Beaucoup de pays asiatiques ont développé leur économie sur le modèle des oies sauvages

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Le mode de développement économique de nombreux pays asiatiques correspond à une théorie dite du vol d'oies sauvages. Le pays va s'industrialiser sur un produit à faible valeur ajoutée, s'enrichir, et finir par abandonner cette production au profit d'un produit à plus forte valeur ajoutée. Un autre pays va alors reprendre la flambeau, et ainsi les pays se développent les uns après les autres. Le Japon fut l'instigateur de ce mode de développement.


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Une fois que tous les pays seront industrialisés on sera bien beaux. Qui fabriquera tous nos objets à moindre coût ? Le coût va augmenter considérablement car on devra produire localement. Ou alors on essayera d'apprendre aux pingouins à fabriquer nos objets primaires. Et on apprendra aux rats à exploiter nos fermes. C'est bien beau le capitalisme et la délocalisation mais ce n'est en aucun cas une solution durable...

a écrit : En tout cas c'est mignon comme théorie, c'est simple, c'est bien pour des lycéens. Pour leur donner la foi. "avec le temps tout le monde finira par être développé ". C'est un peu une promesse de paradis terrestre quoi! Pas exactement. Il n'y a pas nécessairement de lien entre le développement économique, la croissance d'un pays et l'élévation du niveau de vie, de la santé... C'est d'ailleurs pour avoir démontré cela qu'angus Deaton a reçu un prix Nobel en 2015. Donc ce n'est pas "mignon". Ce qui est intéressant aussi (mais a été supprimé) c'est que la théorie a été conceptualisée dans les annérs 1930, bien avant le décollage du Japon.
(Ps : Je suis étudiant en Sciences éco)

Dans l'exemple du japon, celui - ci est suivi par les " 4 dragons " (la Corée du Sud, Hong Kong, Singapour et Taïwan).
C'est 5 pays appliquent cette méthode de vol d'oie sauvage depuis le lendemain de la seconde guerre mondiale. Elle a tout de même permis au Japon de devenir la 1ere puissance mondiale pendant quelques années.
Mais il a été largement dépassé par la Chine depuis :)

Pendant mes révisions du bac je m'accorde une pause SCMB... et la en plaine revision le sujet que je revisais!! Merci les gars de m'aider dans ma quête!

a écrit : Dans l'exemple du japon, celui - ci est suivi par les " 4 dragons " (la Corée du Sud, Hong Kong, Singapour et Taïwan).
C'est 5 pays appliquent cette méthode de vol d'oie sauvage depuis le lendemain de la seconde guerre mondiale. Elle a tout de même permis au Japon de devenir la 1ere puiss
ance mondiale pendant quelques années.
Mais il a été largement dépassé par la Chine depuis :)
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La Chine qui il y a vingt ans à peu près était concidere comme un pays du tiers monde si je me souvient bien ;-)...tout comme le Brésil...

Les choses ont bien changé en si peu de temps...

Le Japon avec un peuple tres patriotique qui a accepté pendant des annees de s'equiper avec des prix affolants, avec de faibles remunerations pour que son industrie puisse vendre à très bas prix dans le reste du monde. De cette maniere le Japon s'est mis à copier les produits des pays avancés en beaucoup moins cher.

a écrit : Le Japon avec un peuple tres patriotique qui a accepté pendant des annees de s'equiper avec des prix affolants, avec de faibles remunerations pour que son industrie puisse vendre à très bas prix dans le reste du monde. De cette maniere le Japon s'est mis à copier les produits des pays avancés en beaucoup moins cher. Un moment (d'ailleurs "setsuna" veut bien dire "moment" en japonais?)! C'est une culture où l'on est très dévoué à son entreprise, où il est mal vu de quitter le boulot à l'heure officielle, ou bien de prendre l'intégralité des vacances auxquelles on a droit. Ils sont très travailleurs donc, et pas que des copieurs.

a écrit : Un moment (d'ailleurs "setsuna" veut bien dire "moment" en japonais?)! C'est une culture où l'on est très dévoué à son entreprise, où il est mal vu de quitter le boulot à l'heure officielle, ou bien de prendre l'intégralité des vacances auxquelles on a droit. Ils sont très travailleurs donc, et pas que des copieurs. Tout à fait, c'est au Japon aussi que les grèves sont matérialisées par un brassard, les employés continuant à travailler tout en marquant leur mécontentement par l'intérmédiaire de cet accessoire.

