On ne peut pas parler d'un album éponyme

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Il est erroné de dire "un album éponyme" ! Le mot éponyme signifie "qui donne son nom à quelque chose", c'est donc l'artiste qui est éponyme de son album. David Bowie est donc le chanteur éponyme de l'album "David Bowie" et non le contraire.

De manière similaire, on ne peut pas écrire ou dire qu’Athéna est la déesse de la ville éponyme d’Athènes, car cela voudrait dire que c’est la ville qui a donné son nom à la déesse.


Commentaires préférés (3)

Il était erroné au départ. La majorité des dictionnaires ont élargi la définition à : qui porte le nom de, qui donne son nom à.

L'usage fautif initial est donc passé dans le langage courant aujourd'hui. C'est d'autant plus vrai qu'en Anglais, l'adjectif eponymous possède les deux définitions et les traductions française gardent souvent la même structure de phrase (au lieu d'inverser sujet et complément du verbe).

La problématique qui arrive ici, c'est qu'il n'existe aucun terme permettant de définir la notion de : "porte le nom de". L'adjectif éponyme, dans le langage courant et par un usage fautif répété, a donc pris les deux définitions. Cette situation provoque malheureusement une énantiosémie.

a écrit : Il était erroné au départ. La majorité des dictionnaires ont élargi la définition à : qui porte le nom de, qui donne son nom à.

L'usage fautif initial est donc passé dans le langage courant aujourd'hui. C'est d'autant plus vrai qu'en Anglais, l'adjectif eponymous possède les d
eux définitions et les traductions française gardent souvent la même structure de phrase (au lieu d'inverser sujet et complément du verbe).

La problématique qui arrive ici, c'est qu'il n'existe aucun terme permettant de définir la notion de : "porte le nom de". L'adjectif éponyme, dans le langage courant et par un usage fautif répété, a donc pris les deux définitions. Cette situation provoque malheureusement une énantiosémie.
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Le problème c'est surtout, comme tu le fais remarquer, que c'est un anglicisme de l'employer dans le sens contraire. On peut constater en effet que certains dictionnaires (et de plus en plus) reconnaissent cet emploi à contresens. C'est déplorable non seulement car cet anglicisme n'apporte rien de plus à la langue française mais il l'appauvrit : l'intérêt de ce mot c'est d'indiquer qui donne son nom à qui, alors si on ne sait plus dans quel sens il faut le comprendre, autant dire homonyme !

De même, de plus en plus de gens utilisent un anglicisme déplorable : versatile dans le sens de polyvalent. Non seulement nous avons un mot en français qui est tout à fait adapté et qui n'est ni plus long ni plus compliqué : polyvalent. Mais de plus versatile existe aussi en français et désigne quelqu'un qui change facilement d'avis, ce qui n'est pas la même chose !

Je me demande si les gens qui emploient ce genre d'anglicisme au mépris de la langue française, le font délibérément parce que ça ferait chic de faire croire qu'on maîtrise tellement bien l'anglais au point de mélanger avec le français, mais je crois que ça montre surtout qu'ils ne maîtrisent pas correctement le français (et sans doute aucune des deux langues) !

Ceci dit, il y a quand même une erreur dans l'anecdote et même dans son titre : on peut parler d'un album éponyme, dans son sens le plus strict. Par exemple : Beyoncé entame sa tournée mondiale "Renaissance" après avoir sorti l'album éponyme ! C'est d'ailleurs souvent le cas qu'une tournée porte le nom d'un album, ce n'est pas une exception. Il faut juste savoir dans quel sens ça fonctionne : en général un artiste ou une chanson donne son nom à l'album, et l'album donne son nom à la tournée. Donc on peut dire qu'un album contient la chanson éponyme, qu'un album a été enregistré par l'artiste éponyme,
et que la tournée suit la sortie de l'album éponyme.

a écrit : Le cas le plus courant en français, c'est le verbe louer et c'est très gênant : il faut souvent préciser si c'est en tant que loueur ou en tant que locataire pour éviter les confusions. On a pourtant deux mots pour distinguer prêter et emprunter. Mais quand ce prêt ou cet emprunt n'est pas gratuit et qu'il faut payer, on loue et on ne sait plus qui prend à qui ! Afficher tout Dieu soit en location!


Tous les commentaires (15)

Il était erroné au départ. La majorité des dictionnaires ont élargi la définition à : qui porte le nom de, qui donne son nom à.

L'usage fautif initial est donc passé dans le langage courant aujourd'hui. C'est d'autant plus vrai qu'en Anglais, l'adjectif eponymous possède les deux définitions et les traductions française gardent souvent la même structure de phrase (au lieu d'inverser sujet et complément du verbe).

