S'attirer des bricoles peut être mortel

Proposé par
le

L’expression « s’attirer des bricoles » provient du jargon militaire. La bricole était une pièce d’artillerie médiévale capable de projeter des projectiles de plusieurs dizaines de kilos : lorsque l'on était trop près, on pouvait donc « s’attirer des bricoles », ce qui pouvait être mortel.


Commentaires préférés (3)

Le collimateur est la zone, dans une lunette, autour de la mire (ou point).
Mieux vaut ne pas être dans le collimateur de quelqu’un pour ne pas s’attirer de bricoles.

Les armes de siège du Moyen-Âge étaient très nombreuses et variées, à commencer par les armes de jet :
On a très vite abandonné les catapultes antiques (si vous voyez une catapulte dans un film historique, c'est un anachronisme) pour les remplacer par des armes fonctionnant avec des contrepoids fixés au bout de la verge, bien plus efficaces. Dans cette catégorie, on trouve les mangonneaux, les pierrières, les bricoles de l'anecdote, les couillards, nommés ainsi parce que ces armes disposaient non pas d'un mais de deux contrepoids, chacun fixé d'un côté de la verge, et, enfin, le plus puissant, le fameux trébuchet, pouvant lancer des projectiles de plus d'une centaine de kilos à environ 200 mètres (ces données varient légèrement selon les sources). Ces armes étaient également utilisées pour défendre les places fortes.
A partir du XIVe siècle, on commence à trouver de nouvelles armes de jet utilisant la poudre : les bombardes tout d'abord, puis des canons plus développés (et plus fiables) comme les couleuvrines, les veuglaires...

On utilisait également, lors des sièges, d'autres types d'armes : tours de siège utilisées pour surplomber les murailles adverses et pouvoir observer les défenses, et attaquer les défenseurs à l'arc ou arbalète, ou même parfois en approchant la tour devant les murailles pour mener l'attaque au corps à corps, comme des échelles plus solides. Les béliers servaient à attaquer les portes ou parfois directement les murs si l'on avait repéré un point faible.

Enfin, on utilisait le principe de la sape : en creusant un tunnel sous les murs adverses avant de le faire s'effondrer, on fragilisait considérablement la structure qui pouvait ainsi plus facilement être attaquée.

A noter que contrairement à ce que l'on lit souvent, les défenseurs d'une place n'ont jamais lancé d'huile bouillante sur les assaillants : l'huile coutait alors extrêmement cher, les seigneurs qui pouvaient en avoir n'en détenaient qu'une petite quantité, qui n'était pas utilisée au combat (ou alors s'il ne reste vraiment plus rien, par désespoir). Quant à l'eau, c'est une ressource bien trop précieuse en cas de siège. Les défenseurs utilisaient en revanche de la poix, facile à enflammer, ou du sable brûlant, qui s'infiltrait dans les armures et causait des douleurs terribles.

Toutefois dans beaucoup de cas, les sièges se déroulaient sans grands combats : l'assaillant se contentant d'encercler la place jusqu'à ce que ses défenseurs, affaiblis par la faim ou la maladie et sans espoirs de secours, se rende.

Parmi les sièges les plus célèbres de l'histoire médiévale, on peut notamment citer les innombrables sièges qu'a subit la capitale de l'Empire Romain d'Orient, Constantinople (et dont seuls deux furent victorieux ! L'un par les croisés en 1204, l'autre par les Turcs en 1453, les Romains ayant entretemps repris leur capitale par la ruse en 1261) : les Arabes au VIIe et VIIIe siècle, les Petchenègues, les Russes, les Bulgares... tous se sont cassé les dents sur les impressionnantes murailles de Théodose, dont des vestiges sont encore visibles aujourd'hui, 16 siècles après leur construction. On peut aussi évoquer les sièges de Paris par les Vikings au IXe siècle, de Chateau Gaillard par Philippe Auguste en 1203, ou bien sur de Jérusalem par les croisés en 1099.


Tous les commentaires (28)

Le collimateur est la zone, dans une lunette, autour de la mire (ou point).
Mieux vaut ne pas être dans le collimateur de quelqu’un pour ne pas s’attirer de bricoles.

