Le pronom on veut dire être humain

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"On" peut remarquer que, du point syntaxique, le pronom ON est l'équivalent de tous les pronoms personnels :
ON va vous expliquer ... = JE vais vous expliquer
ON n'a pas compris ...= TU n'as pas compris
ON frappe à la porte : Pierre veut entrer = IL frappe à la porte : Pierre veut entrer
ON vous retrouvera demain = NOUS vous retrouverons demain
ON me fera un résumé pour demain = VOUS me ferez un résumé pour demain
ON pilla la cité conquise = ILS (les soldats) pillèrent la cité conquise

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a écrit : D'après ton lien:

« La syllepse [...] est une figure de style par laquelle le discours répond à notre pensée plutôt qu’aux règles grammaticales. Elle est parfois fautive, parfois acceptée et lexicalisée. »

Donc réponse à ta question: en l'occurrence, oui.
À qui se fier et prendre comme modèles, alors?
"Entre le pauvre et vous, [...] souvenez-vous, mon fils, que comme eux vous fûtes orphelin". (Racine, Athalie). Le "eux" désigne tous les pauvres, pas un seul pris en particulier.
"Femme, on est tentée". (Voltaire, La Prude).
Même le très pointilleux et classique La Harpe ne critique pas ces exemples dans son "Cours de Littérature", et il y a beaucoup d'exemples de classiques où l'attribut de "on" est mis au féminin ou au pluriel, ou les deux.

a écrit : J'aurais plutôt dit que "on" est le pronom impersonnel par excellence.

Celui qu'on utilise quand quelque chose foire et qu'on ne veut pas porter la responsabilité :-P

Ça me fait d'ailleurs penser à un slogan politique que je trouve d'une médiocrité rare, pou
r les élections communales vers chez moi:
« OUI, ON PEUT ! »
Traduction: « oui, n'importe quel péchno peut être élu »
La classe.
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Pas pronom impersonnel (comme "il" ou "ça") mais pronom personnel indéfini : le pronom renvoie à une personne (ou un groupe) mais sans qu'on sache qui précisément.

a écrit : Même si le verbe reste bien au singulier, "on" peut désigner, chez les auteurs classiques, "êtres humains" (au moins d'une catégorie): "ici, on est tous égaux", et avoir un sens pluriel "croire les on-dit".
Et, dans la langue courante, il est bien plus utilisé que "nous".
"On est tous égaux" est-il grammaticalement correct, où est-ce une sorte d'abus de langage utilisé même par ces écrivains (je le pense mais je ne suis pas très calé)?

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a écrit : À qui se fier et prendre comme modèles, alors?
"Entre le pauvre et vous, [...] souvenez-vous, mon fils, que comme eux vous fûtes orphelin". (Racine, Athalie). Le "eux" désigne tous les pauvres, pas un seul pris en particulier.
"Femme, on est tentée". (Voltaire, La Prude).
Même le très pointilleux et classique La Harpe ne critique pas ces exemples dans son "Cours de Littérature", et il y a beaucoup d'exemples de classiques où l'attribut de "on" est mis au féminin ou au pluriel, ou les deux. Afficher tout
J'ai bien lu tous les exemples et les analyses.
Voici celle de la première phrase:
« On peut accréditer le poète d’un effet stylistique efficace puisqu'on constate que les singuliers « le pauvre » et « vous [Éliacin] » soulignent la responsabilité personnelle vis-à-vis du prochain (tu auras Dieu pour juge) tandis que le pluriel s’accorde bien à l’humilité et la bienveillance qui lui sont prônées (« tu as fait partie de ces démunis, ne l’oublie pas »). »

Cette phrase de Racine est grammaticalement fausse mais cette faute, sous sa plume, devient une figure de style, elle permet d'obtenir une signification supplémentaire.

Après tout, rien n'oblige un écrivain (ni personne) à respecter la grammaire qui n'existe que pour fixer des règles et les normes, lesquelles peuvent donc être contournées.

