peste et de la guerre de 100 ans, le nombre de serfs étaient fortement diminué et loi offre/demande oblige, les seigneurs étaient obligé d'offrir des conditions bien meilleur aux serfs pour les attirer et petit à petit le statut de serf est tombé en désuétude. Afficher tout Les serf étaient sensés appartenir à la terre (donc au seigneur) et effectivement, suite au manque de bras, certains s'enfuyaient (ce qui était techniquement interdit) et se mettaient au service d'un autre seigneur plus clément, le premier seigneur aurait pu leur faire la chasse mais le second seigneur aurait sorti les armes et...

on est peu à peu passé du statut de serf au statut de journalier, ce qui revenait au même si ce n'est q'un journalier peut se barrer quant il veut, mais n'a pas généralement vraiment amélioré la condition de vie du bas peuple qui ne gagnait souvent pas plus que de quoi s’acheter de quoi manger, et encore.

Pour l'anecdote, un truc qui m'a toujours fasciné, c'est le comment on en est arrivé au servage, l'esclavage, je comprends (sans l'excuser: tu fais ce que je te dis où je te tue) mais le servage, carrément appartenir au sol sur lequel on vit? Sans chaines??? Comprends pas! ^^

a écrit : Les serf étaient sensés appartenir à la terre (donc au seigneur) et effectivement, suite au manque de bras, certains s'enfuyaient (ce qui était techniquement interdit) et se mettaient au service d'un autre seigneur plus clément, le premier seigneur aurait pu leur faire la chasse mais le second seigneur aurait sorti les armes et...

on est peu à peu passé du statut de serf au statut de journalier, ce qui revenait au même si ce n'est q'un journalier peut se barrer quant il veut, mais n'a pas généralement vraiment amélioré la condition de vie du bas peuple qui ne gagnait souvent pas plus que de quoi s’acheter de quoi manger, et encore.

Pour l'anecdote, un truc qui m'a toujours fasciné, c'est le comment on en est arrivé au servage, l'esclavage, je comprends (sans l'excuser: tu fais ce que je te dis où je te tue) mais le servage, carrément appartenir au sol sur lequel on vit? Sans chaines??? Comprends pas! ^^
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Pour manger non ?

Aujourd'hui, on travaille bien entre 8 à 10h par jour, 37 semaines par an et en "appartenant" à l'entreprise sans être enchaîné...

a écrit : Les serf étaient sensés appartenir à la terre (donc au seigneur) et effectivement, suite au manque de bras, certains s'enfuyaient (ce qui était techniquement interdit) et se mettaient au service d'un autre seigneur plus clément, le premier seigneur aurait pu leur faire la chasse mais le second seigneur aurait sorti les armes et...

on est peu à peu passé du statut de serf au statut de journalier, ce qui revenait au même si ce n'est q'un journalier peut se barrer quant il veut, mais n'a pas généralement vraiment amélioré la condition de vie du bas peuple qui ne gagnait souvent pas plus que de quoi s’acheter de quoi manger, et encore.

Pour l'anecdote, un truc qui m'a toujours fasciné, c'est le comment on en est arrivé au servage, l'esclavage, je comprends (sans l'excuser: tu fais ce que je te dis où je te tue) mais le servage, carrément appartenir au sol sur lequel on vit? Sans chaines??? Comprends pas! ^^
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Quelle est vraiment la différence entre le servage et l'esclavage ? Appartenir à un sol ou à une personne revient au même.
Les esclaves avaient ils toujours des chaînes ?
Est ce le fait de ne pas avoir de chaîne qui t'empêche de fuir ou la peur d'être retrouvé et des sévisses à subir en punition. On est à des époques où souvent les gens naissent, vivent et meurent au même endroit. Les grands voyages n'étaient pas chose commune, surtout pour les plus pauvre.
Par ailleurs, tu obtiens plus de quelqu'un ayant un semblant de liberté (ou une chance de la retrouver) qui fera le nécessaire pour acheter sa liberté que quelqu'un qui est condamné à vie.