Les armes de siège du Moyen-Âge étaient très nombreuses et variées, à commencer par les armes de jet :
On a très vite abandonné les catapultes antiques (si vous voyez une catapulte dans un film historique, c'est un anachronisme) pour les remplacer par des armes fonctionnant avec des contrepoids fixés au bout de la verge, bien plus efficaces. Dans cette catégorie, on trouve les mangonneaux, les pierrières, les bricoles de l'anecdote, les couillards, nommés ainsi parce que ces armes disposaient non pas d'un mais de deux contrepoids, chacun fixé d'un côté de la verge, et, enfin, le plus puissant, le fameux trébuchet, pouvant lancer des projectiles de plus d'une centaine de kilos à environ 200 mètres (ces données varient légèrement selon les sources). Ces armes étaient également utilisées pour défendre les places fortes.
A partir du XIVe siècle, on commence à trouver de nouvelles armes de jet utilisant la poudre : les bombardes tout d'abord, puis des canons plus développés (et plus fiables) comme les couleuvrines, les veuglaires...

On utilisait également, lors des sièges, d'autres types d'armes : tours de siège utilisées pour surplomber les murailles adverses et pouvoir observer les défenses, et attaquer les défenseurs à l'arc ou arbalète, ou même parfois en approchant la tour devant les murailles pour mener l'attaque au corps à corps, comme des échelles plus solides. Les béliers servaient à attaquer les portes ou parfois directement les murs si l'on avait repéré un point faible.

Enfin, on utilisait le principe de la sape : en creusant un tunnel sous les murs adverses avant de le faire s'effondrer, on fragilisait considérablement la structure qui pouvait ainsi plus facilement être attaquée.

A noter que contrairement à ce que l'on lit souvent, les défenseurs d'une place n'ont jamais lancé d'huile bouillante sur les assaillants : l'huile coutait alors extrêmement cher, les seigneurs qui pouvaient en avoir n'en détenaient qu'une petite quantité, qui n'était pas utilisée au combat (ou alors s'il ne reste vraiment plus rien, par désespoir). Quant à l'eau, c'est une ressource bien trop précieuse en cas de siège. Les défenseurs utilisaient en revanche de la poix, facile à enflammer, ou du sable brûlant, qui s'infiltrait dans les armures et causait des douleurs terribles.

Toutefois dans beaucoup de cas, les sièges se déroulaient sans grands combats : l'assaillant se contentant d'encercler la place jusqu'à ce que ses défenseurs, affaiblis par la faim ou la maladie et sans espoirs de secours, se rende.

Parmi les sièges les plus célèbres de l'histoire médiévale, on peut notamment citer les innombrables sièges qu'a subit la capitale de l'Empire Romain d'Orient, Constantinople (et dont seuls deux furent victorieux ! L'un par les croisés en 1204, l'autre par les Turcs en 1453, les Romains ayant entretemps repris leur capitale par la ruse en 1261) : les Arabes au VIIe et VIIIe siècle, les Petchenègues, les Russes, les Bulgares... tous se sont cassé les dents sur les impressionnantes murailles de Théodose, dont des vestiges sont encore visibles aujourd'hui, 16 siècles après leur construction. On peut aussi évoquer les sièges de Paris par les Vikings au IXe siècle, de Chateau Gaillard par Philippe Auguste en 1203, ou bien sur de Jérusalem par les croisés en 1099.

a écrit : Les armes de siège du Moyen-Âge étaient très nombreuses et variées, à commencer par les armes de jet :
On a très vite abandonné les catapultes antiques (si vous voyez une catapulte dans un film historique, c'est un anachronisme) pour les remplacer par des armes fonctionnant avec des contrepoids fixés au bou
t de la verge, bien plus efficaces. Dans cette catégorie, on trouve les mangonneaux, les pierrières, les bricoles de l'anecdote, les couillards, nommés ainsi parce que ces armes disposaient non pas d'un mais de deux contrepoids, chacun fixé d'un côté de la verge, et, enfin, le plus puissant, le fameux trébuchet, pouvant lancer des projectiles de plus d'une centaine de kilos à environ 200 mètres (ces données varient légèrement selon les sources). Ces armes étaient également utilisées pour défendre les places fortes.
A partir du XIVe siècle, on commence à trouver de nouvelles armes de jet utilisant la poudre : les bombardes tout d'abord, puis des canons plus développés (et plus fiables) comme les couleuvrines, les veuglaires...

