Un coma de 37 ans avant de mourir

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a écrit : Oui et non.

En France y a quand même rarement des frais directs quand une personne est hospitalisée si longtemps, et effectivement pour ce type de situation il y a reconnaissance en affection de longue durée.

Par contre, faut arrêter, les proches ne décident pas du tout de "débrancher
" un patient ... On n'est pas dans des séries américaines. Tout comme la famille ne décide pas du prélèvement d'organes en cas de mort encéphalique.

C'est une décision qui se fait après réunion de concertation pluridisciplinaire qui implique tout le personnel soignant, allant des aides soignantes au médecin référent en passant par les collègues ne participant pas à la prise en charge et même aux étudiants du service, et incluant l'avis des proches +/- celui du patient s'il avait évoqué des idées concernant cette situation avant qu'elle n'arrive.

Il est impossible de faire porter le poids d'une telle décision uniquement sur les proches, et, au vu de certaines affaires dont on entendait encore les rebondissements récemment, ça ne fonctionnerait pas aisément. Il y a souvent discorde dans les familles quand on évoque ces sujets.

Il faut quand même qu'il y ait un motif médical sous jacent pour qu'on en arrive à évoquer l'arrêt des thérapeutiques actives. Sachant qu'à part "débrancher" justement les patients, c'est à dire extuber et enlever le respirateur, et couper l'alimentation, on n'a pas grand chose d'autre de disponible.
Donc à la question : pourquoi on ne les débranche pas ? La réponse est : ben, des fois, on les débranche, mais ils respirent par eux mêmes ... Et là ben on a un peu l'air bête ...

En France, on ne peut qu'arrêter les thérapeutiques dites "actives" quand on limite l'activité thérapeutique. Il y a débat pour certains sur le fait que l'alimentation en fasse partie ou non. Si le patient survit sans ces thérapeutiques, on ne peut rien faire ... Il n'y a que les antalgiques comme la morphine que l'on peut utiliser (à doses raisonnables) bien que ça abrège la vie d'un patient, si on le fait dans le but de le soulager.

Sinon, ben la croissance ne peut être normale. Mais pas besoin de 37 ans de coma. Faites 15 j de réanimation et vous verrez vos muscles fondre comme neige au soleil, plus au moins vite selon l'affection qui vous a amené là. Entre l'immobilité prolongé, la carence protéique, l'hypermétabolisme notamment dans les phénomènes infectieux qui peuvent survenir à tout moment même s'ils n'étaient pas là au début, ça va vite.
Et de là à savoir comment elle aurait vécu son réveil ... La première question serait de savoir quelles auraient été les séquelles neurologiques ... Il n'y a que dans les films que les gens se réveillent de 4 ans de coma et se lèvent direct pour aller voir ce qu'il se passe dehors.
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Commentaire qui vaut ce qu'il vaut! Bravo. J'en ai beaucoup appris rien qu'en vous lisant :)

a écrit : Ses proches et surtout ses parents j'imagine, ont gardé espoir pendant 37ans. Je me demande si son évolution était "normale". Je veux dire est-ce qu'elle est morte avec le corps d'une femme de 43 ans? Cela m'étonnerait un peu... Dans le coma, notre corps vie normalement (cheveux qui poussent, ongles, etc...), la peau vieillit aussi.
En toute logique elle a dû grandir dans le lit, et se forme comme une femme.

Ils l'ont gardée 37 ans dans le coma et mon oncle on l'a gardé qu'une semaine ??!!! On avait pas l'argent du coup ils se sont pas faut chier c'est ça ?!!

a écrit : Oui et non.

En France y a quand même rarement des frais directs quand une personne est hospitalisée si longtemps, et effectivement pour ce type de situation il y a reconnaissance en affection de longue durée.

Par contre, faut arrêter, les proches ne décident pas du tout de "débrancher
" un patient ... On n'est pas dans des séries américaines. Tout comme la famille ne décide pas du prélèvement d'organes en cas de mort encéphalique.

C'est une décision qui se fait après réunion de concertation pluridisciplinaire qui implique tout le personnel soignant, allant des aides soignantes au médecin référent en passant par les collègues ne participant pas à la prise en charge et même aux étudiants du service, et incluant l'avis des proches +/- celui du patient s'il avait évoqué des idées concernant cette situation avant qu'elle n'arrive.

Il est impossible de faire porter le poids d'une telle décision uniquement sur les proches, et, au vu de certaines affaires dont on entendait encore les rebondissements récemment, ça ne fonctionnerait pas aisément. Il y a souvent discorde dans les familles quand on évoque ces sujets.

Il faut quand même qu'il y ait un motif médical sous jacent pour qu'on en arrive à évoquer l'arrêt des thérapeutiques actives. Sachant qu'à part "débrancher" justement les patients, c'est à dire extuber et enlever le respirateur, et couper l'alimentation, on n'a pas grand chose d'autre de disponible.
Donc à la question : pourquoi on ne les débranche pas ? La réponse est : ben, des fois, on les débranche, mais ils respirent par eux mêmes ... Et là ben on a un peu l'air bête ...