Et si tu as besoin de comparatif avec les temps modernes, tu as certes l'esclavage moderne que l'on retrouve très souvent dans les réseaux de migrants un peu partout dans le monde. Mais tu as également d'autre forme d'exploitation du travail de l'homme sans avoir besoin de les emprisonner.
1. La prostitution : souvent les femmes viennent de pays étranger, les papiers leurs sont confisqués, elles sont violées, battues puis mis au bord de la route. Au début, elles sont surveillées puis rapidement le proxénète les laisse en autonomie. Pour autant aucune ne va chercher de l'aide.
2. Exploitation de la misère humaine : mendicité par exemple. Il faut avoir en tête que la mendicité est devenu un marché lucratif. Tu as de vrai SDF qui mendie mais tu as également ceux dans le metro / RER parisien qui se baladent avec des objets à vendre (je ne sais pas si c'est encore d'actualité, j'ai quitté les transports en commun parisien depuis très longtemps). Le mec qui vend est exploité par un autre, surveillé au début puis il fait sa tournée en autonomie sans savoir quand il sera surveillé.

Je pourrai te citer d'autres faits dans le monde agricole,... qui repose toujours sur le même principe s'apparentant à de l'esclavage moderne pour faire simple (il y a un panel d'infractions) : avoir une emprise par la peur sur des personnes et leur retirer tout le bénéfice de leur travail. Ces personnes exploitées bien que jouissant d'une liberté relative n'ont même plus l'audace d'aller chercher de l'aide ou de s'enfuir. Et pourtant nous ne sommes plus en 1861 en Russie mais en 2020 dans des pays où les forces de police ne sont pas corrompues ou au service d'un seigneur local (il y a toujours des dysfonctionnements mais ce n'est pas la norme).

a écrit : Pour manger non ?

Aujourd'hui, on travaille bien entre 8 à 10h par jour, 37 semaines par an et en "appartenant" à l'entreprise sans être enchaîné...
Keskidi lui? J'appartiens pas a l'entreprise, si j'ai envie de me barrer, je me barre quand j'veux (et je l'ai déja fait, au moins deux fois), nanmého! ^^

Plus sérieusement, ce que je ne comprends pas, c'est comment l'acceptation du servage s'est imposée (partout, d'ailleurs) alors je vais imaginer:
Au début, il faisait noir, et Dieu a dit: -oup's!
Non ce que je veux dire c'est qu'au début, on étais chasseurs-cueuilleurs, on est devenus sédentaires, un mec a pris le pouvoir et les autres ont fini par lui appartenir? Le servage, ce n'est pas de l'esclavage, ca a donné le mot"service" mais le service, c'est sensé être volontaire (le service militaire GRRRR^^), pas le servage...
C'est comme si aujourd'hui, comme tu le dit un peu, il m'était interdit de démissionner quelles que soient les conditions de travail et de salaire, alors que je n'ai pas de chaines... c'est pas clair!

a écrit : Pour manger non ?

Aujourd'hui, on travaille bien entre 8 à 10h par jour, 37 semaines par an et en "appartenant" à l'entreprise sans être enchaîné...
Je ne suis pas d'accord sur ce point Tybs, c'est ta conception de la vie le fait de travailler.
Adam Smith le disait déjà il y a fort longtemps "Le prix réel de chaque chose, ce que chaque chose coûte réellement à celui qui veut se la procurer, c'est le travail et la peine qu'il doit s'imposer pour l'obtenir."
Nous mettons notre force de travail au profit d'un patron pour en retirer un salaire et se procurer ce dont nous avons besoins (nous pourrions faire un débat sur ce qui est nécessaire et accessoire). Tu es libre de quitter ton travail du jour au lendemain, rien ne t'oblige à y rester.

On retrouve des personnes souhaitant vivre selon d'autres critères. Par exemple dans la ville de Christina au Danemark qui est un modèle différent. Il y a eu de nombreuses sectes dont je n'ai plus le nom en tête, dans lesquelles les fidèles vivaient du travail de la terre dans un système de partage du produit du travail.
Il y a quelques mois, étaient présentés à la TV, des personnes qui travaillent à fond pendant 10 ans afin de s'acheter de logement et devenir rentier, ou qui ensuite partent en voyage autour du monde...

a écrit : Quelle est vraiment la différence entre le servage et l'esclavage ? Appartenir à un sol ou à une personne revient au même.
Les esclaves avaient ils toujours des chaînes ?
Est ce le fait de ne pas avoir de chaîne qui t'empêche de fuir ou la peur d'être retrouvé et des sévisses à subir en pun
ition. On est à des époques où souvent les gens naissent, vivent et meurent au même endroit. Les grands voyages n'étaient pas chose commune, surtout pour les plus pauvre.
Par ailleurs, tu obtiens plus de quelqu'un ayant un semblant de liberté (ou une chance de la retrouver) qui fera le nécessaire pour acheter sa liberté que quelqu'un qui est condamné à vie.