a écrit : Dans l'exemple du japon, celui - ci est suivi par les " 4 dragons " (la Corée du Sud, Hong Kong, Singapour et Taïwan).
C'est 5 pays appliquent cette méthode de vol d'oie sauvage depuis le lendemain de la seconde guerre mondiale. Elle a tout de même permis au Japon de devenir la 1ere puiss
ance mondiale pendant quelques années.
Mais il a été largement dépassé par la Chine depuis :)
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Peut-être que je n'ai pas compris où tu en voulais en venir à travers ton commentaire mais ce que j'ai l'impression d'en avoir compris est inexact.
Le Japon a rencontré son décollage économique dans les années 60-70, et ce logiquement avant la CdS, HK, Taiwan et Singapour puisque ces derniers (qui constituent la première génération de Nouveaux pays industrialisés --> NPI) ont connu un grand essor dans les années 80, essor qui a fait d'eux ceux qu'ils sont aujourd'hui. Donc parler de la sortie de la seconde guerre mondiale est erroné. Ces pays seront suivis par la 2ème génération dans les années 90, puis par la Chine et l'Inde (étonnamment assez récemment) dans les années 2000. Aujourd'hui l'étoile montante est le Viêt Nam...

a écrit : Je vais essayer de t'expliquer ça de manière accessible.
D'abord, tu confonds valeur ajoutée et marge. La marge n'est égale à la valeur ajoutée que lorsque tu vends un produit que tu n'as pas transformé (commercant de base, comme le Carrefour au coin de chez toi). Quand il y a transformation
du bien (par exemple le menuisier qui achète un arbre et en fait une chaise), la valeur ajoutée correspond à la différence entre le prix de vente et les consommations intermédiaires, plus finalement la marge. Dans le cas du menuisier, il faut donc retrancher le prix d'achat du bois brut initial, mais aussi le coût du vernis qu'il a dû utiliser, le coût d'achat de sa scie qu'il a cassée et dû racheter, le prix de la peinture qu'il a utilisée, etc.
Pour bien comprendre ce que c'est, il ne faut pas hésiter à entendre cette expression par sa propre signification francaise : c'est la "valeur économique" qu'un agent a "ajouté" à un produit. Le commerçant qui a acheté une chaise pour la revendre immédiatement n'a pas "ajouté" baucoup de "valeur économique" à ce bien (la chaise), alors que le mec qui a acheté l'arbre et a passé deux semaines à en faire une chaise a beaucoup plus "ajouté" de "valeur" à celle-ci.

Tu vois donc que la valeur ajoutée n'a pas de lien avec les salaires, seulement avec le secteur d'activité (la pêche a une bien moindre VA que l'industrie aéronautique). Globalement, la VA peut être reliée à la technologie et au niveau d'industrialisation du secteur/pays en question. Pour caricaturer, si tu donnes du minerai de fer à un mec du moyen-âge, il peut juste te faire une épée, si tu le donnes à un mec aujourd'hui, il te fait un avion. Le second a bien plus apporté de "valeur économique" au produit initial que le premier.

Pour en revenir à l'anecdote et à cette théorie des oies sauvages, le seul rapport avec ces oies est le "V" qu'elles forment dans les airs.
Ce "V" inversé représente la courbe des importations du pays en question.
Dans un premier temps, le pays (qui n'a donc pas beaucoup de savoir-faire technique/technologique) gagne de l'argent en se spécialisant dans les seuls seceurs accessibles pour lui, ceux à faible valeur ajoutée : typiquement c'est l'agriculture, ou l'artisanat/la petite industrie (pense par exemple à la Chine il y a 20 ans, qui ne pouvait faire que des chaussures ou des T-Shirt).
Dans le même temps, il va être obligé d'importer les produits à forte VA qu'elle n'est pas capable de produire. Et avec l'argent gagné de ses exportations (à faible VA), elle va aussi pouvoir acheter et importer ce qui lui manque pour passer à des secteurs plus technologiques, à plus forte VA (machines-outil, ingénieurs, brevets, etc.).
Du coup, elle va peu à peu pouvoir abandonner ces secteurs à faible VA (qui seront donc repris par d'autres pays), et faire passer son économie au niveau d'au dessus en s'attaquer aux secteurs à plus forte VA. (Pour reprendre la Chine, hier elle n'était qu'un nain économique qui ne pouvait faire que des T-Shirt ou des jouets en bois, aujourd'hui elle a un programme spatial, s'attaque à l'aéronautique de pointe, etc.)
Du coup, les importations vont se stabiliser puis baisser au fur et à mesure que la production locale va supplanter les importations, d'où le "V" inversé et le nom de toute cette théorie économique.

