Sans Tupaia, l'expédition de Cook n'aurait pas eu le même succès. Ce navigateur polynésien avait une connaissance encyclopédique de l'histoire et de la géographie polynésienne, ainsi que de la navigation. Il connaissait notamment la position précise de centaines d'îles dans un rayon de 3000 km. Il pouvait également donner rapidement la direction de Tahiti, alors que les officiers britanniques avaient besoin de faire des relevés et de calculer leur position.
Ceci était d'autant plus étonnant qu'il n'avait jamais quitté les îles proches de Tahiti. De nombreuses "découvertes" de Cook lui sont entièrement attribuables.
Commentaires préférés (3)
On doit également au capitaine Cook la découverte des poissons en bâtonnets surgelés panés de mon enfance
Bref, belle anecdote qui ouvre plein d'autres sujets.
Des "centaines d'îles" ( "référence" uniquement écrite dans le Wikipedia en langue Française) est exagéré.
Les autres liens Net parlent invariablement de la carte établie en 1769, où Tupaia, en compagnie des Britanniques, situeront 74 îles se répartissant entre les Îles Samoa et les iles Marquises.
De ces 74 îles, toutes dénominées en langue locale... certaines ne sont toujours pas clairement identifiées.
Il faut par ailleurs tenir compte que les Polynésiens n'avaient que très peu la même approche Occidentale en terme de Navigation... Il était donc difficile de transposer dans une projection de Mercator, la situation géographique de plusieurs îles, de respecter les distances les séparant les unes des autres... vu que les Polynésiens ne considéraient pas ces dites distances en kilomètres, mais en jours de navigation. De plus, ce nombre de jours variaient s'il s'agissait d'un aller ou d'un retour, de par la prédominance casi annuelle du vent venant de l'Est.
Des 74 îles citées par Tupaia, Cook en avait déjà situé et visité plusieurs, avant d'arriver à Tahiti. Il put donc, grâce à ses propres connaissances, vérifier partie des informations que lui a fourni Tupaia.
C'est à l'expédition de 1777 ( Tupaia est déjà décédé depuis 1770) que Cook obtiendra encore bien plus d'information de la part des Polynésiens de Tonga. Ils vont l'informer de l'existence de 156 nouvelles îles, qui se rejouteront alors à la carte établie en compagnie de Tupaia, quelques années plus tôt.
Pour les navigateurs Polynésiens, se guider d'une île à l'autre, pouvait (vraisemblablement) s'effectuer grâce à des "pierres de direction" que l'on pourrait nommer dans notre langage, des "tables d'orientation". Les Archéologues ont connaissance de ces pierres gravées situées dans des îles, où, à mode de "rose des vents", elles précisaient la direction de navigation à prendre, afin de se rendre jusqu'à une autre île concrète. Ce n'était bien sûr pas l'unique forme d'orientation utilisée par les navigateurs Polynésiens: les étoiles, la couleur de l'eau de mer, la direction de la houle, la couleur du bas des nuages... et même les oiseaux marins faisaient partie de toute la panoplie d'indices permettant de se guider. Par exemple, les Polynésiens savaient que selon les espèces d'oiseaux qu'ils pouvaient observer en mer, une île se trouvait à une distance maximale de X kilomètres. Un fou de bassan peut s'éloigner au maximum de 75 kilomètres de son île où il trouve refuge pour la nuit, par exemple.
Un autre apport (que ne citent que deux liens consultés) pour les Navigateurs Polynésiens, étaient les "psaumes" appris de mémoire, et qui fournissaient bien des indices relatifs à chaque déplacement entre deux îles concrètes. Ce savoir, transmis de génération en génération, était probablement le plus important pour ne pas s'égarer.
Je précise qu'il y a quelques années (2019, semble t'il) les connaissances maritimes de Tupaia, ont été revues à la hausse, par deux chercheurs ayant étudié bien plus de documentation d'époque. Je ne connais pas dans les détails, quelles ont été leurs conclusions.
Tous les commentaires (13)
Certains affirment que les polynésiens auraient même "colonisés" l'île de Pâques et qu'ils auraient eu pour cela connaissance de cartes établies par d'anciens peuples, peut-être les cartes ayant servi de modèle à la carte de piris reis, qui sait??
Qu'ils aient guidé Cook s'explique peut être par cela... ce serait en tout cas une belle histoire
On doit également au capitaine Cook la découverte des poissons en bâtonnets surgelés panés de mon enfance
Bref, belle anecdote qui ouvre plein d'autres sujets.