En France, on ne peut qu'arrêter les thérapeutiques dites "actives" quand on limite l'activité thérapeutique. Il y a débat pour certains sur le fait que l'alimentation en fasse partie ou non. Si le patient survit sans ces thérapeutiques, on ne peut rien faire ... Il n'y a que les antalgiques comme la morphine que l'on peut utiliser (à doses raisonnables) bien que ça abrège la vie d'un patient, si on le fait dans le but de le soulager.

Sinon, ben la croissance ne peut être normale. Mais pas besoin de 37 ans de coma. Faites 15 j de réanimation et vous verrez vos muscles fondre comme neige au soleil, plus au moins vite selon l'affection qui vous a amené là. Entre l'immobilité prolongé, la carence protéique, l'hypermétabolisme notamment dans les phénomènes infectieux qui peuvent survenir à tout moment même s'ils n'étaient pas là au début, ça va vite.
Et de là à savoir comment elle aurait vécu son réveil ... La première question serait de savoir quelles auraient été les séquelles neurologiques ... Il n'y a que dans les films que les gens se réveillent de 4 ans de coma et se lèvent direct pour aller voir ce qu'il se passe dehors.
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Juste par rapport au début de ton commentaire, c'est à dire que si une famille dit non pour le prélèvement d'organe ils prennent quand même ? Ou c'est dans le sens ils veulent donner mes les médecins ne prennent pas forcément? c'est quand même la famille qui dit oui ou non et ensuite les médecins font en fonction non ?

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android

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Une chirurgie simple et faite chaque jour,qui fini par tuer un enfant...

a écrit : Ce que j'ai du mal à comprendre dans ce genre de situation c'est qu'au bout de dix ans, pourquoi ils ne les débranchent pas ? Je sais que ça doit être un crève-cœur mais s'ils ne se sont pas réveilles au bout de dix ans, ils ne se réveilleront jamais... Elle était dans le coma, pas en mort cérébrale, c'est quand même pas du tout pareil...

a écrit : Je me demande ce qu'il se serait passé si elle s'était réveillée au bout de 37 ans. Comment aurait été sa vie après ? Avec le retard considérable à rattraper, sentimental, culturel et éducationnel, est-ce qu'elle aurait supporté le retour à la vie ? Est-ce qu'elle aurait été reconnaissante envers sa famille de l'avoir gardée en vie si longtemps ou est-ce qu'au contraire elle leur en aurait voulu ?
Ça pourrait faire un super film.
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En partant du principe quelle se reveillte sans sequelle, je pense que le fait qu'elle était jeune enfant déjà le choc doit être moins grand malgré que la réhabilitation dans le monde actuel doit être très compliqué. Mais finalement à 6 ans on ne connaît pas beaucoup de choses c'est presque comme si elle continuait simplement l'apprentissage de la vie la ou elle la laissé. Du moins c'est comme ça que je vois les choses.

a écrit : Juste par rapport au début de ton commentaire, c'est à dire que si une famille dit non pour le prélèvement d'organe ils prennent quand même ? Ou c'est dans le sens ils veulent donner mes les médecins ne prennent pas forcément? c'est quand même la famille qui dit oui ou non et ensuite les médecins font en fonction non ? Alors, j'avais fait un long commentaire la dessus il y a peu sur l'anecdote sur la transplantation de tete envisagee par un neurochirurgien

Les textes de loi disent que si le patient ne s'est pas inscrit sur le registre national des refus, on peut prelever.

La famille ne decide absolument pas du prélèvement.
Mais en pratique, on reste humains, si le patient n'est pas sur ce registre, on demande a la famille s'ils savent ce que le defunt en pensait et on respecte sa volonte.
Si la famille est fondamentalement contre ou souhaiterait vraiment que les organes ne soient pas donnés (parfois c'est juste la cornee par exemple), generalement on respecte, meme si une bonne information suffit souvent a debloquer la situation.

Mais en theorie : pas inscrit = le medecin peut decider de prelever, la famille n'a pas son mot a dire contre ca. Malheureusement ca peut etonner quand les gens sont habitués aux series ou ca se passe differemment

a écrit : Ce que j'ai du mal à comprendre dans ce genre de situation c'est qu'au bout de dix ans, pourquoi ils ne les débranchent pas ? Je sais que ça doit être un crève-cœur mais s'ils ne se sont pas réveilles au bout de dix ans, ils ne se réveilleront jamais... C'est simple de se poser cette question quand on a pas vécu la situation, même si je suis dans la même logique que toi quand ton enfant est dans le coma, prendre une telle décision doit être extrêmement dur.