On utilisait également, lors des sièges, d'autres types d'armes : tours de siège utilisées pour surplomber les murailles adverses et pouvoir observer les défenses, et attaquer les défenseurs à l'arc ou arbalète, ou même parfois en approchant la tour devant les murailles pour mener l'attaque au corps à corps, comme des échelles plus solides. Les béliers servaient à attaquer les portes ou parfois directement les murs si l'on avait repéré un point faible.

Enfin, on utilisait le principe de la sape : en creusant un tunnel sous les murs adverses avant de le faire s'effondrer, on fragilisait considérablement la structure qui pouvait ainsi plus facilement être attaquée.

A noter que contrairement à ce que l'on lit souvent, les défenseurs d'une place n'ont jamais lancé d'huile bouillante sur les assaillants : l'huile coutait alors extrêmement cher, les seigneurs qui pouvaient en avoir n'en détenaient qu'une petite quantité, qui n'était pas utilisée au combat (ou alors s'il ne reste vraiment plus rien, par désespoir). Quant à l'eau, c'est une ressource bien trop précieuse en cas de siège. Les défenseurs utilisaient en revanche de la poix, facile à enflammer, ou du sable brûlant, qui s'infiltrait dans les armures et causait des douleurs terribles.

Toutefois dans beaucoup de cas, les sièges se déroulaient sans grands combats : l'assaillant se contentant d'encercler la place jusqu'à ce que ses défenseurs, affaiblis par la faim ou la maladie et sans espoirs de secours, se rende.

Parmi les sièges les plus célèbres de l'histoire médiévale, on peut notamment citer les innombrables sièges qu'a subit la capitale de l'Empire Romain d'Orient, Constantinople (et dont seuls deux furent victorieux ! L'un par les croisés en 1204, l'autre par les Turcs en 1453, les Romains ayant entretemps repris leur capitale par la ruse en 1261) : les Arabes au VIIe et VIIIe siècle, les Petchenègues, les Russes, les Bulgares... tous se sont cassé les dents sur les impressionnantes murailles de Théodose, dont des vestiges sont encore visibles aujourd'hui, 16 siècles après leur construction. On peut aussi évoquer les sièges de Paris par les Vikings au IXe siècle, de Chateau Gaillard par Philippe Auguste en 1203, ou bien sur de Jérusalem par les croisés en 1099.
Afficher tout
Commentaire très instructif. On y sent la passion de l’Histoire ;)

a écrit : Les armes de siège du Moyen-Âge étaient très nombreuses et variées, à commencer par les armes de jet :
On a très vite abandonné les catapultes antiques (si vous voyez une catapulte dans un film historique, c'est un anachronisme) pour les remplacer par des armes fonctionnant avec des contrepoids fixés au bou
t de la verge, bien plus efficaces. Dans cette catégorie, on trouve les mangonneaux, les pierrières, les bricoles de l'anecdote, les couillards, nommés ainsi parce que ces armes disposaient non pas d'un mais de deux contrepoids, chacun fixé d'un côté de la verge, et, enfin, le plus puissant, le fameux trébuchet, pouvant lancer des projectiles de plus d'une centaine de kilos à environ 200 mètres (ces données varient légèrement selon les sources). Ces armes étaient également utilisées pour défendre les places fortes.
A partir du XIVe siècle, on commence à trouver de nouvelles armes de jet utilisant la poudre : les bombardes tout d'abord, puis des canons plus développés (et plus fiables) comme les couleuvrines, les veuglaires...

On utilisait également, lors des sièges, d'autres types d'armes : tours de siège utilisées pour surplomber les murailles adverses et pouvoir observer les défenses, et attaquer les défenseurs à l'arc ou arbalète, ou même parfois en approchant la tour devant les murailles pour mener l'attaque au corps à corps, comme des échelles plus solides. Les béliers servaient à attaquer les portes ou parfois directement les murs si l'on avait repéré un point faible.

Enfin, on utilisait le principe de la sape : en creusant un tunnel sous les murs adverses avant de le faire s'effondrer, on fragilisait considérablement la structure qui pouvait ainsi plus facilement être attaquée.

A noter que contrairement à ce que l'on lit souvent, les défenseurs d'une place n'ont jamais lancé d'huile bouillante sur les assaillants : l'huile coutait alors extrêmement cher, les seigneurs qui pouvaient en avoir n'en détenaient qu'une petite quantité, qui n'était pas utilisée au combat (ou alors s'il ne reste vraiment plus rien, par désespoir). Quant à l'eau, c'est une ressource bien trop précieuse en cas de siège. Les défenseurs utilisaient en revanche de la poix, facile à enflammer, ou du sable brûlant, qui s'infiltrait dans les armures et causait des douleurs terribles.