Et si tu as besoin de comparatif avec les temps modernes, tu as certes l'esclavage moderne que l'on retrouve très souvent dans les réseaux de migrants un peu partout dans le monde. Mais tu as également d'autre forme d'exploitation du travail de l'homme sans avoir besoin de les emprisonner.
1. La prostitution : souvent les femmes viennent de pays étranger, les papiers leurs sont confisqués, elles sont violées, battues puis mis au bord de la route. Au début, elles sont surveillées puis rapidement le proxénète les laisse en autonomie. Pour autant aucune ne va chercher de l'aide.
2. Exploitation de la misère humaine : mendicité par exemple. Il faut avoir en tête que la mendicité est devenu un marché lucratif. Tu as de vrai SDF qui mendie mais tu as également ceux dans le metro / RER parisien qui se baladent avec des objets à vendre (je ne sais pas si c'est encore d'actualité, j'ai quitté les transports en commun parisien depuis très longtemps). Le mec qui vend est exploité par un autre, surveillé au début puis il fait sa tournée en autonomie sans savoir quand il sera surveillé.

Je pourrai te citer d'autres faits dans le monde agricole,... qui repose toujours sur le même principe s'apparentant à de l'esclavage moderne pour faire simple (il y a un panel d'infractions) : avoir une emprise par la peur sur des personnes et leur retirer tout le bénéfice de leur travail. Ces personnes exploitées bien que jouissant d'une liberté relative n'ont même plus l'audace d'aller chercher de l'aide ou de s'enfuir. Et pourtant nous ne sommes plus en 1861 en Russie mais en 2020 dans des pays où les forces de police ne sont pas corrompues ou au service d'un seigneur local (il y a toujours des dysfonctionnements mais ce n'est pas la norme).
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"Quelle est vraiment la différence entre le servage et l'esclavage ? Appartenir à un sol ou à une personne revient au même."
Ben non, dans le servage, le maître peut changer mais pas la terre, les serfs n'étaient pas une marchandise, les esclaves, si.
Quand un seigneur en vainquait un autre, il s'appropriait ses terres ET ses serf (et ses sangliers aussi), c'était automatique.

P.S, je suis parfaitement conscient que l'esclavage existe encore, je te rassure, faut faire attention à ce qu'on achète...

a écrit : Les serf étaient sensés appartenir à la terre (donc au seigneur) et effectivement, suite au manque de bras, certains s'enfuyaient (ce qui était techniquement interdit) et se mettaient au service d'un autre seigneur plus clément, le premier seigneur aurait pu leur faire la chasse mais le second seigneur aurait sorti les armes et...

on est peu à peu passé du statut de serf au statut de journalier, ce qui revenait au même si ce n'est q'un journalier peut se barrer quant il veut, mais n'a pas généralement vraiment amélioré la condition de vie du bas peuple qui ne gagnait souvent pas plus que de quoi s’acheter de quoi manger, et encore.

Pour l'anecdote, un truc qui m'a toujours fasciné, c'est le comment on en est arrivé au servage, l'esclavage, je comprends (sans l'excuser: tu fais ce que je te dis où je te tue) mais le servage, carrément appartenir au sol sur lequel on vit? Sans chaines??? Comprends pas! ^^
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"Entre l'Sanguinaire et l'Juste, ils ont choisi."

Différence serf/esclave :
"Le servage est une institution caractérisant l'organisation socio-économique du Moyen Âge et qui subsiste au Tibet jusqu'en 1959. Sa différence avec l'esclavage provient du statut juridique du serf, il n'est pas assimilé à une chose comme l'était l'esclave et dispose d'une personnalité juridique. Il ne peut se marier sans l'autorisation de son maitre ni transmettre ses biens, il ne peut quitter la seigneurie non plus mais en revanche, il ne peut être vendu.
Les serfs sont une classe de travailleurs agricoles non libres à la différence des vilains. Ils doivent résider et travailler dans un endroit, et cultiver la terre, propriété de leur seigneur, lequel peut être un noble, un dignitaire ecclésiastique ou une institution religieuse comme un monastère. De ce fait, le serf est juridiquement considéré non pas comme une « chose », un « bien meuble », mais comme une « personne », liée par un contrat (une obligation) à une autre personne. Les serfs cultivent les terres de leur seigneur (la « réserve seigneuriale »). En contrepartie, ils sont autorisés à travailler un lopin de terre (leur « tenure ») pour nourrir leur famille et subvenir à leurs besoins. "

Ce qui tout de même n'est pas rien :)

Vous n'êtes pas une chose, mais un homme et on n'appartient pas un homme mais à la terre. Les voyages n'étant pas la norme et certains Français vivent encore toute leur vie dans un village, alors bon... on ne sent pas une grande différence.

