Certaines forteresses continuent d'être convoitées à notre époque

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Le Krak des Chevaliers est une forteresse syriaque datant de l'époque byzantine au VIIe siècle. Il est successivement passé aux mains des Omeyyades, puis des Croisés avant d'être repris par les Mamelouks. En 2012, il continuait d'être une place forte convoitée : il passa aux mains des rebelles syriens qui y restèrent près de deux ans avant d'être repris par le régime.


Commentaires préférés (3)

Même si un fortin antique s'élevait à l'emplacement du Krak, il était de taille modeste. Ce sont bien les chevaliers Hospitaliers Saint Jean de Jérusalem qui ont édifié la forteresse qu'on connaît aujourd'hui.

...ces chevaliers sont plus connus aujourd'hui sous le nom d'Ordre de Malte. Oui, oui, le même que nous connaissons aujourd'hui.

En effet le Krak devient sous les hospitaliers une véritable place forte digne des plus grandes! On pourra dire ce qu'on veut sur les croisés mais si il y a bien une chose de sur c'est qu'ils savaient construire des forteresses!
D'ailleurs le terme "krak" vient du syriaque "karak", signifiant "forteresse/place forte"! Al-Karak étant aussi la place forte du triste sire Renaud de Châtillon, réputé pour être une place forte complexe à assiéger.

Néanmoins toutes ces places fortes ont finit par s'incliner devant l'un des plus grands conquérants mameluks, Baybars l'Arbalètrier, qui ne cède en terme de prestige que de peu à Saladin ou Zengi.

A l'époque romaine (byzantine), la principale forteresse de la région était plutôt située dans la ville d'Émèse elle même (aujourd'hui Homs), ce sont bien les Omeyyades qui ont construit une puissante citadelle sur ce qui n'était alors qu'un fortin. 4

Par ailleurs, pour compléter l'anecdote, lors de la chute des Omeyyades en 750, renversés par la dynastie abbasside, l'importance stratégique de la place changea considérablement. En effet, la capitale omeyyade étant Damas, elle était relativement proche des frontières byzantines d'Anatolie, il fallait donc la défendre par un réseau de forteresses (les thurgurts). En revanche, les Abbassides dirigeant l'empire musulman depuis Bagdad, la probabilité d'une attaque romaine sur la capitale était fortement réduite, et si les forteresses des frontières continuaient bien sur à être entretenues, le site du krak avait perdu son statut de rempart de la capitale. Cette perte d'importance s'est vue notamment lors de la campagne de Syrie de l'empereur byzantin Jean Tzimiskès : il soumit la ville d'Homs mais ne s'intéressa même pas au château.

En 1099, lorsque les Croisés sont arrivés, la Syrie était alors disputée entre les califats rivaux des Abbassides, sunnites, (dirigés en fait par le sultanat turc seldjoukide) et les Fatimides, chiites, basés en Egypte depuis 969. Ce contexte de désordre a largement aidé la progression croisée (par exemple Jérusalem venait à peine d'être reconquise par les Fatimides sur les troupes seldjoukides des Abbassides lorsque les armées croisées s'y sont présentées).

Une fois les Croisés installés, une telle forteresse à Homs, proche des importantes citadelles musulmanes de Damas et d'Alep redevint d'une importance stratégique capitale, c'est pourquoi de nombreux travaux lui donnèrent l'aspect qu'elle a encore aujourd'hui.


Tous les commentaires (17)

Les architectes étaient des visionnaires ! Un bâtiment si ancien mais toujours d'une grande importance géopolitique !

Même si un fortin antique s'élevait à l'emplacement du Krak, il était de taille modeste. Ce sont bien les chevaliers Hospitaliers Saint Jean de Jérusalem qui ont édifié la forteresse qu'on connaît aujourd'hui.

...ces chevaliers sont plus connus aujourd'hui sous le nom d'Ordre de Malte. Oui, oui, le même que nous connaissons aujourd'hui.

D'après les sources il fallait être un sacré crack pour prendre cette forteresse !
(Ok je sort ------->[] )

a écrit : D'après les sources il fallait être un sacré crack pour prendre cette forteresse !
(Ok je sort ------->[] )
T'as completement cracké avec ta blague

Une anecdote pour un historien ^^
JMCMB quand même !! :)

a écrit : Même si un fortin antique s'élevait à l'emplacement du Krak, il était de taille modeste. Ce sont bien les chevaliers Hospitaliers Saint Jean de Jérusalem qui ont édifié la forteresse qu'on connaît aujourd'hui.

...ces chevaliers sont plus connus aujourd'hui sous le nom d'Ordre
de Malte. Oui, oui, le même que nous connaissons aujourd'hui. Afficher tout
Ou encore franc-maçon ;)

Malheureusement les tirs de chars et d'artillerie sur ce monumental chateau ont eu raison de lui.

Le krak des chevaliers me rappelle des chateaux dans Game of Thrones, peut-être que l'auteur s'est inspiré de celui ci. Harrenhall par exemple est le plus hros chateau de l'univers de GoT avec des murailles de plusieurs dizaines de mètres. Pour la réputation de presque impossible à prendre, il y a Moat Cailin : ce n'est plus qu'une ruine, mais il garde le seul passage vers le Nord et aucun attaquant n'a jamais réussi àle prendre par le sud.

Le syriaque est une langue... Le fort est syrien, donc, pas syriaque !

