Le premier autiste est encore en vie

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La première personne diagnostiquée autiste est encore en vie (édition en septembre 2023 : il est mort en juin 2023). Donald Triplett fut en effet le premier cas du pédopsychiatre Leo Kanner, qui établit le tableau clinique de l’autisme infantile précoce sur la base des observations faites sur Donald Triplett et quelques autres enfants en 1943. Il a vécu une vie quasi normale, probablement grâce au fait qu'il ne fut pas placé en centre spécial.


Commentaires préférés (3)

Même si l'intégration des autistes dans la société civile donne quasiment toujours des résultats positifs sur leur capacités d’interactions et de communication, il ne faut en aucun cas généraliser la dernière phrase à tous les autistes.

Il faut bien savoir que le mot autisme couvre des troubles et des causes extrêmement diverses. On a parfois tendance à dire qu'il y a autant d'autisme que d'autistes. Certains malheureusement nécessitent un suivi plus ou moins lourd.
D'ailleurs, il est faux de dire que Donald Triplett n'a pas été placé en institut, il n'a simplement pas fait de séjours prolongés.

a écrit : Même si l'intégration des autistes dans la société civile donne quasiment toujours des résultats positifs sur leur capacités d’interactions et de communication, il ne faut en aucun cas généraliser la dernière phrase à tous les autistes.

Il faut bien savoir que le mot autisme couvre des troubles et d
es causes extrêmement diverses. On a parfois tendance à dire qu'il y a autant d'autisme que d'autistes. Certains malheureusement nécessitent un suivi plus ou moins lourd.
D'ailleurs, il est faux de dire que Donald Triplett n'a pas été placé en institut, il n'a simplement pas fait de séjours prolongés.
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Je confirme, certaines personnes autistes ne peuvent hélas pas avoir une « vie quasi normale » du fait d'un handicap trop lourd : besoin d'assistance médicale spécifique, communication impossible, incompréhensions, peurs, violences, etc.

En France, la plupart des personnes autistes qui ont des handicaps lourds sont en établissements spécialisés, qui sont (étaient ?) assez différents de l'image péjorative qu'on a des « instituts » américains. Certains font même travailler ces personnes (selon leur envie et contre rémunération bien sûr), et proposent pas mal d'activités et de sorties dans la société civile.

Maintenant, les budgets de ces établissements sont en chute libre depuis des décennies, et les volets activités et sorties que j'ai cité plus haut passent de plus en plus souvent à la trappe. Il faut accueillir toujours plus de monde avec des moyens au mieux inchangés, des logiques comptables se mettent en place, et c'est toujours au détriment des résidents

a écrit : Je confirme, certaines personnes autistes ne peuvent hélas pas avoir une « vie quasi normale » du fait d'un handicap trop lourd : besoin d'assistance médicale spécifique, communication impossible, incompréhensions, peurs, violences, etc.

En France, la plupart des personnes autistes qui ont des
handicaps lourds sont en établissements spécialisés, qui sont (étaient ?) assez différents de l'image péjorative qu'on a des « instituts » américains. Certains font même travailler ces personnes (selon leur envie et contre rémunération bien sûr), et proposent pas mal d'activités et de sorties dans la société civile.

Maintenant, les budgets de ces établissements sont en chute libre depuis des décennies, et les volets activités et sorties que j'ai cité plus haut passent de plus en plus souvent à la trappe. Il faut accueillir toujours plus de monde avec des moyens au mieux inchangés, des logiques comptables se mettent en place, et c'est toujours au détriment des résidents
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Absolument, c'est même bien plus que "certains autistes". On estime que près de 80% des autistes souffrent aussi d'arriération mentale. Donc, dans ce cas, difficile de vivre "presque normalement".
Si Triplett n'a pas fréquenté d'institut ou d'école spécialisée c'est qu'il n'y en avait pas tout simplement pas. À l'époque, quand on proposait une alternative à un autiste c'était dans un HP avec des malades psychotiques (délirants, schizophrènes..). Donc, en effet, dans ce cas il vallait mieux rester en milieu ordinaire.

