Le miracle capétien a mis des hommes à la tête de la France

Proposé par
le
dans

Le miracle Capétien est un phénomène incroyablement improbable. Le premier enfant du roi de France a été un garçon de 987 à 1316 sans discontinuité. Cela fait 13 rois d'affilée, défiant toute statistique. C'est ce qui a donné le caractère héréditaire à la monarchie française, normalement élective.

Ce "miracle" a donné un énorme prestige aux Capétiens, faisant d'eux la plus prestigieuse, puissante et répandue des dynasties royales européennes. La fin de ce miracle, conjugué à l'affaire de la tour de Nesle et à une malchance de 3 frères sans fils, a eu pour conséquence la guerre de Cent Ans.


Tous les commentaires (80)

a écrit : La probabilité d'avoir un garçon est de 50% environ (de mémoire il y a un peu plus de chance d'avoir un sexe plutôt que l'autre).

Moi qui suis un garçon, qui ai 6 grands frères et aucune sœur (véridique !), la probabilité pour ma mère d'avoir 6 garçons d'affilé est donc de :

0,5^7 = 0,78 % soit 1 chance sur 128

La probabilité d'avoir 13 garçons à la suite est de :

0,5^13 = 0,012 % soit 1 chance sur 8192

Pour les matheux dans le premier cas on a une loi binomiale de paramètres n = 7 et p = 0,5. Dans le deuxième cas n = 13.

Le fait qu'il y ait une puissance rend les résultats non linéaires et double le nombre de possibilités totales à chaque étape :
1 garçon = 1 chance sur 2
2 garçons = 1 chance sur 4
3 garçons = 1 chance sur 8
4 garçons = 1 chance sur 16
Etc...

Si on veut calculer la probabilité d'avoir un "mélange" (ex : 7 filles et 5 garçons) les calculs se compliquent un peu car il faut prendre en compte toutes les combinaisons possibles via un coefficient binomial.
Afficher tout
Si tu cherches cette probabilité c'est surtout des probabilités conditionnelles avec la loi des probabilités totales.
De plus comme un autre l'a dit plus tôt ça c'est la probabilité d'avoir plusieurs garçons d'affilés par une même mère dans le cas où l'on considère que c'est 50/50 , là c'est le fait d'avoir pour premier enfant un garçon a chaque fois c'est différent.

a écrit : La probabilité d'avoir un garçon est de 50% environ (de mémoire il y a un peu plus de chance d'avoir un sexe plutôt que l'autre).

Moi qui suis un garçon, qui ai 6 grands frères et aucune sœur (véridique !), la probabilité pour ma mère d'avoir 6 garçons d'affilé est donc de :

0,5^7 = 0,78 % soit 1 chance sur 128

La probabilité d'avoir 13 garçons à la suite est de :

0,5^13 = 0,012 % soit 1 chance sur 8192

Pour les matheux dans le premier cas on a une loi binomiale de paramètres n = 7 et p = 0,5. Dans le deuxième cas n = 13.

Le fait qu'il y ait une puissance rend les résultats non linéaires et double le nombre de possibilités totales à chaque étape :
1 garçon = 1 chance sur 2
2 garçons = 1 chance sur 4
3 garçons = 1 chance sur 8
4 garçons = 1 chance sur 16
Etc...

Si on veut calculer la probabilité d'avoir un "mélange" (ex : 7 filles et 5 garçons) les calculs se compliquent un peu car il faut prendre en compte toutes les combinaisons possibles via un coefficient binomial.
Afficher tout
Merci pour ce doux réveil dominical

Posté le

android

(0)

Répondre

a écrit : Remarque très juste! Le peuple se moquait pas mal de savoir qui était son roi. Ce qui lui importait c'était les taxes et surtout les pillages de la soldatesque.
La Fontaine l'a très bien exprimé, dans sa fable où un âne (pas si âne que ça) est indifférent lors de l'arrivée des ennemis [en substance
: mon sort sera-t-il pire?]:
www.lafontaine.net/lesFables/afficheFable.php?id=113
Afficher tout
Sauf que les anglais ont commencé à développer une identité nationale bien avant les français et ont donc eu conscience d'être anglais assez tôt. Par conséquent, il n'est pas illogique qu'il refuse de devenir autre chose. D'autre part, les anglais à la différence de certains français ont toujours été anglais (pas de domination étrangère temporaire) ce qui a très bien pu créé une sorte d'antagonisme avec les français (c'est hypothétique). L'Etat anglais a été pendant longtemps peut-être le plus moderne d'Europe, ce qui a très bien pu amener la population à savoir qu'elle faisait partie d'un tout. Enfin, la situation géographique de l'Angleterre à savoir seulement deux voisins, parlant des langues très différentes, issus d'ancêtres non germaniques à aussi pu être un facteur d'unification culturelle pour les anglais par opposition à ces deux peuples hostiles.

