Le Pastis 51 fêtait la fin de l'interdiction des alcools forts

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La boisson alcoolisée Pastis 51 a été créée en 1951 pour célébrer la fin de l'interdiction de la vente d’alcool de plus de 16 degrés en France. Le gouvernement de Vichy estimait que la défaite de la France était due à « la France de l’apéro » et décida d’interdire la vente d’alcool dépassant un certain degré.


Commentaires préférés (3)

Il aurait peut-être fallut un peu plus creuser du côté de la "France des Généraux" que de la "France des apéros"...

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Contrairement aux idées reçues les combattants Français ont infligé de très lourdes pertes à l'envahisseur Allemand lors de la bataille de France donc effectivement je ne pense pas que le problème venait de l'apero... En politique on cible souvent le mauvais problème (sciemment je ne sais pas). Merci pour cette anecdote ! Jmcmb

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Pour parler de pastis, encore quelques compléments :

"Pastis" veut simplement dire "mélange" en provençal. Ainsi, on mélange le pastis pur avec de l'eau pour obtenir la boisson anisée.

Paul Ricard lance en 1932, une marque de pastis à laquelle il donnera son nom.
En 1938, il est autorisé par la loi à relever le degré d'alcool à 45. Il met dans sa boisson 2 grammes d’anéthol (huile d’anis) par litre, ce qui est considéré par les puristes de cette boisson comme l'équilibre parfait entre alcool et anis.

Henri-Louis Pernod, son principal concurrent lance au même moment les boissons « Pernod 40 » et « Pernod 45 » juste avant le régime de Vichy qui interdira les alcools forts. Après la guerre, il invente en 1951 le Pastis 51 évoqué dans l'anecdote qui sera appelé "Pernod 51" et non "Pastis 51". Il sera renommé "Pastis 51" en 1954.

Les entreprises Ricard et Pernod fusionneront par la suite en 1975 mais les marques resteront distinctes pour le plaisir des consommateurs.

Pour avoir droit à l'appellation « pastis de Marseille », le pastis doit avoir un titre alcoolique de 45 % et une concentration d'anéthol de 2 g/l. Le Pastis 51 n'est donc pas vraiment un "pastis".

La différence entre Ricard et Pastis 51 provient principalement des arômes anisés. Le Ricard original contient de l'anis étoilé et du fenouil aromatique. Le Pastis 51 contient en plus des brindilles de réglisse. Il est donc plus fort en alcool et plus fort en gout de réglisse.

En tout cas, ne pas oublier que pastis est le nom de la boisson et Ricard/Pastis 51 sont des noms de marques.

Anecdote dans l'anecdote :
- Gainsbourg buvait des 102 à savoir un double 51.


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Il aurait peut-être fallut un peu plus creuser du côté de la "France des Généraux" que de la "France des apéros"...

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De même que 1664 fait référence à la fondation de la Kronenbourg

Contrairement aux idées reçues les combattants Français ont infligé de très lourdes pertes à l'envahisseur Allemand lors de la bataille de France donc effectivement je ne pense pas que le problème venait de l'apero... En politique on cible souvent le mauvais problème (sciemment je ne sais pas). Merci pour cette anecdote ! Jmcmb

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Le 51 ça fait de mal à dégun, mais faut pas en boire qu'un.

Proverbe marseillais connu de tous les piliers de bar.

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Il y a je trouve un étonnant parallèle dans l'amertume ressentie par les soldats entre la 1ère guerre mondiale et la seconde guerre mondiale.

Les Allemands perdent la 1ère guerre mondiale sur décision du haut commandement sans avoir jamais combattu sur leur territoire et sans réellement avoir épuisé toutes leurs forces (presque).
Les Français perdent la 2nde guerre mondiale (la bataille de France en tout cas) en ayant sur le papier la meilleure armée du monde, une ligne de défense théoriquement infranchissable et en infligeant plus de pertes chez l'ennemi.

Comme disait notre cher général : "La guerre, c'est comme la chasse, sauf qu'à la guerre les lapins tirent.".

