Le Cambodge utilise beaucoup les messages vocaux

Proposé par
Invité
le

La moitié du trafic mondial des messages vocaux sur Messenger est généré par le Cambodge et ses 17 millions d'habitants. Un des facteurs réside dans la complexité de l'écriture khmère, ses 74 lettres en font en effet le plus long alphabet au monde. L'inaccessibilité des claviers a favorisé l'usage des messages vocaux.

L'alphasyllabaire khmer n'est pas adapté au paradigme de clavier imposé par les autres systèmes. Sur smartphone, deux pages couplées à un ensemble de combinaisons sont nécessaires pour accéder aux graphèmes. Cela rend son usage pénible comparé au clavier latin, notamment sur les petits écrans. Sur un clavier d'ordinateur, chaque lettre frappée peut donner entre 2 et 3 lettres différentes selon les combinaisons.


Tous les commentaires (33)

a écrit : Il est possible d'écrire en chinois sur Messenger Oui c'est parce que le clavier le permet, que les serveurs chinois laissent passer la communication sur des applications tel que messanger.
Et si les chinois devaient utiliser messanger, c'est une conviction personnelle mais je suis Persuadé qu'il priviligiriaient le pin yin plutôt que l'utilisation des sinogramme

Du coup sait-on combien représente le trafic mondial ? En millions de messages ? Milliards? X message par seconde pour avoir un autre d’idée. Merci

a écrit : Je ne sais pas la différence(si ce n'est que les sinograme chinois sont plus des syllabes complète que des lettres et donc a presque chaque sonorité syllabique possible un sinograme ) .
Mais l'anecdote fait référence a la langue au plus long alphabet UTILISANT MESSANGER.
Hors la Chine n'utili
se pas messanger (Facebook...) Afficher tout
L’alphabet chinois est utilisé aussi à Hong Kong, Singapour et Taïwan, trois endroits où Messenger est disponible.

a écrit : On considère un système d'écriture comme alphabétique lorsque chaque signe ou combinatoire de signe permet de se référer à un son simple (un phonème). Par exemple en français : k = /k/ ; v = /v/ ; ch = /ʃ/
La combinaison de ces lettres peuvent créer des syllabes. d + a = da.
Bien sûr il y a des héri
tages étymologiques qui viennent complexifier cette règle, comme : e + a + u = /o/

Mais tendanciellement en français, une lettre = un son. La combinaison de ces lettres donnent des syllabes. L'ensemble de ces lettres composent un alphabet.

De l'autre côté on a des système logographiques, comme le chinois, l'écriture maya et l'hiéroglyphique égyptien. Ces trois écritures sont très différentes mutuellement mais prenons l'exemple du chinois puisque c'est celui que vous évoquez.

Globalement, en chinois chaque caractère renvoie à un mot ou une portion de mot. Et la combinaison de ces caractères peuvent donner d'autres mots. Elle est donc là la différence fondamentale entre un alphabet et une écriture à caractère comme le chinois. Là où dans l'alphabet chaque lettre renvoie à un son, dans le chinois, chaque caractère peut renvoyer directement à un mot.

J'ai simplifié la définition, il y' aurait évidemment tout un spectre à nuancer ! Les linguistes me comprendront, je les invite à enrichir mon propos s'ils en ont l'envie.
Afficher tout
La différence est encore plus fondamentale. En chinois un caractère renvoie non pas à un mot mais à un concept, une idée. La prononciation n’est pas du tout codée dans l’écriture, ce qui fait qu’on peut avoir pour une même écriture des prononciations complètement différentes selon les langues (cantonais, mandarin…) mais le sens reste globalement le même.

a écrit : "Alphabet Chinois" est effectivement incorrect, et même contradictoire dans sa propre énoncée, car (du moins à son origine) l'écriture Chinoise est syllabaire. Il est d'ailleurs recommandé de dire "sinogrammes", pour se référer aux caractères... chinois, qui sont aussi des morphèmes.

Pas plus un abugida (alphasillabaire) n'est un alphabet en soi, même si son nom vient des quatre premières "lettres" du Guède Éthiopien, comme dans le mot "Alphabet", d'ailleurs, lui issu des deux premières lettres de l'alphabet grec (alpha et beta).

L'hébreux et l'arabe, ne disposent pas plus d'alphabet au sens strict que nous lui attribuons, car seules les consonnes et voyelles longues sont représentées.
De plus, ces "lettres" peuvent être légèrement différentes à l'écriture, si elles sont placées en début, milieu ou fin de mot.
Afficher tout
Les lettres (pas entre guillemets, ce sont des lettres?) peuvent aussi prendre des formes différentes en grec selon qu’elles sont au début ou à la fin d’un mot.

Et même des formes différentes si elles sont au début d’une phrase ou pas (sur ce dernier point c’est pareil dans l’alphabet latin évidemment).

a écrit : Bonjour Epoxy,
Quel sens donnes-tu à " alphabet " quand tu précises que l'arabe n'en a pas ?
Car à l'école les arabophones apprennent leur écriture comme nous : d'abord lettre par lettre ( avec leur différentes écritures - comme nous apprenons les majuscules et minuscules) avant de les combiner.
Au sens strict, en linguistique un alphabet note tous les sons. L’arabe et l’hébreu ne notent pas les voyelles courtes, donc on appelle ça un abjad. Mais c’est la seule différence avec un alphabet. On est dans la nuance.

