Une panique bancaire à cause du téléphone arabe

Proposé par
Invité
le
dans

La panique bancaire de la Toyokawa Shinkin Bank, survenue en 1979 au Japon, est un cas d'école pour les sociologues. En quelques jours, 2 milliards de yens furent retirés par des clients inquiets d'une possible faillite. Les enquêteurs purent retracer comment la rumeur était née et diffusée : quelques jours auparavant, 3 jeunes filles (l'une d'elles travaillait dans la Toyokawa Shinkin Bank) avaient évoqué dans le train le fait que travailler dans une banque puisse être dangereux. Cette conversation fut répétée, déformée, jusqu'à "la banque Toyokawa Shinkin est en danger".


Commentaires préférés (3)

«  Braves gens, prenez garde aux choses que vous dites / Tout peut sortir d’un mot qu’en passant vous perdîtes / Tout (…) » Victor Hugo, le mot.

« Comme le nombre d'oeufs, grâce à la renommée, /De bouche en bouche allait croissant, / Avant la fin de la journée / Ils se montaient à plus d'un cent.  » « les Femmes et le secret » de La Fontaine

La formulation de l’anecdote me semble en contradiction avec la deuxième source, on parle de trois étudiantes qui évoquent où elles vont travailler après leurs études.

"On 8 December, the girls were discussing where they’d be working after graduation – one said she had a job at the Toyokawa Shinkin bank."

Et dans le cours de la conversation, elles parlent du danger de travailler dans une banque à cause des braquages (robberies).
Et de fil en aiguille après un quiproquo de l'une des filles qui demande si c'est dangereux de travailler dans la banque citée, et du téléphone "arabe" on arrive à "la banque est en difficulté" et à une panique financière.

Bon heureusement, les autorités ont admis qu'il ne s'agissait pas d'une tentative de désinformation mais simplement d'un malentendu.

Cette anecdote ne m'étonne que moyennement.

J'ai pour ma part enseigné 1 an en école élémentaire (un an c'est très long quand on a compris qu'on s'était trompé de voie).
Lors d'un stage de 3 semaines dans une école de quartier très difficile, je tape fort des deux mains sur mon bureau et je crie "fermez la tous !". Et ça s'est su.
Ok, c'était pas super pro. J'étais le premier à le reconnaître.

En revenant à l'IUFM (l'école de formation des maîtres d'école), j'ai vite compris que dorénavant beaucoup de mes "collègues " m'évitaient. Puis j'appris de la part de ceux qui osaient encore m'adresser la parole qu'on disait:
"il paraît que tu as lancé une table sur un élève en l'insultant de "fils de p*te", c'est vrai ?"
...


Tous les commentaires (25)

«  Braves gens, prenez garde aux choses que vous dites / Tout peut sortir d’un mot qu’en passant vous perdîtes / Tout (…) » Victor Hugo, le mot.

« Comme le nombre d'oeufs, grâce à la renommée, /De bouche en bouche allait croissant, / Avant la fin de la journée / Ils se montaient à plus d'un cent.  » « les Femmes et le secret » de La Fontaine

La formulation de l’anecdote me semble en contradiction avec la deuxième source, on parle de trois étudiantes qui évoquent où elles vont travailler après leurs études.

"On 8 December, the girls were discussing where they’d be working after graduation – one said she had a job at the Toyokawa Shinkin bank."

Et dans le cours de la conversation, elles parlent du danger de travailler dans une banque à cause des braquages (robberies).
Et de fil en aiguille après un quiproquo de l'une des filles qui demande si c'est dangereux de travailler dans la banque citée, et du téléphone "arabe" on arrive à "la banque est en difficulté" et à une panique financière.

Bon heureusement, les autorités ont admis qu'il ne s'agissait pas d'une tentative de désinformation mais simplement d'un malentendu.

a écrit : La formulation de l’anecdote me semble en contradiction avec la deuxième source, on parle de trois étudiantes qui évoquent où elles vont travailler après leurs études.

"On 8 December, the girls were discussing where they’d be working after graduation – one said she had a job at the Toyokawa Shinkin
bank."

