L'accord de musique qui pouvait conduire en prison

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Le triton ou "accord du diable", est un intervalle musical de 3 tons qui produit un son "stressant". A la fin du Moyen Âge, il fut surnommé également "Diabolus In Musica" et interdit par l'Eglise pour sa connotation qu'elle jugeait satanique. Il est utilisé aujourd'hui dans la musique Metal par des groupes comme Slayer qui a même un album nommé "Diabolus In Musica".


Tous les commentaires (71)

a écrit : Pour ceux que ça intéresse:

L'unité qui mesure l'écart entre deux notes s'appelle le "ton". L'écart minimal existant dans la musique occidentale est le demi-ton, c'est l'intervalle entre le do et le do# par exemple. Ainsi, un do et un ré sont séparés par un ton entie
r (do --> do# = 1/2 ton, do# --> ré = 1/2 ton) mais celui entre le mi est le fa n'est que d'un demi-ton, car le mi # n'existe pas (observez le clavier d'un piano, c'est très visible). Voici les noms des intervalles (l'écart entre deux notes) en musique:
1 ton = seconde majeure, par exemple do --> ré
2 tons = tierce majeure, par exemple do --> mi
2 tons et 1/2 = quarte juste, do --> fa
3 tons et 1/2 = quinte juste, do --> sol
4 tons et 1/2 = sixte majeure, do --> la
5 tons et 1/2 = septième majeure, do --> si
6 tons = octave, do --> do supérieur

Le triton, comme son nom l'indique, correspond à un intervalle de 3 tons, soit une quarte augmentée ou une quinte diminuée. Il existe pleins de subtilités concernant les intervalles, je ne vous ai présentés que les intervalles les plus simples, mais après ça devient compliqué :)
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Bref un fa bémol vaut mi...
Je suis déjà sorti...

a écrit : Suis-je le seul à avoir pensé à Kaamelott et à Père Blaise ? (voir l'épisode "La Quinte Juste" du Livre II) J'y ai directement pensé ;)
En cours de musicologie le prof nous avait carrément montré cet épisode!

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a écrit : Le triton n'est pas un accord de trois son mais bien de deux ! C'est l'intervalle utilisé dans la grande majorité des morceaux de musique occidentales pour créer la "dissonance" juste avant le "relachement" que procure l'accord qui suit. C'est pour ça qu'il est très souvent employé dans l'avant-dernier accord d'un morceau. En harmonie, on appelle ça la cadence V-I (prononcer "cinq-un"). Afficher tout Houla, il ne faut pas mélanger les cadences et les intervalles. Le V-I dont tu parle est la cadence parfaite composé de deux accords souvent parfaits (majeurs ou mineurs). Souvent le V est additionné d'une septième ( accord de septième de dominante) mais très rarement d'un accord diminué (comportant un triton). Les chiffres romain en musique symbolisent le degré de l'accord dans la tonalité.

a écrit : Suis-je le seul à avoir pensé à Kaamelott et à Père Blaise ? (voir l'épisode "La Quinte Juste" du Livre II) oooh que non, j'y ai pensé tout pareil!! :)
"Au prochain qui siffle un intervalle païen, JE FAIS UN RAPPORT AU PAPE!!!!"

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L'Église ne l'a interdit que dans la musique religieuse et c'est son droit, c'est elle qui payait les artistes. Elle ne pensait pas que l'accord était diabolique mais elle voulait le réserver aux morceaux musicaux évoquant le diable tout simplement.

a écrit : Pour ceux que ça intéresse:

L'unité qui mesure l'écart entre deux notes s'appelle le "ton". L'écart minimal existant dans la musique occidentale est le demi-ton, c'est l'intervalle entre le do et le do# par exemple. Ainsi, un do et un ré sont séparés par un ton entie
r (do --> do# = 1/2 ton, do# --> ré = 1/2 ton) mais celui entre le mi est le fa n'est que d'un demi-ton, car le mi # n'existe pas (observez le clavier d'un piano, c'est très visible). Voici les noms des intervalles (l'écart entre deux notes) en musique:
1 ton = seconde majeure, par exemple do --> ré
2 tons = tierce majeure, par exemple do --> mi
2 tons et 1/2 = quarte juste, do --> fa
3 tons et 1/2 = quinte juste, do --> sol
4 tons et 1/2 = sixte majeure, do --> la
5 tons et 1/2 = septième majeure, do --> si
6 tons = octave, do --> do supérieur

Le triton, comme son nom l'indique, correspond à un intervalle de 3 tons, soit une quarte augmentée ou une quinte diminuée. Il existe pleins de subtilités concernant les intervalles, je ne vous ai présentés que les intervalles les plus simples, mais après ça devient compliqué :)
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Octave juste *

a écrit : L'église dit que c'est stressant, donc ça l'est ! ^^ L'Eglise n'a pas dit ça.

a écrit : Suis-je le seul à avoir pensé à Kaamelott et à Père Blaise ? (voir l'épisode "La Quinte Juste" du Livre II) Juste juste juste, le reste c'est de la merde ...

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Interdit par l'église ? Ça m'énerve au plus au point ce genre de légende gratuite anticlericale. Et on brûlait vif ceux qui n'étaient pas chrétiens aussi ?
Même la source dit que cet accord est utilisé dans les champs grégoriens...

a écrit : L'anecdote est globalement exacte, mais la partie "interdit par l'Eglise pour sa connotation qu'elle jugeait satanique" est du gros n'importe quoi.

C'est un accord qui était évité dans certaines gammes du type hexachorde, mais il n'a jamais été interdit par l'
Eglise. En fait si on étudie un peu la musique du Moyen-Âge on se rend compte que cet accord était pas mal utilisé et que des théoriens l'apréciaient.

On retrouve ainsi le triton dans le chant grégorien (ont fait pas plus religieux et plus moyen-âgeux) dans le mode septimus lequel est souvent qualifié...d'angélique ! Jacques de Liège (13e siècle) décrivait le triton comme "subtil et beau" dans les chants religieux qui l'utilisaient.

Quant à l'association avec Satan, on n'en trouve aucune trace dans les sources du Moyen-Âge. Les traités musicaux modernes affirmant le contraire ont une facheuse tendance à ne jamais citer la moindre source primaire sur ce point. C'est assez typique des mythes fabriqués à posteriori qui ont malheureusement la vie dure parce que tout le monde les répète sans en vérifier la véracité.

Enfin, au niveau éthymologique, on n'arrive pas à faire remonter l'utilisation du terme "diabolus in musica" avant le 18e siècle. Au Moyen-Âge on l'appelait le "consonantia per accidens" ("consonnant par hasard").

Je suggère une correction de cette anecdote.
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En effet et comme beaucoup d’idées fausses sur le moyen-âge, elle trouve sa source entre la renaissance et les « lumières », ces deux périodes ayant un farouche besoin de se justifier et de faire passer le moyen-âge pour beaucoup plus arriéré et retord qu’il ne l’était afin de bien « mettre en lumière » la rupture et la mise en place d’un monde nouveau, lumineux et progressiste.

a écrit : C'est un peu comme le piano de David Guetta : il a trois touches :-) Devient DJ alors... —‘