Les premiers satellites renvoyaient physiquement leurs images

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Je savais pas du tout ça m'impressionne. Ceci dit ça laisse un bon petit délais entre le cliché et son analyse. Sans compter que la méthode de récupération, sans nos instruments actuels (télémétrie, gps..), a l'air un peu chancelante.

a écrit : Je savais pas du tout ça m'impressionne. Ceci dit ça laisse un bon petit délais entre le cliché et son analyse. Sans compter que la méthode de récupération, sans nos instruments actuels (télémétrie, gps..), a l'air un peu chancelante. La première transmission de photographie satellitaire, sous format numérique, ne commence qu'au tournant des années 80, avec les KH-11 KENNEN/ CRYSTAL.
Il en était ainsi fini d'une époque où il fallait récupérer des capsules de pellicules argentiques, longues de plusieurs kilomètres.

Les largages de capsules, s'effectuaient au dessus de l'Océan Pacifique Nord, pour une raison de sécurité et protection des données collectées.
En effet, si la capsule n'avait pas été récupérée par un avion en plein vol, ni par un hélicoptère, un bateau pouvait encore intervenir, dans ces eaux internationales.
...et si toutes les tentatives avaient échouées, chaque capsule disposait d'un système s'ouvrant au bout de 24 heures, afin qu'elle sombre dans les abîmes. Ceci fut le cas pour une capsule d'un KH-9 HEXAGON. elle fut ensuite récupérée au moyen d'un bathyscaphe.

Un autre échec eut lieu le 26 mai 1964, quand une capsule d'un CORONA-J, finira sa descente sur terre ferme, par erreur, au... Vénézuela.
Cette anecdote est développée dans ce lien.
www.thespacereview.com/article/1063/1

a écrit : C'est vrai, l'imagerie satellite était bien compliquée jusqu'au début des années 80 et l'avènement des micro-ordinateurs.

C'est pour ça que les USA et l'URSS ont englouti des fortunes dans la mise au point d'avions espions, soit volant hyper haut (genre U2), soit volant h
yper vite (genre Blackbird).

Les satellites dont parlent l'anecdote prenaient des photos de grands territoires et après analyse, on envoyait un avion pour voir d'un peu plus près ce qui se passait et récupérer des données plus rapidement.
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Cette innovation satellitaire était tout de même économiquement et stratégiquement rentable aux États-Unis.
La récolte photographique apportée par le premier satelite fonctionnel (une bonne douzaine avaient disfonctionné, auparavant), fut plus enrichissante en information, que tout ce qui avait été obtenu par les avions espions.

Ces photos satellitaires ont assez rapidement permis aux USA, de découvrir plus d'une centaine d'aéroports militaires inconnus, ou encore de déduire que les quantités de missiles Soviétiques prétendus, n'étaient pas aussi importantes que ce que Moscou annoncait.


Tous les commentaires (17)

Je savais pas du tout ça m'impressionne. Ceci dit ça laisse un bon petit délais entre le cliché et son analyse. Sans compter que la méthode de récupération, sans nos instruments actuels (télémétrie, gps..), a l'air un peu chancelante.

Tu serais étonné du chancèlement !

a écrit : Je savais pas du tout ça m'impressionne. Ceci dit ça laisse un bon petit délais entre le cliché et son analyse. Sans compter que la méthode de récupération, sans nos instruments actuels (télémétrie, gps..), a l'air un peu chancelante. C'est là qu'on distingue les vrais PILOTE...

a écrit : Je savais pas du tout ça m'impressionne. Ceci dit ça laisse un bon petit délais entre le cliché et son analyse. Sans compter que la méthode de récupération, sans nos instruments actuels (télémétrie, gps..), a l'air un peu chancelante. La première transmission de photographie satellitaire, sous format numérique, ne commence qu'au tournant des années 80, avec les KH-11 KENNEN/ CRYSTAL.
Il en était ainsi fini d'une époque où il fallait récupérer des capsules de pellicules argentiques, longues de plusieurs kilomètres.

Les largages de capsules, s'effectuaient au dessus de l'Océan Pacifique Nord, pour une raison de sécurité et protection des données collectées.
En effet, si la capsule n'avait pas été récupérée par un avion en plein vol, ni par un hélicoptère, un bateau pouvait encore intervenir, dans ces eaux internationales.
...et si toutes les tentatives avaient échouées, chaque capsule disposait d'un système s'ouvrant au bout de 24 heures, afin qu'elle sombre dans les abîmes. Ceci fut le cas pour une capsule d'un KH-9 HEXAGON. elle fut ensuite récupérée au moyen d'un bathyscaphe.