Et dans l’usage courant tout le monde appelle ça un alphabet.

a écrit : Oui c'est parce que le clavier le permet, que les serveurs chinois laissent passer la communication sur des applications tel que messanger.
Et si les chinois devaient utiliser messanger, c'est une conviction personnelle mais je suis Persuadé qu'il priviligiriaient le pin yin plutôt que l'utilisation des sinogramme
Les claviers chinois sont des claviers QWERTY classique mais qui permettent d'écrire en sinogrammes, un peu à la manière du T9 chez nous. Les chinois privilégient les sinogrammes qui sont plus précis que le pinyin. De plus si ils n'utilisent pas Messenger c'est parce-que il n'est pas disponible facilement mais aussi car ils ont une application chinoise bien meilleure a mon goût.

a écrit : Si. il y a déjà un clavier khmer mais ils est probablement un des plus complexes à utiliser, c'est l'objet de l'anecdote.

En japonais pour les syllabaires kanas, pas de problème puisqu'ils ne comportent chacun "que" 46 caractères contre 74. Quant aux sinogrammes qui sont au
nombre d'environ 50 000 (eh oui...), il me semble par exemple que pour le chinois il y a un système de latinisation (pinyin) couplé avec de l'autocomplétion qui prend en compte la récurrence des mots et le contexte environnent. En gros à chaque lettre frappée l'ordinateur calcule et suggère les caractères, il faut les sélectionner.

Par exemple si j'écris "xiang" il va me suggérer pleins de caractère qui se prononce comme ça (ex : 勧,厢,啌,廂 etc.)

Cela dit, sachant la difficulté d'écrire du khmer sur clavier, il ne serait pas idiot de se demander si l'on ne pourrait pas améliorer le système. Une adaptation pour le khmer du système combinant translittération latine et autocomplétion sur les modèles japonais et chinois pourrait être intéressant...
Afficher tout
Oui, l'utilisant de temps en temps je connais bien le clavier chinois, je me demandais pourquoi il n'y a pas de clavier similaires en khmer plus simple d'utilisation a la manière du chinois avec son système pinyin.

Je ne suis pas sûr d’avoir tout bien compris. Mais à priori alphabet thaïlandais (et non thaï qui est un vilain anglicisme) est composé de 44 consonnes, 32 voyelles et 6 accents. Est-ce bien un alphabet ? Il me semble.

a écrit : Je ne suis pas sûr d’avoir tout bien compris. Mais à priori alphabet thaïlandais (et non thaï qui est un vilain anglicisme) est composé de 44 consonnes, 32 voyelles et 6 accents. Est-ce bien un alphabet ? Il me semble. Pour le thaïlandais comme pour khmer, si l'on veut être plus précis on parle d'alphasyllabaire ou encore abugida. A la différence des alphabets dits "classiques" dont nous avons l'habitude, chaque consonne possède une voyelle par défaut.

C'est un peu dur à conceptualiser pour les non-initiés mais je vais essayer :

Imaginons le son /d/. En écriture khmère la consonne /d/ possède une voyelle automatiquement attribué, de sorte que lorsqu'aucune voyelle ne lui est ajoutée, on la prononcera toujours /dɑː/ ou /dɔː/. Ainsi chaque "consonne" est finalement une syllabe par défaut.

Si on compare avec le français, si je prends la lettre <d> , je suis "obligé" de lui ajouter une voyelle pour qu'elle ait une existence en tant que syllabe : do, du, de...

Voilà ce qui distingue les alphasyllabaires avec l'alphabet français. C'est pourquoi on dit qu'un alphasyllabaire est à mi-chemin entre un alphabet et un syllabaire.

Mais globalement un alphasyllabaire a le même logiciel qu'un alphabet. C'est à dire qu'il s'agit de combiner des consonnes et des voyelles pour créer des syllabes.

Il ne me semble pas abusé de dire que tous les alphasyllabaires sont des alphabets mais que tous les alphabets ne sont pas des alphasyllabaires. D'ailleurs avant 1948 on ne faisait même pas la différence. On est vraiment dans la nuance métalinguistique.

Conclusion mon cher, il y a bien un alphabet thaïlandais !

Effectivement, ma mère a essayé de m'apprendre l'écriture khmer quand j'étais au lycée, doit y avoir une trentaine de consonnes, une vingtaine de voyelles et ce que ma mère appelait les pieds.
J'ai eu du mal à lui trouver un clavier khmer pour son téléphone, c'est tellement compliqué d'utilisation qu'elle l'utilise jamais.

a écrit : Je ne suis pas sûr d’avoir tout bien compris. Mais à priori alphabet thaïlandais (et non thaï qui est un vilain anglicisme) est composé de 44 consonnes, 32 voyelles et 6 accents. Est-ce bien un alphabet ? Il me semble. Thaï n'est pas un vilain anglicisme, ce mot désigne ce qui est relatif à la culture ou à la langue, justement, alors que Thaïlandais fait référence aux frontières du pays (comme land l'indique au sein de ce mot). On peut parler des langues thaïes au sens large pour toutes les langues similaires de l'asie du sud-est comme le laotien ou le birman, ou le thaï c'est à dire a langue thaïe au sens strict que l'on parle en Thaïlande (de même que les langues latines comprennent le français, l'italien et le latin lui-même). Et donc c'est correct, en bon français, de parler de l'alphabet thaï et des Thaïs pour les personnes qui ont cette culture et parlent cette langue.