L'un de mes enfants est malheureusement concerné par le TSA (trouble du spectre autistique), sans retard mental. Cela n'a pourtant pas empêché l'école française de refuser de la scolariser plus de 2 jours par semaine, de lui interdire la cantine et la garderie du soir. Parce que trop bizarre, trop décalée, pas assez dans le moule.
J'ai dû m'expatrier pour lui offrir une scolarité normale dans un école spécialisée. Maintenant, elle a une vraie vie sociale, elle lit, elle écrit, elle fait des recherches sur internet, elle fait du sport, elle mange à la cantine avec ses copains, elle a un amoureux. Comme tous les enfants en fait.

Enfin maintenant, depuis quelques années, la France fait des efforts et ouvre des classes spécialisées en direction des jeunes atteints de TSA.
Pour vous donner une idée, dans les Hauts-de-France (l'une des régions les plus peuplées de France), on a trois classes en collège (une par département) qui accueillent les autistes contre 40 écoles en Belgique rien que pour la région francophone. La Wallonie (Belgique francophone), c'est l'équivalent de la moitié de la superficie des Hauts-de-France... Et en Flandre (là où je vis, la région néerlandophone), ils ont autant voire davantage d'écoles spécialisées. Publiques et gratuites pour tous je précise.

Tout ça pour dire que j'ai beaucoup de mal avec la formulation " Il a vécu une vie quasi normale, probablement grâce au fait qu'il ne fut pas placé en centre spécial".


Tous les commentaires (26)

Même si l'intégration des autistes dans la société civile donne quasiment toujours des résultats positifs sur leur capacités d’interactions et de communication, il ne faut en aucun cas généraliser la dernière phrase à tous les autistes.

Il faut bien savoir que le mot autisme couvre des troubles et des causes extrêmement diverses. On a parfois tendance à dire qu'il y a autant d'autisme que d'autistes. Certains malheureusement nécessitent un suivi plus ou moins lourd.
D'ailleurs, il est faux de dire que Donald Triplett n'a pas été placé en institut, il n'a simplement pas fait de séjours prolongés.

a écrit : Même si l'intégration des autistes dans la société civile donne quasiment toujours des résultats positifs sur leur capacités d’interactions et de communication, il ne faut en aucun cas généraliser la dernière phrase à tous les autistes.

Il faut bien savoir que le mot autisme couvre des troubles et d
es causes extrêmement diverses. On a parfois tendance à dire qu'il y a autant d'autisme que d'autistes. Certains malheureusement nécessitent un suivi plus ou moins lourd.
D'ailleurs, il est faux de dire que Donald Triplett n'a pas été placé en institut, il n'a simplement pas fait de séjours prolongés.
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Je confirme, certaines personnes autistes ne peuvent hélas pas avoir une « vie quasi normale » du fait d'un handicap trop lourd : besoin d'assistance médicale spécifique, communication impossible, incompréhensions, peurs, violences, etc.

En France, la plupart des personnes autistes qui ont des handicaps lourds sont en établissements spécialisés, qui sont (étaient ?) assez différents de l'image péjorative qu'on a des « instituts » américains. Certains font même travailler ces personnes (selon leur envie et contre rémunération bien sûr), et proposent pas mal d'activités et de sorties dans la société civile.

Maintenant, les budgets de ces établissements sont en chute libre depuis des décennies, et les volets activités et sorties que j'ai cité plus haut passent de plus en plus souvent à la trappe. Il faut accueillir toujours plus de monde avec des moyens au mieux inchangés, des logiques comptables se mettent en place, et c'est toujours au détriment des résidents

a écrit : Je confirme, certaines personnes autistes ne peuvent hélas pas avoir une « vie quasi normale » du fait d'un handicap trop lourd : besoin d'assistance médicale spécifique, communication impossible, incompréhensions, peurs, violences, etc.

En France, la plupart des personnes autistes qui ont des
handicaps lourds sont en établissements spécialisés, qui sont (étaient ?) assez différents de l'image péjorative qu'on a des « instituts » américains. Certains font même travailler ces personnes (selon leur envie et contre rémunération bien sûr), et proposent pas mal d'activités et de sorties dans la société civile.