Un autre échec eut lieu le 26 mai 1964, quand une capsule d'un CORONA-J, finira sa descente sur terre ferme, par erreur, au... Vénézuela.
Cette anecdote est développée dans ce lien.
www.thespacereview.com/article/1063/1

Je m'attendais à ce que ces satellites contiennent quelques centaines de pellicules renvoyées régulièrement sur terre.
Il n'en n'est rien. Une mission durait entre 1 et 16 jours et contenait une à deux capsules contenant chacune un seul film photographique.

Quentin du Journal de l' espace en a parlé hier ^^

a écrit : Je m'attendais à ce que ces satellites contiennent quelques centaines de pellicules renvoyées régulièrement sur terre.
Il n'en n'est rien. Une mission durait entre 1 et 16 jours et contenait une à deux capsules contenant chacune un seul film photographique.
Il ne s'agissait pas de pellicules photographiques "conventionnelles" (12 ou 24 pauses) du type de celles qui se vendaient dans le commerce, mais de pellicules kilométriques.
Dans la version KH-4A du CORONA, chaque pellicule mesurait 4,6 kilomètres !

Quant au nombre de capsules par satellite, elles allaient jusqu'à 4 ou 5 unités, selon les modèles et versions.

En référence aux résolutions d' images obtenues. Certaines versions de ces satellites photographiques (sur argentique), pouvaient soit effectuer des prises de vue générales, soit obtenir des clichés bien plus détaillés (résolution de 10 centimètres seulement).

a écrit : Je savais pas du tout ça m'impressionne. Ceci dit ça laisse un bon petit délais entre le cliché et son analyse. Sans compter que la méthode de récupération, sans nos instruments actuels (télémétrie, gps..), a l'air un peu chancelante. C'est vrai, l'imagerie satellite était bien compliquée jusqu'au début des années 80 et l'avènement des micro-ordinateurs.

C'est pour ça que les USA et l'URSS ont englouti des fortunes dans la mise au point d'avions espions, soit volant hyper haut (genre U2), soit volant hyper vite (genre Blackbird).

Les satellites dont parlent l'anecdote prenaient des photos de grands territoires et après analyse, on envoyait un avion pour voir d'un peu plus près ce qui se passait et récupérer des données plus rapidement.

a écrit : C'est vrai, l'imagerie satellite était bien compliquée jusqu'au début des années 80 et l'avènement des micro-ordinateurs.

C'est pour ça que les USA et l'URSS ont englouti des fortunes dans la mise au point d'avions espions, soit volant hyper haut (genre U2), soit volant h
yper vite (genre Blackbird).

Les satellites dont parlent l'anecdote prenaient des photos de grands territoires et après analyse, on envoyait un avion pour voir d'un peu plus près ce qui se passait et récupérer des données plus rapidement.
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Cette innovation satellitaire était tout de même économiquement et stratégiquement rentable aux États-Unis.
La récolte photographique apportée par le premier satelite fonctionnel (une bonne douzaine avaient disfonctionné, auparavant), fut plus enrichissante en information, que tout ce qui avait été obtenu par les avions espions.

Ces photos satellitaires ont assez rapidement permis aux USA, de découvrir plus d'une centaine d'aéroports militaires inconnus, ou encore de déduire que les quantités de missiles Soviétiques prétendus, n'étaient pas aussi importantes que ce que Moscou annoncait.

a écrit : La première transmission de photographie satellitaire, sous format numérique, ne commence qu'au tournant des années 80, avec les KH-11 KENNEN/ CRYSTAL.
Il en était ainsi fini d'une époque où il fallait récupérer des capsules de pellicules argentiques, longues de plusieurs kilomètres.

Les
largages de capsules, s'effectuaient au dessus de l'Océan Pacifique Nord, pour une raison de sécurité et protection des données collectées.
En effet, si la capsule n'avait pas été récupérée par un avion en plein vol, ni par un hélicoptère, un bateau pouvait encore intervenir, dans ces eaux internationales.
...et si toutes les tentatives avaient échouées, chaque capsule disposait d'un système s'ouvrant au bout de 24 heures, afin qu'elle sombre dans les abîmes. Ceci fut le cas pour une capsule d'un KH-9 HEXAGON. elle fut ensuite récupérée au moyen d'un bathyscaphe.