Il faut cependant souligner que certaines syllepses grammaticalement fausses ont été utilisées par les auteurs classiques uniquement parce que c'était l'usage hérité du latin. Il y a une section sur ce sujet vers la fin de l'article Wikipedia.


Concernant la phrase de Voltaire: en l'état, j'aurais tendance à penser qu'il parle de la femme en tant que genre, auquel cas le "on" est correct.
Mais je ne connais pas le contexte.

a écrit : "On est tous égaux" est-il grammaticalement correct, où est-ce une sorte d'abus de langage utilisé même par ces écrivains (je le pense mais je ne suis pas très calé)? C'est un autre exemple de syllepse (au passage, j'ai bien étoffé mon vocabulaire aujourd'hui!).
"On" se rapporte à l'humanité tandis que "égaux" désigne toutes les individualités, égales entre elles. C'est une faute de grammaire mais c'est aussi une figure de style.

Là où l'usage du "on" et l'accord au pluriel sont clairement inexcusables, c'est lorsque le "on" se rapporte à un groupe défini de personnes.
P.ex. :
"On est allés manger au restaurant."

a écrit : Pas pronom impersonnel (comme "il" ou "ça") mais pronom personnel indéfini : le pronom renvoie à une personne (ou un groupe) mais sans qu'on sache qui précisément. Merci pour la précision!

a écrit : "On est tous égaux" est-il grammaticalement correct, où est-ce une sorte d'abus de langage utilisé même par ces écrivains (je le pense mais je ne suis pas très calé)? J'allais répondre de façon très analogue à Horn-103, à 20:26.
Dans la bouche d'un enfant, je dirais que la phrase est paresseuse.
Sous la plume d'un grand auteur qui a contribué à forger le français et savait le latin, bien plus libéral et souple que les langues modernes, cela ne me choque pas plus que "tout le monde est content"; je me suis aussi référé à l'anglais, où des mots comme "staff", "police", etc. sont considérés comme des pluriels s'ils désignent un groupe.

a écrit : J'ai bien lu tous les exemples et les analyses.
Voici celle de la première phrase:
« On peut accréditer le poète d’un effet stylistique efficace puisqu'on constate que les singuliers « le pauvre » et « vous [Éliacin] » soulignent la responsabilité personnelle vis-à-vis du prochain (tu auras Dieu
pour juge) tandis que le pluriel s’accorde bien à l’humilité et la bienveillance qui lui sont prônées (« tu as fait partie de ces démunis, ne l’oublie pas »). »

Cette phrase de Racine est grammaticalement fausse mais cette faute, sous sa plume, devient une figure de style, elle permet d'obtenir une signification supplémentaire.

Après tout, rien n'oblige un écrivain (ni personne) à respecter la grammaire qui n'existe que pour fixer des règles et les normes, lesquelles peuvent donc être contournées.

Il faut cependant souligner que certaines syllepses grammaticalement fausses ont été utilisées par les auteurs classiques uniquement parce que c'était l'usage hérité du latin. Il y a une section sur ce sujet vers la fin de l'article Wikipedia.


Concernant la phrase de Voltaire: en l'état, j'aurais tendance à penser qu'il parle de la femme en tant que genre, auquel cas le "on" est correct.
Mais je ne connais pas le contexte.
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Le contexte de la phrase de Voltaire est celui-ci: "On est tenté, on est tentée", c'est-à-dire "Les homme (mâles) et les femmes sont également sujets à la tentation. J'avais supprimé la moitié qui ne présente aucune difficulté, pas par misogynie.
.

Cette étymologie explique aussi sue 'on' est le seul pronom personnel qui pleut être précédé d'un déterminant (= l'on).

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a écrit : Le contexte de la phrase de Voltaire est celui-ci: "On est tenté, on est tentée", c'est-à-dire "Les homme (mâles) et les femmes sont également sujets à la tentation. J'avais supprimé la moitié qui ne présente aucune difficulté, pas par misogynie.
.
Excuse-moi, je me rends compte maintenant que mon analyse est incomplète.
J'ai dû me remémorer la phrase de Voltaire de tête alors que j'avais déjà commenté celle de Racine.