La problématique qui arrive ici, c'est qu'il n'existe aucun terme permettant de définir la notion de : "porte le nom de". L'adjectif éponyme, dans le langage courant et par un usage fautif répété, a donc pris les deux définitions. Cette situation provoque malheureusement une énantiosémie.

Faudra un jour accepter que l’usage fait la règle dans une langue vivante.

a écrit : Il était erroné au départ. La majorité des dictionnaires ont élargi la définition à : qui porte le nom de, qui donne son nom à.

L'usage fautif initial est donc passé dans le langage courant aujourd'hui. C'est d'autant plus vrai qu'en Anglais, l'adjectif eponymous possède les d
eux définitions et les traductions française gardent souvent la même structure de phrase (au lieu d'inverser sujet et complément du verbe).

La problématique qui arrive ici, c'est qu'il n'existe aucun terme permettant de définir la notion de : "porte le nom de". L'adjectif éponyme, dans le langage courant et par un usage fautif répété, a donc pris les deux définitions. Cette situation provoque malheureusement une énantiosémie.
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Le problème c'est surtout, comme tu le fais remarquer, que c'est un anglicisme de l'employer dans le sens contraire. On peut constater en effet que certains dictionnaires (et de plus en plus) reconnaissent cet emploi à contresens. C'est déplorable non seulement car cet anglicisme n'apporte rien de plus à la langue française mais il l'appauvrit : l'intérêt de ce mot c'est d'indiquer qui donne son nom à qui, alors si on ne sait plus dans quel sens il faut le comprendre, autant dire homonyme !

De même, de plus en plus de gens utilisent un anglicisme déplorable : versatile dans le sens de polyvalent. Non seulement nous avons un mot en français qui est tout à fait adapté et qui n'est ni plus long ni plus compliqué : polyvalent. Mais de plus versatile existe aussi en français et désigne quelqu'un qui change facilement d'avis, ce qui n'est pas la même chose !

Je me demande si les gens qui emploient ce genre d'anglicisme au mépris de la langue française, le font délibérément parce que ça ferait chic de faire croire qu'on maîtrise tellement bien l'anglais au point de mélanger avec le français, mais je crois que ça montre surtout qu'ils ne maîtrisent pas correctement le français (et sans doute aucune des deux langues) !

Ceci dit, il y a quand même une erreur dans l'anecdote et même dans son titre : on peut parler d'un album éponyme, dans son sens le plus strict. Par exemple : Beyoncé entame sa tournée mondiale "Renaissance" après avoir sorti l'album éponyme ! C'est d'ailleurs souvent le cas qu'une tournée porte le nom d'un album, ce n'est pas une exception. Il faut juste savoir dans quel sens ça fonctionne : en général un artiste ou une chanson donne son nom à l'album, et l'album donne son nom à la tournée. Donc on peut dire qu'un album contient la chanson éponyme, qu'un album a été enregistré par l'artiste éponyme,
et que la tournée suit la sortie de l'album éponyme.

a écrit : Il était erroné au départ. La majorité des dictionnaires ont élargi la définition à : qui porte le nom de, qui donne son nom à.

L'usage fautif initial est donc passé dans le langage courant aujourd'hui. C'est d'autant plus vrai qu'en Anglais, l'adjectif eponymous possède les d
eux définitions et les traductions française gardent souvent la même structure de phrase (au lieu d'inverser sujet et complément du verbe).

La problématique qui arrive ici, c'est qu'il n'existe aucun terme permettant de définir la notion de : "porte le nom de". L'adjectif éponyme, dans le langage courant et par un usage fautif répété, a donc pris les deux définitions. Cette situation provoque malheureusement une énantiosémie.
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Merci pour énantiosémie. X2 JMCMB

a écrit : Faudra un jour accepter que l’usage fait la règle dans une langue vivante. Exact, mais au détriment de l'étymologie des mots qui donne leurs sens.

Étymologie de éponyme : L'adjectif est attesté en 1751. Emprunt savant au grec ancien ἐπώνυμος (ajouter son nom), composé de ἐπί (sur) et de ὄνομα (nom).