Toutefois dans beaucoup de cas, les sièges se déroulaient sans grands combats : l'assaillant se contentant d'encercler la place jusqu'à ce que ses défenseurs, affaiblis par la faim ou la maladie et sans espoirs de secours, se rende.

Parmi les sièges les plus célèbres de l'histoire médiévale, on peut notamment citer les innombrables sièges qu'a subit la capitale de l'Empire Romain d'Orient, Constantinople (et dont seuls deux furent victorieux ! L'un par les croisés en 1204, l'autre par les Turcs en 1453, les Romains ayant entretemps repris leur capitale par la ruse en 1261) : les Arabes au VIIe et VIIIe siècle, les Petchenègues, les Russes, les Bulgares... tous se sont cassé les dents sur les impressionnantes murailles de Théodose, dont des vestiges sont encore visibles aujourd'hui, 16 siècles après leur construction. On peut aussi évoquer les sièges de Paris par les Vikings au IXe siècle, de Chateau Gaillard par Philippe Auguste en 1203, ou bien sur de Jérusalem par les croisés en 1099.
Afficher tout
Possible de préciser la ruse des romains d'Orient pour reprendre Constantinople ? Un plaisir de te lire a chaque fois en tout cas , merci pour tout ;)

Posté le

android

(8)

Répondre

a écrit : Les armes de siège du Moyen-Âge étaient très nombreuses et variées, à commencer par les armes de jet :
On a très vite abandonné les catapultes antiques (si vous voyez une catapulte dans un film historique, c'est un anachronisme) pour les remplacer par des armes fonctionnant avec des contrepoids fixés au bou
t de la verge, bien plus efficaces. Dans cette catégorie, on trouve les mangonneaux, les pierrières, les bricoles de l'anecdote, les couillards, nommés ainsi parce que ces armes disposaient non pas d'un mais de deux contrepoids, chacun fixé d'un côté de la verge, et, enfin, le plus puissant, le fameux trébuchet, pouvant lancer des projectiles de plus d'une centaine de kilos à environ 200 mètres (ces données varient légèrement selon les sources). Ces armes étaient également utilisées pour défendre les places fortes.
A partir du XIVe siècle, on commence à trouver de nouvelles armes de jet utilisant la poudre : les bombardes tout d'abord, puis des canons plus développés (et plus fiables) comme les couleuvrines, les veuglaires...

On utilisait également, lors des sièges, d'autres types d'armes : tours de siège utilisées pour surplomber les murailles adverses et pouvoir observer les défenses, et attaquer les défenseurs à l'arc ou arbalète, ou même parfois en approchant la tour devant les murailles pour mener l'attaque au corps à corps, comme des échelles plus solides. Les béliers servaient à attaquer les portes ou parfois directement les murs si l'on avait repéré un point faible.

Enfin, on utilisait le principe de la sape : en creusant un tunnel sous les murs adverses avant de le faire s'effondrer, on fragilisait considérablement la structure qui pouvait ainsi plus facilement être attaquée.

A noter que contrairement à ce que l'on lit souvent, les défenseurs d'une place n'ont jamais lancé d'huile bouillante sur les assaillants : l'huile coutait alors extrêmement cher, les seigneurs qui pouvaient en avoir n'en détenaient qu'une petite quantité, qui n'était pas utilisée au combat (ou alors s'il ne reste vraiment plus rien, par désespoir). Quant à l'eau, c'est une ressource bien trop précieuse en cas de siège. Les défenseurs utilisaient en revanche de la poix, facile à enflammer, ou du sable brûlant, qui s'infiltrait dans les armures et causait des douleurs terribles.

Toutefois dans beaucoup de cas, les sièges se déroulaient sans grands combats : l'assaillant se contentant d'encercler la place jusqu'à ce que ses défenseurs, affaiblis par la faim ou la maladie et sans espoirs de secours, se rende.

