Une des missions les plus dangereuses pour un pilote de chasse est celle de détruire les défenses antiaériennes de l'ennemi. Les avions de l'US Air Force surnommés "Wild Weasel" sont conçus à cet effet, et leur blason reflète avec humour cette prise de risque : il contient les lettres YGBSM pour "You gotta be shitting me" ("vous vous fichez de moi"), réaction attendue des pilotes quand on leur présente leur mission.
Ces missions sont particulièrement dangereuses car l'avion Wild Weasel doit d'abord se faire repérer par les défenses ennemies afin de pouvoir les localiser.
Commentaires préférés (3)
D'ailleurs je suis assez étonné de l'anecdote: l'aviation américaine a toujours privilégié la spécificité de leur flotte aérienne si bien que j'aurai supposé que un avion spécialisé dans la destruction de DCA existé... et que par conséquent les pilotes de tels avions ne devraient pas être surpris d'une telle mission!
Si il y a des fans d'histoire militaire aérienne je veux bien une explication je crois savoir qu'on a des personnes très renseigné dans la communauté!
Tout ce qu'il faut savoir, c'est que dans l'armée on aime bien l'autodérision...
Les pilotes allemands de F-104 Starfighter surnommaient leur avion le "faiseur de veuves" ou le "Fall-fighter" (du verbe "Fall" -> tomber, chuter pour les non-anglophones), devant un des plus grands scandales de corruption de l'histoire qui a amené l'armée de l'air allemande à acheter 900 de ces avions inadaptés pour elle, dont 300 seront détruits par accident en vol sur ses 27 ans de service, faisant mourrir 120 pilotes.
Un pilote de chasseur-bombardier est surnommé "mud" (pour l'anglais "boue"), car ils sont réputés voler le nez dans la boue (en basse altitude) contrairement aux pilotes de Défense Aérienne, soit-disant nobles descendants des premiers chevaliers du ciel.
Dans la même veine, un pilote de transport est appelé "légumier", en référence aux éventuelles missions de logistique/ravitaillement, et un pilote de reconnaissance s'appelle un "chasseur intelligent", car son rôle est d'amener du renseignement.
Un acronyme parmi les plus connus en anglais (SNAFU) vient des soldats américains de la WWII. Cela signifie "Situation Normal : All Fucked-Up", soit : "situation normale : c'est le bordel". Manière de dire que c'est toujours la merde, mais que faut continuer le boulot.
Bref, des exemples comme ca, on pourrait en donner à la pelle. Que ca transparaisse dans l'argot militaire, les écussons, plus globalement les traditions, le cynisme et l'autodérision sont les bases de n'importe quelle armée.
Du coup, le coup de s'estampiller YGBSM pour dire "vous vous fichez de moi" en réponse à un boulot somme toute "normal" pour un pilote de chasse n'est que le fruit de cette longue tradition :)
Une très belle communauté qu'on a la, bravo !
Tous les commentaires (24)
C'est pas un peu une mission suicide ?
Plus simple va te faire buter !
D'ailleurs je suis assez étonné de l'anecdote: l'aviation américaine a toujours privilégié la spécificité de leur flotte aérienne si bien que j'aurai supposé que un avion spécialisé dans la destruction de DCA existé... et que par conséquent les pilotes de tels avions ne devraient pas être surpris d'une telle mission!
Si il y a des fans d'histoire militaire aérienne je veux bien une explication je crois savoir qu'on a des personnes très renseigné dans la communauté!
Les "belettes sauvages"... YGBSM ?
On apprend dans Wikipedia que la belette est l'un des plus petit mammifères carnivore et pèse à peine 100g.
Déjà quand tu est surnommé "belette sauvage", tu peux te permettre de mettre de l'humour dans la blason.
Anecdote très intéressante !
Maintenant je sais quoi répondre à ma femme quand elle me demandera de sortir la poubelle en hiver: YGBSM!!!
Tout ce qu'il faut savoir, c'est que dans l'armée on aime bien l'autodérision...
Les pilotes allemands de F-104 Starfighter surnommaient leur avion le "faiseur de veuves" ou le "Fall-fighter" (du verbe "Fall" -> tomber, chuter pour les non-anglophones), devant un des plus grands scandales de corruption de l'histoire qui a amené l'armée de l'air allemande à acheter 900 de ces avions inadaptés pour elle, dont 300 seront détruits par accident en vol sur ses 27 ans de service, faisant mourrir 120 pilotes.
