D'ici 30 ans, certains chercheurs estiment que les antibiotiques seront obsolètes. La phagothérapie, méthode découverte au début du XXe siècle utilisant des virus "mangeurs" de bactéries, revient au premier plan dans la lutte contre les infections. En effet, la résistance aux antibiotiques pose de plus en plus de problèmes, d'autant que peu de nouveaux antibiotiques sont développés.
Commentaires préférés (3)
Tout à fait ! Alors ce n'est pas un problème très ancien. On le sait plus où moins depuis une petite dizaine d'années.
Toutefois, tout le monde fermait plus ou moins les yeux. Mais, en mai 2016, une étude publiée par l'économiste Jim O'neill, mandaté par David Cameron, évoque "la fin de la route des antibiotiques" ( dixit Tom Friedman, directeur du Centre USA du contrôle des maladies) d'ici 2050.
C'est quand même hallucinant qu'un progrès inventé il y a un siècle soit déjà quasiment obsolète...
Cela est dû évidemment à la résistance des bactéries aux antibiotiques. On appelle cela l'"anti-bioresistance" (dû principalement à une utilisation excessive et irréfléchie des antibiotiques par une majorité des utilisateurs)
Celle-ci deviendra la première cause de mortalité dans le monde d'ici 30 ans en tuant (hypothétiquement) 10 millions de personnes par an....
Il y a donc plusieurs théories qui s'affrontent : faut-il continuer dans cette voie quite à se confronter aux mutations croissantes des bactéries ou trouver un autre moyen sans savoir combien de temps/d'argent cela prendra pour trouver qqch d'ÉVENTUELLEMENT intéressant.
Source :
- émission France culture de 2016:
www.franceculture.fr/emissions/du-grain-moudre/antibiotiques-le-debut-de-la-fin
L'émission (dont un extrait est repassé hier midi) précisait que la plupart des firmes de recherche médicamenteuse auraient les moyens de prévenir ce risque rapidement mais qu'ils "laisseraient traîner" les choses par manque de rentabilité de ces produits actuellement.
La recherche et la culture des phages est artisanale et à une particularité, chaque phage n'agit que sur une maladie "individuelle". Un phage qui agira sur une infection qui m'agresserait ne serait utilisable que sur moi, la même infection sur mon voisin nécessitera un autre phage, c'est ce qui explique le peu d’enthousiasme des laboratoires, qui préfèrent produire en masse.
Et puis les phages se trouvent "gratuitement", ils ne sont pas brevetables, ils y en a pleins les égouts, leur lieu de développement préférés, juste avant les fossés le long des chemins ruraux, le plus long est de déterminer, une fois qu'on en a récolté quelques milliers, lequel agira sur une infection particulière, ce qui demande des tests et des cultures longs, mais pas forcement couteux, ce qui énerve encore plus les labos, qui en Europe occidentale, freinent des deux pieds sur les études et homologations concernant ces drôles de virus utilisés avec succès dans les pays de l'Est depuis des décennies
Tous les commentaires (42)
D’où viens la résistance aux antibiotiques ?
Tout à fait ! Alors ce n'est pas un problème très ancien. On le sait plus où moins depuis une petite dizaine d'années.
Toutefois, tout le monde fermait plus ou moins les yeux. Mais, en mai 2016, une étude publiée par l'économiste Jim O'neill, mandaté par David Cameron, évoque "la fin de la route des antibiotiques" ( dixit Tom Friedman, directeur du Centre USA du contrôle des maladies) d'ici 2050.
C'est quand même hallucinant qu'un progrès inventé il y a un siècle soit déjà quasiment obsolète...
Cela est dû évidemment à la résistance des bactéries aux antibiotiques. On appelle cela l'"anti-bioresistance" (dû principalement à une utilisation excessive et irréfléchie des antibiotiques par une majorité des utilisateurs)
Celle-ci deviendra la première cause de mortalité dans le monde d'ici 30 ans en tuant (hypothétiquement) 10 millions de personnes par an....
Il y a donc plusieurs théories qui s'affrontent : faut-il continuer dans cette voie quite à se confronter aux mutations croissantes des bactéries ou trouver un autre moyen sans savoir combien de temps/d'argent cela prendra pour trouver qqch d'ÉVENTUELLEMENT intéressant.
Source :
- émission France culture de 2016:
www.franceculture.fr/emissions/du-grain-moudre/antibiotiques-le-debut-de-la-fin
L'émission (dont un extrait est repassé hier midi) précisait que la plupart des firmes de recherche médicamenteuse auraient les moyens de prévenir ce risque rapidement mais qu'ils "laisseraient traîner" les choses par manque de rentabilité de ces produits actuellement.
La recherche et la culture des phages est artisanale et à une particularité, chaque phage n'agit que sur une maladie "individuelle". Un phage qui agira sur une infection qui m'agresserait ne serait utilisable que sur moi, la même infection sur mon voisin nécessitera un autre phage, c'est ce qui explique le peu d’enthousiasme des laboratoires, qui préfèrent produire en masse.
Et puis les phages se trouvent "gratuitement", ils ne sont pas brevetables, ils y en a pleins les égouts, leur lieu de développement préférés, juste avant les fossés le long des chemins ruraux, le plus long est de déterminer, une fois qu'on en a récolté quelques milliers, lequel agira sur une infection particulière, ce qui demande des tests et des cultures longs, mais pas forcement couteux, ce qui énerve encore plus les labos, qui en Europe occidentale, freinent des deux pieds sur les études et homologations concernant ces drôles de virus utilisés avec succès dans les pays de l'Est depuis des décennies
La résistance aux antibio vient surtout du fait des éleveurs qui traitent leurs animaux, aussi bien les volailles que les bovins, porcins etc, massivement et "préventivement", sous l'incitation et le contrôle des vétérinaires, eux-mêmes poussés par les labos.