Et dans le cours de la conversation, elles parlent du danger de travailler dans une banque à cause des braquages (robberies).
Et de fil en aiguille après un quiproquo de l'une des filles qui demande si c'est dangereux de travailler dans la banque citée, et du téléphone "arabe" on arrive à "la banque est en difficulté" et à une panique financière.

Bon heureusement, les autorités ont admis qu'il ne s'agissait pas d'une tentative de désinformation mais simplement d'un malentendu.
Afficher tout
pourquoi "bon heureusement"? On peut être coupable de diffamation ou autre quand on parle à des amis dans un lieu public par exemple ? que ce serait-il passer si le gouvernement n'avait pas reconnu le malentendu ?

Qu'il est simple de créer une panique ! On va manquer de moutarde, de PQ, d'huile. Attention, monkey pox, rougeole du tabac, grippe (je ne parlerai pas du COVID-19 pour ne pas encore déclancher une polémique). Regardez les titres des journaux, un bon nombres cherchent à faire paniquer le pékin moyen.

a écrit : Qu'il est simple de créer une panique ! On va manquer de moutarde, de PQ, d'huile. Attention, monkey pox, rougeole du tabac, grippe (je ne parlerai pas du COVID-19 pour ne pas encore déclancher une polémique). Regardez les titres des journaux, un bon nombres cherchent à faire paniquer le pékin moyen. En l’occurrence, ici c’était des japonais ;)

Pékin est une expression péjorative pour désigner les bourgeois portant du péquin, un tissu en soie originaire de Chine.

Cette anecdote ne m'étonne que moyennement.

J'ai pour ma part enseigné 1 an en école élémentaire (un an c'est très long quand on a compris qu'on s'était trompé de voie).
Lors d'un stage de 3 semaines dans une école de quartier très difficile, je tape fort des deux mains sur mon bureau et je crie "fermez la tous !". Et ça s'est su.
Ok, c'était pas super pro. J'étais le premier à le reconnaître.

En revenant à l'IUFM (l'école de formation des maîtres d'école), j'ai vite compris que dorénavant beaucoup de mes "collègues " m'évitaient. Puis j'appris de la part de ceux qui osaient encore m'adresser la parole qu'on disait:
"il paraît que tu as lancé une table sur un élève en l'insultant de "fils de p*te", c'est vrai ?"
...

a écrit : pourquoi "bon heureusement"? On peut être coupable de diffamation ou autre quand on parle à des amis dans un lieu public par exemple ? que ce serait-il passer si le gouvernement n'avait pas reconnu le malentendu ? Si tu lisais l'anecdote, voir même correctement mon commentaire, tu aurais vu que les autorités japonaises ont diligenté une enquête pour savoir d'où venait cette rumeur qui a tout de même provoqué une "panique bancaire".

Comme il s'agissait d'un malheureux quiproquo les autorités ont "classé" l'affaire. Mais, s'il y avait eu une intention / volonté de nuire, cela aurait été une autre histoire.
Car il ne faut pas oublier, que les guerres ne se font pas que sur un champs de bataille mais également qu'elles sont également économiques. Et au regard des dégâts des crises économiques récentes, il est aisé de comprendre l'intérêt à déterminer leur origine.

a écrit : Cette anecdote ne m'étonne que moyennement.

J'ai pour ma part enseigné 1 an en école élémentaire (un an c'est très long quand on a compris qu'on s'était trompé de voie).
Lors d'un stage de 3 semaines dans une école de quartier très difficile, je tape fort des deux mains
sur mon bureau et je crie "fermez la tous !". Et ça s'est su.
Ok, c'était pas super pro. J'étais le premier à le reconnaître.