Un pilote de chasseur-bombardier est surnommé "mud" (pour l'anglais "boue"), car ils sont réputés voler le nez dans la boue (en basse altitude) contrairement aux pilotes de Défense Aérienne, soit-disant nobles descendants des premiers chevaliers du ciel.
Dans la même veine, un pilote de transport est appelé "légumier", en référence aux éventuelles missions de logistique/ravitaillement, et un pilote de reconnaissance s'appelle un "chasseur intelligent", car son rôle est d'amener du renseignement.
Un acronyme parmi les plus connus en anglais (SNAFU) vient des soldats américains de la WWII. Cela signifie "Situation Normal : All Fucked-Up", soit : "situation normale : c'est le bordel". Manière de dire que c'est toujours la merde, mais que faut continuer le boulot.
Bref, des exemples comme ca, on pourrait en donner à la pelle. Que ca transparaisse dans l'argot militaire, les écussons, plus globalement les traditions, le cynisme et l'autodérision sont les bases de n'importe quelle armée.
Du coup, le coup de s'estampiller YGBSM pour dire "vous vous fichez de moi" en réponse à un boulot somme toute "normal" pour un pilote de chasse n'est que le fruit de cette longue tradition :)
Là il en faut dans le slip... De véritables têtes brûlées...
Tout comme les Douglas Skyraiders d'escorte lors de missions SANDY (recherche et sauvetage d'équipage abattus derrière les lignes ennemies); ils devaient cercler autour de la zone de recherche estimée afin d'attirer le feu de l'ennemi sur eux grâce à la capacité d'encaissement de leur chasseur bombardier pendant que les hélicoptères récupéraient l'équipage au sol.
Une très belle communauté qu'on a la, bravo !
«Are you kidding me? YGBSM !»
-Tu fais quoi dans la vie ?
-Je détruit mes prédateurs naturel
Le mot qu'on cherche tous c'est badass je crois !
Pour en revenir au F16, il a la particularité de pouvoir tirer un missile qui va brouiller les radars d'acquisition ennemi le temps que le flot d'avions alliés passent. Une fois le missile passé La Défense ennemie est de nouveau opérationnelle.
Il existe aussi des missiles qui peuvent être lancé et l'autodirecteur va s'orienter directement sur l'émetteur radar de la défense anti aérienne, l'ennemi ne voit plus les avions arriver et donc ne peut pas tirer.
Cependant toutes ces techniques ne permettent pas de se protéger des missiles à guidage infrarouge qui n'ont pas besoin de radar.
SEAD et DEAD ne sont pas du tout des prérogatives propres respectivement à l'armée américaine et à l'armée francaise...
Ce n'est qu'une histoire de sémantique, la distinction est très mince à tel point que chaque terme est utilisé peu ou prou pour la même chose. DEAD, ou "destruction", implique directement la destruction de la cible en question (station radar, DCA, etc.), alors que SEAD pour "suppression" implique de rendre inopérant les cibles en question, par la saturation par brouillage radar, lancement de missile anti-radar entrainant l'extinction du radar en question pour survivre, etc.
Rien de propre à l'Armée de l'Air, donc. Elle est même moins apte que l'USAF (armée de l'air américaine) pour ce genre de missions, car ne dispose pas d'avion spécialisé, et plus de missile anti-radar depuis le retrait du Martel en 1999.
Quant au F-16, ce n'est en aucun cas sa particularité de pouvoir lancer des missiles anti-radar, c'est le propre de tout avion en mission SEAD (missile AGM-88 HARM équipant les F-16CJ donc, mais aussi F/A-18 et E/A-18G, F-4G, EF-111A, F-105F/G, EA-6B, A-10C, Tornado ECR pour les anglais, et pour la France le missile AS37 Martel ayant équipé les Jaguar et les Mirage F1, III, 2000).
Depuis son retrait en 1999, la France n'a donc plus tellement de capacités SEAD et s'en remet aux aliés de l'OTAN pour ceci.