Tupaia certes mais cook ne paya pas tupaia le pauvre
Des "centaines d'îles" ( "référence" uniquement écrite dans le Wikipedia en langue Française) est exagéré.
Les autres liens Net parlent invariablement de la carte établie en 1769, où Tupaia, en compagnie des Britanniques, situeront 74 îles se répartissant entre les Îles Samoa et les iles Marquises.
De ces 74 îles, toutes dénominées en langue locale... certaines ne sont toujours pas clairement identifiées.
Il faut par ailleurs tenir compte que les Polynésiens n'avaient que très peu la même approche Occidentale en terme de Navigation... Il était donc difficile de transposer dans une projection de Mercator, la situation géographique de plusieurs îles, de respecter les distances les séparant les unes des autres... vu que les Polynésiens ne considéraient pas ces dites distances en kilomètres, mais en jours de navigation. De plus, ce nombre de jours variaient s'il s'agissait d'un aller ou d'un retour, de par la prédominance casi annuelle du vent venant de l'Est.
Des 74 îles citées par Tupaia, Cook en avait déjà situé et visité plusieurs, avant d'arriver à Tahiti. Il put donc, grâce à ses propres connaissances, vérifier partie des informations que lui a fourni Tupaia.
C'est à l'expédition de 1777 ( Tupaia est déjà décédé depuis 1770) que Cook obtiendra encore bien plus d'information de la part des Polynésiens de Tonga. Ils vont l'informer de l'existence de 156 nouvelles îles, qui se rejouteront alors à la carte établie en compagnie de Tupaia, quelques années plus tôt.
Pour les navigateurs Polynésiens, se guider d'une île à l'autre, pouvait (vraisemblablement) s'effectuer grâce à des "pierres de direction" que l'on pourrait nommer dans notre langage, des "tables d'orientation". Les Archéologues ont connaissance de ces pierres gravées situées dans des îles, où, à mode de "rose des vents", elles précisaient la direction de navigation à prendre, afin de se rendre jusqu'à une autre île concrète. Ce n'était bien sûr pas l'unique forme d'orientation utilisée par les navigateurs Polynésiens: les étoiles, la couleur de l'eau de mer, la direction de la houle, la couleur du bas des nuages... et même les oiseaux marins faisaient partie de toute la panoplie d'indices permettant de se guider. Par exemple, les Polynésiens savaient que selon les espèces d'oiseaux qu'ils pouvaient observer en mer, une île se trouvait à une distance maximale de X kilomètres. Un fou de bassan peut s'éloigner au maximum de 75 kilomètres de son île où il trouve refuge pour la nuit, par exemple.
Un autre apport (que ne citent que deux liens consultés) pour les Navigateurs Polynésiens, étaient les "psaumes" appris de mémoire, et qui fournissaient bien des indices relatifs à chaque déplacement entre deux îles concrètes. Ce savoir, transmis de génération en génération, était probablement le plus important pour ne pas s'égarer.
Je précise qu'il y a quelques années (2019, semble t'il) les connaissances maritimes de Tupaia, ont été revues à la hausse, par deux chercheurs ayant étudié bien plus de documentation d'époque. Je ne connais pas dans les détails, quelles ont été leurs conclusions.
Même si les Archéologues ont bien la peine de déterminer quand eut lieu la première implantation humaine sur cette île, il est actuellement certain qu'ils s'y sont établi au plus tard au 11ème siècle, comme le révèle l'étude du site Archéologique de Anakena. Ce site révèle d'ailleurs qu'ils avaient apporté avec eux, des graines ou plantules de l'arbre à pain, du pommier de Tahiti et du gingembre, comme en attestent des microparticules d'amidon décelées sur les lames d'obsidienne rencontrées sur ce site. L'archéologie était jusqu'à encore récemment dans l'ignorance que ces végétaux avaient été partie de l'alimentation des Pasquans, et ignore d'ailleurs pourquoi ils n'ont pas prospéré dans le temps.
Ce site à également révélé que dès cette époque, les habitants de Rapa Nui ont également cultivé la yuca, la patate douce et la achira (Canna Indica). La achira est cultivée depuis des millénaires au Pérou, car ses rhizomes sont comestibles. L'archéologie ignorait il y a encore peu, que ces trois plantes avaient été introduite aussi précocement dans l'alimentation des Pasquans.
Ceci apporte un indice de plus (il y en a bien d'autres), comme quoi il y a eu des contacts entre les navigateurs Polynésiens et les Amérindiens de la côte Pacifique, au moins depuis ce 11ème siècle.