Posté le

android

(1)

Répondre

a écrit : Sauf que les anglais ont commencé à développer une identité nationale bien avant les français et ont donc eu conscience d'être anglais assez tôt. Par conséquent, il n'est pas illogique qu'il refuse de devenir autre chose. D'autre part, les anglais à la différence de certains français ont toujours été anglais (pas de domination étrangère temporaire) ce qui a très bien pu créé une sorte d'antagonisme avec les français (c'est hypothétique). L'Etat anglais a été pendant longtemps peut-être le plus moderne d'Europe, ce qui a très bien pu amener la population à savoir qu'elle faisait partie d'un tout. Enfin, la situation géographique de l'Angleterre à savoir seulement deux voisins, parlant des langues très différentes, issus d'ancêtres non germaniques à aussi pu être un facteur d'unification culturelle pour les anglais par opposition à ces deux peuples hostiles. Afficher tout Pourtant le peuple anglais ne s'est pas révolté devant l'invasion et la prise de pouvoir des français (en tout cas des normands) et surtout le remplacement systémique de la noblesse et de tout les postes important du royaume par ces derniers. Et quand c'était véritablement des français avec la deuxième vague composé d'angevins, pas de réaction non plus. C'est étonnant, un peuple qui est sensé avoir un fort sentiment national n'accepte normalement pas une telle situation. En tout cas en France ou l'Etat nation s'est développé c'est inimaginable.

Posté le

android

(1)

Répondre

a écrit : Donc je comprends mais tu ne te serais pas couché plus bête. A par si tu savais que le terme "miracle capetien" existait et à quoi il correspond (il reste très hautement improbable) que la monarchie française était normalement élective, ca conséquence sur la guerre de cent ans...Ainsi que toutes les informations des commentaires, notamment de l'excellent Louis XI et peut être un peu de moi avec la loi salique ;)
J'espère que Philippe va retirer le "1er né" tout de même.
Afficher tout
J'accepte ton mea culpabilité et suis globalement d'accord avec le fait que la probabilité était assez faible.
De la à parler de miracle, c'est quand même un peu exagéré.
Comme le fait que cela soit le premier fils est un élément très significatif et ait donné lieu à de nombreux commentaires probabilistes, je me serais attendu à ce que l'auteur de l'anecdote le signale pour rectification des qu'il en a eu connaissance.
Par un commentaire et un mail à Philippe.

Posté le

android

(1)

Répondre

a écrit : La monarchie capétienne était en effet à l'origine élective : ainsi le premier représentant, Hugues Capet, duc de France (en gros, la région autour de Paris), avait été élu par ses pairs après la mort du dernier carolingien, Louis V. D'ailleurs un cousin de Louis V, le carolingien Charles de Basse Lotharingie (en gros, la Lorraine et le nord ouest de l'Allemagne actuelles), avait essayé d'être élu roi, mais malgré sa légitimité dynastique, il fut écarté en raison du soutien que lui apportaient l'empereur Othon du Saint Empire germanique.

D'Hugues Capet en 987 à Philippe IV le Bel (mort en 1314), tous les rois capétiens ont effectivement eu au moins un fils, qu'ils faisaient élire par les Pairs de France de leur vivant en tant que successeurs associés au trône, ce qui permettait des successions stables, sans querelles dynastiques ou nobiliaires pour le trône. (Rappelons que les Pairs de France sont les plus grands vassaux du royaume, six seigneurs ecclésiastiques, l'archevêque de Reims et les évêques de Laon, Langres, Châlons, Noyon et Beauvais, et six seigneurs laïcs, les ducs d'Aquitaine, de Normandie et de Bourgogne, et les comtes de Flandres, de Toulouse et de Champagne, auxquels des pairs plus tardifs se sont ajoutés, notamment les duchés d'Anjou et de Bretagne en 1297)