"On est tenté, on est tentée"
Ou: "Femme, on est tentée", ça revient au même.
L'accord du participe permet de cibler le genre féminin tandis que "on", prénom personnel indéfini, est ici fidèle à son étymologie et désigne donc l'ensemble humain.
Même cas qu'avant, l'accord est erroné mais Voltaire ne s'est bien entendu pas trompé.
Sa phrase en deux temps divise l'humanité en deux groupes - les hommes et les femmes - et le "on" dans ce contexte les désigne chacun.

Celà lui permet:
- de faire une généralité (on est tenté = tout le monde est tenté),
- et en même temps de cibler chacun des deux genres: la tentation n'est pas exclusivement masculine/féminine,
- le tout en six mots.

a écrit : À qui se fier et prendre comme modèles, alors?
"Entre le pauvre et vous, [...] souvenez-vous, mon fils, que comme eux vous fûtes orphelin". (Racine, Athalie). Le "eux" désigne tous les pauvres, pas un seul pris en particulier.
"Femme, on est tentée". (Voltaire, La Prude).
Même le très pointilleux et classique La Harpe ne critique pas ces exemples dans son "Cours de Littérature", et il y a beaucoup d'exemples de classiques où l'attribut de "on" est mis au féminin ou au pluriel, ou les deux. Afficher tout
Je ne vois pas le rapport entre on et eux...

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a écrit : Cette étymologie explique aussi sue 'on' est le seul pronom personnel qui pleut être précédé d'un déterminant (= l'on). Non, le L est ici une cheville euphonique, insérée pour éviter un hiatus. Il y a aussi T et S. Aucun n'a de fonction grammaticale.

Chante-T-il?
ChanteS-en une! (ici, le S qui aurait dû être supprimé, puisque c'est l'impératif d'un verbe du 1er groupe, comme dans "chante-moi un air!" est ajouté).
On peut aussi écrire "entre quatre-Z-yeux".

Mais dans "va-t'en!", le t' est l'élision d'un pronom personnel (voir: "allez-vous-en!").

L'euphonie est partiellement rétabli par les règles de liaison, assez complexes et purement orales..
Pas simple d'expliquer un N œuf, deux Z œufs, trois Z œufs, quatre œufs, cinq K œufs, etc..

a écrit : Je ne vois pas le rapport entre on et eux... C'est le passage d'un terme collecti à un terme d'unicité, ou inversement.

a écrit : on trouve la même analogie on/homme en allemand :
- homme -> Mann
- on -> man
Et là encore, c'est du singulier
Hey bien vu !

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a écrit : J'aurais plutôt dit que "on" est le pronom impersonnel par excellence.

Celui qu'on utilise quand quelque chose foire et qu'on ne veut pas porter la responsabilité :-P

Ça me fait d'ailleurs penser à un slogan politique que je trouve d'une médiocrité rare, pou
r les élections communales vers chez moi:
« OUI, ON PEUT ! »
Traduction: « oui, n'importe quel péchno peut être élu »
La classe.
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Ce n'est pas plutôt en référence au "Yes we can" de Obama ? Ça me semblerait plus logique et surtout plus symbolique

nous utilisons très mal ''on'', très souvent, par erreur, à la place de nous. ''on'' est a utiliser lorsque le sujet n'est pas réellement défini. il peut être remplacé par ''quelqu'un''. - on a cassé un verre - ne veux absolument pas dire que c'est nous.

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a écrit : nous utilisons très mal ''on'', très souvent, par erreur, à la place de nous. ''on'' est a utiliser lorsque le sujet n'est pas réellement défini. il peut être remplacé par ''quelqu'un''. - on a cassé un verre - ne veux absolument pas dire que c'est nous. Je proteste, ne voulant pas être inclus dans le "nous". Et il ne s'agit pas d'erreur mais d'ignorance: selon le dernier relevé, 8239 lecteurs d'un site culturel célèbre ne savaient pas que "on" dérive du latin "homo", contre seulement 566.

"On": pronom imbécile qui qualifie celui qui l emploie. ... Disait mon père. Bref, pour dire que " nous" est mieux.

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