Maintenant, les budgets de ces établissements sont en chute libre depuis des décennies, et les volets activités et sorties que j'ai cité plus haut passent de plus en plus souvent à la trappe. Il faut accueillir toujours plus de monde avec des moyens au mieux inchangés, des logiques comptables se mettent en place, et c'est toujours au détriment des résidents
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Absolument, c'est même bien plus que "certains autistes". On estime que près de 80% des autistes souffrent aussi d'arriération mentale. Donc, dans ce cas, difficile de vivre "presque normalement".
Si Triplett n'a pas fréquenté d'institut ou d'école spécialisée c'est qu'il n'y en avait pas tout simplement pas. À l'époque, quand on proposait une alternative à un autiste c'était dans un HP avec des malades psychotiques (délirants, schizophrènes..). Donc, en effet, dans ce cas il vallait mieux rester en milieu ordinaire.

L'un de mes enfants est malheureusement concerné par le TSA (trouble du spectre autistique), sans retard mental. Cela n'a pourtant pas empêché l'école française de refuser de la scolariser plus de 2 jours par semaine, de lui interdire la cantine et la garderie du soir. Parce que trop bizarre, trop décalée, pas assez dans le moule.
J'ai dû m'expatrier pour lui offrir une scolarité normale dans un école spécialisée. Maintenant, elle a une vraie vie sociale, elle lit, elle écrit, elle fait des recherches sur internet, elle fait du sport, elle mange à la cantine avec ses copains, elle a un amoureux. Comme tous les enfants en fait.

Enfin maintenant, depuis quelques années, la France fait des efforts et ouvre des classes spécialisées en direction des jeunes atteints de TSA.
Pour vous donner une idée, dans les Hauts-de-France (l'une des régions les plus peuplées de France), on a trois classes en collège (une par département) qui accueillent les autistes contre 40 écoles en Belgique rien que pour la région francophone. La Wallonie (Belgique francophone), c'est l'équivalent de la moitié de la superficie des Hauts-de-France... Et en Flandre (là où je vis, la région néerlandophone), ils ont autant voire davantage d'écoles spécialisées. Publiques et gratuites pour tous je précise.

Tout ça pour dire que j'ai beaucoup de mal avec la formulation " Il a vécu une vie quasi normale, probablement grâce au fait qu'il ne fut pas placé en centre spécial".

Le premier Autiste diagnostiqué. Je doute que le trouble soit apparût un beau matin. On a juste fini par lui coller un nom. Ou plusieurs.

Bon, dans mon cas, mes parents ont juste passé des années à chercher à faire diagnostiquer ma grande soeur dont l'Autisme Asperger était plutôt visible, en suivant tous les conseils possibles. Personne du milieu médical ou spécialisé n'a été fichus de la diagnostiquer avant sa Quatrième.

Car oui, elle a fait une scolarisation à peu près normale (si on excepte trois redoublements), mais elle a eu son Bac et son BTS. Et ce ne fût pas grâce à l'école Publique qui ont rejeté ma soeur à cause de ses problèmes, mais grâce à l'école privée qui avait jugé que puisque ma soeur savait lire en moyenne section, elle pouvait s'intégrer.


Parlons du parcours de combattant de mes parents pour la faire diagnostiquer ! Des années alors qu'il vaut mieux un diagnostique précoce. Ou bien alors, attendre l'âge adulte quand la personnalité est bien construite. Mais bon, ils étaient paumés et ne savaient pas quoi faire, comment la comprendre, pourquoi elle était comme ça...

Les critiques des autres (y compris les amis de la famille) qui considéraient qu'il ne fallait pas savoir ce que ma soeur avait pour ne pas la ranger dans une case, n'ont pas aidé. Puis le jugement des autres à cause des théories psychanalytiques de Bettelheim qui avaient encore cours en France, y compris dans les années 2000 et plaçait toute la faute sur le dos de la mère....

Et bien sûr, cela a eu des répercussions sur la vie familiale qui n'a pas été la joie...

Et à présent, c'est moi qui vais au Centre Ressources Autistiques parce que apparemment, j'aurais eu depuis très longtemps (et j'ai encore) un comportement autistique dans mon comportement. Deux ans d'attente minimum avant de commencer les tests. Si le diagnostique est positif, cela aura le mérite de répondre à certaines questions que je me pose et de rendre les repas de Noël encore plus détendus...