De plus, il peut être employé avec les deux genres... ;)

a écrit : Merci pour énantiosémie. X2 JMCMB Le cas le plus courant en français, c'est le verbe louer et c'est très gênant : il faut souvent préciser si c'est en tant que loueur ou en tant que locataire pour éviter les confusions. On a pourtant deux mots pour distinguer prêter et emprunter. Mais quand ce prêt ou cet emprunt n'est pas gratuit et qu'il faut payer, on loue et on ne sait plus qui prend à qui !

a écrit : Le cas le plus courant en français, c'est le verbe louer et c'est très gênant : il faut souvent préciser si c'est en tant que loueur ou en tant que locataire pour éviter les confusions. On a pourtant deux mots pour distinguer prêter et emprunter. Mais quand ce prêt ou cet emprunt n'est pas gratuit et qu'il faut payer, on loue et on ne sait plus qui prend à qui ! Afficher tout Le pire c’est d’être à la fois loueur et hôte et de devoir supporter la charge locative.

a écrit : Faudra un jour accepter que l’usage fait la règle dans une langue vivante. Je ne comprends pas ce que ça changerait si ça devient aussi une règle, c'est déjà le cas. À mon avis tu voulais simplement dire que, soit il n'y a plus de règles formelles, soit l'usage devient plus vite une règle. Dans ce dernier cas, et comme actuellement, je ne vois pas à partir de quel critère on estime que le terme est suffisament employé pour que ça devienne une règle, surtout que l'usage dépend largement du milieu social. Imagine devoir parler comme une racaille ou en langage SMS uniquement parce que c'est largement employé.

a écrit : Le cas le plus courant en français, c'est le verbe louer et c'est très gênant : il faut souvent préciser si c'est en tant que loueur ou en tant que locataire pour éviter les confusions. On a pourtant deux mots pour distinguer prêter et emprunter. Mais quand ce prêt ou cet emprunt n'est pas gratuit et qu'il faut payer, on loue et on ne sait plus qui prend à qui ! Afficher tout Dieu soit en location!

a écrit : Le cas le plus courant en français, c'est le verbe louer et c'est très gênant : il faut souvent préciser si c'est en tant que loueur ou en tant que locataire pour éviter les confusions. On a pourtant deux mots pour distinguer prêter et emprunter. Mais quand ce prêt ou cet emprunt n'est pas gratuit et qu'il faut payer, on loue et on ne sait plus qui prend à qui ! Afficher tout C'est comme le mot hôte, qui peut désigner "l'inviteur" ou ou l'invité, c'est confusant. C'est quand même dommage dans une langue aussi tatillonne que la nôtre.

a écrit : Le pire c’est d’être à la fois loueur et hôte et de devoir supporter la charge locative. Je loue cet appartement, que je trouve terrible, à mon hôte de ce soir. C’est un grand sportif, qui m’avait fait licencier. Il m’a d’abord confondu, et ensuite il m’a remercié. Mes collègues et moi on a trinqué.

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a écrit : Exact, mais au détriment de l'étymologie des mots qui donne leurs sens.

Étymologie de éponyme : L'adjectif est attesté en 1751. Emprunt savant au grec ancien ἐπώνυμος (ajouter son nom), composé de ἐπί (sur) et de ὄνομα (nom).

De plus, il peut être employé avec les deux genres... ;)
Justement, je ne vois pas en quoi l'étymologie ici apporte un sens strict à ce mots. Ce n'est pas une traduction mais un emprunt linguistique tardif. Ce qui explique peut-être pourquoi le sens est légèrement diffèrent d'une langue à l'autre.
Je ne comprends donc pas cette attachement à une definition précise et immuable au nom d'une sacro-sainte lutte contre un appauvrissement culturel.

a écrit : Justement, je ne vois pas en quoi l'étymologie ici apporte un sens strict à ce mots. Ce n'est pas une traduction mais un emprunt linguistique tardif. Ce qui explique peut-être pourquoi le sens est légèrement diffèrent d'une langue à l'autre.
Je ne comprends donc pas cette attachement à une def
inition précise et immuable au nom d'une sacro-sainte lutte contre un appauvrissement culturel. Afficher tout
L'évolution qui fait qu'un mot qui avait un sens précis (c'est le cas de le dire !), veut dire maintenant la même chose et son contraire, c'est forcément un appauvrissement. Un mot qui apporterait une nuance supplémentaire serait un enrichissement. Un deuxième mot pour dire la même chose, ça pourrait être considéré, à la rigueur, aussi comme un enrichissement. Mais le fait qu'un mot devienne moins précis c'est forcément un appauvrissement de la langue.

Pour moi, le problème vient de la construction de l’adjectif éponyme avec la préposition de qui induit une relation du complément vers le sujet.
- Un artiste éponyme de son disque : donne le sentiment que l’artiste tire son nom de son disque et non qu’il transmet son nom à son disque.
- un artiste éponyme à son disque serait plus clair (mais faux grammaticalement)

Rien ne me hérisse plus que l'emploi du terme 'qualitatif' dans le sens de 'bonne qualité' (ex : "j'aime bien cette marque, leurs produits sont qualitatifs"). Malheureusement c'est ancré dans le langage courant et même certains médias l'utilisent ainsi.