En revenant à l'IUFM (l'école de formation des maîtres d'école), j'ai vite compris que dorénavant beaucoup de mes "collègues " m'évitaient. Puis j'appris de la part de ceux qui osaient encore m'adresser la parole qu'on disait:
"il paraît que tu as lancé une table sur un élève en l'insultant de "fils de p*te", c'est vrai ?"
...
Afficher tout
il serait intéressant de savoir qui a si bien colporté la rumeur car on ne passe pas d'un "fermez la tous" à "jeter une table en insultant un élève".
car une chose est certaine c'est que cette personne n'est très certainement pas irréprochable dans son travail. Et soit dit en passant, tu avais le droit de demander à être confronté à ton détracteur.

a écrit : En l’occurrence, ici c’était des japonais ;)

Pékin est une expression péjorative pour désigner les bourgeois portant du péquin, un tissu en soie originaire de Chine.
En Bourgogne nous disions "pékinois"

Y'a une blague comme ça

C'est une souris qui se prend une écharde dans l'œil
elle raconte sa mésaventure à un écureuil
l' écureuil raconte au blaireau que la souris s'est pris un bout de bois dans l'œil
Le blaireau raconte a un sanglier que la souris s'est pris une branche dans l'œil

Et le sanglier raconte que la souris s'est pris un arbre dans l'œil

Et c'est comme ça qu'on dit des conneries! ;)

Anecdote intéressante démontrant la puissance des rumeurs, surtout avant l’ère internet. Aujourd’hui il suffit qu’un excentrique milliardaire écrive quelque chose sur Twitter pour que les marchés financiers s’emballent :)

J'aimerais savoir comment les enquêteurs ont fait pour remonter jusqu'à cette première conversation.

a écrit : Anecdote intéressante démontrant la puissance des rumeurs, surtout avant l’ère internet. Aujourd’hui il suffit qu’un excentrique milliardaire écrive quelque chose sur Twitter pour que les marchés financiers s’emballent :) Dans le cas du milliardaire en question ça flirte dangereusement avec le délit d’initié…

Si je ne me trompes pas la faillite de la SVB il y a 1 mois aux US est également en partie liée à un run bank. La banque détenait des obligations d’état qu’elle dû vendre avant leur terme (donc avec perte de capital au passage) afin de d’honorer les nombreux retraits de ses clients.
C’est une prophétie autoréalistrice. Si une rumeur cours sur un risque de faillite d’une banque, les clients retirent leurs liquidités, et cela peut entraîner une faillite même si la banque n’était pas en danger au départ. Mais simplement du fait qu’elle ne peut pas faire face aux retraits de ses clients.
D’ailleurs le cas des banques régionales aux US actuellement est très préoccupant, tout comme celui de la deutsche bank en Europe…

a écrit : Si je ne me trompes pas la faillite de la SVB il y a 1 mois aux US est également en partie liée à un run bank. La banque détenait des obligations d’état qu’elle dû vendre avant leur terme (donc avec perte de capital au passage) afin de d’honorer les nombreux retraits de ses clients.
C’est une prophétie autoréali
strice. Si une rumeur cours sur un risque de faillite d’une banque, les clients retirent leurs liquidités, et cela peut entraîner une faillite même si la banque n’était pas en danger au départ. Mais simplement du fait qu’elle ne peut pas faire face aux retraits de ses clients.
D’ailleurs le cas des banques régionales aux US actuellement est très préoccupant, tout comme celui de la deutsche bank en Europe…
Afficher tout
Ca a été dit pas mal de fois ici, le pognon c'est basé sur la confiance, qu'es ce qu'on en a a f... du nombre de zéros écrits sur les billets? Je sais en faire aussi des zéros derrière les 1 avec une imprimante et du pq, et en informatique je peux aller tres loin, en zéroooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo

Si la confiance se perd dans un système, le système se casse la gueule, que ce soit pour une banque où un pays.

C’est assez incroyable qu’ils aient pu remonter à la conversation privée dans le train

a écrit : C’est assez incroyable qu’ils aient pu remonter à la conversation privée dans le train Des fois la NSA ca fonctionne...

a écrit : Des fois la NSA ca fonctionne... Je doute que la NSA, créée en 1952, ai pris part à ces recherches.
Le service de renseignement japonais est le Naichō (内調), mais il est né en 1986, bien après cette panique bancaire.

2 milliards de Yen équivalent à 15 millions de dollars
Avec l’inflation ça fait un peu plus de 60 millions de dollars en 2023.
Bon ça fait des sous certes, mais en même temps on parles pas d’une boulangerie