On a du mal à s'y retrouver entre les différentes marques de ces boissons... Si j'ai bien compris, la maison mère c'est Ricard et Pernod et Pastis sont des sortes de filiales.
"Pastis" étant né de cette Loi décrite dans l'anecdote (autorisation passage à 51*) en devenant un "Pernod" de ce degré (45* avant ; ils ont changé le nom en passant à 51). Pourtant, les amateurs confirmeront, il y a une grande différence entre un "Pernod" et un "Pastis" ou "Ricard"... Pour les deux derniers c'est un peu plus difficile à déterminer ; faut être un "pro" :)

a écrit : Il y a je trouve un étonnant parallèle dans l'amertume ressentie par les soldats entre la 1ère guerre mondiale et la seconde guerre mondiale.

Les Allemands perdent la 1ère guerre mondiale sur décision du haut commandement sans avoir jamais combattu sur leur territoire et sans réellement avoir épuisé
toutes leurs forces (presque).
Les Français perdent la 2nde guerre mondiale (la bataille de France en tout cas) en ayant sur le papier la meilleure armée du monde, une ligne de défense théoriquement infranchissable et en infligeant plus de pertes chez l'ennemi.

Comme disait notre cher général : "La guerre, c'est comme la chasse, sauf qu'à la guerre les lapins tirent.".
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Vous devriez -sincèrement- écrire un livre collaboratif SCMB avec vos compléments... (@philippe ???)

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a écrit : Il aurait peut-être fallut un peu plus creuser du côté de la "France des Généraux" que de la "France des apéros"... Ou plutôt de la géopolitique pacifiste désastreuse de nombreux politiques français..

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Pour parler de pastis, encore quelques compléments :

"Pastis" veut simplement dire "mélange" en provençal. Ainsi, on mélange le pastis pur avec de l'eau pour obtenir la boisson anisée.

Paul Ricard lance en 1932, une marque de pastis à laquelle il donnera son nom.
En 1938, il est autorisé par la loi à relever le degré d'alcool à 45. Il met dans sa boisson 2 grammes d’anéthol (huile d’anis) par litre, ce qui est considéré par les puristes de cette boisson comme l'équilibre parfait entre alcool et anis.

Henri-Louis Pernod, son principal concurrent lance au même moment les boissons « Pernod 40 » et « Pernod 45 » juste avant le régime de Vichy qui interdira les alcools forts. Après la guerre, il invente en 1951 le Pastis 51 évoqué dans l'anecdote qui sera appelé "Pernod 51" et non "Pastis 51". Il sera renommé "Pastis 51" en 1954.

Les entreprises Ricard et Pernod fusionneront par la suite en 1975 mais les marques resteront distinctes pour le plaisir des consommateurs.

Pour avoir droit à l'appellation « pastis de Marseille », le pastis doit avoir un titre alcoolique de 45 % et une concentration d'anéthol de 2 g/l. Le Pastis 51 n'est donc pas vraiment un "pastis".

La différence entre Ricard et Pastis 51 provient principalement des arômes anisés. Le Ricard original contient de l'anis étoilé et du fenouil aromatique. Le Pastis 51 contient en plus des brindilles de réglisse. Il est donc plus fort en alcool et plus fort en gout de réglisse.

En tout cas, ne pas oublier que pastis est le nom de la boisson et Ricard/Pastis 51 sont des noms de marques.

Anecdote dans l'anecdote :
- Gainsbourg buvait des 102 à savoir un double 51.

En préambule: je vous invite à lire le second lien. Vous serez surpris de l'héritage Législatif issu du "Gouvernement de Vichy".

La limitation à 16 degrés, du titre d'alcool... faisait exception pour le cognac et l'armagnac, considérés par Vichy, comme "ayant participé au prestige de la France".
Ben tiens....
Il ne faut surtout pas fâcher l'Occupant, friand de toutes ces Delicatessen "Made un France", et que des négociants avisés exportent vers le Reich, par wagons entiers...
Ces achats se payaient d'ailleurs avec l'argent du Tribut que la France était contrainte de verser mensuellement à l'Allemagne.

Cette limitation a aussi eu la conséquence néfaste de voir apparaître un marché noir des alcools forts, parfois de douteuse composition, et qui a aussi conduit à la mort de plusieurs personnes.

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a écrit : En préambule: je vous invite à lire le second lien. Vous serez surpris de l'héritage Législatif issu du "Gouvernement de Vichy".