Mais je comprends, ma soeur, c'était plus visible.

a écrit : Le premier Autiste diagnostiqué. Je doute que le trouble soit apparût un beau matin. On a juste fini par lui coller un nom. Ou plusieurs.

Bon, dans mon cas, mes parents ont juste passé des années à chercher à faire diagnostiquer ma grande soeur dont l'Autisme Asperger était plutôt visible, en suivan
t tous les conseils possibles. Personne du milieu médical ou spécialisé n'a été fichus de la diagnostiquer avant sa Quatrième.

Car oui, elle a fait une scolarisation à peu près normale (si on excepte trois redoublements), mais elle a eu son Bac et son BTS. Et ce ne fût pas grâce à l'école Publique qui ont rejeté ma soeur à cause de ses problèmes, mais grâce à l'école privée qui avait jugé que puisque ma soeur savait lire en moyenne section, elle pouvait s'intégrer.


Parlons du parcours de combattant de mes parents pour la faire diagnostiquer ! Des années alors qu'il vaut mieux un diagnostique précoce. Ou bien alors, attendre l'âge adulte quand la personnalité est bien construite. Mais bon, ils étaient paumés et ne savaient pas quoi faire, comment la comprendre, pourquoi elle était comme ça...

Les critiques des autres (y compris les amis de la famille) qui considéraient qu'il ne fallait pas savoir ce que ma soeur avait pour ne pas la ranger dans une case, n'ont pas aidé. Puis le jugement des autres à cause des théories psychanalytiques de Bettelheim qui avaient encore cours en France, y compris dans les années 2000 et plaçait toute la faute sur le dos de la mère....

Et bien sûr, cela a eu des répercussions sur la vie familiale qui n'a pas été la joie...

Et à présent, c'est moi qui vais au Centre Ressources Autistiques parce que apparemment, j'aurais eu depuis très longtemps (et j'ai encore) un comportement autistique dans mon comportement. Deux ans d'attente minimum avant de commencer les tests. Si le diagnostique est positif, cela aura le mérite de répondre à certaines questions que je me pose et de rendre les repas de Noël encore plus détendus...

Mais je comprends, ma soeur, c'était plus visible.
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témoignage poignant, personellement en tant qu'autiste "léger" donc pas visible et encore moins diagnostiqué, en gros, gamin, je suis juste un sale petit con feignant qui veut pas s'intégrer, j'ai choisi une autre option: me fermer complètement pendant ma scolarité tout en gardant quelques amis probablement autises eux aussi et me mettre en marge jusqu'à ce que je sois en mesure de prendre mes clics et mes clacs et me tirer., j'ai eu du bol kekeupart...

Et devenir alcoolique aussi.

Si je puis me permettre une réflexion, l'autisme est quelquechose de vague, si on part du principe de la normalité, qu'on doit tous être bien rangés dans des petites cases correspondant à un shéma prédéfini par des gens qui pensent avoir tout compris à tout, on est tous autistes! Sans exceptions, même les connards qui nous dirigent, SURTOUT eux!! ;)

La difficulté, c'est de s'intégrer dans un schéma général, j'ai jamais réussi, tout ce que je demande, c'est qu'on me foute la paix! Mais ça, c'est pas normal d'après la normalité. Les sports d'équipe, c'est pas mon truc! :)

a écrit : Absolument, c'est même bien plus que "certains autistes". On estime que près de 80% des autistes souffrent aussi d'arriération mentale. Donc, dans ce cas, difficile de vivre "presque normalement".
Si Triplett n'a pas fréquenté d'institut ou d'école spécialisée c'e
st qu'il n'y en avait pas tout simplement pas. À l'époque, quand on proposait une alternative à un autiste c'était dans un HP avec des malades psychotiques (délirants, schizophrènes..). Donc, en effet, dans ce cas il vallait mieux rester en milieu ordinaire.