D'ailleurs 2 éléments marquent la fin du servage en France :
- l'essor économique avant la guerre de 100 ans : les serfs ont racheté en masse leur "contrat" (donc en gros une grosse baisse dès le 13ème siècle)
- la peste noire comme déjà dit, où les seigneurs rachetaient le contrat des serfs des autres seigneurs pour avoir de la main d'oeuvre... du coup le seigneur local faisait de même. La France n'avait plus de serf au début du 15 ème siècle :)

a écrit : "Quelle est vraiment la différence entre le servage et l'esclavage ? Appartenir à un sol ou à une personne revient au même."
Ben non, dans le servage, le maître peut changer mais pas la terre, les serfs n'étaient pas une marchandise, les esclaves, si.
Quand un seigneur en vainquait un au
tre, il s'appropriait ses terres ET ses serf (et ses sangliers aussi), c'était automatique.

P.S, je suis parfaitement conscient que l'esclavage existe encore, je te rassure, faut faire attention à ce qu'on achète...
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La terre peut changer de propriétaire et les meubles avec ;)
Le serf est un meuble.

a écrit : Différence serf/esclave :
"Le servage est une institution caractérisant l'organisation socio-économique du Moyen Âge et qui subsiste au Tibet jusqu'en 1959. Sa différence avec l'esclavage provient du statut juridique du serf, il n'est pas assimilé à une chose comme l'était l'es
clave et dispose d'une personnalité juridique. Il ne peut se marier sans l'autorisation de son maitre ni transmettre ses biens, il ne peut quitter la seigneurie non plus mais en revanche, il ne peut être vendu.
Les serfs sont une classe de travailleurs agricoles non libres à la différence des vilains. Ils doivent résider et travailler dans un endroit, et cultiver la terre, propriété de leur seigneur, lequel peut être un noble, un dignitaire ecclésiastique ou une institution religieuse comme un monastère. De ce fait, le serf est juridiquement considéré non pas comme une « chose », un « bien meuble », mais comme une « personne », liée par un contrat (une obligation) à une autre personne. Les serfs cultivent les terres de leur seigneur (la « réserve seigneuriale »). En contrepartie, ils sont autorisés à travailler un lopin de terre (leur « tenure ») pour nourrir leur famille et subvenir à leurs besoins. "

Ce qui tout de même n'est pas rien :)

Vous n'êtes pas une chose, mais un homme et on n'appartient pas un homme mais à la terre. Les voyages n'étant pas la norme et certains Français vivent encore toute leur vie dans un village, alors bon... on ne sent pas une grande différence.

D'ailleurs 2 éléments marquent la fin du servage en France :
- l'essor économique avant la guerre de 100 ans : les serfs ont racheté en masse leur "contrat" (donc en gros une grosse baisse dès le 13ème siècle)
- la peste noire comme déjà dit, où les seigneurs rachetaient le contrat des serfs des autres seigneurs pour avoir de la main d'oeuvre... du coup le seigneur local faisait de même. La France n'avait plus de serf au début du 15 ème siècle :)
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Merci pour les précisions.
Vaut mieux être serf qu'esclave. Un serf se rapproche plus d'un employé sous contrat (à vie et sous descendance pour le serf) d'où l'anecdote de la fin du servage, qui a pris 40 ans pour ceux qui le pouvaient, je comprends mieux.

a écrit : Je ne suis pas d'accord sur ce point Tybs, c'est ta conception de la vie le fait de travailler.
Adam Smith le disait déjà il y a fort longtemps "Le prix réel de chaque chose, ce que chaque chose coûte réellement à celui qui veut se la procurer, c'est le travail et la peine qu'il doit s&#
039;imposer pour l'obtenir."
Nous mettons notre force de travail au profit d'un patron pour en retirer un salaire et se procurer ce dont nous avons besoins (nous pourrions faire un débat sur ce qui est nécessaire et accessoire). Tu es libre de quitter ton travail du jour au lendemain, rien ne t'oblige à y rester.