C'est notamment cette situation qui a finalement exclu les femmes du trône de France : à l'origine, en droit féodal, une femme pouvait tout à fait succéder à son père, lorsque celui ci n'avait pas de fils, on en a, rien qu'en France, de nombreux exemples, Aliénor d'Aquitaine en tête mais aussi par exemple Ermengarde de Narbonne. Pour le trône de France, les rois ayant toujours des fils, la question ne s'est jamais posé jusqu'à la mort successive des trois fils de Philippe le Bel, tous trois sans héritiers (sauf Louis X dont la femme accoucha après sa mort d'un fils, Jean, qui mourut 5 jours plus tard). Leur soeur Isabelle aurait dès lors tout à fait pu hériter du trône et devenir reine de France, sauf qu'étant mariée au roi d'Angleterre, Edouard II, cela revenait à donner le royaume aux Anglais... C'est pourquoi les nobles et les juristes ont "retrouvé" une ancienne loi qui ôterait tout droit de succession des femmes sur le trône de France : c'est la fameuse (et fumeuse) loi salique.

On confia donc pour la première fois depuis 987 le trône à un héritier non direct, un cousin, Philippe de Valois, en 1328, en pensant avoir sauvé la situation, trouvé un héritier et avoir empêché l'Anglais de devenir roi de France. Sauf qu'évidemment, Edouard III, tout jeune roi d'Angleterre depuis 1327, fils aîné d'Isabelle de France, n'a pas du tout apprécié une telle spoliation de ses droits (et en droit féodal, il n'avait pas tort, sa mère aurait du être reine de France sans la loi salique) : il a donc déclaré la guerre aux Valois pour récupérer le trône de France, avec les conséquences que l'on sait ;)

Quant au fait que les Capétiens étaient la famille royale la plus répandue d'Europe, des branches mineures de la famille ont en effet gouverné de nombreux pays d'Europe, plus ou moins provisoirement, comme entre autres le royaume de Naples, la Hongrie, la Pologne... Les Courtenay, empereurs de Constantinople après la quatrième croisade en 1204 et jusqu'à la reprise de la ville par les Romains en 1261, étaient également des Capétiens, de même que la première dynastie royale portugaise qui descendait de la branche bourguignonne des Capétiens.
Afficher tout
Nom de bleu...merci Mr encyclopédie...!

Si ça se trouve c'était juste une sorte de conspiration et ils tuaient les filles, effacaient les traces et attendaient qu'un garçon naisse. Il suffit de ne pas faire apparaître la reine pendant 9 mois en public.

NON !!!
On l'a expliqué.
Il y avait au moins un garçon, mais ça n'était pas forcément le premier.
Les deux premiers enfants d'Hugues étaient des filles.

Posté le

android

(2)

Répondre

Le phénomène inverse (n'avoir que des filles) est facilement causable
Faire du vélo très régulièrement ou être dans un sous-marin pendant des mois ne vous donnera que des filles

Posté le

android

(0)

Répondre

a écrit : Si tu cherches cette probabilité c'est surtout des probabilités conditionnelles avec la loi des probabilités totales.
De plus comme un autre l'a dit plus tôt ça c'est la probabilité d'avoir plusieurs garçons d'affilés par une même mère dans le cas où l'on considère que c'est 50/
50 , là c'est le fait d'avoir pour premier enfant un garçon a chaque fois c'est différent. Afficher tout
Navré mais ton message est faux, tu mélanges tout ^^

Les probabilités conditionnelles sont inutilisables ici, puisqu'il n'y pas de probabilité conditionnelle à proprement parler (les deux évènements "garçon" et "fille" sont complètement indépendants).

Autrement dit P(G|F) = P(G)
Et P(F|G) = P(F)

Idem pour les probabilités totales, pour la simple et bonne raison qu'elles nous sont déjà donnée, en l'occurence:

P(G) = 0,50
P(F) = 0,50

La loi de Bernouilli et la loi binomiale s'intéressent à une succession d'évènements aléatoires INDÉPENDANTS entre eux, c'est d'ailleurs une des conditions pour pouvoir les appliquer. C'est donc parfaitement adapté ici.

Du coup ta deuxième partie (sur la probabilité de 50/50 qui devrait être différente) est également fausse.