Ce sont ces antibio, que nous absorbons à tour de bras qui ont rendu NOS microbes résistants.
On peu regarder du côté qu'on veut, on trouve toujours ces pompiers (les labos) qui sont responsables des incendies (antibiorésistance, coût élevés des molécules.
Et ceux qui parlent des coûts de la R&D, qu'ils nous expliquent pourquoi les dépenses publicitaires sont deux fois plus élevées que ceux-ci, en moyenne
La pénicilline par exemple, célèbre et tout premier antibiotique découvert en 1940, était devenu inefficace face à certaines espèces bactériennes dès les années 50. Sa durée de vie a pu être un peu allongé en en faisant des dérivés, apte à fonctionner en milieu acide ou capable de résister aux mécanismes de défense des bactéries. Mais maintenant ce médicament est devenu complètement inutile.
Il y a un vrai problème avec les antibios, entre les besoins des labos pharmaceutiques et l'usage qu'en font les médecins. Un laboratoire va vouloir en vendre le plus possible pour se faire de l'argent, surtout que développer un médicament de A à Z coûte une fortune, un milliard d'euros en moyenne. A côté de ça, les médecins veulent que les antibios restent efficaces le plus longtemps possible, donc il faut les prescrire rarement, que lorsqu'on est certain du diagnostic et pas pour faire plaisir au patient ni "pour être sur".
C'est pour ça que les labos s'insvestissent de moins en moins dans la recherche d'antibios.
Pour lutter contre la résistance bactérienne à votre échelle, respectez scrupuleusement les prescriptions d'antibios, et n'arrêtez pas d'en prendre dès que ça va mieux. Si vous arrêtez trop tôt, l'infection risque de reprendre de plus belle, cette fois ci avec les bactéries les plus résistantes face au médicament. Il faudra donc reprendre le traitement etc. À l'inverse, il ne faut pas le prendre trop longtemps non plus. Un antibio tue toutes les bactéries qu'il peut tuer, y compris celles bénéfiques que l'on a dans nos intestins. Il ne sert à rien d'exposer ces bonnes bactéries inutilement. Surtout que si elles meurent, elles laissent la place à d'autres microbes pouvant être nettement moins sympathiques, et là re-infection.
C'est vraiment con qu'une action concertée n'en ai pas profité pour éradiquer certaines maladies d'un coup. Plutôt que de ne soigner que les riches en laissant les épidémies se répandre chez les pauvres.
>_<
Une entreprise privée ne pourra jamais entreprendre ce genre de chose. Puisque ça ne pourrait être que profitable et pas rentable.
On devrait peut être en profiter pour agir intelligemment, avant que ces médocs ne fassent vraiment plus du tout effets.
J'ai vu il y a quelques mois aux actus qu'un laboratoire Marseillais était en train de mettre au point un antibiotique
"Intelligent" capable de cibler les éléments pathogènes et de s'y adapter.
Est-ce que quelqu'un est au courant ou pourrait m'en dire plus sur ce sujet ?
Cette lutte biologique avec l'utilisation de pages était restée très active dans le bloc de l'Est, et heureusement le savoir n'a pas été perdu. Présentement, sur la région Lyonnaise, cette technique est mise en application conjointement à une utilisation ciblée d'antibiotique, ce qui donne d'excellents résultats.
Comme l'a dit un autre commentaire, il y aurait dans les huiles essentielles d'autres molécules aux vertus antibiotiques, ce qui reviendrait a traiter avec plusieurs antibios à la fois. Et ça on le fait pour certaines maladies graves depuis les années 50. Après ça peut être très intéressant d'identifier de nouvelles molécules aux nouveaux mécanismes d'action, mais c'est loin d'être une recette miracle. Dans 15/20 ans, on aura peut-être un nouvel antibio inspiré de ces huiles, mais 10 ans plus tard tu peux être sur qu'il y aura des résistances qui commenceront à se répandre.
D'autre part, certaines autres maladies auraient pu être exterminée. Cela aurait pu être le cas de la poliomyélite dans les années 2000 par exemple. Mais les anti vaccins sont passés par là. Résultat : alors qu'on est passé a deux doigts de la faire disparaitre totalement il y a dix ans, une épidémie flambe comme jamais en Afghanistan, et ça commence à prendre en Ukraine. Qu'on vienne pas accuser les labos de quoi que ce soit. Les responsables sur ce coup sont clairement les antivax.
Ceci dit la variole était un virus, un organisme qui a besoin de parasité un hôte pour survivre. La variole était aussi spécifique à l'humain. Ce sont ces deux raisons là qui font que c'était possible de l'exterminer.
Les antibiotiques, eux, luttent contre les bactéries. Et c'est pas du tout pareil. Les bactéries on peut en trouver dans partout et elles peuvent très bien se passer de nous pour vivre (par exemple le tétanos s'attrape en se coupant pendant du jardinage). À l'inverse il est impossible d'exterminer une maladie bactérienne. Raison de plus pour utiliser les antibios avec parcimonie.
L'une des pistes pour tuer ces super-bactéries est la salive des dragons de komodo, déjà présentée dans une anecdote précédente, elle est bourré d'enzymes qui arrivent à éliminer ces bactéries, mais bon il ne s'agit encore que d'une piste, la meilleure étant selon moi de réagir en diminuant les quantités d'antibiotiques procurées aux bovins..