L'un de mes enfants est malheureusement concerné par le TSA (trouble du spectre autistique), sans retard mental. Cela n'a pourtant pas empêché l'école française de refuser de la scolariser plus de 2 jours par semaine, de lui interdire la cantine et la garderie du soir. Parce que trop bizarre, trop décalée, pas assez dans le moule.
J'ai dû m'expatrier pour lui offrir une scolarité normale dans un école spécialisée. Maintenant, elle a une vraie vie sociale, elle lit, elle écrit, elle fait des recherches sur internet, elle fait du sport, elle mange à la cantine avec ses copains, elle a un amoureux. Comme tous les enfants en fait.

Enfin maintenant, depuis quelques années, la France fait des efforts et ouvre des classes spécialisées en direction des jeunes atteints de TSA.
Pour vous donner une idée, dans les Hauts-de-France (l'une des régions les plus peuplées de France), on a trois classes en collège (une par département) qui accueillent les autistes contre 40 écoles en Belgique rien que pour la région francophone. La Wallonie (Belgique francophone), c'est l'équivalent de la moitié de la superficie des Hauts-de-France... Et en Flandre (là où je vis, la région néerlandophone), ils ont autant voire davantage d'écoles spécialisées. Publiques et gratuites pour tous je précise.

Tout ça pour dire que j'ai beaucoup de mal avec la formulation " Il a vécu une vie quasi normale, probablement grâce au fait qu'il ne fut pas placé en centre spécial".
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Comment fait cette école spécialisée pour qu'elle s'ouvre à ce point ?

a écrit : témoignage poignant, personellement en tant qu'autiste "léger" donc pas visible et encore moins diagnostiqué, en gros, gamin, je suis juste un sale petit con feignant qui veut pas s'intégrer, j'ai choisi une autre option: me fermer complètement pendant ma scolarité tout en gardant quelques amis probablement autises eux aussi et me mettre en marge jusqu'à ce que je sois en mesure de prendre mes clics et mes clacs et me tirer., j'ai eu du bol kekeupart...

Et devenir alcoolique aussi.

Si je puis me permettre une réflexion, l'autisme est quelquechose de vague, si on part du principe de la normalité, qu'on doit tous être bien rangés dans des petites cases correspondant à un shéma prédéfini par des gens qui pensent avoir tout compris à tout, on est tous autistes! Sans exceptions, même les connards qui nous dirigent, SURTOUT eux!! ;)

La difficulté, c'est de s'intégrer dans un schéma général, j'ai jamais réussi, tout ce que je demande, c'est qu'on me foute la paix! Mais ça, c'est pas normal d'après la normalité. Les sports d'équipe, c'est pas mon truc! :)
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On a le droit de s’auto-diagnostiquer ?

a écrit : Absolument, c'est même bien plus que "certains autistes". On estime que près de 80% des autistes souffrent aussi d'arriération mentale. Donc, dans ce cas, difficile de vivre "presque normalement".
Si Triplett n'a pas fréquenté d'institut ou d'école spécialisée c'e
st qu'il n'y en avait pas tout simplement pas. À l'époque, quand on proposait une alternative à un autiste c'était dans un HP avec des malades psychotiques (délirants, schizophrènes..). Donc, en effet, dans ce cas il vallait mieux rester en milieu ordinaire.

L'un de mes enfants est malheureusement concerné par le TSA (trouble du spectre autistique), sans retard mental. Cela n'a pourtant pas empêché l'école française de refuser de la scolariser plus de 2 jours par semaine, de lui interdire la cantine et la garderie du soir. Parce que trop bizarre, trop décalée, pas assez dans le moule.
J'ai dû m'expatrier pour lui offrir une scolarité normale dans un école spécialisée. Maintenant, elle a une vraie vie sociale, elle lit, elle écrit, elle fait des recherches sur internet, elle fait du sport, elle mange à la cantine avec ses copains, elle a un amoureux. Comme tous les enfants en fait.

Enfin maintenant, depuis quelques années, la France fait des efforts et ouvre des classes spécialisées en direction des jeunes atteints de TSA.
Pour vous donner une idée, dans les Hauts-de-France (l'une des régions les plus peuplées de France), on a trois classes en collège (une par département) qui accueillent les autistes contre 40 écoles en Belgique rien que pour la région francophone. La Wallonie (Belgique francophone), c'est l'équivalent de la moitié de la superficie des Hauts-de-France... Et en Flandre (là où je vis, la région néerlandophone), ils ont autant voire davantage d'écoles spécialisées. Publiques et gratuites pour tous je précise.