On retrouve des personnes souhaitant vivre selon d'autres critères. Par exemple dans la ville de Christina au Danemark qui est un modèle différent. Il y a eu de nombreuses sectes dont je n'ai plus le nom en tête, dans lesquelles les fidèles vivaient du travail de la terre dans un système de partage du produit du travail.
Il y a quelques mois, étaient présentés à la TV, des personnes qui travaillent à fond pendant 10 ans afin de s'acheter de logement et devenir rentier, ou qui ensuite partent en voyage autour du monde...
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Je voulais simplement souligner qu'il ne faut pas forcément être enchainer pour être dépendant ou accepter certaines conditions.

Bien entendu, on peut avoir le choix et améliorer ses conditions de vie mais je connais quelques personnes qui ont fait peu d'études, qui ont des boulots un peu pourris et qui s'y tiennent car ils ont des enfants à nourrir.

a écrit : Quelle est vraiment la différence entre le servage et l'esclavage ? Appartenir à un sol ou à une personne revient au même.
Les esclaves avaient ils toujours des chaînes ?
Est ce le fait de ne pas avoir de chaîne qui t'empêche de fuir ou la peur d'être retrouvé et des sévisses à subir en pun
ition. On est à des époques où souvent les gens naissent, vivent et meurent au même endroit. Les grands voyages n'étaient pas chose commune, surtout pour les plus pauvre.
Par ailleurs, tu obtiens plus de quelqu'un ayant un semblant de liberté (ou une chance de la retrouver) qui fera le nécessaire pour acheter sa liberté que quelqu'un qui est condamné à vie.

Et si tu as besoin de comparatif avec les temps modernes, tu as certes l'esclavage moderne que l'on retrouve très souvent dans les réseaux de migrants un peu partout dans le monde. Mais tu as également d'autre forme d'exploitation du travail de l'homme sans avoir besoin de les emprisonner.
1. La prostitution : souvent les femmes viennent de pays étranger, les papiers leurs sont confisqués, elles sont violées, battues puis mis au bord de la route. Au début, elles sont surveillées puis rapidement le proxénète les laisse en autonomie. Pour autant aucune ne va chercher de l'aide.
2. Exploitation de la misère humaine : mendicité par exemple. Il faut avoir en tête que la mendicité est devenu un marché lucratif. Tu as de vrai SDF qui mendie mais tu as également ceux dans le metro / RER parisien qui se baladent avec des objets à vendre (je ne sais pas si c'est encore d'actualité, j'ai quitté les transports en commun parisien depuis très longtemps). Le mec qui vend est exploité par un autre, surveillé au début puis il fait sa tournée en autonomie sans savoir quand il sera surveillé.

Je pourrai te citer d'autres faits dans le monde agricole,... qui repose toujours sur le même principe s'apparentant à de l'esclavage moderne pour faire simple (il y a un panel d'infractions) : avoir une emprise par la peur sur des personnes et leur retirer tout le bénéfice de leur travail. Ces personnes exploitées bien que jouissant d'une liberté relative n'ont même plus l'audace d'aller chercher de l'aide ou de s'enfuir. Et pourtant nous ne sommes plus en 1861 en Russie mais en 2020 dans des pays où les forces de police ne sont pas corrompues ou au service d'un seigneur local (il y a toujours des dysfonctionnements mais ce n'est pas la norme).
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Personnellement la différence servage esclavage je la vois au niveau religieux.
Le christianisme interdit en pratique d'avoir des esclaves chrétiens alors comment faire ? Le sevrage est la réponse idéal.
Les serfs ne sont plus des objets et ont quelques droits mais dans le fond se sont comme des esclaves.

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a écrit : Je voulais simplement souligner qu'il ne faut pas forcément être enchainer pour être dépendant ou accepter certaines conditions.

Bien entendu, on peut avoir le choix et améliorer ses conditions de vie mais je connais quelques personnes qui ont fait peu d'études, qui ont des boulots un peu pour
ris et qui s'y tiennent car ils ont des enfants à nourrir. Afficher tout
Ah mais c'est justement ça, le problème: l'acceptation!
Quand on est dans la merde, on est prêt à faire n'importequoi pour survivre, même à dévorer son voisin, j'en conviens, mais le servage, ce n'était pas l'acceptation, mais une obligation, un contrat d’appartenance. Quand tu dis qu'on est "enchaîné" à une entreprise, on est enchaîné à une entreprise quand on a pas le choix où quand on est un mouton aujourd'hui, et souvent, on est des moutons par choix!