Un autre échec eut lieu le 26 mai 1964, quand une capsule d'un CORONA-J, finira sa descente sur terre ferme, par erreur, au... Vénézuela.
Cette anecdote est développée dans ce lien.
www.thespacereview.com/article/1063/1
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Super intéressant merci pour les précisions ;)

a écrit : Cette innovation satellitaire était tout de même économiquement et stratégiquement rentable aux États-Unis.
La récolte photographique apportée par le premier satelite fonctionnel (une bonne douzaine avaient disfonctionné, auparavant), fut plus enrichissante en information, que tout ce qui avait été obtenu par l
es avions espions.

Ces photos satellitaires ont assez rapidement permis aux USA, de découvrir plus d'une centaine d'aéroports militaires inconnus, ou encore de déduire que les quantités de missiles Soviétiques prétendus, n'étaient pas aussi importantes que ce que Moscou annoncait.
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Tout a fait, en gros, les satellites trouvaient les aérodromes et les silos de missiles, et les avions espions servaient à savoir quels avions étaient sur le tarmac et "potentiellement" quels missiles étaient dans les silos (intercontinentaux, stratégiques, tactiques... ca dépend de la configuration du silo)

A vrai dire, encore aujourd'hui, les satellites espion ne suffisent pas a tout voir, je crois que la résolution est au maximum de quelques centimètres (c'est déja énorme), eh non, on ne peut pas voir de l'espace les mensurations des nénés de Madamoizelle de l'espace comme dans "piège à grande vitesse", au mieux, on peut faire la différence entre un char d'assaut et une bagnole, mais pas plus, et en noir et blanc, hein...

C'est effectivement via satellite que les USA ont fini par savoir que la capacité de lancement de missiles intercontinentaux était largement inférieure à celle des USA (moins de silos adaptés, un silo capable de mettre un truc en orbite, c'est balaise!!!) et...
C'est ce qui a poussé l'URSS a mettre des budgets collosaux pour rattraper ce retard, et a contribué à ruiner le pays.

Ce qui est étrange, c'est qu'aujourd'hui, c'est ce qui est en train d'arriver aux USA, ils veulent tellement garder leur suprématie technologique partout que ca commence à leur couter vraiment très cher... je ne sais pas comment ca va finir, cette course à "qui a la plus grosse"...

(désolé j'en ai rajouté et je m'égare légèrement)

Aaarg un de mes sujets de prédilection en astro/ aéronautique et je ne suis pas dispo pour compléter l'anecdote, grrr.

En quelques minutes il y a quand même quelques détails que je peux rajouter pour ceux qui aiment le sujet. Le satellite KH-11 dont parle Epoxy se nomme ainsi parce qu'il fait partie du programme KeyHole de satellites espions (trou de serrure, quels déconneurs ces militaires). Une société spécialisée dans l'imagerie satellitaire s'est aussi appelée plus tard KeyHole, avant d'être rachetée, et se nomme maintenant ... Google Earth (d'où le K dans ses fichiers "kml").

Les satellites lâchaient effectivement leurs pellicules dans un compartiment nommé "le seau", ignifugé, et doté d'un parachute et d'un bouclier thermique. Il était très important que les pellicules ne soient jamais récupérées par un gouvernement étranger, car, en plus de la fuite de la technologie, savoir ou vous avez envie de regarder donne des informations à l'ennemi sur ce qui vous inquiète, ce que vous ne savez pas, etc.

Donc si les capsules ne pouvaient pas être attrapées en vol au-dessus de l'océan par un avion traînant son crochet, ni par un hélico ou un bateau, les ingénieurs se fiaient sur une technologie simple : un bouchon de sel. Après 48 h dans l'eau, le sel avait fondu, la capsule se remplissait d'eau et coulait. Un système fiable !

La reconnaissance satellite a complètement changé le renseignement militaire. On pouvait voir à l'intérieur des bases en plein milieu de l'URSS ! Très vite, les militaires ont appris les horaires de passage des satellites au dessus de leur tête afin de stopper ou cacher leur activité à ces moments très précis. Ou alors de maquiller des usines entières pour faire croire qu'il y avait un lotissement d'habitation, grâce à des maquettes sur leur toit. Mais les militaires sont des malins et ont appris à regarder ce qui n'est pas là: par exemple le manque de chaleur (par infrarouge) sur le tarmac quand un avion a été stationné là puis enlevé.

