Jakob Maria Mierscheid est l'un des députés allemands les plus connus, mais il n'existe pas. Inventé en 1979 par deux députés du SPD comme une blague, il est devenu un personnage récurrent de la vie politique allemande : il est régulièrement cité, s'exprime sur X, son nom est donné à des édifices et il figurait même sur le site officiel du parlement.
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Si vous vous posez la question : "Le canular [...] a été conçu par les sociaux-démocrates de la République de Weimar pour éviter de payer les additions au restaurant."... tout simplement.
A noter que la source ne mentionne qu'un, et pas des, édifice à son nom (en l'occurrence un pont)
Je ne connaissais pas cette anecdote et elle m’a intrigué. Après quelques petites recherches, voici ce que j’ai retenu.
Jakob Maria Mierscheid est sans doute le député allemand le plus discret de l’histoire… parce qu’il n’a jamais existé. Inventé en 1979 par deux députés sociaux-démocrates, Peter Würtz et Karl Haehser, il devait d’abord être une simple plaisanterie interne au Bundestag. Ils lui donnèrent une biographie, une circonscription, et même une date de naissance, le 1er mars 1933. Très vite, la blague prit vie : Mierscheid commença à « signer » des articles, notamment une célèbre “loi de Mierscheid” prétendant prédire les résultats du SPD à partir de la production d’acier allemand. Avec le temps, le personnage devint un symbole d’autodérision politique. Il fut intégré, au second degré, dans les usages du Parlement : son nom apparut sur le site officiel du Bundestag, dans certaines archives, et un couloir interne fut baptisé “Mierscheid-Gang” en son honneur.
On le cite dans des communiqués, on lui attribue des tweets et certains journalistes l’ont mentionner comme un « vétéran discret » du SPD. Mais pourquoi ce canular a-t-il survécu si longtemps ? Parce qu’il portait un message subtil : tourner en dérision le sérieux parfois excessif de la vie parlementaire, et rappeler que derrière les institutions, il y a aussi de l’humour. Mierscheid incarne une critique douce du culte de la personnalité : un élu qui influence tout… sans jamais exister.
Lors de son “80ᵉ anniversaire”, en 2013, il fut officiellement félicité par le président du Bundestag, preuve que la plaisanterie était devenue tradition. À travers lui, les députés allemands affirment qu’il est possible d’exercer le pouvoir sans perdre la capacité de rire d’eux-mêmes. Jakob Maria Mierscheid n’est donc pas un fantôme politique : il est la preuve qu’un Parlement mûr est celui qui ne se prend jamais tout à fait au sérieux.
Nos parlementaires français pourraient peut-être en prendre de la graine… 
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Si vous vous posez la question : "Le canular [...] a été conçu par les sociaux-démocrates de la République de Weimar pour éviter de payer les additions au restaurant."... tout simplement.
A noter que la source ne mentionne qu'un, et pas des, édifice à son nom (en l'occurrence un pont)
Je ne connaissais pas cette anecdote et elle m’a intrigué. Après quelques petites recherches, voici ce que j’ai retenu.
Jakob Maria Mierscheid est sans doute le député allemand le plus discret de l’histoire… parce qu’il n’a jamais existé. Inventé en 1979 par deux députés sociaux-démocrates, Peter Würtz et Karl Haehser, il devait d’abord être une simple plaisanterie interne au Bundestag. Ils lui donnèrent une biographie, une circonscription, et même une date de naissance, le 1er mars 1933. Très vite, la blague prit vie : Mierscheid commença à « signer » des articles, notamment une célèbre “loi de Mierscheid” prétendant prédire les résultats du SPD à partir de la production d’acier allemand. Avec le temps, le personnage devint un symbole d’autodérision politique. Il fut intégré, au second degré, dans les usages du Parlement : son nom apparut sur le site officiel du Bundestag, dans certaines archives, et un couloir interne fut baptisé “Mierscheid-Gang” en son honneur.
On le cite dans des communiqués, on lui attribue des tweets et certains journalistes l’ont mentionner comme un « vétéran discret » du SPD. Mais pourquoi ce canular a-t-il survécu si longtemps ? Parce qu’il portait un message subtil : tourner en dérision le sérieux parfois excessif de la vie parlementaire, et rappeler que derrière les institutions, il y a aussi de l’humour. Mierscheid incarne une critique douce du culte de la personnalité : un élu qui influence tout… sans jamais exister.
Lors de son “80ᵉ anniversaire”, en 2013, il fut officiellement félicité par le président du Bundestag, preuve que la plaisanterie était devenue tradition. À travers lui, les députés allemands affirment qu’il est possible d’exercer le pouvoir sans perdre la capacité de rire d’eux-mêmes. Jakob Maria Mierscheid n’est donc pas un fantôme politique : il est la preuve qu’un Parlement mûr est celui qui ne se prend jamais tout à fait au sérieux.
Nos parlementaires français pourraient peut-être en prendre de la graine… 
Je suis un peu perplexe, entre le sarcasme et la potiche.
Ça commence par une blague puis ça devient un homme influent
Ça a fonctionné avec de vraies personnes...