Parmi les sièges les plus célèbres de l'histoire médiévale, on peut notamment citer les innombrables sièges qu'a subit la capitale de l'Empire Romain d'Orient, Constantinople (et dont seuls deux furent victorieux ! L'un par les croisés en 1204, l'autre par les Turcs en 1453, les Romains ayant entretemps repris leur capitale par la ruse en 1261) : les Arabes au VIIe et VIIIe siècle, les Petchenègues, les Russes, les Bulgares... tous se sont cassé les dents sur les impressionnantes murailles de Théodose, dont des vestiges sont encore visibles aujourd'hui, 16 siècles après leur construction. On peut aussi évoquer les sièges de Paris par les Vikings au IXe siècle, de Chateau Gaillard par Philippe Auguste en 1203, ou bien sur de Jérusalem par les croisés en 1099.
Afficher tout
Niveau : Encyclopédie.
Merci!

Posté le

android

(8)

Répondre

Commentaire supprimé Pour une fois, ce n’est pas de ma faute ;)

a écrit : Possible de préciser la ruse des romains d'Orient pour reprendre Constantinople ? Un plaisir de te lire a chaque fois en tout cas , merci pour tout ;) En gros, alors qu’après avoir raté un siège, l'empereur de Nicée prépare une revanche avec les Génois (grands rivaux de Venise, a l'origine de la 4ème croisade), Alexis Strategopoulos la reprend avec moins de 1000 hommes, alors que l'objectif initial était une simple reconnaissance.
Le but était juste d'avoir une idée précise des défenses de la ville, pour préparer un nouveau siège. Mais il apprend vite que la garnison est vide, les Latins ayant envoyé toute leur armée pour attaquer l'île de Daphnousia. Le général n'a que 800 hommes, mais l'occasion est trop belle, et il tente le coup.
La capitale n’étant plus que l'ombre d'elle même, les murs ne sont pas bien gardé, et ils passent par un passage secret. Ils sont obligés d'attaquer les murs intérieurs, mieux gardés,
La surprise est totale, que ce soit chez les gardes, mais aussi les latins, craignant la revanche byzantine. Pire encore, Baudouin II de Courtenay, l'empereur latin de Constantinople, fuit, scellant tout espoir de défense.
Michel VIII Paléologue réussit ainsi a ressusciter l'empire Byzantin, mais qui reste faible, surtout en comparaison de son passé.
Constantinople est ruiné, et Michel tient sa promesse, en supprimant les avantages qu'avait les vénitiens pour les donner aux génois. Cela n'engendrera que des guerres supplémentaires, qui en plus de saigner le nouvel empire, impacte énormément le commerce pourtant crucial.

a écrit : Les armes de siège du Moyen-Âge étaient très nombreuses et variées, à commencer par les armes de jet :
On a très vite abandonné les catapultes antiques (si vous voyez une catapulte dans un film historique, c'est un anachronisme) pour les remplacer par des armes fonctionnant avec des contrepoids fixés au bou
t de la verge, bien plus efficaces. Dans cette catégorie, on trouve les mangonneaux, les pierrières, les bricoles de l'anecdote, les couillards, nommés ainsi parce que ces armes disposaient non pas d'un mais de deux contrepoids, chacun fixé d'un côté de la verge, et, enfin, le plus puissant, le fameux trébuchet, pouvant lancer des projectiles de plus d'une centaine de kilos à environ 200 mètres (ces données varient légèrement selon les sources). Ces armes étaient également utilisées pour défendre les places fortes.
A partir du XIVe siècle, on commence à trouver de nouvelles armes de jet utilisant la poudre : les bombardes tout d'abord, puis des canons plus développés (et plus fiables) comme les couleuvrines, les veuglaires...

On utilisait également, lors des sièges, d'autres types d'armes : tours de siège utilisées pour surplomber les murailles adverses et pouvoir observer les défenses, et attaquer les défenseurs à l'arc ou arbalète, ou même parfois en approchant la tour devant les murailles pour mener l'attaque au corps à corps, comme des échelles plus solides. Les béliers servaient à attaquer les portes ou parfois directement les murs si l'on avait repéré un point faible.

Enfin, on utilisait le principe de la sape : en creusant un tunnel sous les murs adverses avant de le faire s'effondrer, on fragilisait considérablement la structure qui pouvait ainsi plus facilement être attaquée.

A noter que contrairement à ce que l'on lit souvent, les défenseurs d'une place n'ont jamais lancé d'huile bouillante sur les assaillants : l'huile coutait alors extrêmement cher, les seigneurs qui pouvaient en avoir n'en détenaient qu'une petite quantité, qui n'était pas utilisée au combat (ou alors s'il ne reste vraiment plus rien, par désespoir). Quant à l'eau, c'est une ressource bien trop précieuse en cas de siège. Les défenseurs utilisaient en revanche de la poix, facile à enflammer, ou du sable brûlant, qui s'infiltrait dans les armures et causait des douleurs terribles.