Tout ça pour dire que j'ai beaucoup de mal avec la formulation " Il a vécu une vie quasi normale, probablement grâce au fait qu'il ne fut pas placé en centre spécial".
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Ça me fait penser un peu au resto du coeur cette histoire, on ouvre de plus en plus de resto car il y'a de plus en plus de demandeurs et on se réjouit de cet état de fait.
Sans gérer le problème du mec qui doit se prendre des repas gratuits.

Les historiens en herbe connectés à wikipédia diront que les troubles autistiques ont toujours existés. Comme par exemple au moyen âge, les gens étaient complet débile du coup les autistes étaient indétectables.

Néanmoins il semblerait qu'il y'a de plus en plus d'autistes, il aurait été bien qu'un pelos ou deux se penchent sur la source du problème et pas essayer de le colmater comme on fait pour beaucoup de choses voir tout.

Les 3 principaux symptômes de l’autisme : les troubles des interactions sociales, les troubles sensoriels et les intérêts spécifiques. Le diagnostic prend plusieurs jour dans un Centre de Référence Autisme avec une anamnèse très détaillée, des tests d’évaluation valides et fiables, ainsi qu’un bilan psychomoteur et un bilan sanguin avec recherche de gènes.
En effet, on a déjà identifié plusieurs centaines de gènes impliqués, notamment dans la formation des synapses. C’est un problème du système nerveux central. Il y a aussi des causes environnementales. Ces dernières années, la recherche avance bien concernant l’autisme. Mais la France est terriblement en retard sur les diagnostics et la prise en charge, à cause de l’emprise de la psychanalyse partout.
J’ai une fille autiste diagnostiquée à 22 ans et j’ai fait des études en neurosciences.

a écrit : Je confirme, certaines personnes autistes ne peuvent hélas pas avoir une « vie quasi normale » du fait d'un handicap trop lourd : besoin d'assistance médicale spécifique, communication impossible, incompréhensions, peurs, violences, etc.

En France, la plupart des personnes autistes qui ont des
handicaps lourds sont en établissements spécialisés, qui sont (étaient ?) assez différents de l'image péjorative qu'on a des « instituts » américains. Certains font même travailler ces personnes (selon leur envie et contre rémunération bien sûr), et proposent pas mal d'activités et de sorties dans la société civile.

Maintenant, les budgets de ces établissements sont en chute libre depuis des décennies, et les volets activités et sorties que j'ai cité plus haut passent de plus en plus souvent à la trappe. Il faut accueillir toujours plus de monde avec des moyens au mieux inchangés, des logiques comptables se mettent en place, et c'est toujours au détriment des résidents
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Film « hors norme » à voir avec Vincent Cassel qui résume parfaitement la situation. Beaucoup d’émotion, préparez vous.

a écrit : On a le droit de s’auto-diagnostiquer ? Techniquement, oui, mais c'est pas officiel. ^^

Disons que je l'ai compris avec le temps qu'il y a quelquechose de pas normal dans mon citron, tu veux des exemples?

En vrai, c'est surtout en discutant avec des proches qui savent écouter que ça m'a mis la puce à l'oreille, ensuite, en me remémorant certains souvenirs avec les réactions que j'ai eu, et en les observant "de l'extérieur", je me suis moi-même vu bizarre, puis ma façon de vivre, mes goûts vestimentaires, les jeux que j'aime (2700 heures passées sur Surviving mars et environ 5000 sur Simcity( et j'y joue encore ...) le fait que mon audition soit excellente mais que je demande souvent aux gens de répéter ce qu'ils viennent de me dire... etc
la liste est très longue, cela dit, le fait de l'avoir compris et admis me permet de savoir où je dois faire des efforts pour tenter un peu de rentrer dans le moule, dans la société, je m'en sert pour avancer, pas pour m'enfermer encore plus.

