La gare internationale de Canfranc est une très grande gare comparable à la gare Paris Saint-Lazare située à Canfranc en Espagne à une altitude de 1195 mètres. Elle est totalement abandonnée depuis le déraillement d'un train de marchandises en 1970.
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La gare internationale de Canfranc est une très grande gare comparable à la gare Paris Saint-Lazare située à Canfranc en Espagne à une altitude de 1195 mètres. Elle est totalement abandonnée depuis le déraillement d'un train de marchandises en 1970.
Commentaires préférés (3)
La question serait surtout : pourquoi a-t-on construit une telle gars ici, avec une fréquentation si faible ? (les sources parlent d'une cinquantaine de voyageurs par jour).
C’est surtout le fait que la largeur des rails étaient différentes entre la France et l’Espagne, ce qui obligeait à toujours décharger (marchandise et passagers) afin de passer d’un train à l’autre.
Il me semblait bien : anecdote déjà publiée le 26 juillet 2017.
Mais je suis sûr que quelques nouveaux commentaires viendront encore compléter cette réédition...
Tous les commentaires (13)
La question serait surtout : pourquoi a-t-on construit une telle gars ici, avec une fréquentation si faible ? (les sources parlent d'une cinquantaine de voyageurs par jour).
C’est surtout le fait que la largeur des rails étaient différentes entre la France et l’Espagne, ce qui obligeait à toujours décharger (marchandise et passagers) afin de passer d’un train à l’autre.
Il me semblait bien : anecdote déjà publiée le 26 juillet 2017.
Mais je suis sûr que quelques nouveaux commentaires viendront encore compléter cette réédition...
A savoir (cela avait sûrement déjà été dit dans l'anecdote de 2017, il me semblait bien déjà l'avoir vue également) qu'un projet est en pour parler pour rouvrir cette ligne. J'avais emprunté une partie de celle-ci pour le boulot par le passé (Pau-Oloron) dont l'état était... Catastrophique.
Le tronçon Pau-Oloron à entièrement été refait en 2011 de mémoire et le tronçon Oloron Sainte Marie-Bedous de même et rouvert au trafic de voyageur été 2016.
Depuis septembre 2019 la commission Européenne a donné son accord pour financer une étude pour la réouverture entre Bedous et Canfranc et la remise en service de cette gare. Parmi les arguments avancés : une liaison "directe" Paris-Valence, réduire le trafic de camion passant par le tunnel du somport en recourant davantage au fret et désengorger les axes routiers aux extrémités de la chaîne Pyrénéenne proches de la saturation.
La gare internationale de Canfranc, au début du 20 ème siècle, s'inscrivait - déjà !- dans un contexte cherchant à renforcer les liaisons Franco-espagnoles et donc avec le reste de l' Europe, par le biais du moyen de transport le plus rapide de l'époque: le chemin de fer.
Tout comme aujourd'hui, les deux seuls points ferroviaires trans-Pyrénéens se trouvaient à ses extrémités Est et Ouest. Construire cette gare et les voies attenantes, permettait donc d'économiser un détour ferroviaire se chiffrant en centaines de kilomètres. Ceci constituait un véritable progrès à l'époque, réclamé depuis des décennies, dès l'avènement des transports ferroviaires.
Les proportions imposantes de la gare internationale de Canfranc, avaient diverses fonctions, certaines logiques en soi, mais également politiques....
Elles cherchaient à démontrer que la région Aragonaise pouvait être toute aussi ambitieuse que sa voisine Catalane, car en ce début du 20 ème siècle, d'autres voies trans-Pyrénéennes étaient proposées.... mais du côté Nord-Occidental Catalan.
Canfranc était un des passages pluricentenaires pour les pèlerins du chemin de Santiago de Compostelle. La gare cherchait donc a devenir un point de départ, de transit ou de retour de ces voyageurs. À l'époque, même si le tourisme de masse n'est pas développé, il existait déjà une clientèle.
La gare de Canfranc, bien que située en territoire Espagnol, était de facto un poste frontalier, où tous les services administratifs attenants devaient être double: douane, police, gendarmerie, guichets, contrôle de change (monnaie), impôts, courrier, télégraphe, etc... Ainsi que tous les logements de fonction pour ce personnel. Se rajoutait aussi un hôtel de catégorie internationale, une cantine, un restaurant, un casino, une bibliothèque, une infirmerie, des garages et des hangars pour les marchandises.