En effet le Krak devient sous les hospitaliers une véritable place forte digne des plus grandes! On pourra dire ce qu'on veut sur les croisés mais si il y a bien une chose de sur c'est qu'ils savaient construire des forteresses!
D'ailleurs le terme "krak" vient du syriaque "karak", signifiant "forteresse/place forte"! Al-Karak étant aussi la place forte du triste sire Renaud de Châtillon, réputé pour être une place forte complexe à assiéger.

Néanmoins toutes ces places fortes ont finit par s'incliner devant l'un des plus grands conquérants mameluks, Baybars l'Arbalètrier, qui ne cède en terme de prestige que de peu à Saladin ou Zengi.

A l'époque romaine (byzantine), la principale forteresse de la région était plutôt située dans la ville d'Émèse elle même (aujourd'hui Homs), ce sont bien les Omeyyades qui ont construit une puissante citadelle sur ce qui n'était alors qu'un fortin. 4

Par ailleurs, pour compléter l'anecdote, lors de la chute des Omeyyades en 750, renversés par la dynastie abbasside, l'importance stratégique de la place changea considérablement. En effet, la capitale omeyyade étant Damas, elle était relativement proche des frontières byzantines d'Anatolie, il fallait donc la défendre par un réseau de forteresses (les thurgurts). En revanche, les Abbassides dirigeant l'empire musulman depuis Bagdad, la probabilité d'une attaque romaine sur la capitale était fortement réduite, et si les forteresses des frontières continuaient bien sur à être entretenues, le site du krak avait perdu son statut de rempart de la capitale. Cette perte d'importance s'est vue notamment lors de la campagne de Syrie de l'empereur byzantin Jean Tzimiskès : il soumit la ville d'Homs mais ne s'intéressa même pas au château.

En 1099, lorsque les Croisés sont arrivés, la Syrie était alors disputée entre les califats rivaux des Abbassides, sunnites, (dirigés en fait par le sultanat turc seldjoukide) et les Fatimides, chiites, basés en Egypte depuis 969. Ce contexte de désordre a largement aidé la progression croisée (par exemple Jérusalem venait à peine d'être reconquise par les Fatimides sur les troupes seldjoukides des Abbassides lorsque les armées croisées s'y sont présentées).

Une fois les Croisés installés, une telle forteresse à Homs, proche des importantes citadelles musulmanes de Damas et d'Alep redevint d'une importance stratégique capitale, c'est pourquoi de nombreux travaux lui donnèrent l'aspect qu'elle a encore aujourd'hui.

Interlude:

Les forteresses, quelles qu'elles soient, n'ont jamais eu pour vocation d'être imprenables, et ceux qui ont affirmé ça sont aussi idiots que ceux qui ont affirmé que le Titanic où n'importe quel autre navire est insubmersible (à part d'insubmersibles idiots!^^)

Une forteresse n'a pour but que de résister suffisamment longtemps à un assaut et bloquer une invasion du territoire jusqu'à l'arrivée des renforts. Point.

Les murs valent des armées, certes, mais les murs ça se démolis au trébuchet (où au canon si vous préférez, c'est du kif kif bourricot). Le truc, c'est de les démolir avant que les copains des mecs qui sont planqués de l'autre coté du mur viennent nous botter les fesses. ;)

Se planquer derrière des remparts a toujours signé la fin des civilisations qui se sont engagées dans cette voie.

a écrit : Le syriaque est une langue... Le fort est syrien, donc, pas syriaque ! Le syriaque est une langue effectivement une des évolution moderne de l'araméen mais il est aussi un peuple. Pour info je suis syriaque de la région de Mardin(Turquie)

a écrit : A l'époque romaine (byzantine), la principale forteresse de la région était plutôt située dans la ville d'Émèse elle même (aujourd'hui Homs), ce sont bien les Omeyyades qui ont construit une puissante citadelle sur ce qui n'était alors qu'un fortin. 4

Par ailleurs, pour compléter
l'anecdote, lors de la chute des Omeyyades en 750, renversés par la dynastie abbasside, l'importance stratégique de la place changea considérablement. En effet, la capitale omeyyade étant Damas, elle était relativement proche des frontières byzantines d'Anatolie, il fallait donc la défendre par un réseau de forteresses (les thurgurts). En revanche, les Abbassides dirigeant l'empire musulman depuis Bagdad, la probabilité d'une attaque romaine sur la capitale était fortement réduite, et si les forteresses des frontières continuaient bien sur à être entretenues, le site du krak avait perdu son statut de rempart de la capitale. Cette perte d'importance s'est vue notamment lors de la campagne de Syrie de l'empereur byzantin Jean Tzimiskès : il soumit la ville d'Homs mais ne s'intéressa même pas au château.

En 1099, lorsque les Croisés sont arrivés, la Syrie était alors disputée entre les califats rivaux des Abbassides, sunnites, (dirigés en fait par le sultanat turc seldjoukide) et les Fatimides, chiites, basés en Egypte depuis 969. Ce contexte de désordre a largement aidé la progression croisée (par exemple Jérusalem venait à peine d'être reconquise par les Fatimides sur les troupes seldjoukides des Abbassides lorsque les armées croisées s'y sont présentées).

Une fois les Croisés installés, une telle forteresse à Homs, proche des importantes citadelles musulmanes de Damas et d'Alep redevint d'une importance stratégique capitale, c'est pourquoi de nombreux travaux lui donnèrent l'aspect qu'elle a encore aujourd'hui.
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Très intéressant merci pr ta touche perso !