Evidemment, je passe beaucoup de détails, je n'ai fait qu'un résumé succinct.
Mais c'est juste pour te dire que ca n'a rien à voir avec "sous-payer les travailleurs" :)
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P*tain merci !!!!

a écrit : Tout à fait, c'est au Japon aussi que les grèves sont matérialisées par un brassard, les employés continuant à travailler tout en marquant leur mécontentement par l'intérmédiaire de cet accessoire. Et puis c'est un pays où la négation directe n'existe pas dans le langage (dire "non" est grossier), où lorsque l'on doit contre-signer un document on se garde de refuser si l'on n'est pas d'accord, mais décale légèrement sa signature pour le signifier.
Inconvénient collatéral: lorsque l'on demande un renseignement, comme il est honteux d'avouer son ignorance, on vous répond n'importe quoi.

Merci pour ces leçons sur l'économie. J'en ai plus appris en vous lisant que lorsque j'étais au lycée. C'est avec plaisir que je me coucherais moins bête !

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Je n'ai pas eu la patience de lire les commentaires avant d'écrire le mien, tout simplement parce que cette fameuse théorie s'applique à l'ensemble de la planète depuis que l'homme a inventé sa première technologie: la pierre taillée.
En UE, ce sont les pays du Nord qui ont commencé, reléguant peu à peu les industries de base vers le Sud, puis vers le Maghreb qui sont allées ensuite vers l'Afrique centrale.
Où est la différence?
Aux Amériques c'est pareil.

En fait, certains pays s'enrichissent en premier via une technologie innovante, le boulon par exemple, le niveau de vie augmente grâce aux exportations puis il revient moins cher de fabriquer des boulons dans des pays moins riches alors que le pays qui s'est enrichi n'a pas d'autre choix que de miser sur de la technologie, le boulon autobloquant par exemple qu'il est le seul à posséder jusqu'à ce qu'un pays moins riche la maitrise aussi et ainsi de suite.

Rien d'extraordinaire, depuis que la technologie existe, le monde entier fonctionne comme ça, que ce soit avec des arcs et des flèches où des microprocesseurs. D'ailleurs, l'espionnage industriel entre pays concurrents est très souvent assimilé à de la trahison et très sévèrement puni quel que soit le pays et son niveau technologique, c'est quand même pas pour rien!

Les pays les plus riches n'ont pas le choix de miser sur de la technologie plus évoluée pour continuer à exporter, sinon l'économie de ceux ci s'effondrerait complètement, et c'est bien pour ça que les recherches sont massivement (pas toutes, mais celles qui rapporteront à moyen et long terme oui) subventionnées par les gouvernements. Les technologies spatiales en sont l'exemple le plus flagrant.

C'est juste le développement... Tout les pays ont commencé avec des produits à faible valeur ajoutée (souvent le textile) puis ont acquis un savoir-faire (par exemple la mécanique ou l'industrie) et augmentent de plus en plus la valeur ajoutée ! Cela existe depuis bien longtemps et pas seulement en Asie.

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a écrit : Une fois que tous les pays seront industrialisés on sera bien beaux. Qui fabriquera tous nos objets à moindre coût ? Le coût va augmenter considérablement car on devra produire localement. Ou alors on essayera d'apprendre aux pingouins à fabriquer nos objets primaires. Et on apprendra aux rats à exploiter nos fermes. C'est bien beau le capitalisme et la délocalisation mais ce n'est en aucun cas une solution durable... Afficher tout Ça n'a pas grand chose a voir avec le capitalisme en tant que tel, même dans un système communiste la valeur ajoutée existe.

Et puis il est possible de fabriquer des produits a faible valeur ajoutée avec peu de main d'œuvre. Et puis si les valeurs comparées des produits doivent évoluer, nous n'en mourrons pas.

a écrit : Et puis c'est un pays où la négation directe n'existe pas dans le langage (dire "non" est grossier), où lorsque l'on doit contre-signer un document on se garde de refuser si l'on n'est pas d'accord, mais décale légèrement sa signature pour le signifier.
Inconvénient collat
éral: lorsque l'on demande un renseignement, comme il est honteux d'avouer son ignorance, on vous répond n'importe quoi. Afficher tout
Et oui c'est un pays assez particulier niveau coutume, beaucoup de touristes demandant leur chemin se sont vu mal indiqués ^^ Lorsqu'ils marchent les japonais doivent prendre le moins de place possible.
Ils respectent énormément la hiérarchie, professionnelle et sociale. C'est pourquoi le salut se fait en fonction du statut de la personne que l'on a en face de soi, quelqu'un du même statut que nous se verra saluer en nous penchant légèrement vers l'avant. En revanche, on saluera notre patron en se baissant énormément.
Tu as déjà vu le film "stupeur et tremblements" ?