La limitation à 16 degrés, du titre d'alcool... faisait exception pour le cognac et l'armagnac, considérés par Vichy, comme "ayant participé au pr
estige de la France".
Ben tiens....
Il ne faut surtout pas fâcher l'Occupant, friand de toutes ces Delicatessen "Made un France", et que des négociants avisés exportent vers le Reich, par wagons entiers...
Ces achats se payaient d'ailleurs avec l'argent du Tribut que la France était contrainte de verser mensuellement à l'Allemagne.

Cette limitation a aussi eu la conséquence néfaste de voir apparaître un marché noir des alcools forts, parfois de douteuse composition, et qui a aussi conduit à la mort de plusieurs personnes.
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Il faut également savoir que l'interdiction des alcools forts était déjà en vigueur avant la guerre et avant 1938.
C'est notamment le cas avec l'interdiction de l'absinthe en 1915 qui provoque d'ailleurs l'interdiction de fabriquer toutes boisons anisées jusqu'en 1922.

a écrit : Ou plutôt de la géopolitique pacifiste désastreuse de nombreux politiques français.. Pas faux. Mais n'oublions pas non plus l'anti soviétisme.

a écrit : On a du mal à s'y retrouver entre les différentes marques de ces boissons... Si j'ai bien compris, la maison mère c'est Ricard et Pernod et Pastis sont des sortes de filiales.
"Pastis" étant né de cette Loi décrite dans l'anecdote (autorisation passage à 51*) en devenant un "Per
nod" de ce degré (45* avant ; ils ont changé le nom en passant à 51). Pourtant, les amateurs confirmeront, il y a une grande différence entre un "Pernod" et un "Pastis" ou "Ricard"... Pour les deux derniers c'est un peu plus difficile à déterminer ; faut être un "pro" :) Afficher tout
En fait Pernod 45 et Pernod 51 sont juste 2 recettes différentes. Elles font toutes deux 45°.
Mais Pernod 51 est une recette élaborée en 1951.

Finalement il n'avait pas que du mauvais ce régime.

a écrit : En préambule: je vous invite à lire le second lien. Vous serez surpris de l'héritage Législatif issu du "Gouvernement de Vichy".

La limitation à 16 degrés, du titre d'alcool... faisait exception pour le cognac et l'armagnac, considérés par Vichy, comme "ayant participé au pr
estige de la France".
Ben tiens....
Il ne faut surtout pas fâcher l'Occupant, friand de toutes ces Delicatessen "Made un France", et que des négociants avisés exportent vers le Reich, par wagons entiers...
Ces achats se payaient d'ailleurs avec l'argent du Tribut que la France était contrainte de verser mensuellement à l'Allemagne.

Cette limitation a aussi eu la conséquence néfaste de voir apparaître un marché noir des alcools forts, parfois de douteuse composition, et qui a aussi conduit à la mort de plusieurs personnes.
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C'est marrant de parler de tribut payé partiellement en nature à l'Allemagne, parce que quelque chose me dit que ça va se reproduire avec el famoso plan de relance européen.. je connais des Allemands qui aiment mon precieux pastoche, dieu fasse qu'il soient peu nombreux.

a écrit : On a du mal à s'y retrouver entre les différentes marques de ces boissons... Si j'ai bien compris, la maison mère c'est Ricard et Pernod et Pastis sont des sortes de filiales.
"Pastis" étant né de cette Loi décrite dans l'anecdote (autorisation passage à 51*) en devenant un "Per
nod" de ce degré (45* avant ; ils ont changé le nom en passant à 51). Pourtant, les amateurs confirmeront, il y a une grande différence entre un "Pernod" et un "Pastis" ou "Ricard"... Pour les deux derniers c'est un peu plus difficile à déterminer ; faut être un "pro" :) Afficher tout
Non. Pastis, c'est le nom générique de cet apéro. Pernod et Ricard, ce sont les marques des pastis les plus connus, mais il en existe d'autres dans la région de Marseille et dans le reste de la Provence comme Casanis ou Berger. Il y a aussi des fabriques de pastis artisanal. Pas besoin de gros moyens de production pour en fabriquer puisque c'est composé de plantes macérées dans de l'alcool...

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a écrit : Il faut également savoir que l'interdiction des alcools forts était déjà en vigueur avant la guerre et avant 1938.
C'est notamment le cas avec l'interdiction de l'absinthe en 1915 qui provoque d'ailleurs l'interdiction de fabriquer toutes boisons anisées jusqu'en 1922.
L'absinthe n'a pas été interdite à cause de son degré d'alcool, mais du principe actif de la plante, qui avait des effets hallucinogènes et pouvait également causer au cerveau des dommages irréversibles.