Toutefois dans beaucoup de cas, les sièges se déroulaient sans grands combats : l'assaillant se contentant d'encercler la place jusqu'à ce que ses défenseurs, affaiblis par la faim ou la maladie et sans espoirs de secours, se rende.

Parmi les sièges les plus célèbres de l'histoire médiévale, on peut notamment citer les innombrables sièges qu'a subit la capitale de l'Empire Romain d'Orient, Constantinople (et dont seuls deux furent victorieux ! L'un par les croisés en 1204, l'autre par les Turcs en 1453, les Romains ayant entretemps repris leur capitale par la ruse en 1261) : les Arabes au VIIe et VIIIe siècle, les Petchenègues, les Russes, les Bulgares... tous se sont cassé les dents sur les impressionnantes murailles de Théodose, dont des vestiges sont encore visibles aujourd'hui, 16 siècles après leur construction. On peut aussi évoquer les sièges de Paris par les Vikings au IXe siècle, de Chateau Gaillard par Philippe Auguste en 1203, ou bien sur de Jérusalem par les croisés en 1099.
Afficher tout
Oh l'autre hé il a dit verge

Posté le

android

(1)

Répondre

a écrit : Pour une fois, ce n’est pas de ma faute ;) Grâce à toi j'ai vérifié qu'on peut effectivement dire "c'est de ma faute", de même que "c'est ma faute", et les deux sont corrects ! JMCMB.

a écrit : Grâce à toi j'ai vérifié qu'on peut effectivement dire "c'est de ma faute", de même que "c'est ma faute", et les deux sont corrects ! JMCMB. Je crois même que les deux n’ont pas le même sens. En tout cas, je les ai toujours utilisés ainsi mais peut-être est-ce faux. « C’est ma faute » est pour moi une faute intentionnelle. « C’est de ma faute » est une faute non intentionnelle dont la responsabilité nous incombe par nos actes.

Pour compléter, un exemple de personnage historique tué par une de ces "bricoles" (encore que selon d'autres sources, il s'agissait d'une pierrière ou même d'un mangonneau) : Simon IV de Montfort, le seigneur qui menait la croisade contre les Albigeois au début du XIIIe siècle (et qui a notamment à son actif la prise de Carcassonne en 1209 sur le vicomte Trencavel) : en assiégeant Toulouse en 1218, dont il trouvait le comte Raymond VI trop proche des cathares, il reçoit sur la tête un projectile tiré depuis les remparts toulousains, ce qui aida grandement la victoire des Toulousains.

Donc si j'ai bien suivi l'anecdote, une bricole, c'est un engin de siège anti-infanterie (courte portée), mais une bricole aujourd'hui, c'est quoi?
le verbe: "bricolage" il sort d'où?
Je sais qu'il y a des spécialistes en langues ici, montrez-vous, créomd'vindiou, sinon il va vous arriver des bricoles. :)

a écrit : Voire trop près :) Ben voilà... Je me demandais justement en quoi la préparation de l ennemi avait la moindre relation avec une degelee de mitraille....

a écrit : Donc si j'ai bien suivi l'anecdote, une bricole, c'est un engin de siège anti-infanterie (courte portée), mais une bricole aujourd'hui, c'est quoi?
le verbe: "bricolage" il sort d'où?
Je sais qu'il y a des spécialistes en langues ici, montrez-vous, créomd'vindiou, sinon il va vous arriver des bricoles. :)
Je ne suis pas linguiste mais j'ai fait une recherche sur internet par curiosité et voici ce qu'il en résulte (avec mon interprétation car c'est pas tout à fait clair) : tous les mots "bricole", "bricolage", "bricoler", etc. et leurs différents sens viennent du bas latin bricola (via l'italien et/ou l'espagnol) qui désignait la machine de guerre décrite dans l'anecdote. Et, apparemment le manque de précision de cette machine, voire les rebonds des projectiles, on donné le sens "aller de-ci de-là" (c'est à dire dans différentes directions, pas tout droit), qui a donné à "bricoler" les sens de mentir ou tromper (parce qu'on utilise des moyens détournés au lieu d'aller droit au but), s'écarter du chemin (pour des chiens de chasse), jouer avec le rebond sur les bandes (au billard ou au jeu de paume), et, enfin, le bricolage qu'on connait aujourd'hui parce que les menus travaux de réparation étaient confiés à des gens qui se déplaçaient de-ci de-là, sans direction précise, pour chercher du travail, en fonction de qui voudrait bien les embaucher !