On peut très prendre en compte uniquement le premier enfant puisque les naissances sont indépendantes entre elles. Le fait que j'ai obtenu face à un premier lancer de pièce et pile à un second, n'impactera en aucun cas les lancers de Pierre, Paul ou Jacques. Ici c'est la même chose : le fait que ma mère ait eu 7 garçons n'a rigoureusement aucun impact sur les naissances de la mère de Pierre, Paul ou Jacques.

On peut formuler l'énoncé comme suit:

La probabilité d'avoir un garçon est d'environ 50% environ (on ne va pas réinventer la génétique !). On demande à 13 mères de famille le sexe de leur premier enfant ou de leur unique enfant si elles n'en ont qu'un.

Quelle est la probabilité d'avoir 13 garçons parmi les réponses?

X = variable aléatoire indiquant le nombre de garçons parmi l'échantillon
P = probabilité de l'évènement favorable soit 0,5
N = taille de l'échantillon soit 13

=> Loi binomiale de paramètres p = 0,5 et n = 13.

P(X=13) = Combinaison(13 parmi 13)*(0,5^13)*(0,5^0)

Soit 0,5^13 (les deux autres éléments étant égaux à 1)

Encore une fois on peut tout à fait ommettre les autres enfants puisqu'ils n'ont aucune influence et surtout parce qu'on s'en fiche !

Je lance 1 pièce une fois, puis je lance 1 pièce truquée 8 fois d'affilé, puis je relance la première pièce 1 fois. Qu'elle est la probabilité d'avoir 2 fois faces au 1er et 10ème lancer ?

0,5^2 soit 0,25 tout simplement. Les 8 lancers intermédiaires on s'en fiche.

On pourrait faire exactement la même expérience en demandant le sexe du n-ième enfant (on choisirait n au hasard à chaque fois qu'on interroge une mère) ça ne changerait strictement rien au résultat.

Posté le

android

(0)

Répondre

Imaginez la face des parents quand une fille est arrivée après tout ce temps! :o

a écrit : Sauf que les anglais ont commencé à développer une identité nationale bien avant les français et ont donc eu conscience d'être anglais assez tôt. Par conséquent, il n'est pas illogique qu'il refuse de devenir autre chose. D'autre part, les anglais à la différence de certains français ont toujours été anglais (pas de domination étrangère temporaire) ce qui a très bien pu créé une sorte d'antagonisme avec les français (c'est hypothétique). L'Etat anglais a été pendant longtemps peut-être le plus moderne d'Europe, ce qui a très bien pu amener la population à savoir qu'elle faisait partie d'un tout. Enfin, la situation géographique de l'Angleterre à savoir seulement deux voisins, parlant des langues très différentes, issus d'ancêtres non germaniques à aussi pu être un facteur d'unification culturelle pour les anglais par opposition à ces deux peuples hostiles. Afficher tout Certes, mais à l'époque que la succession des fils de Philippe le Bel, les anglais n'ont pas vraiment cette "identité nationale". La noblesse est issues de la noblesse française, la mère d'Edouart III est la soeur des rois de France, l'Aquitaine est, de fait, un territoire anglais (la Guyenne). Les deux royaumes sont extrêmement proche et c'est justement la successions des capétienne et la guerre de cent ans qui va créer une "fracture" en les deux. On peut aussi penser que si la France et l'Angleterre avait été unifiée sous une seule couronne, l'écossais aurait été rattachée au royaume plus rapidement (par les armes ou la diplomatie), car on ne peut pas vraiment s'opposer à un pays qui aurait été le plus peuplé et puissant du monde occidental, et qui a l'appui du pape.

Personnellement je pense que ça aurait été une bonne chose.

Posté le

android

(0)

Répondre

Bien sûr qu il y a eu infanticide sur les filles ! Il fallait sauver la face avant tout .en cas de stérilité du roi C est l un des soldats qui devait féconder Madame, je vous laisse deviner comment le secret était gardé, pauvre chevalier ....

J'en déduit surtout qu'il y a presque 100% de chance que bien la moitié de ces rois ont fait tuer cacher ou abandonner leur fille aînée afin d'avoir un prince héritier

a écrit : Les calculs relatifs à la loi binômiale sont très accessibles:
fr.wikipedia.org/wiki/Loi_binomiale
Forts de leurs certitudes et de celle notamment de posséder tout le savoir utile dans ce monde, nos amis matheux oublient simplement qu'il n'ait plus de filles que de garçons dans le monde et en France. Le postulat de base étant faux, le résultat l'est aussi.