Aujourd'hui, la résolution des satellites est bien entendu classée secret. Les réglementations interdisent la commercialisation des photos de résolutions inférieures à 25 cm. Certaines spécialistes s'en servent pour compter le nombre de voitures dans les parking de centres commerciaux, en déduire le volume des ventes et donc le cours de la bourse de ces centres. Des sociétés prennent en photo (en résolution grossière) la terre tous les jours !

Mais grâce à une gaffe monumentale de Trump, on sait maintenant que les satellites espions ont *au moins* une résolution inférieure à 10 cm. C'est difficile d'aller très bas à cause de contraintes physiques : taille du miroir qui augmente, flou dû à la diffusion par l'atmosphère, mais aussi, il ne faut pas oublier que la terre défile sous l'objectif à 700 km par seconde. Difficile de faire net !

a écrit : Aaarg un de mes sujets de prédilection en astro/ aéronautique et je ne suis pas dispo pour compléter l'anecdote, grrr.

En quelques minutes il y a quand même quelques détails que je peux rajouter pour ceux qui aiment le sujet. Le satellite KH-11 dont parle Epoxy se nomme ainsi parce qu'il fait p
artie du programme KeyHole de satellites espions (trou de serrure, quels déconneurs ces militaires). Une société spécialisée dans l'imagerie satellitaire s'est aussi appelée plus tard KeyHole, avant d'être rachetée, et se nomme maintenant ... Google Earth (d'où le K dans ses fichiers "kml").

Les satellites lâchaient effectivement leurs pellicules dans un compartiment nommé "le seau", ignifugé, et doté d'un parachute et d'un bouclier thermique. Il était très important que les pellicules ne soient jamais récupérées par un gouvernement étranger, car, en plus de la fuite de la technologie, savoir ou vous avez envie de regarder donne des informations à l'ennemi sur ce qui vous inquiète, ce que vous ne savez pas, etc.

Donc si les capsules ne pouvaient pas être attrapées en vol au-dessus de l'océan par un avion traînant son crochet, ni par un hélico ou un bateau, les ingénieurs se fiaient sur une technologie simple : un bouchon de sel. Après 48 h dans l'eau, le sel avait fondu, la capsule se remplissait d'eau et coulait. Un système fiable !

La reconnaissance satellite a complètement changé le renseignement militaire. On pouvait voir à l'intérieur des bases en plein milieu de l'URSS ! Très vite, les militaires ont appris les horaires de passage des satellites au dessus de leur tête afin de stopper ou cacher leur activité à ces moments très précis. Ou alors de maquiller des usines entières pour faire croire qu'il y avait un lotissement d'habitation, grâce à des maquettes sur leur toit. Mais les militaires sont des malins et ont appris à regarder ce qui n'est pas là: par exemple le manque de chaleur (par infrarouge) sur le tarmac quand un avion a été stationné là puis enlevé.

Aujourd'hui, la résolution des satellites est bien entendu classée secret. Les réglementations interdisent la commercialisation des photos de résolutions inférieures à 25 cm. Certaines spécialistes s'en servent pour compter le nombre de voitures dans les parking de centres commerciaux, en déduire le volume des ventes et donc le cours de la bourse de ces centres. Des sociétés prennent en photo (en résolution grossière) la terre tous les jours !

Mais grâce à une gaffe monumentale de Trump, on sait maintenant que les satellites espions ont *au moins* une résolution inférieure à 10 cm. C'est difficile d'aller très bas à cause de contraintes physiques : taille du miroir qui augmente, flou dû à la diffusion par l'atmosphère, mais aussi, il ne faut pas oublier que la terre défile sous l'objectif à 700 km par seconde. Difficile de faire net !
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On sait également utiliser d'autres informations permettant de mettre en évidence des installations militaires.

L'application Strava qui était destinée à enregistrer les performances sportifs a ainsi dévoiler, malgré elle, de nombreuses informations confidentielles comme la position de certaines bases militaires, leurs tailles et l'ensemble des routes. Des sportifs qui tournent en rond dans le désert sur une application de sport, ça se voit vite.
www.bbc.com/afrique/monde-42871631

On pourrait citer les compteurs d'énergie tous connectés aujourd'hui qui peuvent très bien mettre en évidence les variations d'activités d'une base militaire ou d'un port militaire (pic de consommation d'électricité et d'eau = arrivée d'un sous-marin). Si tu recoupes cela avec les enregistrements sous-marins, tu peux obtenir des signatures acoustiques confidentielles.

