Afin d'empêcher toute velléité des studios de modifier son montage (comme il eut à le subir à ses débuts), Alfred Hitchcock avait une technique bien à lui : il ne filmait que le strict nécessaire, sans scènes superflues, ce qui rendait difficile la suppression de scènes pour en rajouter d'autres.
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Car le problème aux USA est que c'est le producteur qui a le dernier mot sur le montage,etc.. au détriment du réalisateur ça dénature le film dans le plus souvent des cas en l'aseptisant par exemple pour pouvoir le classer dans une classe d'âge tout public.
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Car le problème aux USA est que c'est le producteur qui a le dernier mot sur le montage,etc.. au détriment du réalisateur ça dénature le film dans le plus souvent des cas en l'aseptisant par exemple pour pouvoir le classer dans une classe d'âge tout public.
Il avait aussi un truc pour filmer à peu près ce qu'il voulait malgré la censure : il rajoutait des scènes osées dans le scénario de façon à pouvoir négocier avec la censure : "OK cette scène est trop osée, je l'enlève, mais vous me laissez celle là qui est quand même moins osée" et finir par aboutir à un scénario validé qui correspondait à peu près à ce qu'il voulait au départ... Pour la fameuse scène de la douche dans psychose, l'actrice a quand même dû revêtir une combinaison couleur chair car il ne fallait pas montrer une femme nue... L'actrice racontait qu'il n'y avait jamais autant eu d'éclairagistes et autres techniciens affairés dans les échafaudages autour du plateau que pour le tournage de cette scène, qui espéraient pouvoir apercevoir quelquechose... Alors bien sûr elle portait cette combinaison faite d'une sorte de caoutchouc donc il n'y avait rien à voir... Mais à force de la retirer et réenfiler à chaque prise de vue, et avec l'eau chaude, la combinaison a fini par lâcher, juste à temps : la dernière scène était tournée mais les techniciens dans les échafaudages se sont bien rincé l'œil !
Les versions Director's Cut permettent de découvrir, la plupart du temps lors de la sortie Dvd/Blu-ray, le montage du réalisateur. Parfois même, une exploitation salle de ces versions peut avoir lieu.
Hitchcock travaille essenciellement sa mise en scene a partir de storyboards, c est un des realisateurs pionnier de cette methode de production en dehors du cinema d'animation, cela explique également que les prises de vues soient peu nombreuses au moment du montage.
www.liberation.fr/cahier-special/2007/07/30/psychose-meurtre-fantasmatique_99078
Mon premier com était évidement ironique ... car en réalité seul la tête et les mains étaient de la comédienne, le reste c'est une doublure qui était réellement nue. Et les plans de la douche on pris 7 jours à être tournées. Donc je ne sais vraiment pas où tu es allé chercher cette histoire.Je ne suis pas allé la chercher cette histoire, elle est venue à moi par la magie des ondes (càd dans une émission de radio). C'était il y a longtemps mais je ne pense pas que ma mémoire me joue des tours. Le fait que ce soit le dos nu d'une doublure qui apparaît à l'écran n'exclut pas le fait que la comédienne tournait ses scènes sous la douche vêtue d'une combinaison en plastique souple (qu'on ne voyait pas ou très peu à l'écran) pour préserver sa pudeur sur le plateau de tournage et qu'elle a fini par lâcher...
C'est la vague du Nouvel Hollywood, dans les années 1970, qui a profondément modifié le statut du réalisateur aux Etats-Unis. Alors qu'il n'était qu'un simple exécutant, il devient le véritable chef et auteur de son film avec Coppola, Scorcese, Bogdanovich, Altman etc. Par la suite, Spielberg et Lucas exploiteront les plein pouvoirs pour "inventer" le blockbuster, avec Jaws et Star Wars. C'est aussi au début des années 1980 que les séries américaines connaissent leur deuxième âge d'or en créant le statut de showrunner avec Hill Street Blues, première série prémonitoire des grandes séries HBO du troisième et actuel âge d'or des séries. Le showrunner a le mot final sur tout, le casting, le scénario, la direction etc.
En gros, au cinéma comme à la télé, les producteurs laissent les créateurs faire ce qu'ils veulent depuis 40 ans, du moment que ça rapporte du fric. C'est grâce à ce système que nous avons des pépites comme Sopranos ou The Wire, alors que les Français subissaient Hélène et les garçons. C'est depuis que nous avons compris que la créativité et l'audace sont aussi des attentes du public qui n'est pas forcément con que nous avons enfin des bijoux comme Le Bureau des Légendes.
Si vous voulez en savoir plus, lisez Le nouvel Hollywood de Biskind, et Des hommes tourmentés pour les séries.