Commentaire supprimé Sauf que non: il est toujours né plus de garçons que de filles (les garçons mourant "plus facilement" cependant).

a écrit : Une chance sur 2, 13 fois à la suite donc 0.5^13, soit 0.000122070312, ce qui équivaut à 0.01% de chance. Je pense tout simplement qu'il a dû arriver qu'une fille soit née la première mais je n'imagine même pas ce qui arrivait après...

a écrit : Une chance sur 2, 13 fois à la suite donc 0.5^13, soit 0.000122070312, ce qui équivaut à 0.01% de chance. C'est surtout qu'ils ont tué les filles à la naissance... c'est debile de croire à de tel miracles

a écrit : La monarchie capétienne était en effet à l'origine élective : ainsi le premier représentant, Hugues Capet, duc de France (en gros, la région autour de Paris), avait été élu par ses pairs après la mort du dernier carolingien, Louis V. D'ailleurs un cousin de Louis V, le carolingien Charles de Basse Lotharingie (en gros, la Lorraine et le nord ouest de l'Allemagne actuelles), avait essayé d'être élu roi, mais malgré sa légitimité dynastique, il fut écarté en raison du soutien que lui apportaient l'empereur Othon du Saint Empire germanique.

D'Hugues Capet en 987 à Philippe IV le Bel (mort en 1314), tous les rois capétiens ont effectivement eu au moins un fils, qu'ils faisaient élire par les Pairs de France de leur vivant en tant que successeurs associés au trône, ce qui permettait des successions stables, sans querelles dynastiques ou nobiliaires pour le trône. (Rappelons que les Pairs de France sont les plus grands vassaux du royaume, six seigneurs ecclésiastiques, l'archevêque de Reims et les évêques de Laon, Langres, Châlons, Noyon et Beauvais, et six seigneurs laïcs, les ducs d'Aquitaine, de Normandie et de Bourgogne, et les comtes de Flandres, de Toulouse et de Champagne, auxquels des pairs plus tardifs se sont ajoutés, notamment les duchés d'Anjou et de Bretagne en 1297)

C'est notamment cette situation qui a finalement exclu les femmes du trône de France : à l'origine, en droit féodal, une femme pouvait tout à fait succéder à son père, lorsque celui ci n'avait pas de fils, on en a, rien qu'en France, de nombreux exemples, Aliénor d'Aquitaine en tête mais aussi par exemple Ermengarde de Narbonne. Pour le trône de France, les rois ayant toujours des fils, la question ne s'est jamais posé jusqu'à la mort successive des trois fils de Philippe le Bel, tous trois sans héritiers (sauf Louis X dont la femme accoucha après sa mort d'un fils, Jean, qui mourut 5 jours plus tard). Leur soeur Isabelle aurait dès lors tout à fait pu hériter du trône et devenir reine de France, sauf qu'étant mariée au roi d'Angleterre, Edouard II, cela revenait à donner le royaume aux Anglais... C'est pourquoi les nobles et les juristes ont "retrouvé" une ancienne loi qui ôterait tout droit de succession des femmes sur le trône de France : c'est la fameuse (et fumeuse) loi salique.

On confia donc pour la première fois depuis 987 le trône à un héritier non direct, un cousin, Philippe de Valois, en 1328, en pensant avoir sauvé la situation, trouvé un héritier et avoir empêché l'Anglais de devenir roi de France. Sauf qu'évidemment, Edouard III, tout jeune roi d'Angleterre depuis 1327, fils aîné d'Isabelle de France, n'a pas du tout apprécié une telle spoliation de ses droits (et en droit féodal, il n'avait pas tort, sa mère aurait du être reine de France sans la loi salique) : il a donc déclaré la guerre aux Valois pour récupérer le trône de France, avec les conséquences que l'on sait ;)

Quant au fait que les Capétiens étaient la famille royale la plus répandue d'Europe, des branches mineures de la famille ont en effet gouverné de nombreux pays d'Europe, plus ou moins provisoirement, comme entre autres le royaume de Naples, la Hongrie, la Pologne... Les Courtenay, empereurs de Constantinople après la quatrième croisade en 1204 et jusqu'à la reprise de la ville par les Romains en 1261, étaient également des Capétiens, de même que la première dynastie royale portugaise qui descendait de la branche bourguignonne des Capétiens.
Afficher tout
merci pour ce commentaire :)

Posté le

windowsphone

(0)

Répondre