a écrit : Et oui c'est un pays assez particulier niveau coutume, beaucoup de touristes demandant leur chemin se sont vu mal indiqués ^^ Lorsqu'ils marchent les japonais doivent prendre le moins de place possible.
Ils respectent énormément la hiérarchie, professionnelle et sociale. C'est pourquoi le salut se
fait en fonction du statut de la personne que l'on a en face de soi, quelqu'un du même statut que nous se verra saluer en nous penchant légèrement vers l'avant. En revanche, on saluera notre patron en se baissant énormément.
Tu as déjà vu le film "stupeur et tremblements" ?
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Oui pour le film, ce n'est pas une grande exagération.
J'ai regretté d'avoir écrit qu'il était honteux d'avouer une ignorance, c'est inexact; c'est plutôt qu'il est impoli d'exprimer une négation. Un commerçant ne dira pas qu'il ne vend pas tel produit, posera des questions (de quel genre, de quelle couleur, etc.), mais répondra "oui" quand on a enfin compris et qu'on lui demande de confirmer qu'il n'en vend pas.

a écrit : Je vais essayer de t'expliquer ça de manière accessible.
D'abord, tu confonds valeur ajoutée et marge. La marge n'est égale à la valeur ajoutée que lorsque tu vends un produit que tu n'as pas transformé (commercant de base, comme le Carrefour au coin de chez toi). Quand il y a transformation
du bien (par exemple le menuisier qui achète un arbre et en fait une chaise), la valeur ajoutée correspond à la différence entre le prix de vente et les consommations intermédiaires, plus finalement la marge. Dans le cas du menuisier, il faut donc retrancher le prix d'achat du bois brut initial, mais aussi le coût du vernis qu'il a dû utiliser, le coût d'achat de sa scie qu'il a cassée et dû racheter, le prix de la peinture qu'il a utilisée, etc.
Pour bien comprendre ce que c'est, il ne faut pas hésiter à entendre cette expression par sa propre signification francaise : c'est la "valeur économique" qu'un agent a "ajouté" à un produit. Le commerçant qui a acheté une chaise pour la revendre immédiatement n'a pas "ajouté" baucoup de "valeur économique" à ce bien (la chaise), alors que le mec qui a acheté l'arbre et a passé deux semaines à en faire une chaise a beaucoup plus "ajouté" de "valeur" à celle-ci.

Tu vois donc que la valeur ajoutée n'a pas de lien avec les salaires, seulement avec le secteur d'activité (la pêche a une bien moindre VA que l'industrie aéronautique). Globalement, la VA peut être reliée à la technologie et au niveau d'industrialisation du secteur/pays en question. Pour caricaturer, si tu donnes du minerai de fer à un mec du moyen-âge, il peut juste te faire une épée, si tu le donnes à un mec aujourd'hui, il te fait un avion. Le second a bien plus apporté de "valeur économique" au produit initial que le premier.

Pour en revenir à l'anecdote et à cette théorie des oies sauvages, le seul rapport avec ces oies est le "V" qu'elles forment dans les airs.
Ce "V" inversé représente la courbe des importations du pays en question.
Dans un premier temps, le pays (qui n'a donc pas beaucoup de savoir-faire technique/technologique) gagne de l'argent en se spécialisant dans les seuls seceurs accessibles pour lui, ceux à faible valeur ajoutée : typiquement c'est l'agriculture, ou l'artisanat/la petite industrie (pense par exemple à la Chine il y a 20 ans, qui ne pouvait faire que des chaussures ou des T-Shirt).
Dans le même temps, il va être obligé d'importer les produits à forte VA qu'elle n'est pas capable de produire. Et avec l'argent gagné de ses exportations (à faible VA), elle va aussi pouvoir acheter et importer ce qui lui manque pour passer à des secteurs plus technologiques, à plus forte VA (machines-outil, ingénieurs, brevets, etc.).
Du coup, elle va peu à peu pouvoir abandonner ces secteurs à faible VA (qui seront donc repris par d'autres pays), et faire passer son économie au niveau d'au dessus en s'attaquer aux secteurs à plus forte VA. (Pour reprendre la Chine, hier elle n'était qu'un nain économique qui ne pouvait faire que des T-Shirt ou des jouets en bois, aujourd'hui elle a un programme spatial, s'attaque à l'aéronautique de pointe, etc.)
Du coup, les importations vont se stabiliser puis baisser au fur et à mesure que la production locale va supplanter les importations, d'où le "V" inversé et le nom de toute cette théorie économique.