Finalement, quand on cherche tous un CDI, ne chercherais t'on pas une forme de servage? A méditer... ;)

a écrit : Ah mais c'est justement ça, le problème: l'acceptation!
Quand on est dans la merde, on est prêt à faire n'importequoi pour survivre, même à dévorer son voisin, j'en conviens, mais le servage, ce n'était pas l'acceptation, mais une obligation, un contrat d’appartenance. Quand tu dis
qu'on est "enchaîné" à une entreprise, on est enchaîné à une entreprise quand on a pas le choix où quand on est un mouton aujourd'hui, et souvent, on est des moutons par choix!

Finalement, quand on cherche tous un CDI, ne chercherais t'on pas une forme de servage? A méditer... ;)
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Vu qu'il faut généralement un CDI pour obtenir le crédit de sa maison pour accéder à la propriété privée, c'est effectivement une forme de servage détournée avec un lien à la "terre".

Après effectivement, on n'est pas obligé de trouver un CDI ou obligé d'avoir une propriété privée ou même de travailler tout court. On n'est même pas obligé de manger mais ça ça dure moins longtemps en général. ^^

a écrit : Vu qu'il faut généralement un CDI pour obtenir le crédit de sa maison pour accéder à la propriété privée, c'est effectivement une forme de servage détournée avec un lien à la "terre".

Après effectivement, on n'est pas obligé de trouver un CDI ou obligé d'avoir une propriété
privée ou même de travailler tout court. On n'est même pas obligé de manger mais ça ça dure moins longtemps en général. ^^ Afficher tout
A partir du moment où on est propriétaire d'une terre, ca force des obligations MAIS en restant sur le servage, ce n'est pas la terre qui appartient aux gens, c'est les gens qui appartiennent à la terre, on est loin de la propriété privée telle qu'on la conçoit aujourd'hui.

Je suis propriétaire d'une parcelle de bois de 8 hectares et je te garantis qu'à part l'état qui peut m'exproprier pour construire une autoroute où donner/vendre la concession du sous-sol, je suis Dieu dessus!

Les serf n'avaient AUCUN droit sur la terre sur laquelle ils vivaient, ils avaient l'autorisation d'y vivre et devaient donner pour garder ce droit, sinon, viré. Même pas le droit de vendre leur baraque!

Ca me fait penser au dernier épisode de "la petite maison dans la prairie", c'était un village Walnut Growe, pas de territoire, un mec a rachetté les terres, les habitants ont fait exploser tous les bâtiments de la ville, et...

Ben le mec a racheté le sol, pas les bâtiments qui ont été construits dessus. C'est une histoire vraie, hein

a écrit : Je ne suis pas d'accord sur ce point Tybs, c'est ta conception de la vie le fait de travailler.
Adam Smith le disait déjà il y a fort longtemps "Le prix réel de chaque chose, ce que chaque chose coûte réellement à celui qui veut se la procurer, c'est le travail et la peine qu'il doit s&#
039;imposer pour l'obtenir."
Nous mettons notre force de travail au profit d'un patron pour en retirer un salaire et se procurer ce dont nous avons besoins (nous pourrions faire un débat sur ce qui est nécessaire et accessoire). Tu es libre de quitter ton travail du jour au lendemain, rien ne t'oblige à y rester.

On retrouve des personnes souhaitant vivre selon d'autres critères. Par exemple dans la ville de Christina au Danemark qui est un modèle différent. Il y a eu de nombreuses sectes dont je n'ai plus le nom en tête, dans lesquelles les fidèles vivaient du travail de la terre dans un système de partage du produit du travail.
Il y a quelques mois, étaient présentés à la TV, des personnes qui travaillent à fond pendant 10 ans afin de s'acheter de logement et devenir rentier, ou qui ensuite partent en voyage autour du monde...
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Le travail, c'est quand même un vaste sujet politique, et je ne me hasarderais pas à l'aborder pleinement par ecrit, mais je voudrais juste revenir sur un point : "Tu es libre de quitter ton travail du jour au lendemain, rien ne t'oblige à y rester.".
Ca, ca me semble être très discutable. Ton employeur ne t'oblige pas à rester (bon, peut-etre que tu auras des problème si tu pars du jours au lendemain), c'est vrai. Mais bien souvent quitter un travaille, c'est se retrouvé dans une situation très précaire, une situation qu'on tient à tout pris à éviter (il y a quand même pas mal de gens qui ne sont pas propriétaire et qui doivent toujours payer un loyer et de la bouffe tous les mois). On a pas tous la liberté de quitter un travaille parce qu'il ne nous plait pas, et trouver des modèles alternatifs n'est pas forcément chose aisée.
Du coup, tu as quand même quelques contraintes et pressions externes, même si elles sont de nature différentes de celle d'un serf ou d'un esclave.