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a écrit : Il faut également savoir que l'interdiction des alcools forts était déjà en vigueur avant la guerre et avant 1938.
C'est notamment le cas avec l'interdiction de l'absinthe en 1915 qui provoque d'ailleurs l'interdiction de fabriquer toutes boisons anisées jusqu'en 1922.
La vision de l'alcool dans la Société Française, va connaître d'assez grand soubresauts, durant la Première Guerre Mondiale.
Dans les premiers temps du conflit, il semble que les Autorités se sont tournées vers une sorte de bannissement général, tant pour la population civile comme militaire, au nom du Patriotisme.
Cependant, le conflit -qui était initialement pronostiqué comme ne devant durer que quelques mois - fera changer le point de vue de l'Etat Major, à mesure de la situation d'enlisement qui perdure.
Certes les alcools forts se voient majoritairement interdits, mais en contrepartie, il s'organise entre les fabricants de vin et de bière et l'Etat- Major, un "marché" destiné à pouvoir fournir aux soldats, des quantités de plus en plus grands importantes de ces boissons à faible titre.
Les raisons étaient multiples.
L'un d'entre elles avait le but de garder l'esprit de patriotisme et de camaraderie au sein des effectifs.
L'autre, strictement sanitaire, cherchait à éviter la consommation d'eau dans et proche des zones de bataille. Celle-ci ne réunissant habituellement pas les conditions basiques de potabilité.
A mesure que le conflit perdure, cette ration de vin va d'ailleurs continuer d'augmenter, menant à une ration d'un litre de "pinard" par soldat et par jour.

La fabrication d'alcools forts ne reviendra qu'en 1922, exception faite pour l'absinthe - tel comme tu le cites - où son composé principal, est supposé être un phychotrope.

Je ne manque pas de citer la découverte fortuite de la source de la rivière Loue....
Ou plutôt, découvrez- le dans la lecture de ce lien.
www.lieux-insolites.fr/doubs/loue/loue.htm

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a écrit : L'absinthe n'a pas été interdite à cause de son degré d'alcool, mais du principe actif de la plante, qui avait des effets hallucinogènes et pouvait également causer au cerveau des dommages irréversibles. Je ne dis pas le contraire, je dis simplement que cela a entrainé l'interdiction des boissons anisées dont le pastis. Ce que je voulais surtout dire, c'est que la règlementation sur les alcools a beaucoup changé durant le 20e siècle et ce n'est pas uniquement le régime de Vichy qui en était l'instigateur.

Concernant le principe actif par contre, son côté néfaste est aujourd'hui remis en question. On a interdit l'absinthe en 1915 car effectivement les personnes qui en consommaient devenaient fou et cela pouvait provoquer des dégâts cérébraux.

On a ainsi longtemps cru que la thuyone (issu de la plante d'absinthe) était à l'origine de ces troubles. Or on sait aujourd'hui que la thuyone n'est pas néfaste pour le cerveau pour les doses ingérées. Il faudrait ingérer plusieurs litres d'absinthe pour parvenir à une dose toxique de thuyone. C'est le degré d'alcool pouvant atteindre 70° voire 90° et la quantité ingérée qui est toxique (de méthanol). Les personnes qui devenaient fous en consommaient beaucoup et à des degrés d'alcool élevées.

L'absinthe a comme tu le dis été interdite à cause du principe actif mais cette raison est aujourd'hui fausse. D'ailleurs l'absinthe n'est plus du tout interdite et contient toujours de la thuyone et même de la fenchone (absinthe suisse).

Pour les amateurs d'ailleurs, je conseille l'artémisia qui est un cocktail délicieux à base d'absinthe..

a écrit : L'absinthe n'a pas été interdite à cause de son degré d'alcool, mais du principe actif de la plante, qui avait des effets hallucinogènes et pouvait également causer au cerveau des dommages irréversibles. Il y avait eu une anecdote sur le sujet qui contredit même le fait que l'interdiction ait une origine sanitaire mais plutôt des causes politiques et commerciales.

secouchermoinsbete.fr/33458-labsinthe-peut-rendre-fou-mais-seulement-a-hautes-doses