Evidemment, je passe beaucoup de détails, je n'ai fait qu'un résumé succinct.
Mais c'est juste pour te dire que ca n'a rien à voir avec "sous-payer les travailleurs" :)
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Pour le vol d'oies sauvages c'est pas plutôt que quand les oies volent celles qui sont à la pointe du V reculent régulièrement pour se positionner derrière, aux deux extrémités des branches du V? Et ainsi de suite

a écrit : Je vais essayer de t'expliquer ça de manière accessible.
D'abord, tu confonds valeur ajoutée et marge. La marge n'est égale à la valeur ajoutée que lorsque tu vends un produit que tu n'as pas transformé (commercant de base, comme le Carrefour au coin de chez toi). Quand il y a transformation
du bien (par exemple le menuisier qui achète un arbre et en fait une chaise), la valeur ajoutée correspond à la différence entre le prix de vente et les consommations intermédiaires, plus finalement la marge. Dans le cas du menuisier, il faut donc retrancher le prix d'achat du bois brut initial, mais aussi le coût du vernis qu'il a dû utiliser, le coût d'achat de sa scie qu'il a cassée et dû racheter, le prix de la peinture qu'il a utilisée, etc.
Pour bien comprendre ce que c'est, il ne faut pas hésiter à entendre cette expression par sa propre signification francaise : c'est la "valeur économique" qu'un agent a "ajouté" à un produit. Le commerçant qui a acheté une chaise pour la revendre immédiatement n'a pas "ajouté" baucoup de "valeur économique" à ce bien (la chaise), alors que le mec qui a acheté l'arbre et a passé deux semaines à en faire une chaise a beaucoup plus "ajouté" de "valeur" à celle-ci.

Tu vois donc que la valeur ajoutée n'a pas de lien avec les salaires, seulement avec le secteur d'activité (la pêche a une bien moindre VA que l'industrie aéronautique). Globalement, la VA peut être reliée à la technologie et au niveau d'industrialisation du secteur/pays en question. Pour caricaturer, si tu donnes du minerai de fer à un mec du moyen-âge, il peut juste te faire une épée, si tu le donnes à un mec aujourd'hui, il te fait un avion. Le second a bien plus apporté de "valeur économique" au produit initial que le premier.

Pour en revenir à l'anecdote et à cette théorie des oies sauvages, le seul rapport avec ces oies est le "V" qu'elles forment dans les airs.
Ce "V" inversé représente la courbe des importations du pays en question.
Dans un premier temps, le pays (qui n'a donc pas beaucoup de savoir-faire technique/technologique) gagne de l'argent en se spécialisant dans les seuls seceurs accessibles pour lui, ceux à faible valeur ajoutée : typiquement c'est l'agriculture, ou l'artisanat/la petite industrie (pense par exemple à la Chine il y a 20 ans, qui ne pouvait faire que des chaussures ou des T-Shirt).
Dans le même temps, il va être obligé d'importer les produits à forte VA qu'elle n'est pas capable de produire. Et avec l'argent gagné de ses exportations (à faible VA), elle va aussi pouvoir acheter et importer ce qui lui manque pour passer à des secteurs plus technologiques, à plus forte VA (machines-outil, ingénieurs, brevets, etc.).
Du coup, elle va peu à peu pouvoir abandonner ces secteurs à faible VA (qui seront donc repris par d'autres pays), et faire passer son économie au niveau d'au dessus en s'attaquer aux secteurs à plus forte VA. (Pour reprendre la Chine, hier elle n'était qu'un nain économique qui ne pouvait faire que des T-Shirt ou des jouets en bois, aujourd'hui elle a un programme spatial, s'attaque à l'aéronautique de pointe, etc.)
Du coup, les importations vont se stabiliser puis baisser au fur et à mesure que la production locale va supplanter les importations, d'où le "V" inversé et le nom de toute cette théorie économique.

Evidemment, je passe beaucoup de détails, je n'ai fait qu'un résumé succinct.
Mais c'est juste pour te dire que ca n'a rien à voir avec "sous-payer les travailleurs" :)
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Très bonne explication ! ☺