Certaines personnes peuvent, dans une certaine mesure, s'autopsychanalyser, si tu préfère.

a écrit : Absolument, c'est même bien plus que "certains autistes". On estime que près de 80% des autistes souffrent aussi d'arriération mentale. Donc, dans ce cas, difficile de vivre "presque normalement".
Si Triplett n'a pas fréquenté d'institut ou d'école spécialisée c'e
st qu'il n'y en avait pas tout simplement pas. À l'époque, quand on proposait une alternative à un autiste c'était dans un HP avec des malades psychotiques (délirants, schizophrènes..). Donc, en effet, dans ce cas il vallait mieux rester en milieu ordinaire.

L'un de mes enfants est malheureusement concerné par le TSA (trouble du spectre autistique), sans retard mental. Cela n'a pourtant pas empêché l'école française de refuser de la scolariser plus de 2 jours par semaine, de lui interdire la cantine et la garderie du soir. Parce que trop bizarre, trop décalée, pas assez dans le moule.
J'ai dû m'expatrier pour lui offrir une scolarité normale dans un école spécialisée. Maintenant, elle a une vraie vie sociale, elle lit, elle écrit, elle fait des recherches sur internet, elle fait du sport, elle mange à la cantine avec ses copains, elle a un amoureux. Comme tous les enfants en fait.

Enfin maintenant, depuis quelques années, la France fait des efforts et ouvre des classes spécialisées en direction des jeunes atteints de TSA.
Pour vous donner une idée, dans les Hauts-de-France (l'une des régions les plus peuplées de France), on a trois classes en collège (une par département) qui accueillent les autistes contre 40 écoles en Belgique rien que pour la région francophone. La Wallonie (Belgique francophone), c'est l'équivalent de la moitié de la superficie des Hauts-de-France... Et en Flandre (là où je vis, la région néerlandophone), ils ont autant voire davantage d'écoles spécialisées. Publiques et gratuites pour tous je précise.

Tout ça pour dire que j'ai beaucoup de mal avec la formulation " Il a vécu une vie quasi normale, probablement grâce au fait qu'il ne fut pas placé en centre spécial".
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J'ai carrément descolarisé mon fils, et il a été instruit à domicile. Il est autiste asperter, asocial et très très fermé; pas de place pour lui dans les établissements classiques. Il a 18 ans et entame des études.

a écrit : J'ai carrément descolarisé mon fils, et il a été instruit à domicile. Il est autiste asperter, asocial et très très fermé; pas de place pour lui dans les établissements classiques. Il a 18 ans et entame des études. Certains ne supporte pas de vivre en groupe, sans en être sur, je pense que t'as fait le bon choix, j'espère que ton fils trouvera un travail adapté qui lui plaise, perso j'aimais bien la préparation de commandes, tout seul peinard sur mon transpalette avec des écouteurs dans les oreilles, dans mon monde, quoi! Mais c'est pas bien payé! ^^

a écrit : Techniquement, oui, mais c'est pas officiel. ^^

Disons que je l'ai compris avec le temps qu'il y a quelquechose de pas normal dans mon citron, tu veux des exemples?

En vrai, c'est surtout en discutant avec des proches qui savent écouter que ça m'a mis la puce à l'
oreille, ensuite, en me remémorant certains souvenirs avec les réactions que j'ai eu, et en les observant "de l'extérieur", je me suis moi-même vu bizarre, puis ma façon de vivre, mes goûts vestimentaires, les jeux que j'aime (2700 heures passées sur Surviving mars et environ 5000 sur Simcity( et j'y joue encore ...) le fait que mon audition soit excellente mais que je demande souvent aux gens de répéter ce qu'ils viennent de me dire... etc
la liste est très longue, cela dit, le fait de l'avoir compris et admis me permet de savoir où je dois faire des efforts pour tenter un peu de rentrer dans le moule, dans la société, je m'en sert pour avancer, pas pour m'enfermer encore plus.

Certaines personnes peuvent, dans une certaine mesure, s'autopsychanalyser, si tu préfère.
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Tu peux aussi juste être toi même. Cela ne veut pas dire autiste ou « pas dans le moule ». Le « moule » n’existe d’ailleurs pas, c’est une vue de l’esprit qui aime les modèles, les moyennes et les standards pour se rassurer. Tout le monde a des lubies, des habitudes étranges ou des façons de penser particulière. Cela ne veut pas dire que l’on est forcément autiste. Ou alors l’ensemble de la population est sur le spectre autistique et ce n’est plus un trouble.