Aujourd'hui, la gare est classée monument et bien d' intérêt culturel et fait l'objet d'une réhabilitation et restauration en profondeur, afin d'être transformé en hôtel de luxe et musée du chemin de fer. De plus d'une centaine de logements privés seront également inclus au complexe.
L' internaute @Mowmow47 cite l'étude de faisabilité de réouverture de la ligne. C'est exact, mais il semble que la véritable raison est de faire passer le transit ferroviaire de marchandises par ce point, au cas où la Catalogne Espagnole obtiendrait son indépendance et difficulterait donc la réalisation du projet ferroviaire Trans-Mediterraneen. A devenir indépendante, la Catalogne sortirait automatiquement de l'UE, et il faudrait tout renégocier, tant pour le passage de marchandises comme de personnes.
Ah, deux dernières choses: à l'inauguration de la gare de Canfranc, les systèmes de changement d'écarts d'essieux incorporés sur les locomotives et les wagons n'existaient pas. Aujourd'hui, cet inconvénient ne se pose plus pour les wagons de marchandises et encore moins pour les TGV arrivant de France. Toutes les lignes ferroviaires à grande vitesse d'Espagne, font usage de l'écart standard d'Europe.
Les autres lignes ferroviaires Espagnoles gardent l'écart Russe, pays qui aida dans la construction des premières lignes du pays, au 19 ème siècle.
Pour les plus jeunes, c’est la gare de Quinzeuro.
Une excellente vidéo à été faite dessus (peut être par Mamytwink ou Arte ou équivalent) mais j'ai été incapable de remettre la main dessus...
Une fois Canfranc choisi, il faut encore creuser un tunnel ( tunnel de Somport) sous la ligne frontalière. Il ne sera terminé qu'en 1915, c'est à dire durant la Première Guerre Mondiale, où la France a maintenant des impératifs plus urgents. Les travaux sont donc gelés jusqu'à nouvel ordre.
La Grande Guerre se termine, ....mais l'épidémie de grippe fait des ravages des deux bords. L'heure n'est pas à la reprise.
Il faut attendre 1923, pour que les travaux de construction de la gare commencent, mais l'ingénieur en charge de superviser les travaux, meurt.
Il est remplacé, mais maintenant c'est l'argent qui manque. Un demi million de pesetas de plus ! Une somme très importante à l'époque.
Finalement inaugurée en 1928...
Un sérieux incendie ravage une partie de la gare, en 1931.
8 ans après son inauguration, elle est fermée, pour cause de la Guerre Civile Espagnole (1936-39). Elle est contrôlée par les franquistes, qui murent l'entrée du tunnel, craignant qu'il soit utilisé par des forces Républicaines provenant de France.
...et quand la Guerre Civile se termine, c'est la Seconde Guerre Mondiale qui commence 5 mois plus tard. De plus, le Gouvernement de Franco fait appliquer une politique de repli de l'Espagne sur elle même (une sorte d'autarcie), qui ne prendra fin qu'en 1959.
Quand les Nazis envahissent la France, un détachement militaire Allemand vient également contrôler la moitié de la gare, qui était sous juridiction Française. Le lieu servira à faire transiter les chargements de tungstène extraits dans la Corniche Cantabrique, et remontant vers le Reich. Inversement, y transitent des chargements d'or Nazi provenant de Suisse en guise de paiement.
Préciser que la gare était très étroitement surveillée par les soldats Allemands, toujours à la recherche de passagers résistants, d'opposants politiques, de Juifs, etc.... Il y eut bien plus d'un épisode de tension entre forces Nazies et Espagnol.
Au final, la ligne n' aura fonctionné a plein rendement que durant ses huit premières années et ne pourra pas retrouver une splendeur ferroviaire, déjà concurrencée par le transport routier des marchandises, ainsi que la démocratisation de l'automobile et des transports en avion.
Il est difficile de savoir ce que serait devenue cette gare, si d'aventure le déraillement du train français n'avait pas détruit le pont permettant l'accès ferroviaire transfrontalier, en 1970.
Arte a fait un reportage très intéressant sur cette gare.
C’était surtout pour le tourisme début 1900 il me semble. Mais le monde a changé et la gare n’a servi à rien.
La gare de Canfranc n’est pas complètement abandonnée, elle se visite avec des groupes de touristes casqués. Donc pas d’Urbex pour ceux qui l’envisageaient... sinon effectivement il s’agissait d’une gare de transite de marchandise entre les trains de norme espagnol et ceux de norme française.
Jlsd car déjà publiée
Aujourd’hui c’est un palace plutôt bien rénové