a écrit : Les armes de siège du Moyen-Âge étaient très nombreuses et variées, à commencer par les armes de jet :
On a très vite abandonné les catapultes antiques (si vous voyez une catapulte dans un film historique, c'est un anachronisme) pour les remplacer par des armes fonctionnant avec des contrepoids fixés au bou
t de la verge, bien plus efficaces. Dans cette catégorie, on trouve les mangonneaux, les pierrières, les bricoles de l'anecdote, les couillards, nommés ainsi parce que ces armes disposaient non pas d'un mais de deux contrepoids, chacun fixé d'un côté de la verge, et, enfin, le plus puissant, le fameux trébuchet, pouvant lancer des projectiles de plus d'une centaine de kilos à environ 200 mètres (ces données varient légèrement selon les sources). Ces armes étaient également utilisées pour défendre les places fortes.
A partir du XIVe siècle, on commence à trouver de nouvelles armes de jet utilisant la poudre : les bombardes tout d'abord, puis des canons plus développés (et plus fiables) comme les couleuvrines, les veuglaires...

On utilisait également, lors des sièges, d'autres types d'armes : tours de siège utilisées pour surplomber les murailles adverses et pouvoir observer les défenses, et attaquer les défenseurs à l'arc ou arbalète, ou même parfois en approchant la tour devant les murailles pour mener l'attaque au corps à corps, comme des échelles plus solides. Les béliers servaient à attaquer les portes ou parfois directement les murs si l'on avait repéré un point faible.

Enfin, on utilisait le principe de la sape : en creusant un tunnel sous les murs adverses avant de le faire s'effondrer, on fragilisait considérablement la structure qui pouvait ainsi plus facilement être attaquée.

A noter que contrairement à ce que l'on lit souvent, les défenseurs d'une place n'ont jamais lancé d'huile bouillante sur les assaillants : l'huile coutait alors extrêmement cher, les seigneurs qui pouvaient en avoir n'en détenaient qu'une petite quantité, qui n'était pas utilisée au combat (ou alors s'il ne reste vraiment plus rien, par désespoir). Quant à l'eau, c'est une ressource bien trop précieuse en cas de siège. Les défenseurs utilisaient en revanche de la poix, facile à enflammer, ou du sable brûlant, qui s'infiltrait dans les armures et causait des douleurs terribles.

Toutefois dans beaucoup de cas, les sièges se déroulaient sans grands combats : l'assaillant se contentant d'encercler la place jusqu'à ce que ses défenseurs, affaiblis par la faim ou la maladie et sans espoirs de secours, se rende.

Parmi les sièges les plus célèbres de l'histoire médiévale, on peut notamment citer les innombrables sièges qu'a subit la capitale de l'Empire Romain d'Orient, Constantinople (et dont seuls deux furent victorieux ! L'un par les croisés en 1204, l'autre par les Turcs en 1453, les Romains ayant entretemps repris leur capitale par la ruse en 1261) : les Arabes au VIIe et VIIIe siècle, les Petchenègues, les Russes, les Bulgares... tous se sont cassé les dents sur les impressionnantes murailles de Théodose, dont des vestiges sont encore visibles aujourd'hui, 16 siècles après leur construction. On peut aussi évoquer les sièges de Paris par les Vikings au IXe siècle, de Chateau Gaillard par Philippe Auguste en 1203, ou bien sur de Jérusalem par les croisés en 1099.
Afficher tout
J'adore ce commentaire, on apprend plein de choses, vraie régalade, merci beaucoup !

Posté le

android

(7)

Répondre

a écrit : Ben voilà... Je me demandais justement en quoi la préparation de l ennemi avait la moindre relation avec une degelee de mitraille.... Comme quoi l’orthographe n’est pas toujours accessoire...

a écrit : Le collimateur est la zone, dans une lunette, autour de la mire (ou point).
Mieux vaut ne pas être dans le collimateur de quelqu’un pour ne pas s’attirer de bricoles.
Tu peux en faire une anecdote !