Finalement aujourd'hui, ce n'est plus tellement la précision ou la quantité d'information le principal problème. Au contraire, c'est le recoupement et l'analyse qui deviennent difficile devant le flot de données existantes.


Pour les images satellites, on est dans un "flou" (sans mauvais jeu de mot) juridique et géopolitique qui ne rime pas à grand chose.
Par exemple, google maps floute la base navale de Toulon qui contient des informations sensibles.
www.google.fr/maps/place/Base+navale+de+Toulon+(Arsenal+de+Toulon)/@43.1192561,5.9145213,1538m/data=!3m1!1e3!4m13!1m7!3m6!1s0x0:0x316d0fd9ded53397!2zNDPCsDA3JzMyLjAiTiA1wrA1NSc0NS45IkU!3b1!8m2!3d43.125558!4d5.929429!3m4!1s0x0:0xa643dee0cd8ceb4b!8m2!3d43.1229521!4d5.9261491

C'est fort dommage mais il suffit d'aller sur Yandex (le google map russe) pour voir toutes les installations sans problème :
yandex.com/maps/11395/viluchinsk/?l=sat%2Ctrf%2Ctrfe&ll=5.923348%2C43.118270&mode=search&ol=geo&ouri=ymapsbm1%3A%2F%2Fgeo%3Fdata%3DCgoxODAwMjk2NDY3EkpGcmFuY2UsIFByb3ZlbmNlLUFscGVzLUPDtHRlIGQnQXp1ciwgVmFyLCBBcnJvbmRpc3NlbWVudCBkZSBUb3Vsb24sIFRvdWxvbiIKDeS9vUAVk4AsQg%3D%3D&pt=45.138333%2C-12.843056&z=16

a écrit : On sait également utiliser d'autres informations permettant de mettre en évidence des installations militaires.

L'application Strava qui était destinée à enregistrer les performances sportifs a ainsi dévoiler, malgré elle, de nombreuses informations confidentielles comme la position de certaines
bases militaires, leurs tailles et l'ensemble des routes. Des sportifs qui tournent en rond dans le désert sur une application de sport, ça se voit vite.
www.bbc.com/afrique/monde-42871631

On pourrait citer les compteurs d'énergie tous connectés aujourd'hui qui peuvent très bien mettre en évidence les variations d'activités d'une base militaire ou d'un port militaire (pic de consommation d'électricité et d'eau = arrivée d'un sous-marin). Si tu recoupes cela avec les enregistrements sous-marins, tu peux obtenir des signatures acoustiques confidentielles.

Finalement aujourd'hui, ce n'est plus tellement la précision ou la quantité d'information le principal problème. Au contraire, c'est le recoupement et l'analyse qui deviennent difficile devant le flot de données existantes.


Pour les images satellites, on est dans un "flou" (sans mauvais jeu de mot) juridique et géopolitique qui ne rime pas à grand chose.
Par exemple, google maps floute la base navale de Toulon qui contient des informations sensibles.
www.google.fr/maps/place/Base+navale+de+Toulon+(Arsenal+de+Toulon)/@43.1192561,5.9145213,1538m/data=!3m1!1e3!4m13!1m7!3m6!1s0x0:0x316d0fd9ded53397!2zNDPCsDA3JzMyLjAiTiA1wrA1NSc0NS45IkU!3b1!8m2!3d43.125558!4d5.929429!3m4!1s0x0:0xa643dee0cd8ceb4b!8m2!3d43.1229521!4d5.9261491

C'est fort dommage mais il suffit d'aller sur Yandex (le google map russe) pour voir toutes les installations sans problème :
yandex.com/maps/11395/viluchinsk/?l=sat%2Ctrf%2Ctrfe&ll=5.923348%2C43.118270&mode=search&ol=geo&ouri=ymapsbm1%3A%2F%2Fgeo%3Fdata%3DCgoxODAwMjk2NDY3EkpGcmFuY2UsIFByb3ZlbmNlLUFscGVzLUPDtHRlIGQnQXp1ciwgVmFyLCBBcnJvbmRpc3NlbWVudCBkZSBUb3Vsb24sIFRvdWxvbiIKDeS9vUAVk4AsQg%3D%3D&pt=45.138333%2C-12.843056&z=16
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Tout à fait exact ! Aujourd'hui le challenge c'est le recoupement (assisté éventuellement par des IA) des informations ... ou de l'absence d'information ;-)
Les zones confidentielles des bases militaires comportent généralement une interdiction de téléphone portable. Si sur une carte tu regardes là ou les téléphones ne vont jamais, tu trouve ta zone ....