Quant aux missiles en soi, "tirer un missile qui va brouiller les radars d'acquisition ennemis" est totalement faux... Un missile est fait pour détruire une cible, pas pour servir de station de brouillage volante indépendante...
Je vais expliquer vite-fait en quoi consiste un "radar" dans le monde militaire aéronautique, c'est en fait un terme fourre-tout qui englobe pas mal de choses.
En gros, le principe de fonctionnement : c'est comme un mec dans la nuit noire avec une lampe torche, et dans la métaphore le radar est à la fois la lampe torche et les yeux du mec. La lampe (la partie "émetteur" du radar) émet des impulsions lumineuses (radio), qui rebondiront ou non sur des obstacles, et dont les ondes qui auront rebondi et reviendront dans les yeux du mec (radar récepteur) seront analysées et permettront de découvrir la branche deux mètres devant la gueule du mec (ou l'avion venant vers toi). Pour "voir", il faut donc émettre quelque chose (les ondes radio), et traiter son retour. Ainsi, les avions/bateaux/etc. furtifs cherchent par exemple à absorber les ondes émises par un ennemi au lieu de les renvoyer (peintures ou composants spéciaux), ou alors à les envoyer dans une toute autre direction que l'émetteur (formes brutes, faces plates etc., comme le F-117 Nighthawk qui est un très bon exemple, ou les frégates FREMM).
Pour en revenir au sujet de l'anecdote, tu as plusieurs moyens de lutter contre ces stations radar ennemies.
Il y a en effet des avions fait pour, qui embarquent dans leur électronique embarquées ou en point d'emport extérieur des stations de brouillage, qui servent donc à brouiller et donc gêner voire empêcher les radars ennemis de fonctionner efficacement dans un espace aérien donné. C'est ce qu'on appelle des avions de "guerre électronique", comme le EA-6B Prowler américain pour un des plus connus.
Pour en revenir au mec dans sa forêt avec sa petite lampe, c'est comme si je venais avec une station disco avec stroboscope, lampes multicolores 42'000Watts etc. Le but est de saturer sa station réceptrice (le rendre aveugle) ou de gêner son traitement en distordant les infos recues (en jouant sur plusieurs couleurs/longueurs d'ondre, etc.
Les missiles anti-radar, eux, servent par contre à détruire la station radar en remontant les émissions. C'est une forme de guidage "passif', comme on dit, car le missile n'émet rien mais ne fait que remonter une source, en l'occurence radar. Il ne fait que recevoir des informations exétieures, et se dirige vers la source radio sur laquelle il a été verrouillé. C'est donc comme si je dressais mon chien pour attaquer une lumière précise. Le chien va simplement foncer vers la source lumineuse, pareil pour le missile qui va suivre la source radio. Mais au lieu d'avoir un chien qui te fonce dessus pour te rogner les rognons, t'as un missile qui t'arrive dessus à 2'000km/h avec 30kg d'explosif brisant à l'intérieur.
D'autres types de guidage passif consistent notamment à suivre une source de chaleur, dans le cadre des missiles air-air ou sol-air, là le missile ne suit pas les ondes lumineuses ou radar mais les ondes infrarouge.
A l'inverse, on dit d'un guidage "actif" qu'il nécessite une émission de la part du missile en question pour suivre sa cible. En clair, le missile a son propre radar qui lui permet à la fois d'illuminer sa cible, et de se guider dessus en traitant le retour de ses propres émissions (le missile a alors à la fois sa lampe et des yeux, au lieu de simplement les yeux pour les missiles passifs).
Pour finir, quand dans tous ces paragraphes je parlais de "station radar", il faut bien comprendre par là que ce n'est pas de la station radar des contrôleurs de Paris-Orly dont on parle, mais bien du radar de toutes les défenses anti-aériennes ennemies guidées radar (il y a d'autres types de guidage, notamment infrarouge, mais contre lesquels on lutte d'une autre façon), que ce soit une station missile style MIM-104 Patriot, S-400 Triumph, ou un petit véhicule style SA-6 Gainful.
Voili-voilou pour le petit résumé de la notion de radar en aéronautique militaire, et des différentes opérations intervenant autour de ce système complexe.
N'hésitez pas si vous avez la moindre question, notamment en ce qui concerne le combat aérien à proprement parler, les AWACS, etc.