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android

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Personne n'a pensé à la gamine?! Tous le monde pense que c'est triste pour la famille mais au bout d'un moment faut penser à lâcher l'affaire, pensez à la vie qu'aurait eu cette personne, une enfant de 6 ans coincé dans un corps d'adulte qui, après tant d'années, devait être dans un sale état... Non à ce niveau là c'est de l'égoïsme.

a écrit : Alors, j'avais fait un long commentaire la dessus il y a peu sur l'anecdote sur la transplantation de tete envisagee par un neurochirurgien

Les textes de loi disent que si le patient ne s'est pas inscrit sur le registre national des refus, on peut prelever.

La famille ne decide
absolument pas du prélèvement.
Mais en pratique, on reste humains, si le patient n'est pas sur ce registre, on demande a la famille s'ils savent ce que le defunt en pensait et on respecte sa volonte.
Si la famille est fondamentalement contre ou souhaiterait vraiment que les organes ne soient pas donnés (parfois c'est juste la cornee par exemple), generalement on respecte, meme si une bonne information suffit souvent a debloquer la situation.

Mais en theorie : pas inscrit = le medecin peut decider de prelever, la famille n'a pas son mot a dire contre ca. Malheureusement ca peut etonner quand les gens sont habitués aux series ou ca se passe differemment
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Merci pour ta réponse, je savais qu'il y a une liste ou s'inscrire pour ceux qui ne souhaitent pas donner leurs organes mais je pensais que si la famille disait non ils ne fesaient rien tout quand même. Après se doit être rare sur des médecins aillent contre la volonté de la famille.

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android

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Il y a une histoire un peu similaire dans le premier tome de sandman, ou cette fois la femme se reveille mais des dizaine d'annee plus tard

a écrit : Comme dit plus haut, 37 ans de coma et un simple espoir d'un réveil d'une personne lourdement handicapée... J'appelle ça de acharnement thérapeutique, imaginons que cette gamine soit resté "consciente" pendant ces 37 années! A votre avis, cela vaut-il la peine?
Lorsque j'étais enfant
, ma grand-mère (une personne âgée donc rien a voire avec l'anecdote) a commencé à avoir de gros problème de santé, et avant de la laisser mourir, elle a subit d'énormes opérations, et la dernière fois que je l'ai vu, elle avait été amputé d'un bras et d'une jambe... A 80 ans... Voila pourquoi j'ai une vision si optuse de l'acharnement thérapeutique. Afficher tout
Il y a l'exemple d'Eminem resté 8 mois dans le coma quand il était jeune et qui pourtant s'est reveillé sans séquelle
Parfois le cerveau a besoin de temps pour se réparer
Il y a des milliers de cas de gens qui se réveillent d'un coma après des années sans signe de vie

a écrit : Il y a l'exemple d'Eminem resté 8 mois dans le coma quand il était jeune et qui pourtant s'est reveillé sans séquelle
Parfois le cerveau a besoin de temps pour se réparer
Il y a des milliers de cas de gens qui se réveillent d'un coma après des années sans signe de vie
Évidement, il ne s'agit pas de faire mourir tous les gens qui tombent dans le coma, mais entre 8 mois et 37ans, il doit y avoir un juste milieu.

a écrit : Ce que j'ai du mal à comprendre dans ce genre de situation c'est qu'au bout de dix ans, pourquoi ils ne les débranchent pas ? Je sais que ça doit être un crève-cœur mais s'ils ne se sont pas réveilles au bout de dix ans, ils ne se réveilleront jamais... Il y a déjà eu des cas qui se sont réveillés après 15 ou 20 ans...

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a écrit : Des gens sortirent du coma racontent que dans le coma on reste en quelque sorte conscient du temps et du monde qui nous entoure, j'espère que ça n'a pas été son cas parce-que 37ans a rester dans un lit sans pouvoir communiquer ça doit être horrible.. Et je crois assez à ça depuis le jour ou mon oncle qui était dans le coma durant 8mois a versé des larmes (en etant dans le coma) quand je lui ai fait écouter un enregistrement audio de son petit de 2ans.. Reposez en paix. Afficher tout En fait ça dépend des gens certaines personnes, au réveil, disent n'avoir aucun souvenir alors que d'autres, en effet, restent ''conscient''

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Le n'ose même pas imaginer la catastrophe si elle s'était réveillé. Se reveiller à avec un mental de 6 ans dans un corp de 43 ans...dur, enfin j'imagine.

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a écrit : Une petite pensée pour Jean-Pierre Adams, ancien international français et joueur du PSG, dans le coma depuis 34 ans à cause d'une erreur de doses dans l'anesthésie d'un stagiaire pour une bénigne intervention des tendons... S’il est encore en vie à l’heure où j’écris ceci alors il a battu le record de longévité dans le coma et on pourrait mettre a jour l’anecdote !