a écrit : Je savais pas du tout ça m'impressionne. Ceci dit ça laisse un bon petit délais entre le cliché et son analyse. Sans compter que la méthode de récupération, sans nos instruments actuels (télémétrie, gps..), a l'air un peu chancelante. m.youtube.com/watch?v=P792j976KGo

Ça vaut ce que ça vaut. Mais sur les 30 premières secondes de cette vidéo ( une cinématique du jeu CoD BO2 ) on peut observer les différentes phases décrites par l’anecdote avec un satellite KH-09. Ces satellites faisaient apparemment la taille d’un autobus !

a écrit : Aaarg un de mes sujets de prédilection en astro/ aéronautique et je ne suis pas dispo pour compléter l'anecdote, grrr.

En quelques minutes il y a quand même quelques détails que je peux rajouter pour ceux qui aiment le sujet. Le satellite KH-11 dont parle Epoxy se nomme ainsi parce qu'il fait p
artie du programme KeyHole de satellites espions (trou de serrure, quels déconneurs ces militaires). Une société spécialisée dans l'imagerie satellitaire s'est aussi appelée plus tard KeyHole, avant d'être rachetée, et se nomme maintenant ... Google Earth (d'où le K dans ses fichiers "kml").

Les satellites lâchaient effectivement leurs pellicules dans un compartiment nommé "le seau", ignifugé, et doté d'un parachute et d'un bouclier thermique. Il était très important que les pellicules ne soient jamais récupérées par un gouvernement étranger, car, en plus de la fuite de la technologie, savoir ou vous avez envie de regarder donne des informations à l'ennemi sur ce qui vous inquiète, ce que vous ne savez pas, etc.

Donc si les capsules ne pouvaient pas être attrapées en vol au-dessus de l'océan par un avion traînant son crochet, ni par un hélico ou un bateau, les ingénieurs se fiaient sur une technologie simple : un bouchon de sel. Après 48 h dans l'eau, le sel avait fondu, la capsule se remplissait d'eau et coulait. Un système fiable !

La reconnaissance satellite a complètement changé le renseignement militaire. On pouvait voir à l'intérieur des bases en plein milieu de l'URSS ! Très vite, les militaires ont appris les horaires de passage des satellites au dessus de leur tête afin de stopper ou cacher leur activité à ces moments très précis. Ou alors de maquiller des usines entières pour faire croire qu'il y avait un lotissement d'habitation, grâce à des maquettes sur leur toit. Mais les militaires sont des malins et ont appris à regarder ce qui n'est pas là: par exemple le manque de chaleur (par infrarouge) sur le tarmac quand un avion a été stationné là puis enlevé.

Aujourd'hui, la résolution des satellites est bien entendu classée secret. Les réglementations interdisent la commercialisation des photos de résolutions inférieures à 25 cm. Certaines spécialistes s'en servent pour compter le nombre de voitures dans les parking de centres commerciaux, en déduire le volume des ventes et donc le cours de la bourse de ces centres. Des sociétés prennent en photo (en résolution grossière) la terre tous les jours !

Mais grâce à une gaffe monumentale de Trump, on sait maintenant que les satellites espions ont *au moins* une résolution inférieure à 10 cm. C'est difficile d'aller très bas à cause de contraintes physiques : taille du miroir qui augmente, flou dû à la diffusion par l'atmosphère, mais aussi, il ne faut pas oublier que la terre défile sous l'objectif à 700 km par seconde. Difficile de faire net !
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700 km/s est un peu exagéré. À cette vitesse, le satellite se libère de l'attraction solaire et ne mettra pas longtemps à rattraper les sondes Voyager ^^

Mais je sais que tu voulais dire 7 km/s ;)

a écrit : 700 km/s est un peu exagéré. À cette vitesse, le satellite se libère de l'attraction solaire et ne mettra pas longtemps à rattraper les sondes Voyager ^^

Mais je sais que tu voulais dire 7 km/s ;)
Arf ! Évidemment, merci de m’avoir corrigé (je ne sais pas pourquoi mais quelque part ça me fait plaisir).