J’ai même tendance à penser que ceux qui veulent à tout prix se conformer au « moule » ont plus de soucis que ceux qui vivent pleinement leur personnalité.

a écrit : Certains ne supporte pas de vivre en groupe, sans en être sur, je pense que t'as fait le bon choix, j'espère que ton fils trouvera un travail adapté qui lui plaise, perso j'aimais bien la préparation de commandes, tout seul peinard sur mon transpalette avec des écouteurs dans les oreilles, dans mon monde, quoi! Mais c'est pas bien payé! ^^ Afficher tout Ce doit alors être le cas de pas mal de préparateurs de commandes. La totalité de mes collègues travaillent avec leurs oreillettes sur leurs gerbeurs et sont dans leurs mondes... ;)

a écrit : Tu peux aussi juste être toi même. Cela ne veut pas dire autiste ou « pas dans le moule ». Le « moule » n’existe d’ailleurs pas, c’est une vue de l’esprit qui aime les modèles, les moyennes et les standards pour se rassurer. Tout le monde a des lubies, des habitudes étranges ou des façons de penser particulière. Cela ne veut pas dire que l’on est forcément autiste. Ou alors l’ensemble de la population est sur le spectre autistique et ce n’est plus un trouble.

J’ai même tendance à penser que ceux qui veulent à tout prix se conformer au « moule » ont plus de soucis que ceux qui vivent pleinement leur personnalité.
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C'est surtout le fait d'aller vers les autres qui pèche, ne t'inquiète pas, je continue à penser ce que je veux ^^

a écrit : Techniquement, oui, mais c'est pas officiel. ^^

Disons que je l'ai compris avec le temps qu'il y a quelquechose de pas normal dans mon citron, tu veux des exemples?

En vrai, c'est surtout en discutant avec des proches qui savent écouter que ça m'a mis la puce à l'
oreille, ensuite, en me remémorant certains souvenirs avec les réactions que j'ai eu, et en les observant "de l'extérieur", je me suis moi-même vu bizarre, puis ma façon de vivre, mes goûts vestimentaires, les jeux que j'aime (2700 heures passées sur Surviving mars et environ 5000 sur Simcity( et j'y joue encore ...) le fait que mon audition soit excellente mais que je demande souvent aux gens de répéter ce qu'ils viennent de me dire... etc
la liste est très longue, cela dit, le fait de l'avoir compris et admis me permet de savoir où je dois faire des efforts pour tenter un peu de rentrer dans le moule, dans la société, je m'en sert pour avancer, pas pour m'enfermer encore plus.

Certaines personnes peuvent, dans une certaine mesure, s'autopsychanalyser, si tu préfère.
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Autisme ou sur-efficience ? La caractéristique de l'hypersensibilité (surtout au son, mais aussi pour les autres sens) qui caractérise aussi la sur-efficience, donne une approche assez différente du monde que la majorité de la population (les "moulés"). D'où un comportement et une approche différents.
Un exemple : une personne qui m'est proche est capable de "lire" quelqu'un au premier regard. Elle sait comment va se comporter socialement la personne alors même qu'elle ne l'a jamais vue, ni même lui a parlée. Et elle ne s'est trompé qu'une fois en 35 ans...Très impressionnant !!!

a écrit : Comment fait cette école spécialisée pour qu'elle s'ouvre à ce point ? Déjà en acceptant de la scolariser à temps complet, et pas 4h par semaine, ça joue beaucoup dans la sociabilisation, ça aide pas mal.
Et puis, (je parle pour les autistes sans retard mental) las autistes ne sont pas fermés, ils sont décalés, maladroits. Pour te donner une idée, toi tu sais quand tu dois la fermer, quand tu dois faire semblant d'apprécier, quand tu dois détourner le regard dans une situation potentiellement conflictuelle.
Et ben tout ça ne s'apprend pas, c'est inné. Tu le sais. Alors qu'un autiste doit apprendre ça comme on apprend ses tables de multiplication.